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Accompagné d'Alfred, son jeune assistant, le vieux professeur Abronsius arrive dans un village situé au coeur de la Transylvanie, dans l'espoir de démontrer la véracité de ses théories sur l'existence des vampires. Porteurs d'un maillet, d'un crucifix et d'un pieu, ils découvrent une auberge décorée d'ail où vit recluse Sarah, la fille des propriétaires et remarquent la réticence des villageois devant leurs questions.
Mais bientôt Sarah est enlevée et l'on retrouve, au petit matin, le corps de Yoine, l'aubergiste, gelé et portant sur le cou deux marques sanglantes. Rebecca, son épouse, ne parvient pas à sauver son âme en lui enfonçant un pieu dans le coeur.
Les traces de Yoine conduisent au mystérieux château du comte von Krolock, gardé par le bossu Koukol. Nos deux amis font ainsi la connaissance de l'étrange comte et de son fils Herbert, un jeune homme très blond et très empressé auprès d'Alfred. Après bien des péripéties, le professeur et son assistant parviennent à échapper au comte vampire et à son fils. Mais Alfred ne réussit pas à enfoncer le pieu dans le coeur des deux vampires et, en compagnie du professeur, se retrouve emprisonné au château.
Le comte Krolock est justement en train de préparer le grand bal annuel des vampires qui doit être suivi du repas au cours duquel Sarah, Alfred et le professeur seront vampirisés par les invités. Ils parviendront finalement à s'enfuir, déguisés eux-mêmes en vampires, à bord d'un traîneau, au milieu des montagnes enneigées, apparemment sains et saufs. Mais le professeur ne s'aperçoit pas que Sarah, déjà contaminée, est en train de vampiriser Alfred.
Pour son premier film en couleurs, sa première coproduction américaine et son dernier avant d'aller travailler aux Etats-Unis, Roman Polanski décide de parodier les films d'épouvante de la Hammer alors à leur sommet de leur notoriété notamment avec les trois réalisations de Terence Fisher, Le cauchemar de Dracula (1958), Les maîtresses de Dracula, (1960) et Dracula, prince des ténèbres (1966). On y retrouve le château lugubre de Transylvanie et Von Krolock en parfait clone de Christopher Lee.
Polanski n'est ni le premier ni le dernier à mélanger l'épouvante et le comique. Charles Barton l'avait précédé en 1948 avec Deux nigauds contre Frankenstein et Mel brooks donnera le lourd Dracula, mort et heureux de l'être en 1995. Polanski réussit néanmoins la performance rare de gagner sur les deux registres. Dès le générique, le célèbre lion de la Metro Goldwyn Mayer se change en un petit monstre verdâtre aux dents longues mais le thème musical principal qui se met en route maintient l'angoisse.
Dans le registre de l'humour, on retiendra l'aubergiste finalement mordu car le vampire, juif, est insensible au crucifix ou le fils homosexuel du comte qui aimerait bien planter ses crocs dans Alfred.
Mais Polanski continue d'être hanté par le côté obscur de l'être humain. La fin est particulièrement pessimiste (Abronsius ramène Alfred et Sarah, tous deux contaminés, sans s'en rendre compte ; la voix off annonce prophétiquement qu'il répandra ainsi dans toute l'Europe le mal qu'il était venu combattre). Abronsius, archétype du scientifique de l'époque, est bouffi d'orgueil ; Alfred, jeune premier timide devient vampire alors qu'il tente de secourir celle qu'il désire ; Shagal, l'aubergiste, trompe sa femme et tue son employée malgré un vernis de situations cocasses, le tableau est bien noir.