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Né en 1933
22 films
   
   
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I-Mise en scène

Le pessimisme des films de Polanski est largement lié aux traumatismes de l'enfance (parents déportés), de l'adolescence (pression du régime communiste sur ses premiers films polonais) et de l'âge adulte (assassinat de sa femme en 1969). Ce pessimisme est contrebalancé par l'énergie incroyablement positive de ses héros et son penchant pour l'érotisme et la croyance en l'œuvre d'art.

Le basculement dans le cauchemar

Ce sont ainsi souvent les moments de basculement du rêve dans le cauchemar qui sont les éléments les plus forts de sa mise en scène depuis les différents usages du couteau dans Le couteau dans l'eau, la faille sur le trottoir de Répulsion, qui se retrouve démultipliée dans l'appartement de Carol jusqu'à l'explosion du studio de radiodiffusion du Pianiste qui le plonge dans la guerre. Dans ses premiers films, le basculement s'opère au sein d'un univers absurde, paranoïaque et kafkaïen : Le couteau dans l'eau (1962), Répulsion (1965), Cul-de-sac (1966). Dans ses drames psychologiques ultérieurs : Le locataire (1976), Lunes de fiel (1992), La jeune fille et la mort (1994), Le pianiste (2002), Carnage (2011) dominent aussi les thèmes de l'enferment, de la folie et de la mort.

Le recours au cinéma de genre lui permet une exploration du mal sous toutes ses facettes. Ainsi de ses adaptations littéraires classiques : Macbeth (1971), Tess (1979), Oliver Twist (2005), ses films d'espionnage : Frantic (1988), The Ghost Writer (2010), fantastiques : Rosmary's baby (1968), La neuvième porte (1999), son film noir : Chinatown (1974). Même ses comédies, Le bal des vampires (1967), Quoi ? (1972) ou son film d'aventures : Pirates (1986) illustrent les passions excessives de l'âme humaine et les méandres de l'oppression psychologique.

Une direction d'acteurs toujours très convaincante

La direction d'acteurs, et d'actrices est le point fort des films de Polanski qui démarre toujours ses films avec une scénario parfaitement mis au point qui lui laisse tout le loisir de chercher la meilleure intensité à donner à chaque scène.

Les premiers films sont des scénarios originaux écrits avec Jerzy Skolimowski Le couteau dans l'eau (1962) puis avec Gérard Brach Répulsion (1965), Cul-de-sac (1966), Le bal des vampires (1967), Quoi ? (1972), Pirates (1986), Frantic (1988) avec Gérard Brach. Le scénario de Chinatown (1974) est écrit par Robert Towne.

Les onze autres films (sur dix-neuf), à partir du premier film hollywoodiens seront des adaptations : Rosmary's baby (1968) d'après le roman d'Ira Levin, Macbeth (1971) d'après Shakespeare, Le locataire (1976), d'après le roman de Roland Topor, Tess (1979) d'après Tess d'Urbervilles de Thomas Hardy, Lunes de fiel (1992) d'après le roman de Pascal Bruckner, La jeune fille et la mort (1994) d'après la pièce d'Ariel Dorfman, La neuvième porte (1999) d'après Le club Dumas d'Arturo Pérez-Reverte; Le pianiste (2002) d'après l'autobiographie de Wladyslaw Szpilman, Oliver Twist (2005) d'après le roman de Charles Dickens, The ghost writer (2010) d'après L’homme de l’ombre de Robert Harris, Carnage (2011) d'après Le dieu du carnage de Yasmina Reza. Jusqu'à Lunes de fiel (1992), Gérard Brach, son ami, participera à toutes les adaptations.


C'est cette certitude d'être bien dirigé qui permet à Polanski (qui parle couramment le polonais et le français, l'anglais, l'italien, l'espagnol et le russe), de trouver des stars prêtes à travailler avec lui. Grâce aux stars, il peut trouver les sources de financements les plus diverses. Il est ainsi l'auteur de :

 

II- Biographie

Raymond Roman Liebling est né le 18 août 1933 à Paris, d'un père peintre et juif polonais, Ryszard Liebling, et d'une mère d'origine russe, Katz Bula Liebling. Pour des raisons de prononciation, il se fait rapidement appeler Roman (ou Romek) Polanski. Il vit en France jusqu'à l'âge de quatre ans avant que sa famille ne reparte pour la Pologne. Il passe alors son enfance à Cracovie où sa sœur Annette, née d'une précédente union de sa mère, lui fait découvrir le cinéma.

Après l'invasion de l’ouest de la Pologne par les troupes allemandes en septembre 1939, il est contraint de vivre dans le ghetto de Cracovie. Il évite la déportation, contrairement à ses parents et à sa sœur. Sa mère, enceinte, meurt à Auschwitz. Échappé du ghetto, il se réfugie à la campagne chez des fermiers avant de revenir à Cracovie où, devenu vagabond, il détourne la vigilance allemande et survit grâce à l'entraide clandestine avec des habitants et d'autres enfants, et grâce au marché noir. Il a alors 10 ans. Il ne revoit son père qu'en 1945, lors de son retour du camp de Mauthausen.

C'est après la guerre dans les camps de scouts qu'adolescent il découvre sa vocation d'artiste et de comédien prise peu au sérieux par son père. En 1946, il intègre la troupe de la Joyeuse Bande, destinée à enregistrer des spectacles radiophoniques à coloration communiste pour les enfants. Deux ans plus tard, après une audition, il est choisi pour le rôle principal du Fils du régiment. Il y interprète un jeune paysan, coqueluche de l'Armée rouge et prisonnier des Allemands durant la guerre. La pièce devient, au fil des représentations, un triomphe national.

Ce succès lui ouvre les portes d'une carrière de comédien. En 1949, il rate sa maturité (bac polonais), mais entre à l’École des beaux-arts grâce à ses talents de dessinateur. Il en est renvoyé un an plus tard. En 1953, il rencontre Andrzej Wajda, jeune auteur encore méconnu, qui le dirige dans Génération et devient son ami.

En 1955, Polanski est reçu au concours de l'École nationale de cinéma de Lódz où il réalise huit courts métrages remarqués à l'international. Il obtient son diplôme et entre comme assistant-réalisateur au service de la compagne de production Kamera. Polanski travaille avec Jean-Marie Drot pour une série de documentaires, puis aux côtés de Munk, pour son film De la veine à revendre. En 1960, il séjourne dix-huit mois en France et tourne plusieurs courts métrages qui contribueront à sa renommée. De retour en Pologne en 1962, il réalise Les mammifères qui obtient plusieurs récompenses. Parallèlement il joue de petits rôles dans les oeuvres de Wajda : Lotna et Samson. Dans cette période, l'actrice principale de la majorité de ses films courts : Barbara Kwiatkowska dont il divorce quatre ans plus tard.


En 1962, il réalise son premier long métrage, le seul tourné dans sa langue maternelle : Le couteau dans l'eau, co-écrit avec Jerzy Skolimowski et dont la musique est composée par Krzysztof Komeda (mort en 1969). Il y met en scène les rapports de forces entre un journaliste sportif brutal et un étudiant arrogant sur un voilier. Le film est mal accueilli en Pologne bien qu'il ne soit pas un réquisitoire explicite du mode de vie socialiste. Mais il fait planer un climat d'insécurité et laisse en suspens l'idée de tension sociale et de lutte de classes que les régimes communistes prétendent avoir abolie. On reproche au metteur en scène de ne pas faire un cinéma au service de l'État et de signer ainsi son passeport pour l'Occident. Le film lui ouvre en effet les portes de l'Ouest : après un succès international et un prix obtenu à la Mostra de Venise, Le couteau dans l'eau est projeté officiellement au Festival de New York, fait la une du Time magazine et reçoit une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger, qui lui échappe au profit de 8 1/2 de Federico Fellini.

Polanski s'installe à Paris où il rencontre son ami Gérard Brach avec lequel il écrit plusieurs scénarios qu'il tente de réaliser. Puis il s'établit à Londres et met en scène un thriller produit par Gene Gutowski et co-écrit avec Brach, ayant pour thème la schizophrénie : Répulsion, avec Catherine Deneuve. L'année suivante, il se rend en Irlande afin d'y tourner une comédie noire et misanthrope, proche du théâtre de l'absurde : Cul-de-sac, interprétée par Donald Pleasence et Françoise Dorléac. Ces deux œuvres lui permettent de remporter respectivement un Ours d’argent et un Ours d’or au Festival de Berlin en 1965 et en 1966.

En 1967, le réalisateur retrouve Gutowski, Brach et Komeda pour écrire, produire et réaliser la comédie horrifique Le Bal des vampires, qui se veut une parodie des productions de la Hammer. Il y tient le haut de l'affiche avec la comédienne américaine Sharon Tate qu'il épouse le 20 janvier 1968. Produit par Filmways Pictures et distribué par la MGM (dont le logo est parodié à l'ouverture du film), c'est le premier film américain de Polanski.

Polanski est repéré par le producteur américain Robert Evans qui lui confie, sous l'escarcelle de la Paramount, la réalisation de son premier film hollywoodien : le thriller fantastique Rosemary's Baby adapté du best-seller éponyme d'Ira Levin. Mia Farrow y interprète, au côté de John Cassavetes une jeune femme victime d'une secte de sorciers octogénaires adorateurs de Satan qui fait d'elle la mère de l’Antéchrist. Ce film d'épouvante se hisse au sommet du box-office de 1968, lance la mode des thrillers sataniques (L'Exorciste, La Malédiction...) et se voit reconnu par la critique comme l'un des grands chefs d'œuvre du cinéma fantastique dans sa manière de suggérer l'horreur et de jouer de l'angoisse surnaturelle dans la banalité quotidienne. Deux fois nommé aux Oscars en 1969, Rosemary's Baby vaut à Ruth Gordon, la voisine maléfique, la statuette du meilleur second rôle féminin.

Au faîte de sa gloire, Polanski est néanmoins ébranlé par un nouveau drame dans sa vie : alors qu'il est en pleine préparation d'un film au Royaume-Uni, sa femme Sharon Tate, enceinte de huit mois, trois de leurs amis proches, et un ami du jeune gardien de la propriété sont assassinés dans la demeure du couple, à Los Angeles sur Cielo Drive, par des proches de Charles Manson, gourou d'une secte appelée « la Famille ».

Malgré la dépression qu'il traverse, Polanski se plonge dans le travail et part pour la Grande-Bretagne tourner une adaptation grandiloquente et violente de William Shakespeare : Macbeth, produite en partie par Hugh Hefner et la filiale de production du groupe Playboy. Le film est mal compris et se solde par un échec. En 1972, il part un temps pour l'Italie afin d'y tourner une comédie grinçante à l'humour absurde avec Marcello Mastroianni : Quoi ?. Malgré le plébiscite de la presse, le film est un nouvel échec.

En 1974, il s'attelle à la mise en scène de l'opéra d'Alban Berg, Lulu, pour le festival de Spolète en Italie. La même année, revenu à Hollywood, il goûte à la plus belle réussite critique et publique de sa carrière grâce à une commande qu'il s'approprie totalement : Chinatown, un hommage au film noir américain. Le film marque ses retrouvailles avec son ami producteur Bob Evans qui réalise lui aussi l'un de ses plus beaux succès professionnels. Chinatown qui a coûté six millions de dollars en rapporte trente rien qu'aux États-Unis. Le visage au nez pansé de Jack Nicholson, interprétant J.J. Gittes, un détective privé fanfaron, devient un mythe de cinéma. Grand vainqueur des Golden Globes en 1975, le film reçoit onze nominations aux Oscars. Mais seul le trophée du meilleur scénario original (signé Robert Towne) vient récompenser Chinatown, les votes se portant sur Le parrain 2, le chef-d'oeuvre de Francis Ford Coppola.

Polanski revient ensuite un temps en France, à Paris où il concrétise un vieux projet d'adaptation du roman de Roland Topor, Le Locataire chimérique. Le Locataire, qu'il fait éclairer par Sven Nykvist, chef opérateur attitré d'Ingmar Bergman, puis qu'il réalise et joue aux côtés d'Isabelle Adjani et de Shelley Winters, voit le jour en 1976. Cependant, même si l'étrangeté paranoïaque et cauchemardesque du récit séduit une fois de plus les critiques cette fable sur l'aliénation urbaine et l'anomie sociale, d'une fantaisie noire proche du délire hallucinatoire, ne rencontre pas le succès escompté. Il s'agit par ailleurs du dernier film que le cinéaste consacre à son univers malsain et inquiétant, chargé de visions étranges : son cinéma s'oriente vers le grand spectacle dans divers genres. Polanski assure également, en 1976, la direction scénique du Rigoletto de Giuseppe Verdi pour l'Opéra de Munich.


Définitivement établi en France, le metteur en scène s'engage dans une entreprise de grande ampleur dont Claude Berri est le principal producteur : en mémoire de sa défunte épouse Sharon Tate, il réalise un mélodrame rural et romantique, Tess. Il s'agit de l'adaptation du roman de Thomas Hardy, Tess d'Urberville, qui évoque les malheurs d'une jeune paysanne sous l'ère victorienne. Succès critique et public, le film croule sous une avalanche de prix dont trois Césars en 1980 (ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure photographie pour Ghislain Cloquet et Geoffrey Unsworth) et trois Oscars en 1981 (meilleure photographie, meilleurs décors et meilleurs costumes). Le cinéaste avait entretenu une idylle, à partir de 1976, avec l'actrice du rôle-titre, Nastassja Kinski. Kinski avait alors 15 ans. Tous deux ont démenti leur relation. Polanski passe également par le théâtre avec Amadeus de Peter Shaffer, qu'il met en scène et interprète au côté de François Périer. Il publie en 1984, aux éditions Robert Laffont, son autobiographie : Roman par Polanski.

Il s’attaque par la suite au projet Pirates (financé par le producteur tunisien Tarak Ben Ammar) en hommage aux films d'aventures hollywoodiens des années 1930 qui ont bercé son enfance : ceux entre autres de Michael Curtiz avec Errol Flynn. En plus d'un tournage cauchemardesque, Pirates est un gouffre financier. Il devient un film qui échappe complètement à son réalisateur et qu'il finit par renier. Fiasco commercial, le film, pour un budget de quarante millions de dollars, en rapporte cinq. Polanski se tourne vers le théâtre et revient sur scène dans une adaptation théâtrale du classique de Franz Kafka, La Métamorphose. À la demande de la Warner qui lui laisse une entière liberté, il assure en 1988 la réalisation d'un thriller parisien avec Harrison Ford, Frantic, qui lui vaut de renouer un temps avec le succès mais Lunes de fiel, La jeune fille et la mort et La neuvième porte, globalement peu épargnés par la critique, sont des revers au box office. Il a également été engagé dans l'écriture et la mise en scène d'une grosse production intitulée The Double en 1996, avec John Travolta et Isabelle Adjani. Mais, suite à des différends avec la star américaine et les producteurs internationaux, le projet est abandonné alors que les contrats des techniciens sont signés et les décors construits aux studios de Boulogne.

Le 30 août 1989, il épouse en troisièmes noces sa nouvelle actrice fétiche de trente-trois ans sa cadette, Emmanuelle Seigner. Ils ont deux enfants : Morgane (née en 1993) et Elvis (né en 1998). En 1998, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France dans la catégorie Création artistique pour le cinéma et l'audiovisuel (créée en 1985). Dans les années 1990, son travail au théâtre et à l'opéra est prolifique : il dirige pour la scène de l'Opéra Bastille une nouvelle version des Contes d'Hoffmann d'Offenbach en 1992 avec José van Dam et Natalie Dessay. Quatre ans plus tard, il met en scène la pièce de Terrence McNally, Maria Callas, la leçon de chant qui lui vaut une nomination aux Molières. En 1997, il supervise la création d'une comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires qui démarre à Vienne et entame une tournée triomphale de Stuttgart à Hambourg.

Il revient sur le devant de la scène en 2002 grâce au triomphe critique et public du Pianiste, une grosse production franco-germano-britannico-polonaise adaptée de l'autobiographie du pianiste et compositeur polonais Wladyslaw Szpilman. Il y évoque l’occupation de la Pologne et du ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale, sujet qu’il s’était toujours refusé à filmer au point de décliner, dix ans auparavant, l’offre de Steven Spielberg de mettre en scène La Liste de Schindler. Le Pianiste remporte la Palme d'or du Festival de Cannes 2002 et sept Césars en 2003 dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Adrien Brody. Le film reçoit également sept nominations aux Oscars dont celle du meilleur film. Il gagne trois statuettes : meilleur réalisateur pour Polanski, meilleur acteur pour Brody et meilleure adaptation pour Ronald Harwood. Malgré les demandes, le cinéaste ne se rend pas à Los Angeles pour la 75e Cérémonie où l'annonce de sa victoire provoque une ovation debout. Remettant le prix, Harrison Ford, acteur de Frantic, s'engage à lui transmettre personnellement le trophée, ce qu'il fait cinq mois plus tard devant la presse au Festival du cinéma américain de Deauville.


En 2003, le cinéaste met en scène Hedda Gabler, le drame d'Henrik Ibsen, avec Emmanuelle Seigner dans le rôle-titre, au Théâtre Marigny. Puis il supervise à Stuttgart une nouvelle version de la comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires. Il retrouve ensuite les coproducteurs et scénariste du film précédant : Alain Sarde, Robert Benmussa et Ronald Harwood ainsi que tous les chefs techniciens (Pawel Edelman pour la photographie, Allan Starski pour le décor, Anna B. Sheppard pour les costumes ou encore Hervé de Luze pour le montage) afin de produire et de réaliser en 2005 une nouvelle reconstitution historique adaptée de l'œuvre de Charles Dickens : Oliver Twist. Mais le film est un échec. En 2006, après avoir gagné un procès en diffamation contre le magazine Vanity Fair, il dirige Thierry Frémont au Théâtre Hébertot dans Doute (écrit par John Patrick Shanley). La même année, il entreprend de financer et de réaliser le péplum Pompeii, d'après le roman de Robert Harris, avec Orlando Bloom et Scarlett Johansson dans les rôles principaux. Mais il abandonne le projet suite à des problèmes d'emploi du temps, de financement et de retards de production dus à la grève des scénaristes à Hollywood, entamée à l'été 2007 et terminée en 2008.

Il tourne finalement une autre adaptation de Robert Harris : The ghost writer, avec Ewan McGregor et Pierce Brosnan, un thriller politique sur fond de dénonciation de la guerre d'Irak.

En 2008, il fait l'objet d'un documentaire réalisé par Maria Zenovich, Roman Polanski: Wanted and Desired, qui tend à démontrer la manière dont il fut privé d'une procédure judiciaire équitable lors de sa mise en accusation pour viol sur mineure 31 ans plus tôt. Le 27 septembre 2009, alors qu'il se rend à un festival de cinéma en Suisse, il est arrêté par la police suisse à Zurich, rattrapé par l'affaire de 1978. Il est libéré par les autorités suisses le 12 juillet 2010. De sa cellule puis de son chalet de Gstaad où il est astreint à résidence durant plusieurs mois, il achève la postproduction de The ghost writer, pour lequel il se voit décerner l'Ours d'argent de la meilleure mise en scène au Festival de Berlin 2010 et le troisième César du meilleur réalisateur de sa carrière, en 2011. Polanski est le premier cinéaste à réussir le triplé dans cette catégorie. Durant son assignation à résidence, il avait également parachevé Carnage, adaptation de la pièce Le Dieu du carnage de Yasmina Reza qu'il réalise ensuite en France avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly dans les rôles principaux. Le film est sélectionné, en compétition, au Festival de Venise 2011.

III - Bibliographie :

Alexandre Tylski, Roman Polanski. Editeur : Gremese (19 janvier 2006). Collection : Les grands cinéastes. 125 pages. 20 €.
Alexandre Tylski (sous la direction de) : Roman Polanski, l'art de l'adaptation. Editeur : L'Harmattan (15 mai 2006). 277 pages. 24 €
Roman Polanski, Roman par Polanski. Editeur : Robert Laffont (1 avril 1984). Collection : Vécu. 496 pages

IV - Filmographie :

courts-métrages :
1955 : Rower.
1957 : Usmiech zebiczny, Cassons le bal, Morderstwo
1958 : Deux hommes et une armoire
1959 : La lampe, Gdy spadaja anioly
1961 : Le gros et le maigre
1962 : Les mammifères

Longs-métrages :

1962

Le couteau dans l'eau
(Noz Wodzie). Avec : Leon Niemczyk (Andrzej), Jolanta Umecka (Krystyna), Zygmunt Malanowicz (l'étudiant). 1h34.

Andrzej, journaliste sportif, maintenant âgé d'une quarantaine d'années, emmène sa très jeune femme Christine vers la région de Mazurie. C'est là qu'il possède un petit yacht qui leur permettra de partir en croisière le temps du week-end. En route, leur voiture s'arrête pour prendre un étudiant qui fait de l'auto-stop...

   

1964

La rivière de diamants

Segment de Les plus belles escroqueries du monde.

   
1965 Répulsion
Avec : Catherine Deneuve (Carol Ledoux), Ian Hendry (Michael), John Fraser (Colin), Yvonne Furneaux (Helen Ledoux). 1h45.

Carole Ledoux, jeune fille d'origine belge, vit à Londres avec Hélène, sa soeur aînée. Elle travaille dans un institut de beauté et se montre plutôt farouche avec son amoureux Colin. Hélène introduit chez elle son amant Michael, un homme marié assez vulgaire. Carole supporte mal cette présence. Peu à peu, elle glisse vers une schizophrénie qui lui rend insupportable toute apparition masculine...

   

1966

Cul-de-sac
Avec : Donald Pleasence (George), Françoise Dorléac (Teresa), Lionel Stander (Richard), Jack MacGowran (Albie). 1h51.

C'est un couple bien étrange qui habite le vieux château du bout du monde que la marée haute isole régulièrement du continent. Teresa est aussi jeune, belle et ardente que son mari, George, entre deux âges, est chauve, myope, plutôt laid et équivoque. D'ailleurs, la jeune femme, comme pour le tourner en dérision, s'amuse à travestir son époux, l'affublant de vêtements féminins et lui maquillant les yeux et les lèvres....

   
1967 Le bal des vampires

(Dance of the Vampires). Avec : Jack MacGowran (Abronsius), Roman Polanski (Alfred), Sharon Tate (Sarah Shagal). 1h47.

Accompagné d'Alfred, son jeune assistant, le vieux professeur Abronsius arrive dans un village situé au coeur de la Transylvanie, dans l'espoir de démontrer la véracité de ses théories sur l'existence des vampires. Porteurs d'un maillet, d'un crucifix et d'un pieu, ils découvrent une auberge décorée d'ail où vit recluse Sarah, la fille des propriétaires et remarquent la réticence des villageois devant leurs questions...

   

1968

Rosmary's baby

Avec : Mia Farrow (Rosemary Woodhouse), John Cassavetes (Guy Woodhouse), Ruth Gordon (Minnie Castevet). 2h15.

Un couple de jeunes mariés, Rosemary et Guy Woodhouse, un comédien, s'installe dans un vieil immeuble de New-York. Leur ami, Hutch, les a prévenus que cette maison a la réputation d'être maléfique. Les voisins du couple sont Roman et Minnie Castevet, gens d'un certain âge, extrêmement serviables, mais qui provoquent cependant en Rosemary un certain malaise...

   
1971 Macbeth

(The Tragedy of Macbeth). Avec : Jon Finch (Macbeth), Francesca Annis (Lady Macbeth), Martin Shaw (Banquo). 2h20.

Macbeth et Banquo, tous deux généraux de l'armée de Duncan, roi d'Écosse, reviennent de leur victorieuse dernière campagne. Sur la lande désertique, ils rencontrent trois sorcières. Celles-ci prédisent que Macbeth deviendra bientôt comte de Cawdor, puis roi d'Écosse et que son compagnon, Banquo, engendrera des rois bien que lui-même n'en soit pas un...

   
1972 Quoi ?
(What ?/ Che ?). Avec : Sydne Rome (Nancy), Marcello Mastroianni (Alex), Hugh Griffith (Joseph Noblart). 1h52.

Lors d'un voyage en stop à travers l'Italie, Nancy, une jeune Américaine, manque de se faire violer. Pour échapper à ses agresseurs, elle se réfugie dans la villa du riche Joseph Noblart, où on la prend pour une invitée. Autour de Noblart, vieillard à l'agonie, s'est agglutinée une bande de pervers bizarroïdes qui s'adonnent aux plaisirs du sexe. Parmi eux, Alex, neveu du maître de maison, dont la libido ne s'éveille que quand il se roule dans une peau de tigre...

   
1974 Chinatown
Avec : Jack Nicholson (Jake 'J.J.' Gittes), Faye Dunaway (Evelyn Cross Mulwray), John Huston (Noah Cross). 2h11.

J.J. Gittes, un détective privé, reçoit la visite d'une femme, Evelyn Mulwray, qui lui demande de filer son mari, ingénieur des eaux à Los Angeles. Elle le soupçonne de la tromper. L'enquête révèle bientôt que ce n'est pas la vraie Madame Mulwray qui a contacté Gittes. Il s'agit d'une machination destinée à discréditer un fonctionnaire honnête qui vient de découvrir une grave affaire de corruption : l'eau indispensable à fertiliser certains terrains est mystérieusement détournée....

   
1976 Le locataire
Avec : Roman Polanski (Trelkovsky), Isabelle Adjani (Stella), Melvyn Douglas (Monsieur Zy), Jo van Fleet (Madame Dioz). 2h05.

Le "deux-pièces" que vient de louer le petit Monsieur Trelkovsky - un Polonais naturalisé de fraiche date - donne sur la cour d'un modeste immeuble. La précédente locataire, Simone Choule, s'est jetèe par la fenêtre et la verrière qui a amorti sa chute n'est pas encore réparée lorsque Trelkovsky emménage...

   
1979 Tess
Avec : Nastassja Kinski (Tess Durbeyfield), Peter Firth (Angel Clare), Leigh Lawson (Alec d'Urberville). 2h50.

A la fin du siècle dernier à Marlott, John Durbeyfield, petit revendeur de produits fermiers, rencontre le pasteur. Celui-ci révèle que Durbeyfield n'est autre qu'une déformation de D'Urberville. Songeant à l'avenir de sa fille, John décide de l'envoyer dans le manoir de Trantridge où vit la famille D'Urberville, pour se réclamer de cette parenté afin d'obtenir un emploi. Tess devient la maîtresse d'Alec D'Urberville et se retrouve enceinte. L'enfant naît malade et meurt. La jeune femme s'enfuit loin de son village et trouve à se placer dans une laiterie où personne ne la connaît. Là, elle fait la connaissance d'Angel, le fils du pasteur, et en tombe amoureuse. Les deux jeunes gens célèbrent leur mariage mais Tess lui avoue son passé et le jeune époux la quitte. Après de longs mois, il revient mais Alec lui a repris sa compagne. Affrontant les sarcasmes d'Alec, elle le poignarde et s'enfuit avec Angel. Mais les fuyards seront rejoints par la police.

   
1986 Pirates
Avec : Walter Matthau (Le capitaine Red), Cris Campion (La grenouille), Damien Thomas (Don Alfonso). 2h04.

Le capitaine Red, pirate notoire, et un jeune Français surnommé "La Grenouille" dérivent sur un radeau, en haute mer : ils sont les seuls survivants d'un naufrage qui a fait disparaître le bateau de Red et le reste de son équipage. Les deux hommes seront sauvés, in extremis, par un galion espagnol, le "Neptune"...

   
1988 Frantic
Avec : Harrison Ford (Dr. Richard Walker), Betty Buckley (Sondra Walker), Emmanuelle Seigner (Michelle), Gérard Klein (Gaillard). 2h00.

Dix-sept ans après leur lune de miel, le cardiologue américain Richard Walker et sa femme Sondra retournent à Paris à l'occasion d'un congrès de médecine. À peine installés à l'hôtel, ils constatent qu'ils se sont trompés de valise à l'aéroport et, tandis que Richard prend sa douche, Sondra disparaît soudain...

   
1992 Lunes de fiel
(Bitter moon). Avec : Hugh Grant (Nigel), Kristin Scott Thomas (Fiona), Emmanuelle Seigner (Mimi), Peter Coyote (Oscar). 2h18.

Nigel et Fiona Dobson, jeune couple britannique, sont à bord d'un paquebot qui vogue vers Istanbul, d'où ils iront en Inde pour insuffler une vie nouvelle à leur relation. Nigel est fort attiré par Mimi, une passagère française, mariée à un écrivain américain, Oscar Benton. Celui-ci, cloué dans un fauteuil roulant, le met en garde et lui conte le récit de sa passion pour Mimi...

   
1994 La jeune fille et la mort
(Death and the maiden). Avec : Sigourney Weaver (Paulina Escobar), Ben Kingsley (Roberto Miranda). 1h45.

Une nuit d'orage sur la côte sauvage d'un pays d'Amérique latine. Dans une villa isolée, momentanément privée d'électricité et de téléphone, Paulina Escobar guette le retour de son mari Gerardo. Elle vient d'apprendre par la radio que le Président l'a nommé à la tête d'une commission d'enquête sur les crimes du précédent régime...

   
1999 La neuvieme porte
(The Ninth Gate). Avec : Johnny Depp (Dean Corso), Frank Langella (Boris Balkan), Emmanuelle Seigner (La fille). 2h12.

Dean Corso est chercheur de livres rares pour des collectionneurs fortunés. Sa réputation lui vaut d'être contacté par un éminent bibliophile, Boris Balkan. Celui-ci possède un exemplaire d'un ouvrage d'invocation satanique "Les Neuf Portes du Royaume des Ombres" dont certaines illustrations seraient l'oeuvre de Lucifer...

   
2002 Le pianiste
(The pianist). Avec : Adrien Brody (Wladyslaw Szpilman), Thomas Kretschmann (Capitaine Wilm Hosenfeld). 2h28.

Varsovie, 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans un studio de radio, un homme joue Chopin. Des déflagrations se rapprochent, soufflent les fenêtres, dévastent la cabine des preneurs de son. Wladyslaw Szpilman, le célèbre pianiste juif polonais, réussit à éviter la déportation. Mais il se retrouve tout de même enfermé dans le ghetto de Varsovie...

   
2005 Oliver Twist
Avec : Barney Clark (Oliver Twist), Ben Kingsley (Fagin), Leanne Rowe (Nancy), Mark Strong (Toby Crackit). 2h05.

Le jeune Oliver Twist vit dans un orphelinat de l'Angleterre victorienne. Alors qu'il ose demander un supplément de nourriture, il s'attire les foudres des directeurs, qui décident de le vendre. Oliver est placé dans une entreprise de pompes funèbres dont les affreux propriétaires ne font que le brimer....

 
2007 Cinéma érotique
22e Segment de Chacun son cinéma. Avec : Jean-Claude Dreyfus (L'homme haletant), Denis Podalydes (Le directeur du cinéma). 0h03.

Un homme et une femme, spectateurs d'Emmanuelle, sont gênés par un homme qui halète derrière eux et qu'ils s'imaginent se livrer à la masturbation...

   
2010 The ghost-writer
(The ghost). Avec : Ewan McGregor (le nègre), Pierce Brosnan (Adam Lang), Kim Cattrall (Amelia Bly). 2h08.

Lorsqu'un célèbre “nègre” littéraire anglais accepte d'achever les mémoires de l'ancien premier ministre Adam Lang, son agent lui assure que c'est la chance de sa vie. Mais le projet semble d'emblée marqué par la fatalité : le “nègre” apprend ainsi que son prédécesseur, fidèle bras droit d'Adam Lang, est mort dans un mystérieux accident...

   
2011 Carnage
Avec : Jodie Foster (Penelope Longstreet), Kate Winslet (Nancy Cowan), Christoph Waltz (Alan Cowan). 1h19.

Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la «victime» demandent à s'expliquer avec les parents du «coupable». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?

   
2013 La Vénus à la fourrure
Avec : Emmanuelle Seigner (Vanda), Mathieu Amalric (Thomas). 1h36.

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée...

2017 D'après une histoire vraie
Avec : Emmanuelle Seigner (Delphine Dayrieux), Eva Green (Elle), Vincent Perez (François), Dominique Pinon (Raymond), Camille Chamoux (Oriane, l'attachée de presse), Brigitte Roüan (La documentaliste du lycée), Josée Dayan (Karina), Noémie Lvovsky (La commissaire d'exposition). 1h40.

Delphine est l’auteur d’un roman intime et consacré à sa mère devenu best-seller. Déjà éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, Delphine est bientôt tourmentée par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille en pâture au public. La romancière est en panne, tétanisée à l'idée de devoir se remettre à écrire. Son chemin croise alors celui de Elle. La jeune femme est séduisante, intelligente, intuitive. Elle comprend Delphine mieux que personne. Delphine s'attache à Elle, se confie, s'abandonne. Alors qu’Elle s’installe à demeure chez la romancière, leur amitié prend une tournure inquiétante. Est-elle venue combler un vide ou lui voler sa vie ?

   
2019 J'accuse
Avec : Jean Dujardin (Georges Picquart), Louis Garrel (Alfred Dreyfus), Emmanuelle Seigner (Pauline Monnier), Grégory Gadebois (Henry), Hervé Pierre (Général Gonse), Wladimir Yordanoff (Général Mercier), Didier Sandre (Général Boisdeffre), Melvil Poupaud (Maître Labori), Eric Ruf (Sandherr), Mathieu Amalric (Bertillon), Laurent Stocker (Général de Pellieux), Vincent Perez (Maître Leblois), Michel Vuillermoz (Du Paty de Clam), Vincent Grass .(Général Billot), Denis Podalydès (Maître Demange). 2h12.

Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

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