(1932-1984)
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21films + 2 moyens-m. | ||
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histoire du cinéma : Nouvelle vague |
I -Mise en scène
François Truffaut est l'un des plus grands cinéastes, capable de transformer n'importe quel matériau, roman, biographie ou scénario original en uvre débordant d'émotion. Sa mise en scène, apparemment discrète, dissimule comme chez Hitchcock un travail considérable effectué sur le conscient et l'inconscient de son spectateur. La narration semble évidente donnant sans cesse des informations sur le comportement des personnages sans en fournir la clé. Les réponses sont toujours mises en attente. La succession des ellipses, la succession de petites séquences anodines fourmillant de répétitions thématiques forment des rimes qui marquent l'inconscient du spectateur et finissent par donner la clé de l'énigme.
Souvent celle-ci est liée, via des scénarios mettant en valeur le processus de l'apprentissage qui développe la sensibilité et l'humour, aux rôles salvateurs de l'art, de la culture et de la mémoire qui viennent au secours de la carence affective dont la mère fut la première responsable.
Chacun des récits de Truffaut est le lieu d'une double lecture et projette simultanément deux histoires : l'une, réaliste, obéissant aux règles logiques d'un enchaînement narratif classique (histoire d'amour, chronique d'enfance ou intrigue policière); l'autre, fantasmatique, projection d'un vécu personnel où le fils tente de comprendre son rapport avec sa mère.
Le développement de son style narratif consiste à dissimuler son travail avec une adresse et une économie de moyens grandissante, à le fermer à l'analyse sous l'apparence d'une écriture classique. L'efficacité stylistique des films tient à la mise en place, à l'intérieur des récits, d'un double système de perception. Au cours de leur déroulement, l'esprit du spectateur est sollicité par deux modes différents et complémentaires : tandis que son attention est mobilisée par le réseau complexe d'un récit qui, à force d'ellipses, de rebondissements et d'énigmes narratives, retient toute son énergie, une lecture inconsciente, suscitée par une série de rimes, répétitions, retours, parallélismes, lui permet de brûler les lentes étapes du rationnel pour organiser les données de l'image en une vision cohérente et harmonieuse.
La narration a pour objet de paralyser le conscient et on a l'émotion, tout en nourrissant l'inconscient et on a le plaisir. La construction soigneuse de ses scénarios a pour objet de laisser sans cesse en suspens des questions clairement formulées qui absorbent toute l'attention du spectateur. La fragmentation spatio temporelle de scènes que soudent rarement des relations de cause à effet et la multiplication des micro récits atomisent le récit en mosaïque retardant le moment où il se constitue en histoire; l'accumulation des informations dans un même fragment embouteille le système perceptif; des techniques comme la voix off, qui crée une tension entre l'image et la parole, ou la surimpression, qui brouille les référents iconiques, viennent parasiter une information directe. Tous ces procédés freinent la coulée du récit, paralysent la réflexion et suspendent le cours du rationnel en interdisant une interprétation immédiate du matériel. Ils mobilisent aussi puissamment l'appareil perceptif du spectateur rivé dans son fauteuil et à l'affût d'une solution que la limpidité presque suspecte de chaque détail l'autorise toujours à espérer.
Ayant ainsi miné la fonction logique, Truffaut mitraille la fonction émotive de stimulants. C'est ici qu'intervient la répétition. Son utilisation dans le récit correspond à une recherche beaucoup moins délibérée que celle de l'ellipse. Elle relève de "l'instinct", mot favori de Truffaut pour désigner la mise en scène. A l'absence de liaison narrative s'oppose en effet un système de rimes et de parallélismes. La présence de ce réseau crée une continuité souterraine qui pallie l'absence d'enchaînements rationnels. Ces figures, sans contredire la logique de l'histoire, semblent légèrement déplacées par rapport à elle, mais surtout leur retour obsédant excède le strict besoin de la narration. Ce matériel "en trop" fait travailler l'imaginaire du spectateur, le branche sur un autre mode de pensée pour le forcer à produire des associations de nature inconsciente. La coulée inconsciente créée par répétitions renvoie à ces fantasmes simples et universels qu'Anne Gillain, la meilleure analyste et critique de Truffaut appelle "fantasmes originaires parce qu'ils posent les problèmes des origines : dans la scène primitive c'est l'origine du sujet; dans le fantasme de séduction, l'origine de la sexualité; dans les fantasmes de la castration, l'origine de la différence des sexes.
II - Biographie
François Truffaut naît le 6 février 1932 de père
inconnu au terme d'une grossesse cachée. Sa mère, Jeanine de
Monferrand, secrétaire au journal L'Illustration, confie son bébé
à une nourrice. Sa mère épouse le 9 novembre 1933 Roland
Truffaut, dessinateur dans un cabinet d'architecte-décorateur, qui
reconnaît l'enfant à l'état civil. Celui-ci est confié
le plus souvent à sa grand-mère, Geneviève de Monferrand.
Dès 1939, le jeune François Truffaut, passionné de lecture,
fréquente aussi les cinémas, le soir et souvent pendant les
heures de classe. Il collectionne près de trois cents dossiers constitués
d'articles de journaux découpés et de photographies volées
dans les cinémas sur les cinéastes, Renoir, Gance, Cocteau,
Vigo, Clair, Allégret, Clouzot, Autant Lara. En 1943, il trouve un
complice de ces escapades en son voisin de classe, Robert Lachenay.
En 1944, il retrouve définitivement le deux pièces de ses parents,
rue de Navarin. Il n'a pas de chambre et dort dans le couloir. Ses parents
passent habituellement leurs week-ends à Fontainebleau, sans lui. La
découverte du journal de son père lui apprend la vérité
sur sa naissance. En 1968, Truffaut engage un détective privé
pour retrouver son père biologique. Il découvre qu'il s'agit
d'un certain Roland Lévy, un dentiste juif né à Bayonne
en 1910, fils de Gaston Lévy et de Berthe Kahn. Son père s'est
installé à Belfort en 1954 où il a épousé
Andrée Blum, en juillet 1949 dont il s'est séparé en
1959 après avoir mis au monde deux enfants.
À partir de 1946, ayant quitté l'école, François
Truffaut vit de petits boulots, coursier, magasinier, soudeur à l'acétylène
dans une usine, puis grainetier. Il découvre avec son ami Robert Lachenay
le cinéma américain, fréquente assidûment les ciné-clubs
et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui
anime un Centre d'initiation cinématographique dans le cadre d'un programme
gouvernemental, Travail et Culture. Encouragé par celui-ci, il ouvre
en 1948 avec Lachenay un ciné-club, Cinéum, dans une salle du
boulevard Saint-Germain. Concocté par ce cercle cinéphile, le programme
mirifique de la seconde séance n'est pas honoré et les billets
doivent être remboursés. L'affaire finit au poste. Le beau-père
de François Truffaut fait l'objet d'une enquête de police car
François vole pour rembourser les dettes de son ciné-club ce
qui amène le commissaire à placer l'adolescent dans le Centre
d'observation des délinquants mineurs de Villejuif.
Au sortir de cinq mois de maison de redressement, en 1949, André Bazin le fait travailler à la section cinématographique de Travail et Culture et lui ouvre les portes de quelques magazines. Il rédige ses premiers articles dès 1950. À la suite d'une déception amoureuse, il s'engage dans l'armée en 1951 décidé à se faire tuer en Indochine. Envoyé en Allemagne, il prolonge une permission à Paris au-delà du terme de celle-ci. Il fait de la prison militaire pour désertion et rencontre alors Jean Genet, puis se fait réformer pour instabilité caractérielle, toujours grâce à André Bazin. Celui-ci l'héberge chez lui, à Bry-sur-Marne et lui trouve, en 1952, un poste au service cinématographique du ministère de l'Agriculture où son contrat de quelques mois n'est pas renouvelé.
François Truffaut publie des articles pour les Cahiers du cinéma
puis entre dans la revue Arts en 1953. Au sein de ces revues, il est de la
jeune garde constituée autour d'André Bazin, Claude Chabrol,
Jacques Rivette, Jacques Demy, Eric Rohmer, Jean-Luc Godard. En 1954, il publie
dans les Cahiers un texte pamphlétaire contre les cinéastes
de la qualité française intitulé Une certaine tendance
du cinéma français.
L'année suivante, il réalise un bout d'essai, Une visite, son
premier court métrage, rédige le scénario d'A
bout de souffle qu'il mettra gracieusement à disposition de Godard
quand celui-ci aura besoin d'une première base pour présenter
un scénario. En 1955, il réalise ses premières interviews
avec Alfred Hitchcock puis publie une nouvelle, Antoine et l'orpheline, dans
la revue La Parisienne.
En 1956, il se fait embaucher comme assistant du réalisateur Roberto
Rossellini, "l'homme le plus intelligent que j'ai connu", dans trois
films qui n'aboutissent pas. C'est alors qu'il est appelé par Henri-Pierre
Roché. L'écrivain a remarqué un des articles du critique
où celui-ci mentionne en termes pertinents et élogieux son livre
Jules et Jim, alors roman sans succès. Une amitié exceptionnelle
et brève naît autour de l'expérience de l'enfance, des
femmes, de l'écriture. Le romancier incite le futur cinéaste
à réaliser des films de ses deux romans, ce qu'il tardera à
faire tant l'uvre d'Henri-Pierre Roché le fascine.
Cette rencontre le conforte dans la position qu'il défend, avec violence,
dans les Cahiers du cinéma contre le cinéma français
de l'époque, celle qui prône le cinéma d'auteur et, dans
la lignée des idées d'André Bazin.
En 1957, il se lance dans la réalisation, fonde une société
de production, Les Films du Carrosse, ainsi nommée en hommage à
Jean Renoir et son film Le
carrosse d'or, et tourne Les Mistons.
Il se marie le 29 octobre avec Madeleine, fille d'Ignace Morgenstern, propriétaire
de la société de distribution cinématographique Cocinor.
Il en a deux filles, Laura, née le 22 janvier 1959, et Éva,
née le 28 juin 1961. Homme à femmes incorrigible, il divorce
en 1964.
En 1959, Truffaut tourne Les
400 coups. Il s'était déjà fait un nom comme critique
aux Cahiers du cinéma et Arts. Il a condamné le cinéma
français et le festival de Cannes le qualifiant de sans horizon et
corrompu. Si bien que la direction du festival de Cannes a interdit aux Cahiers
de l'envoyer au festival de 1958. Pourtant, Malraux, ministre des affaires
culturelles, ratifie la décision du comité de sélection
et envoie, seul, Les 400 coups
pour défendre les couleurs de la France. Salué par la critique et le
public, récompensé par le Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes,
le film participe à l’émergence de la Nouvelle Vague. Il est également le
premier opus de la saga Antoine Doinel qui sera complétée par quatre épisodes
(Antoine et Colette, 1962
; Baisers volés, 1968 ; Domicile
conjugal, 1970 ; L'amour en
fuite, 1979).
Le succès lui permet l'année suivante de venir au secours (via
Les Films du Carrosse) de Jean Cocteau, à court de producteur durant
le tournage du Testament d'Orphée. La même année,
il signe le Manifeste des 121... et son deuxième film, Tirez
sur le pianiste.
En février 1968, Truffaut prend la défense d'Henri Langlois
menacé d'être démis de ses fonctions de directeur de la
cinémathèque française. Il se retrouve à la tête
du Comité de défense de la Cinémathèque.
En mai 1968, Godard, Truffaut et la majorité des jeunes cinéastes obtiennent la fermeture du festival de Cannes.
En 1968 aussi Truffaut fait une demande en mariage à la famille de
son actrice préférée et sa cadette de seize ans, Claude
Jade, "la petite fiancée du cinéma", encore mineure,
qui a tourné dans Baisers volés. Mais il ne se présente
pas à la cérémonie. Truffaut et Claude Jade resteront
d'excellents amis et il la fera tourner dans Domicile
conjugal et L'amour en fuite.
La décennie 1970 marque limplosion de la Nouvelle Vague. Démarqué
des cinéastes comme Jean-Luc Godard et Jacques Rivette animés
d'une recherche esthétique et visuelle plus ostensible, François
Truffaut, à linstar de Claude Chabrol, sillustre dans des
films qui connaissent un écho populaire, sans pour autant faire de
concessions artistiques. En 1973, à l'occasion de la sortie de La
nuit américaine, il se brouille définitivement avec Jean-Luc
Godard par lettres interposées.
Truffaut enchaîne les films au rythme d'un tous les un ou deux ans et sa carrière oscille entre échecs commerciaux et succès publics. Souvent présent là où on ne lattend pas, il multiplie les projets qui se suivent mais ne se ressemblent pas.
Grand lecteur, François Truffaut mettra en scène de nombreux
romans : des romans policiers américains (La mariée était
en noir et la Sirène du Mississippi de William Irish, Vivement dimanche
de Charles Williams, ou encore Tirez sur le pianiste de David Goodis et aussi
Une belle fille comme moi de Henry Farrell) ; les romans de Henri-Pierre Roché,
Jules et Jim et Les Deux Anglaises et le Continent et le journal du même
dont est inspiré le héros de L'Homme qui aimait les femmes;
La Chambre verte d'après des thèmes de Henry James, son film
le plus grave et le plus profond ; le roman de science-fiction Fahrenheit
451 de Ray Bradbury.
Les autres films de Truffaut sont issus de scénarios originaux, souvent
co-écrits avec les scénaristes Suzanne Schiffman ou Jean Gruault,
films aux sujets très divers, allant de l'introspective saga Doinel
à L'histoire d'Adèle
H., (1975) inspiré de la vie de la seconde fille de Victor Hugo,
avec Isabelle Adjani, ou de La
nuit américaine, comédie qui relate les péripéties rencontrées par une
équipe de tournage et son réalisateur au Dernier
métro, l’histoire d’une troupe de théâtre qui essaie de monter une pièce
durant l’Occupation et dans laquelle le cinéaste glisse des souvenirs d’enfance.
Truffaut était grand lecteur de Balzac, dans sa jeunesse. Dans Les Quatre Cents Coups Antoine Doinel sèche son cours de gym pour lire La Recherche de l'absolu. Dans Baisers volés, Antoine Doinel vit littéralement lintrigue du Lys dans la vallée. Mais Fabienne Tabard, en qui il voit l'héroïne du roman, le rappelle à la réalité : "Moi aussi, dit-elle, jai lu Le Lys dans la vallée, mais je ne suis pas Madame de Mortsauf et vous nêtes pas Félix de Vandenesse".
Dans Jules et Jim (1962), il glisse rien moins que treize tableaux de Picasso pour marquer l'écoulement du temps et densifier la matière romanesque de son film.Truffaut est même acteur dans Rencontres du 3ème type sous la direction de Steven Spielberg, alors jeune cinéaste auréolé du succès planétaire des Dents de la mer. Truffaut qui parlait très mal l'anglais est doublé dans la version originale. Artiste à la renommée publique et critique, le cinéaste jouit également dune reconnaissance de ses pairs. Après le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1959 pour Les Quatre Cents Coups, Truffaut est oscarisé en 1974 pour La nuit américaine, sacré meilleur film étranger. Il n'obtient ensuite qu'une nomination au César 1976 du meilleur réalisateur pour L'histoire d'Adèle H., (1975). Il atteint la consécration en janvier 1981 avec Le dernier métro (1980), qui remporte dix Césars, dont celui de meilleur réalisateur. Il est nominé au César 1984 du meilleur réalisateur pour Vivement dimanche ! (1983).
François Truffaut a également collaboré avec d'autres cinéastes. Producteur de Paris nous appartient de son ami Jacques Rivette ou encore de L'enfance nue de Maurice Pialat, il écrit entre autres les scénarii de La petite voleuse (Claude Miller, 1988) et de Belle époque (Gavin Millar, 1995) qu'il ne pourra adapter lui-même et qui seront réalisés après son décès. François Truffaut apparaît comme acteur de plusieurs de ses films : La chambre verte (1978), La nuit américaine (1973), L'enfant sauvage (1970). Il apparaît également dans L'histoire d'Adèle H. (1975) et furtivement au début de L'homme qui aimait les femmes (1977).
Cinéaste exceptionnel, François Truffaut séducteur compulsif, collabore régulièrement avec les mêmes comédiennes dont il tombe immanquablement amoureux : Jeanne Moreau (Jules et Jim, La mariée était en noir), Catherine Deneuve (La sirène du Mississipi, Le dernier métro), Nathalie Baye (La nuit américaine, La chambre verte) ou encore Fanny Ardant (La femme d'à côté, Vivement dimanche !). Cette dernière a été sa dernière compagne avec laquelle il a eu une fille, Joséphine, née le 28 septembre 1983.
En mars 1984, il apparaît courageusement sous le masque de la maladie dans l'émission Apostrophes que Bernard Pivot lui consacre à l'occasion de la réédition de Hitchcock par Truffaut. L'intervention chirurgicale ayant été trop tardive, la mort survient le 21 octobre 1984 à l'hôpital américain de Paris de Neuilly-sur-Seine. François Truffaut avait cinquante deux ans. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres sont inhumées au cimetière de Montmartre à Paris.
III - Biblio-vidéographie :
Anne Gillain. François Truffaut ou le secret perdu. Editeur : Hatier. Octobre 1991. Collection : Breves Cinema. 299 pages. Les meilleures analyses des films de François Truffaut. |
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Anne Gillain. Le cinéma selon François Truffaut. Editeur : Flammarion, 1988. Collection : Cinémas. 454 pages. 25 € Trois cents entretiens avec François Truffaut parus dans la presse française et anglo-saxonne découpés selon les films de Truffaut. |
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François Truffaut. Les films de ma vie. Editeur : Flammarion, 1975. Collection Champs. 360 pages. 8€.
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François Truffaut. Hitchcock Truffaut. Editeurs : Robert Laffont (1966), Seghers (1975), Gallimard (2003). Les célèbres entretiens avec Hitchcock entre 1962 et 1966 |
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François Truffaut. Le plaisir des yeux. recueil d'articles, Flammarion, 1987
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Antoine de Bacque et Serge Toubiana. François Truffaut. La biographie de référence. |
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Deux de la vague d'Emmanuel Laurent (2007, 1h30) | |
François Truffaut : portraits volés de Michel Pascal (1992, 1h28) François Truffaut, une autobiographie, téléfilm d'Anne Andreu (2004, 1h18) |
IV - Filmographie :
1954 : Une visite, court métrage en 16 mm, avec Lara Mauri, Jean-José Richer, Francis Cognany, Florence Doniol-Valcroze avec Jacques Rivette à la caméra et Alain Resnais au montage. 1958 : Une histoire d'eau dont l'intérêt majeur est la bande-son réalisée par Jean-Luc Godard.
1957 | Les mistons |
Avec : Bernadette Lafont, Gérard Blain
Bernadette traverse Nîmes à vélo: "elle roulait toujours jupe flottante et assurément sans jupon". Elle suscite l'admiration de cinq gamins, les mistons... |
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1959 | Les quatre cents coups |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Claire Maurier (Mère d’Antoine), Albert Rémy (Père adoptif d’Antoine). 1h34.
Antoine Doinel est un écolier éveillé, malicieux et turbulent. En compagnie de son ami René, il pratique volontiers l'absentéisme scolaire pour traîner dans les rues et fréquenter les cinémas du quartier de la Place Clichy. Ses parents ne s'entendent pas très bien (il n'est d'ailleurs pas "le fils de son père" et il le sait). Il surprend un jour sa mère au bras d'un inconnu. Un soir, il décide de faire une fugue mais elle est de courte durée... |
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1960 | Tirez sur le pianiste |
Avec : Charles Aznavour (Charlie Kohler/Edouard Saroyan), Marie Dubois (Lena), Nicole Berger (Theresa). 1h25.
Charlie Kohler joue du piano dans le bar-dancing populaire de Plyne. Son frère Chico, poursuivi par les gangsters Ernest et Momo, vient trouver refuge auprès de lui. Après avoir réglé la situation, Charlie regagne son domicile et retrouve son amie Clarisse, une jolie prostituée voisine de palier. Léna, la serveuse du bar, est intriguée par la timidité et le mutisme de Charlie. Au cours d'une promenade, elle parvient à lui arracher quelques confidences... |
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1962 | Jules et Jim |
Avec : Jeanne Moreau (Catherine), Oskar Werner (Jules), Henri Serre (Jim), Vanna Urbino (Gilberte), Marie Dubois (Therèse). 1h50.
Paris, 1912. Jules, qui est Allemand et Jim, qui est Français, tous deux artistes, s'éprennent de la même femme, Catherine, qui a le même sourire qu'une statue qui les a ébloui en Grèce. C'est Jules qui épouse Catherine. Jim sera le parrain de leur petite fille, Sabine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918, Jim vient les voir en Allemagne, et s'aperçoit que Jules et Catherine ne s'aiment plus... |
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1962 | Antoine et Colette |
Sketche de L'amour à vingt ans. Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Marie-France
Pisier (Colette). 0h29.
Antoine rencontre Colette aux jeunesses musicales. Il travaille chez un disquaire, elle étudie et ne le prend pas au sérieux. Antoine emmènage dans l'hôtel d'en face... |
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1964 | La peau douce |
Avec : Jean Desailly (Pierre Lachenay), Françoise Dorléac (Nicole), Nelly Benedetti (Franca), Daniel Ceccaldi (Clement). 1h53.
Pierre Lachenay, écrivain en vogue est à 44 ans, l'époux heureux depuis quatorze ans d'une femme charmante, Franca, qui lui a donné une adorable fillette, Sabine. Pierre voyage beaucoup, pour donner des conférences. A Lisbonne il lie connaissance avec Nicole, l'hôtesse qu'il avait remarquée dans l'avion. De retour à Paris, l'écrivain a besoin de revoir la jeune fille.... |
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1966 | Fahrenheit 451 |
Avec : Oskar Werner (Montag), Julie Christie (Linda/Clarisse), Cyril
Cusack (The Captain), Anton Diffring (Fabian). 1h50.
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, le gouvernement a interdit la lecture et condamne la possession de livres. Une brigade de pompiers est chargée de détruire par le feu toutes les uvres littéraires découvertes. |
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1967 | |
Avec : Jeanne Moreau (Julie Kohler), Claude Rich (Bliss), Jean-Claude Brialy (Corey), Michel Bouquet (Coral). 1h47.
Le jour de son mariage, à la sortie de l'église, Julie Kohier a vu son mari, David, se faire tuer sous ses yeux par une balle tirée d'on ne sait où. Veuve le jour de ses noces, Julie entreprend de se venger des cinq complices de ce meurtre. |
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1968 | Baisers volés |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Claude Jade (Christine Darbon), Delphine Seyrig (Fabienne Tabard). 1h30.
Son service militaire achevé, Antoine Doinel intègre sa petite mansarde à Montmartre et s'empresse d'aller revoir Christine Darbon, dont il est éperdument amoureux. Naturellement, il cherche du travail. Le père de Christine lui trouve un emploi de veilleur de nuit dans un hôtel mais, à l'aube de sa première nuit de travail, il se fait renvoyer pour n'avoir su empêcher un détective privé de faire un constat d'adultère. Monsieur Blady, le détective privé, lui propose de travailler dans son agence... |
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1969 | La Sirène du Mississipi |
Avec : Jean-Paul Belmondo (Louis Mahe), Catherine Deneuve (Julie Roussel/Marion), Nelly Borgeaud (Berthe). 2h03.
Louis Mahé, un Français installé à La Réunion, attend le "Mississippi" et accueille sa fiancée Julie Roussel dont il a fait la connaissance grâce à une petite annonce. La jeune fille qui arrive ne ressemble pas à celle qu'il attendait mais Louis n'est pas déçu car elle est ravissante. Le mariage a lieu mais Julie disparaît avec tout l'argent de Louis. |
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1969 | L'enfant sauvage |
Avec : François Truffaut (Le Docteur Itard), Jean-Pierre
Cargol (Victor), Françoise Seigner (Madame Guerin), Jean Dasté (Professeur Philippe Pinel), Claude Miller (Monsieur Lemeri). 1h23.
L'enfant sauvage pose le problème des origines, du langage et de la culture mais aussi plus simplement de la communication. Entre Itard et le sauvage va se jouer l'avènement d'une relation. Durant le récit, la caméra n'adoptera jamais le point de vue de Victor ; il reste aveugle, objet, spectacle. Il faudra attendre la dernière image du film pour que l'enfant renvoie ce regard dont il devient l'objet dès son ouverture. Truffaut réussit ainsi à transformer le récit de l'échec de l'apprentissage du langage en un triomphe de la relation humaine. |
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1970 | Domicile conjugal |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Claude Jade
(Christine Doinel), Daniel Ceccaldi (Monsieur Darbon). 1h40.
Antoine Doinel est marié. Il a épousé Christine, la jeune fille qu'il courtisait dans Baisers volés. Il exerce un métier insolite : il teint des fleurs afin de les rendre plus attrayantes. Christine, quant à elle, donne des leçons de violon. Quand il n'y a plus rien dans le réfrigérateur, ils descendent au bistrot, au bas de l'immeuble, où ils retrouvent tous les gens du quartier. |
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1971 | Les deux Anglaises et le continent |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Claude Roc), Kika Markham (Anne Brown), Stacey Tendeter (Muriel Brown). 2h10.
Paris, 1899. Claude, dix-neuf ans, est un jeune étudiant bourgeois qui rencontre Anne, une Anglaise brune du même âge que lui, qui étudie la sculpture. Une amitié très pure les unit. Anne le fiance par la pensée à sa sœur Muriel, une jeune fille rousse de vingt ans, très érudite. |
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1972 | Une belle fille comme moi |
Avec : Bernadette Lafont (Camille Bliss), André Dussollier (Stanislas
Prévine), Philippe Léotard (Clovis Bliss). 1h38.
Un jeune sociologue, Stanislas Prévine, préparant une thèse sur la criminalité féminine, profite de l'occasion pour se rendre à la prison interroger Camille Bliss, une belle fille accusée de divers crimes et tentatives de meurtres. Il se rend à l'évidence que les amants de Camille ne durent pas.... |
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1973 | La nuit américaine |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Alphonse), Jacqueline Bisset (Julie), Jean-Pierre
Aumont (Alexandre), Dani (Liliane). 1h55.
Aux studios de la Victorine, à Nice, une équipe est réunie pour le tournage d'un film intitulé Je vous présente Paméla : Alphonse (qui incarne un jeune homme retournant dans sa famille avec sa femme anglaise Pamela), a procuré à sa petite amie, Liliane, un emploi de script-girl stagiaire; Séverine (qui joue la mère du jeune homme) est troublée à l'idée que l'acteur qui doit être son mari dans le film est un de ces anciens amants, Alexandre, un séducteur quinquagénaire. Les problèmes s'accumulent pour Ferrand, le metteur en scène... |
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1975 | L'histoire d'Adèle H. |
Avec : Isabelle Adjani (Adèle Hugo), Bruce Robinson
(Lieutenant Pinson), Sylvia Marriott (Mrs Saunders). 1h36.
1863. Sous un faux nom, Adèle H. (Hugo) arrive à Halifax afin de retrouver le lieutenant de hussards, Albert Pinson, qu'elle considère comme son fiancé. Par l'entremise du mari de sa logeuse, elle entre en contact avec le jeune homme qui la repousse définitivement. Adèle, obsédée par l'idée du mariage, supplie son père de lui adresser son consentement écrit. Pendant temps elle tente désespérément de reconquérir Albert. Mais alors que Victor Hugo lève enfin son opposition, Albert Pinson reste sur ses positions. Adèle, dont l'identité a été percée à la suite d'une maladie ne renonce pas à son unique projet. Elle s'efforce de revoir Pinson, lui propose de régler ses dettes, lui paie des filles de joie, fait échouer ses fiançailles avec une jeune fille fortunée et proclame la célébration de leurs noces. Désargentée, elle est forcée de quitter sa chambre et se retrouve dans un hospice avec pour seul trésor son journal qu'elle n'a cessé d'écrire. Elle se rend aux îles de la Barbade où le 16e Hussards vient d'être muté. Malade, en butte aux moqueries, elle erre dans les rues où elle ne reconnaît même pas Pinson et sa jeune épouse. Une noire, Mme Baa, la recueille et la ramène chez ses parents. Elle meurt en 1915 à l'asile de Saint-Mandé. |
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1976 | L'argent de poche |
Avec : Geory Desmouceaux (Patrick Desmouceaux), Philippe Goldmann (Julien
Leclou). 1h45.
A l'école de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, Mademoiselle Petit, l'institutrice, n'arrive pas à faire réciter Bruno avec les intonations requises. Dès qu'elle quitte la classe, le garçon se découvre soudain des talents de tragédien. Quant à Patrick il est sauvé juste à temps par la sonnerie de sortie ; il n'avait pas appris sa récitation. C'est un rêveur et il est amoureux de la mère de son camarade, Laurent. |
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1977 | L'homme qui aimait les femmes |
Avec : Charles Denner (Bertrand Morane), Brigitte Fossey (Geneviève
Bigey), Nelly Borgeaud (Delphine Grezel). 1h59.
Au lendemain de Noël 1976, on assiste, au cimetière de Montpellier, à l'enterrement de Bertrand Morane. Agé d'une quarantaine d'armées et vivant à Montpellier, Bertrand était ingénieur à l'Institut d'Etudes de la Mécanique des Fluides. Métier satisfaisant, mais la porte du laboratoire franchie, il se penchait sur son exclusive passion : les femmes. Aucune femme ne le laissait indifférent, il les aimait toutes... |
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1978 | La chambre verte |
Avec : François Truffaut (Julien Davenne), Nathalie
Baye (Cecilia Mandel), Jean Dasté (Bernard Humbert).1h34.
1928. Dans une petite ville de l'Est de la France, Julien Davenne mène une vie discrète. Il a été très marqué par les affrontements de la première guerre Mondiale qui ont fait tant de victimes. Le souvenir de sa femme, morte après leur mariage, le hante. Au premier étage de sa maison, il a aménagé une chambre entièrement vouée au culte de la défunte.... |
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1979 | L'amour en fuite |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Marie-France Pisier (Colette
Tazzi), Claude Jade (Christine Doinel), Dani (Liliane), Dorothée (Sabine
Barnerias), Daniel Mesguich (Xavier). 1h34.
Divorcés, Antoine et Christine restent bons amis et c'est dans ses relations avec d'autres femmes qu'Antoine Doinel est amené à vivre de nouveaux conflits amoureux. Au fil des jours, il retrouve certaines de ses amies du passé : Colette et Liliane. |
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1980 | Le dernier métro |
Avec : Catherine Deneuve (Marion Steiner), Gérard Depardieu (Bernard Granger), Jean Poiret (Jean-Louis Cottins). 2h13.
En 1942, un Juif d'origine allemande, Lucas Steiner, directeur du théâtre Montmartre, a dû fuir afin d'échapper à la Gestapo. Avant son départ, il a laissé une pièce et toutes les indications de mise en scène qui serviront à Jean-Loup Cottins, un ami metteur en scène. Marion Steiner a donc la responsabilité de la salle de spectacle et, afin d'éviter la réquisition du local par les forces occupantes, elle monte une pièce soi-disant norvégienne, "La disparue" - en fait, une uvre de Lucas... |
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1981 | La femme d'à côté |
Avec : Gérard Depardieu (Bernard Coudray), Fanny Ardant
(Mathilde Bauchard), Henri Garcin (Philippe Bauchard). 1h46.
Rien ne paraissait devoir venir troubler la quiétude de Bernard et d'Arlette Coudray. Convenablement installés dans leur petite maison de la banlieue grenobloise, ils menaient une vie paisible jusqu'à l'arrivée de nouveaux voisins dans le pavillon d'à-côté. Philippe et Mathilde Bauchard pourraient être un couple comme tant d'autres; seulement voilà, Bernard et Mathilde se sont follement aimés il y a sept ans... |
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1983 | Vivement dimanche ! |
Avec : Fanny Ardant (Barbara Becker), Jean-Louis Trintignant (Julien Vercel), Jean-Pierre Kalfon (Le père Massoulier). 1h46.
Un certain Massoulier est tué d'une balle dans la tête, à la chasse. Julien Vercel, directeur d'une agence immobilière, est accusé d'homicide car il chassait ce jour-là dans le même coin. De plus, on découvre que la femme de Vercel, Marie-Christine, était la maîtresse du défunt. Et, comme par hasard, elle se fait assassiner peu de temps après, à son domicile. Dans ces conditions, Julien Vercel décide de fuir et de mener l'enquête avec l'aide de sa fidèle secrétaire, Barbara Becker. |
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