(1910-1977)
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Kinuyo Tanaka est l'une des plus grandes actrices japonaises. Elle est apparue dans 215 films entre 1924, année de ses débuts, et 1976. Seconde femme cinéaste au Japon, (après la pionnière Tazuko Sakane, 1904-1975, dont un seul film est parvenu jusqu’à nous), elle a réalisé six films, sortis entre 1953 et 1962. La portée, non seulement cinématographique mais aussi culturelle, de ses réalisations était encore peu reconnue au Japon et en Occident avant la rétrospective que lui a consacré le Festival Lumière de Lyon en octobre 2021 suivie, en février 2022, de sa distribution en salle par Carlotta-Films.

Kinuyo Tanaka naît le 28 novembre 1910 à Shimonoseki au sud-ouest du Japon dans la préfecture de Yamaguchi, au sein d'une riche famille de négociants. Elle est la plus jeune d'une fratrie de huit enfants. Son père meurt de maladie en janvier 1912. Cinq ans plus tard, les affaires familiales ayant fait faillite, sa mère prend la décision de quitter Shimonoseki avec cinq de ses enfants pour s'installer à Osaka chez son frère, l'oncle de Kinuyo. C'est là qu'elle apprend le biwa (le luth japonais), alors qu'elle est encore à l'école primaire. À dix ans, elle est surprise en train de lire une partition pendant les cours. Son instituteur la punit en la forçant à rester debout sous la pluie, elle est la risée de ses camarades. Profondément vexée, elle refuse de retourner en classe et quitte l'école avant d'avoir obtenu son certificat de fin d'études primaires.

En 1920, elle rejoint la troupe de son professeur de biwa et se produit sur la scène du Rakutenchi , un lieu de divertissement populaire dans le quartier de Sennichimae à Osaka. C'est après avoir vu Sumiko Kurishima interpréter le rôle principal dans un film qu'elle décide de devenir actrice de cinéma. Elle entre sur recommandations à la Shōchiku en 1924 et fait ses débuts aux studios Shimokamo à Kyoto, elle a alors quatorze ans. Elle fait une première apparition dans un petit rôle sous la direction de Hōtei Nomura dans La Femme de l'ère Genroku (1924) puis elle tourne la même année avec celui qui va devenir son mari, le grand cinéaste Hiroshi Shimizu, dans Le Pâturage du village (1924).

Dès lors, rien n'arrête la jeune comédienne qui, pendant une décennie, tourne dans plus de dix films par an, du milieu des années 1920 jusqu'au milieu des années 1930. Outre Hiroshi Shimizu, qu'elle épouse en 1927 — leur mariage ne durera qu'un peu plus d'un an, le seul que l’actrice contractera jamais — et avec lequel elle tourne dix-huit films, deux autres réalisateurs sauront diriger comme personne la nouvelle égérie de la Shōchiku : Kiyohiko Ushihara et Yasujirō Ozu.

Kiyohiko Ushihara s'est rendu aux États-Unis en 1926 pour étudier les méthodes de réalisation d'Hollywood et a travaillé sous la direction de Charlie Chaplin. De retour au Japon, il installe Kinuyo Tanaka en partenaire de la star Denmei Suzuki dans des comédies sentimentales urbaines à succès telles que L'Âge de l'émotion (1928) et Lui et la vie (1929) ou dans L'armée avance (1930), une romance à gros budget sur fond de film de guerre, ayant nécessité plus d'un an de tournage, et destinée à célébrer le dixième anniversaire de l'entrée de la Shōchiku dans la production cinématographique.

Yasujirō Ozu, lui aussi admirateur de réalisateurs américains tels qu'Ernst Lubitsch, King Vidor et William A. Wellman, dirige Kinuyo Tanaka en femme fatale hollywoodiennes. Il tourne avec elle sept films muets, de J'ai été diplômé, mais... (1929) à Une jeune fille pure (1935) en passant par le trépidant film de gangsters Femmes et Voyous (1933).

En 1929, Kinuyo Tanaka atteint le statut de kanbu (actrice principale dans des petites productions), elle est alors âgée de dix-neuf ans, puis celui de daikanbu, le plus haut rang qu'une actrice puisse atteindre dans l'industrie du cinéma, à l'âge de vingt-cinq ans. Elle est alors la figure de la jeune femme moderne et émancipée, dans les  gendaigeki des années 1920 et 1930.


La rencontre avec Heinosuke Gosho est décisive pour la suite de sa carrière et le passage au parlant. Leur collaboration commence avec Les Gens du quartier (1926). Ils tournent ensemble dix-sept films entre 1926 et 1936 et il est le premier à lui offrir un rôle principal dans Un rêve honteux  (1927). Gosho est l'un des chefs de file du genre shomingeki, il fait de Kinuyo Tanaka la protagoniste de ses fameux films à la gloire des classes moyennes et surtout, il lui permet un passage triomphal au parlant. En 1931, Heinosuke Gosho réalise Mon amie et mon épouse, le premier film entièrement parlant de l'histoire du cinéma japonais. Kinuyo Tanaka, qui a l'accent du Kansai où elle a été élevée, n'est pas pressentie au départ mais sa voix douce et séduisante emporte l’adhesion. Dans cette comédie légère, un dramaturge (Atsushi Watanabe) en quête de quiétude pour travailler à sa pièce est constamment dérangé par les bruits alentour. Excédé par des voisins qui écoutent de la musique jazz très fort, il se rend chez eux pour protester et fait la rencontre d'une jeune femme moderne et américanisée (Satoko Date). Séduit, le dramaturge se met à apprécier cette musique occidentale, ce que ne voit pas d'un très bon œil sa propre femme, interprétée par Kinuyo Tanaka. Finalement le dramaturge parvient à achever sa pièce et à apaiser son épouse. La revue Kinema Junpō désigne Mon amie et mon épouse meilleur film japonais de l'année 1931.

Kinuyo Tanaka tourne dans un autre film parlant réalisé par Heinosuke Gosho où la voix joue un rôle primordial, Les Rêves de la jeune fille mariée ( 1933). C'est une comédie mettant en scène une jeune mariée qui est épiée par les amis de son mari car elle parle dans son sommeil. Ce film, à forte connotation érotique si l'on tient compte de l'époque, obtient un grand succès. Mais pour poursuivre sa carrière, elle s'efforce de se débarrasser de son accent du Kansai.

Avec la généralisation du parlant, la Shōchiku quitte ses studios de Kamata à Tokyo en 1936 pour s'installer à Ōfuna dans la préfecture de Kanagawa, car il faut des studios plus grands et plus calmes pour les prises de son. Les principales stars féminines de la Shōchiku sont alors Kinoyo Tanaka, Hiroko Kawasaki, Michiko Oikawa, Michiko Kuwano, Kuniko Miyake, Mieko Takamine et Michiyo Kogure. Kinuyo Tanaka déménage à Kamakura dans une maison proche des nouveaux studios.

En 1937  commence  la  guerre sino-japonaise et le 1er octobre 1939 est mise en application la loi sur le cinéma qui vise à placer toute la création cinématographique sous le contrôle du gouvernement. Kinuyo Tanaka n'échappe pas au cinéma de propagande et la voilà propulsée dans différents haha-mono (litt. « films de mamans »), destinés à consoler les mères qui voient leurs fils enrôlés dans l'armée impériale et partir au front. La scène cruciale dans L'Armée (Keisuke Kinoshita, 1944) est celle qui clôt le film où le régiment de Fukuoka traverse la ville pour partir à la guerre. Dans la foule en liesse qui pousse des cris de joie, une mère angoissée, interprétée par Tanaka, marche aux côtés de son fils qui défile. Cette mère est si clairement bouleversée que cette séquence a failli être coupée par la censure.

L'année 1940 marque la date de la première collaboration entre Kinuyo Tanaka et Kenji Mizoguchi, arrivé à la Shōchiku l'année précédente, dans La Femme de Naniwa. Ce film, considéré comme perdu, se situe dans le monde du jōruri (spectacle traditionnel de marionnettes japonais accompagné au shamisen). Le cinéaste et l'actrice vont tourner quinze films ensemble et c'est dans l'immédiat après-guerre que le duo va commencer à bâtir son « grand œuvre » qui leur vaudra une reconnaissance internationale.

Dès 1945, l'armée d'occupation américaine entreprend la démocratisation des médias et de l'industrie cinématographique du Japon. Un bureau spécial est créé, la Section d'information et d'éducation civiques (Civil Information and Education Section ou CI&E) qui compte au nombre de ses tâches l'examen des scénarios nouveaux et le compte rendu des produits achevés. Dans ce contexte, Kinuyo Tanaka interprète le rôle d'une avocate qui défend une mère infanticide dans La Victoire des femmes (Kenji Mizoguchi, 1946), un plaidoyer féministe. La collaboration entre le cinéaste et l'actrice se poursuit avec Cinq Femmes autour d'Utamaro ( 1946), L'amour de l'actrice Sumako (1947) et Femmes de la nuit (1948).

Le 21 octobre 1949, Kinuyo Tanaka part pour un voyage aux États-Unis en ambassadrice de bonne volonté. Elle y rencontre Bette Davis, Joan Crawford, Elizabeth Taylor, John Wayne ou encore Nancy et Ronald Reagan. Cette visite est très commentée au Japon et à sa grande surprise, son séjour américain est très mal perçu par la presse du Japon occupé, d'autant que l'actrice en revient habillée à l'occidentale et gratifie les journalistes d'un « hello » à sa descente d'avion le 19 janvier 1950. Elle se voit affubler du sobriquet de ameshon joyūnote  [néologisme composé des premières lettres du mot amerika et de celles du terme argotique shonben (pisser), voulant dire « pisser en Amérique ». Ce terme péjoratif désigne une personne japonaise qui a séjourné un court moment aux États-Unis (juste assez pour « pisser ») et qui en revient en prétendant tout connaître de ce pays]) et subit les foudres de l'opinion publique au point, confiera-t-elle, de penser au suicide.

Elle décide alors de quitter la Shōchiku, la société de production avec laquelle elle est sous contrat depuis ses débuts en 1924 et avec laquelle elle a tourné dans près de 200 films, pour travailler désormais en indépendante et ainsi avoir la possibilité de choisir les réalisateurs avec qui elle souhaite collaborer. A l'aube des années 1950, c’est la période la plus prospère et la plus glorieuse du cinéma japonais, celle qui marque un nouvel âge d'or de son histoire.

Désormais libre de choisir avec qui elle travaille, Kinuyo Tanaka entame, pour la Daiei et la Shintōhō, une impressionnante série de grands films où se conjuguent les talents d'un grand scénariste (Yoshikata Yoda), d'un chef opérateur de génie (Kazuo Miyagawa), d'un immense cinéaste (Kenji Mizoguchi) et de son actrice, avec Miss Oyu (1951), La vie d'O'Haru femme galante (1952), Les contes de la lune vague après la pluie (1953) et L'intendant Sansho (1954). Ces trois derniers films sont récompensés trois années de suite à la Mostra de Venise, apportant ainsi une reconnaissance internationale à Kenji Mizoguchi et à Kinuyo Tanaka.  Les rumeurs courant sur une relation amoureuse entre Kinuyo Tanaka et Kenji Mizoguchi viennent encore renforcer le mythe du « cinéaste et de sa muse », bien que la comédienne ait toujours nié l'existence d'une telle liaison romantique.

L'actrice travaille avec les plus grands réalisateurs de cette période : elle retrouve Yasujirō Ozu dans Les sœurs Munakata (1950) et Fleurs d'équinoxe (1958), le premier film en couleurs du réalisateur, ainsi que Heinosuke Gosho dans Là d'où l'on voit les cheminées (1953). Elle collabore avec Mikio Naruse dans Le fard de Ginza (1951), La Mère (1952) et Au gré du courant (1956), puis avec Kaneto Shindō dans La tristesse est aux femmes (1958).

En 1958, Keisuke Kinoshita lui offre l'un de ses plus beaux rôles dans La ballade de Narayama, une adaptation dans le style du kabuki et accompagnée de musique de jōruri, du roman de Shichirō Fukazawa, lui-même basé sur une vielle légende populaire. Elle y interprète le rôle d'une vieille femme pauvre qui accepte joyeusement de se plier à la coutume qui veut que les vieillards du village ayant atteint l'âge de soixante-dix ans soient abandonnés dans la montagne pour y mourir. Alors âgée de quarante-huit ans, elle se fait retirer quatre implants dentaires pour incarner ce personnage de vingt ans son aîné, témoignage s'il en est de la passion avec laquelle l'actrice exerce son art. Le journal Kinema Junpō lui décerne le prix de la meilleure actrice de l'année 1958 pour cette interprétation.

Durant les années 1950, la filmographie de Kinuyo Tanaka est vertigineuse tant elle compte d’œuvres majeures du cinéma japonais classique. Dès le début des années 1950, Kinuyo Tanaka envisage de passer de l'autre côté de la caméra. En 1952, elle demande à Mikio Naruse de l'engager comme assistante sur le film Frère aîné, sœur cadette, afin de se perfectionner dans son nouveau métier.

En 1953, de retour d'un voyage à Paris, Kenji Mizoguchi refuse à Kinuyo Tanaka de signer une lettre de recommandation d'usage pour qu'elle fasse ses débuts de cinéaste malgré une collaboration riche de quinze films, marquant ainsi la brouille entre Kinuyo et le réalisateur. Mais à l'exception de Kenji Mizoguchi, la plupart des grands réalisateurs apportent leur plein concours à cette nouvelle orientation de carrière.

Lorsqu'elle réalise finalement son premier film, Lettre d'amour (1953), Kinuyo Tanaka devient la seconde femme à passer à la réalisation de l'histoire des studios japonais, après Tazuko Sakane qui a réalisé un film en 1936 et une dizaine de documentaires en Mandchourie durant la Seconde Guerre mondiale. Dans une interview donnée à la revue Kinema Junpō, elle déclare : « Maintenant qu'il y a également des femmes élues à la Diète du Japon, j'ai pensé que ce serait une bonne chose qu'il y ait aussi au moins une femme réalisatrice. » (Avec l'arrivée des forces d'occupation américaines, les femmes gagnent le droit de vote en 1946 et participent pour la première fois aux élections générales cette même année, avec pour conséquence l'élection de 39 femmes à la Diète, le parlement du Japon).

Kinuyo Tanaka est la première réalisatrice à avoir une carrière commerciale, elle est aussi la seule femme cinéaste active durant l'âge d'or du cinéma japonais des années 1950. Son statut de star donne de la visibilité à ses films et lui permet de travailler, pour cinq d'entre eux, avec les grands studios japonais que sont la Shintōhō, la Nikkatsu, la Daiei et la Tōhō. Seul son dernier film est produit par une société de production indépendante : le Ninjin Club, fondée par les actrices Keiko Kishi, Yoshiko Kuga et Ineko Arima, qui vise à garantir la liberté de travail des acteurs face aux contraintes des grands studios.

Pour les six longs métrages qu'elle réalise entre 1953 et 1962, Kinuyo Tanaka s'entoure des plus grands : Keisuke Kinoshita, Yasujirō Ozu ou Natto Wada au scénario, Yoshiko Kuga ou Machiko Kyō dans la distribution. Son cinéma est résolument un cinéma « au féminin », faisant la part belle aux actrices et aux grands sujets. Lettre d'amour (1953) aborde le thème des conséquences de la guerre sur les relations sentimentales. La lune s'est levée (1955) est un drame familial centré sur trois sœurs. Maternité éternelle (1955) s'inspire de la vie de Fumiko Nakajō, poétesse waka morte à 31 ans d'un cancer du sein. La nuit des femmes (1961) parle des centres de réinsertion pour anciennes prostituées et de la difficulté pour elles de se réintégrer dans la société. Enfin La princesse errante (1960) et Mademoiselle Ogin (1962) brossent le portrait de femmes écrasées par les machinations de l'histoire.

À partir des années 1960, la carrière de Kinuyo Tanaka est déclinante. Elle se tourne principalement vers la télévision et ne fait plus que quelques apparitions dans des seconds rôles chez Mikio Naruse dans Chronique de mon vagabondage (1962), chez Kon Ichikawa dans Seul sur l'océan Pacifique (1963) ou chez Akira Kurosawa dans Barberousse (1965).

C'est en 1974 qu'elle fait un retour fracassant sur les écrans dans Sandakan N° 8 de Kei Kumai qui lui vaut un Ours d'argent de la meilleure actrice à la Berlinale 1975 ainsi que deux prix de la meilleure actrice décernés par les revues Kinema Junpō et Mainichi Shinbun. Kinuyo Tanaka interprète le rôle d'une karayuki-san (littéralement « celles qui sont parties au-delà des mers ») à présent âgée qui est interviewée par une journaliste. Sa triste histoire en tant que prostituée dans un bordel de Bornéo est racontée en flash-back. Le film est une forte condamnation de la politique japonaise de fournir des « femmes de réconfort » aux troupes impériales durant la Seconde Guerre mondiale.

La même année, elle joue dans Trois Vieilles Dames de Noboru Nakamura, une tragi-comédie autour d’une affaire d’héritage sur la peur de vieillir et le temps qui passe. Le film réunit trois actrices de renom de l’âge d’or des années 1950, Kinuyo Tanaka, Michiyo Kogure et Aiko Mimasu, assumant pleinement leur rôle.

En 1975 elle fait partie des personnes interviewées dans le documentaire Kenji Mizoguchi ou la vie d'un artiste que Kaneto Shindō consacre au réalisateur. Elle apparaît une dernière fois au cinéma dans La Berceuse de la grande terre (1976) de Yasuzō Masumura. En janvier 1977, Kinuyo Tanaka est conduite à l'hôpital, elle meurt le 21 mars 1977 des suites d'une tumeur du cerveau à l'âge de 67 ans. Ses funérailles officielles, en tant que membre de l'industrie cinématographique se déroulent au temple Tsukiji Hongan-ji de Tokyo et rassemblent 5 000 personnes.

Filmographie :

1953 Lettre d'amour
(Koibumi). Avec : Masayuki Mori (Reikichi Mayumi), Yoshiko Kuga (Michiko Kubota), Jûkichi Uno (Naoto Yamaji), Jûzô Dôsan (Hiroshi). 1h38.

Reikichi, un marin démobilisé, vit dans l’obsession de Michiko, une femme qu’il a aimée avant la guerre. Quand il n’erre pas dans les rues de Tokyo à la recherche de son amour perdu, il fréquente son frère Hiroshi, qui rêve d’ouvrir une librairie, ou bien Naoto, un camarade devenu écrivain public. Ce dernier écrit des lettres en anglais pour les jeunes femmes abandonnées par les G.I. américains, à qui elles réclament de l’argent. Un jour, Michiko fait irruption pour qu’on lui écrive une lettre...

   
1955 La lune s'est levée
(Tsuki wa noborinu). Avec : Chishu Ryu (Mokichi Asai), Shûji Sano (Shunsuke Takasu), Hisako Yamane (Chizuru Asai - la fille aînée), Yôko Sugi (Ayako Asai - la fille cadette). 1h42.

M. Asai vit à Nara auprès de ses trois filles : l’aînée Chizuru, revenue au domicile familial après la mort de son mari ; la cadette Ayako, en âge de se marier mais peu pressée de quitter les siens ; et la benjamine Setsuko, la plus exubérante des trois sœurs qui rêve de partir s’installer à la capitale. Cette dernière est très proche de Shoji, le jeune beau-frère de Chizuru qui loge dans un temple à proximité des Asai. Un jour, il reçoit la visite d’un ancien ami, Amamiya, qui se souvient avec émotion d’Ayako, rencontrée durant sa jeunesse. Setsuko est persuadée que celui-ci a toujours des sentiments pour sa sœur et va tout faire pour forcer le destin...

   
1955 Maternité éternelle
(Chibusa yo eien nare). Avec : Yumeji Tsukioka (Fumiko Shimojô), Ryoji Hayama (Akira Ôtsuk), Junkichi Orimoto (Shigeru Anzai), Hiroko Kawasaki (Tatsuko). 1h46.

Hokkaido, dans le nord du Japon. Fumiko vit un mariage malheureux. Sa seule consolation sont ses deux enfants, qu’elle adore. Un club de poésie devient sa principale échappatoire, et lui permet de se rendre en ville. Elle y retrouve Taku Hori, le mari de son amie Kinuko qui, comme elle, écrit des poèmes. Elle ressent de plus en plus d’attirance pour lui. Mais Fumiko découvre qu’elle a un cancer du sein. Alors que ses poèmes sont publiés, elle doit subir une mastectomie. La jeune femme découvre alors la passion avec un journaliste qui vient la voir à l’hôpital.

   
1960 La princesse errante
(Ruten no ôhi). Avec : Machiko Kyô (Ryûko Korinkakura /Hiroko Aishinkakura), Eiji Funakoshi (Futetsu/ Fuketsu Aishinkakura), Atsuko Kindaichi (Empress Wan Rong), Chieko Higashiyama ( Nao Sugawara). 1h43.

En 1937, alors que le Japon occupe la Mandchourie, Ryuko, jeune fille de bonne famille, apprend qu’elle a été choisie sur photo pour épouser le jeune frère de l’empereur de Mandchourie. La voilà contrainte de quitter le Japon et de s’acclimater à sa nouvelle vie de princesse. Une petite fille naît, et Ryuko semble heureuse au Palais. Mais bientôt les troupes soviétiques débarquent. Ryuko est obligée de prendre la fuite à pied, accompagnée de son enfant mais aussi de l’impératrice elle-même.

   
1961 La nuit des femmes

(Onna bakari no yoru). Avec: Hisako Hara (Kuniko), Akemi Kita (Chieko), Chieko Seki (Oyuki), Masumi Harukawa (Harada). 1h33.

La jeune Kuniko est pensionnaire d’une maison de réhabilitation pour anciennes prostituées. Malgré la bienveillance de la directrice, la vie n’est pas facile, et comme toutes ses camarades, elle espère s’en sortir. On lui propose une place dans une épicerie, mais le mari de la patronne et les hommes du quartier sont trop concupiscents. Kuniko doit s’enfuir, et part travailler dans une manufacture. Devant la méchanceté des autres employées, elle quitte son emploi, pour intégrer une pépinière. La vie semble devenir plus douce, mais le passé de la jeune femme la rattrape.

   
1962 Mademoiselle Ogin

(Ogin-sama). Avec : Ineko Arima (Ogin-sama), Tatsuya Nakadai (Ukon Takayama), Ganjirô Nakamura (Sen no Rikyû), Mieko Takamine (Riki). 1h42

À la fin du XVIe siècle, alors que le Christianisme, venu d’Occident, est proscrit, Mademoiselle Ogin tombe amoureuse du samouraï Ukon Takayama, qui est chrétien. Le guerrier refuse ses avances, préférant se consacrer à sa foi, et Ogin prend pour époux un homme qu’elle n’aime pas. Mais quelques années plus tard, Ukon revient et lui avoue son amour. Ogin, qui est la fille du célèbre maître de thé Rikyu, veut reprendre sa liberté. Mais le redoutable Hideyoshi, qui règne sur le pays, a entamé des persécutions anti-chrétiennes.

   
   
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