1865. Durant les derniers mois de la guerre de Sécession, Josey Wales cultive tranquillement son champ dans le Missouri quand des cavaliers sugissent, violent sa femme et laissent mourir son jeune fils dans l'incendie de sa maison sans qu'il puisse intervenir, frappé d'un coup de sabre au visage qui le laisse inconscient. Après avoir pleuré et enterré sa femme et son fils, Wales s'entraîne au tir au fusil. Un groupe de partisans pro-Confédérés du Missouri dirigé par William T. Anderson, dit Bill le boucher, passe par chez lui et lui révèle que ces crimes ont été commis par des «bottes rouges », une unité de militants pro-Union commandés par le brutal capitaine Terrill de la brigade du Kansas du sénateur James H. Lane. Wales décide de suivre les partisans sudistes en route vers le Kansas pour se venger.
À la fin de la guerre, c'est le capitaine Fletcher, ami de Wales, qui dirige les derniers francs-tireurs. Il les persuade de se rendre, après que le sénateur Lane leur ait promis qu'ils bénéficieraient d'une amnistie s'ils remettaient leurs armes. Wales refuse de se rendre et observe la reddition de ses compagnons d'arme que l'on désarme et oblige à prêter serment à l'union. De son côté, Fletcher s'offusque de voir le capitaine Terrill aux côtés du sénateur Lane. Il refuse l'agent de ce dernier pour la reddition de ses amis ainsi que la proposition qui lui est faite de poursuivre Wales. Celui-ci voit se mettre en place le piège tendu par Lane, une mitrailleuse cachée dans une tente, qui s'apprête à faucher ceux qu'il considère comme des renégats. Wales tente de les prévenir en chevauchant vers le camp mais il arrive trop tard pour les empêcher d'être impitoyablement fauchés par la mitrailleuse Gatling. Wales parvient à prendre le contrôle de la mitrailleuse et à la retourner contre les nordistes causant des dizaines de morts. Lane, furieux, enjoint Terill et Fletcher, horrifié par ce massacre mais voulant mettre un terme au cycle de la violence, de poursuivre Wales jusqu'en enfer. Wales, voyant qu'un jeune guérillero, Jamie, a réussi à survivre malgré une blessure, cesse de tirer et s'enfuit avec lui
Wales tente de soigner au mieux la blessure de Jamie sur le chemin de la réserve indienne où ils ont l'intention de se cacher. Ils prennent le bac pour franchir la rivière en compagnie d'un charlatan, vendeur d'elixir. A peine arrivés de l'autre côté, ils voient Fletcher, Terill et sa bande prêts à prendre le bac. Au lieu de s'enfuir au plus vite, Wales attend que les cavaliers soient au milieu du fleuve pour couper la corde et entraîner le bac dans le courant. Terrill a mis une prime de 5 000 $ sur la tête de Wales, attirant l'attention des chasseurs de primes qui cherchent à le traquer. Jamie mourant aide Josey à tuer deux chasseurs de primes menaçants, Abe et Lige, mais succombe à ses blessures.
En arrivant dans la réserve indienne Wales surprend vieil homme Cherokee nommé Lone Watie, qui désabusé devant les tromperies des blancs, l'une des cinq tribus civilisés qui s'était rendu à Washington avant la guerre, tous déguisés comme le président Abraham Lincoln, chapeau à corne vers le mexique.lui dit que le général Joe Shelby ne s'est pas rendu non plus et se dirige vers le Mexique ; il suggère qu'il le suive. Wales cherche un cheval pour lui au relais de poste proche. Il sauve une femme indienne du propriataire qui l'exploite et la bat et de deux trapeurs qui s'appretaient à la violer. ceux ci, reconnaissent Wales veulent le désarmer pour toucher la prime mais Wales les abat. L'indienne Navajo, Little Moonlight, explique avoir été capturée par les cheyennes et vendue au propriétaire. Elle aide Wales à déjouer la ruse grossière de Lone Watie qui aurait bien voulu le capturer. Définitivement dégoûté de jouer au plus fin avec Wales, Lone Watie explique que Little Moonlight veut désormais rester avec eux. Il sont également rejoint par un chien galeux
En ville, Wales tue trois soldats et Lone Watie le quatrième lorsque le charlatan le reconnaît en pleine rue. Poursuivis, ils sont rattrapés par la jeune indienne qui ramène leurs vivres et équipement. La nuit elle couche avec Lone Watie qui a précédé Wales qui aurait aimé en faire autant.
Wales sauve Sarah Turner, une femme âgée du Kansas, et sa petite-fille Laura Lee, d'un groupe de Comancheros en maraude. Ils arrivent dans la ville de Santo Rio, abandonnée lorsque la mine d'argent s'est épuisée. La petite troupe s'adjoint la compagnie de deux hommes, Travis et Chato, qui avaient travaillé pour le fils décédé de Sarah Turner, Tom.
Wales et ses compagnons trouvent le ranch abandonné qui appartenait autrefois à Tom et s'y installent. Josey et Laura dorment ensemble. Travis et Chato sont peu après capturés par le redoutable chef tribal comanche, Ten Bears. Wales se rend au camp de Ten Bears, discute avec lui et fait la paix, Ten Bears prêtant un serment de sang pour vivre en paix avec lui et les siens. Wales sauve Travis et Chato et les ramène au ranch.
Pendant ce temps, un chasseur de primes dont le partenaire a été abattu par Wales à Santo Rio guide le capitaine Terrill et ses hommes jusqu'à la ville. Le lendemain matin, les bottes rouges lancent une attaque surprise sur le ranch. Les compagnons de Wales ouvrent le feu depuis le ranch fortifié, abattant tous les hommes de Terrill. Wales blessé, bien qu'à court de munitions, poursuit Terrill en fuite jusqu'à Santo Rio. Lorsqu'il le coince, Wales tire à sec avec ses quatre pistolets dans toutes les chambres vides avant de les ranger. Alors que Terrill dégaine son sabre de cavalerie, Wales lui saisit la main et, après une lente lutte, force la lame dans la poitrine de Terrill, vengeant enfin sa famille.
De retour au saloon de Santo Rio, Wales entre et découvre que les habitants racontent à Fletcher, avec deux Texas Rangers, comment un hors-la-loi nommé Josey Wales a récemment été tué à Monterrey, par cinq pistoleros. Les Rangers acceptent l'histoire, ainsi qu'une déclaration sous serment signée, et passent à autre chose, tandis que Fletcher ne dit rien sur Wales et fait semblant de ne pas le reconnaître. Après le départ des Rangers, Fletcher dit qu'il ira au Mexique pour chercher Wales lui-même et essayer de lui dire que la guerre est finie. Wales dit : « Je pense que oui. Je suppose que nous sommes tous un peu morts dans cette maudite guerre », avant de s'éloigner, blessé, vers le soleil couchant.
Clint Eastwood aimait tellement le livre de Forrest Carter qu'il a lui-même acheté les droits et produit Josey Wales hors-la-loi, avant de remplacer le réalisateur initialement désigné (Philip Kaufman) à la suite de divergences artistiques. Le jeune cinéaste apprendra plus tard que l'auteur de la saga – qui s'était fait passer pour un poète cherokee – était ségrégationniste et membre du Ku Klux Klan. Aucun racisme toutefois dans cette fable sèche qui narre le basculement d'un simple cultivateur dans la violence armée, et sa quête de rédemption après les années de guerre.
Deuxième des quatre westerns de Clint Eastwood après L'homme des hautes plaines et avant Pale rider, le cavalier solitaire (1985) et Impitoyable (1992), Josey Wales contient en germe toutes les qualités qu'Eastwood développera dans sa filmographie par la suite : subtilité, économie des dialogues et magnificence des plans, héritées de son amour des westerns des vieux maîtres. Josey Wales hors-la-loi fait également la part belle à une facette de la guerre de Sécession peu explorée par Hollywood : les ravages commis par des criminels armés aussi bien par le Nord que par le Sud, à l'image du plus connu d'entre eux, William Quantrill.
Au gré de sa traversée du Texas, Walles après avoir échoué à sauver Jamie, s'attache les laissés-pour-compte qu'il rencontre sur son chemin ; un vieil indien solitaire, une femme indienne exploitée, un chien, une vieille femme blanche et sa petite-fille un peu simple ainsi que deux anciens ouviers de ranch. Il n'est plus, comme dans L’homme des hautes plaines, L’étranger, un homme sans nom, mais tente de se créer une nouvelle famille. Il échoue toutefois à se trouver une nouvelle maison. Après avoir fait l'amour avec Laura Lee, il est réveillé la nuit par des flashes mentaux du massacre de sa famille.
Sans doute est-il trop tôt pour en reconstruire une nouvelle. Laure Lee, si simple, si pure dans sa robe trop blanche, incarne la possibilité de repartir vers un nouveau destin mais celui-ci est probablement à chercher dans une nouvelle quête solitaire au soleil couchant. Ce western, tourné un an après la fin du conflit au Vietnam, ne pouvait se conclure sur un happy end après la réplique finale: « Nous sommes tous un peu morts dans cette guerre. »
Accord profond entre Wales et Lone Watie, le vieil homme Cherokee. Celui-ci est désabusé après les tromperies à répétition des blancs ; membre de l'une des "cinq tribus civilisés", il s'était rendu à Washington avant la guerre, comme tous déguisé comme le président Abraham Lincoln pour se voir finalement entraîné sur la piste des larmes jusqu'en Oklahoma. Ils partagent ainsi le même humour désabusé : "Moi non plus je ne me suis pas rendu mais ils ont forcé mon cheval à se rendre; il doit tirer un chariot là-bas" ; "J'ai remarqué aussi que chaque fois que tu n'aimais pas quelqu'un, lui aussi il te quittait trop tôt"; "Avoir des avantages ; ça paie toujours" disent ils en commentant la façon qu'a Little Moonlight de se laver dans la rivière... ou d'avoir le soleil dans le dos lors d'un duel.
Jean-Luc Lacuve, le 30 septembre 2024