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Une sale histoire

1977

Avec : Michael Lonsdale (Le narrateur), Jean Douchet (Le metteur en scène) Douchka, Laura Fanning, Josée Yann, Jacques Burloux / Jean-Noël Picq (Le narrateur), Elisabeth Lanchener, Françoise Lebrun, Virginie Thévenet, Anette Wademant. 0h50.

Un metteur en scène veut faire un film sur une histoire que lui a raconté un de ses amis et il demande à celui-ci de la raconter de nouveau dans le salon d'un autre ami en présence d'une femme qu’il a invité pour l'écouter.

L'homme raconte donc à cette femme, bientôt rejointe pars les deux amies de l'hôte, comment il devint voyeur dans un café de la motte piquet grenelle. Il n'avait pas le téléphone chez lui Il avait besoin de téléphoner souvent qu'il fréquentait et pourquoi il y prit goût pendant un temps. e  pourtant il est jeune celui là, il n'est pas comme les autres puis "et tout ça pour un trou"

Il en a parlé à un spécialiste de la perversion de ses amis qui connaissait bien tous ces endroits. Oui il ya bien un trou mais à raz de sol pas besoin de s'allonger; il suffit de se mettre dans la position de la prière des musulmans, appuyé sur les avants bras, le cul en l'air et regardant à raz de sol, mais oui pas de plaisir sans peine. Porte rabotée en bas. Il avait l'impression qu'elle faisait partie de l'architecture même du café

Peu de monde dans le café et soudain beaucoup de monde quand une femme descendait aux toilettes. Des types un peu bizarre qui cherchait à faire beau avec une cravate mais qui semblaient un peu minables, qui avaient la sueur au font et qui trépignaient. Il y avait un brusque afflux quand une femme descendait alors j'ai pris ma place dans ce flux. Il y avait un code, ils descendaient l'escaler en frappant tés fort des talons ce qui voulait dire c'est mon tour. Alors moi j’ai regardé par curiosité et puis j'ai commencé à y prendre drôlement gout et a faire ca tous els jours. Je els voyais par le trou et immédiatement par le sexe. Et je me suis aperçu qu'il a avait des sexes qui m'excitaient et d'autres pas du tout et j'essayais  de repérer à qui ils appartenaient avec els souliers mais quand un sexe me plaisait, il appartenait à une femme horrible ou le  contraire. Je voyais a quel point je me serais trompé si j'avais essayé de faire connaissance avec cette femme. On pourrait dire que le miroir de lame c'est le sexe et que si elle a de beaux yeux, de belles jambes mais on peut passer la dessus. Quand je rencontrais une femme que je ne connaissais pas, je l'emmenais dans ce café et je lui faisais boire de la bière ou du thé. .j'ai essayé de raconter cette histoire là a des femmes mais ca ne leur plaisait pas du tout.

Ça ne marche que quand elles participent à l'écoute de l'homme.

Couillonné depuis 4000 ans in essaie de nous persuadé que el désir d’un homme passe par la beauté de la femme; c'est complètement faux c'est le sexe et le reste ne compte pas. Une belle femme dont le sexe le dégoûte, il lui indique le trou elle comprend. Si  je l'avais violé elle l'aurait mieux pris, comme un avatar d'être une jolie fille. Alors j’ai continué comme ça Tout est construit autour du trou, la porte, els toilettes, le café de la frime faire semblant de travailler. Cette perspective m'a semblé tellement inquiétante, que j'allais ressembler à tous ces types, alors j'ai arrêté ca et je me suis replié vers la normalité. Quand il est retourné, le café était entouré de palissades, comme la mort d'un théâtre porno. Il aimerait des femmes soit exhibitionnistes. Ce qui compatit c'était la foule des femmes et à ce moment là, juger

"Si vous aviez aimé une femme qui aurait été très gentille avec vous, peut être que vous l'auriez aimé et que vous auriez jugé les sexes d'après celui là.

Cela m'est arrivé mais c'était désormais domestique et puis il y avait la relation humaine. Le sexe ne se montre qu'à un certain moment quand il est acquis qu'on se plait suffisamment pour passer une nuit ensemble. Le sexe n'a rien à voir avec la morale, ca c'est connu depuis longtemps, mais même avec l'esthétique. Ce qui est embêtant c'est d'avoir à la gagner

Pas de plaisir sournois, il n'y a pas de réciproque entre les sexes

Je les ai gagnées par une sorte de consensus culturel. Faut leur parler tout le temps que c'est un péché, sans quoi elles font ca comme une hygiène et moi l'hygiène ça m'emmerde.

Quand je raconte une histoire personnelle c'est que je suis persuadé qu'elle ne l'est pas. J'ai essayé de la raconter aux femmes mais c'est impossible alors que les hommes, ils comprennent tout de suite, c'est embêtant. Il n'ya pas moyen, elles nient

Le sexe, c’est dans la tête, c'est exact, je ne devais pas bander, je devais mouiller et le désir ce n'était pas de la baiser ensuite, absolument pas, c'était dans le plaisir de voir; c'est un plaisir sensuel en soi. Sade les principaux organes de la jouissance c'est l'ouïe .Il n'y a pas de plaisir sans peine, il n'y a pas de travail sans fierté

Le film part d'un fait réel : Jean-Noël Picq, ami du cinéaste, remarque un trou au bas de la porte des toilettes d'un rade parisien de la Motte-Picquet Grenelle. Ce trou le travaille, il en fait part à ses amis, qu'il ennuie. Il transforme alors cette méditation philosophique sur le néant en une histoire salace d'hommes observant les sexes féminins de passage, et gagne du coup un franc succès de scandale dans les soirées.

Eustache finit naturellement par s'emparer de ce récit voyeuriste. Mais il couple, sans rien en dire aux protagonistes, une version documentaire (Picq racontant l'histoire devant un auditoire de quatre femmes) à une version fictionnelle (même texte dit par Michael Lonsdale devant des figurants). Cette manipulation, Jean-Noël Picq en conserve un souvenir mitigé : "D'un côté, il a eu le génie de rendre séduisante cette histoire ignoble, notamment auprès des femmes ; de l'autre, par rapport à l'art de Lonsdale, je passe quand même pour le psychopathe de service." Reste que cette sale histoire dit la manière dont le cinéma, selon la formule de celui qui ne lui retira jamais son amitié, "rendait dans sa transposition la vie supportable à Eustache".

Jacques Mandelbaum, Le Monde du 13.12.06.


critique du DVD Editeur : Carlotta Films, avril 2024. Éditions 6 Blu-ray ou 7 DVD, restauration 4K : 80€. Du côté de Robinson (1964), Le père Noël a les yeux bleus (1965), La rosière de Pessac (1968), La rosière de Pessac 79 (1979), Numéro zéro (1971), La maman et la putain (1973), Mes petites amoureuses (1974), Une sale histoire (1977) ,Le Jardin des délices de Jérôme Bosch (1979), Offre d'emploi (1980), Les photos d'Alix (1980).
critique du DVD Suppléments : Près de trois heures d'archives télévisées et radiophoniques exclusives, sur le tournage des films, au Festival de Cannes, interviews plateau, interviews-fleuves de Jean Eustache et La soirée, Un projet de film inachevé écrit en totalité par Jean Eustache, tourné en 16 mm sans son ; Odette Robert, version réduite de Numéro zéro ; le dernier des hommes, postface, Les critiques André S. Labarthe, Jean Domarchi et le metteur en scène Marc’O y débattent du film de Friedrich Wilhelm Murnau. Un livre de 160 pages : projets de films + très nombreux entretiens + textes et analyses…
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