(1938 - 1981)
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12 films | ||
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histoire du cinéma : Nouvelle vague |
Jean Eustache est né le 30 novembre 1938 à Pessac, près de Bordeaux. Dès l'âge de cinq ans, a-t-il lui-même déclaré, il est passionné par le spectacle cinématographique.
En 1962, il est assistant-réalisateur et acteur dans Les roses
de la vie, court-métrage de Paul Vecchiali. Il travaille en même
temps au Service de la Recherche de la RTF où il espère faire
ses premières armes de cinéaste. N'y parvenant pas, Jean Eustache
démissionne fin 1963 et réalise, en 16 mm, son premier court
métrage qui est remarqué et primé au Festival d'Évian
1964 sous le titre Les mauvaises fréquentations. Couplé
avec Le père Noël a les yeux bleus - produit par Jean-Luc
Godard et interprété par Jean-Pierre Léaud et Bernard
Zimmerrnan - ce premier essai s'intitulera Du côté de Robinson
lorsque les deux films seront présentés commercialement, début
1967, sous le titre général Les Mauvaises fréquentations.
C'est La maman et la putain, son premier long métrage, qui le fera connaître. Ce film d'une durée de trois heures et demie fut présenté au Festival de Cannes 1973 où il obtint le Prix Spécial du Jury. Sa sélection, aux côtés de La grande bouffe (Marco Ferreri), pour représenter la France, avait déjà fait scandale; son ton provocateur, ses dialogues crus et ses situations en apparence scabreuses divisèrent la critique et le public.
Avant même d'envisager la réalisation de La maman et la putain, Jean Eustache avait écrit le scénario de Mes petites amoureuses, qui fut tourné immédiatement après. Cette chronique quasi autobiographique de l'enfance du cinéaste à Narbonne - réalisée sans comédiens connus et sur un ton intimiste et détaché, en contraste total avec la violence, surtout verbale, de La maman et la putain - fut mal comprise d'une partie de la critique.
L'Institut National de l'Audiovisuel lui permit de signer quelques courts et moyens métrages dont Odette Robert, version réduite pour le petit écran de Numéro Zero, film de 125 minutes projeté en salle pour la première fois en 2003 (!)..
A l'évidence, ce cinéaste des rapports difficiles autant que précaires entre hommes et femmes vit mal ce silence qui lui est imposé par une industrie méfiante à l'égard des marginaux. Au lendemain de sa mort, le 5 novembre 1981, le quotidien "Libération" écrit: "son suicide nous bouleverse mais ne nous étonne pas". Le personnage principal - à l'évidence Eustache lui-même - d'un des scénarios non tournés du cinéaste, Peine perdue (1979), ne disait-il pas déjà :
"J'ai souvent souhaité un nouveau réveil, pour renaître, tout ressentir à nouveau, les joies, les peines et tout et tout. Je crois aujourd'hui ce réveil trop grand ou trop dangereux pour l'homme que je suis. Cette porte vers la fidélité qui me visite dans mes rêves peut je crois n'être que celle de la mort." (Les Cahiers du Cinéma, n°330, Décembre 1981).
Filmographie :
1963 | Du côté de Robinson |
Avec : Aristide (Jackson), Daniel Bart (Daniel), Dominique Jayr (La jeune fille), René Gilson, Jean-Pierre Léaud, Henri Martinez, Gérard Zimmermann. 0h42.
Un dimanche à Paris, deux copains ont rendez-vous dans un bar de Pigalle. Ils s’ennuient et décident de changer de quartier pour trouver une fille. Ils en suivent une qu’ils abordent, elle doit retrouver une amie dans un dancing, ils l’accompagnent. La copine n’est pas là. Ils repartent tous les trois et vont boire un verre ailleurs. La fille est mariée, séparée, a deux enfants. La quête d’un dancing accueillant reprend. Ils atterrissent au Robinson. La fille se fait inviter par un danseur, elle revient, repart danser. Les garçons s’ennuient. Las, ils décident de lui voler son portefeuille pour se venger d’être délaissés… |
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1966 | Le père Noël a les yeux bleus |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Daniel), Gérard Zimmermann (Dumas), Henri Martinez (Martinez), René Gilson (Le photographe). 0h50.
Narbonne en hiver, dans les années soixante. Un jeune homme pauvre, Daniel, mène avec ses copains une vie désuvrée, traînant dans les bars, draguant les filles, chapardant à l'éventaire des libraires. Désireux de s'acheter un duffle-coat, il se fait embaucher par un photographe ambulant, pour lequel il va poser, déguisé en Père Noël, dans une rue commerçante de la ville, apostrophant les passants et les passantes. Enveloppé dans une vaste houppelande, le visage masqué par une fausse barbe blanche, il joue son rôle avec conviction, liant volontiers conversation avec les promeneurs, nombreux en ce temps de Noël. Une jeune femme avec laquelle il avait convenu d'un rendez-vous le laisse tomber alors qu'il a abandonné sa défroque de Père Noël. Déçu, il rejoint ses compagnons de bamboche qui, la nuit du réveillon, envahissent les rues en fête en criant à tue-tête : "Au bordel ! Au bordel !". |
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1968 | La rosière de Pessac |
Jean Eustache a filmé l'élection de la rosière de Pessac, qui traditionnellement doit distinguer une jeune fille vertueuse, méritante. Il nous montre les délibérations du conseil municipal, le défilé, la messe, les discours, le début de la fête. |
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1970 | Le cochon |
Documentaire. 0h50. L'abattage du cochon dans une ferme. | |
1971 | Numéro zéro |
Avec : Odette Robert, Boris Eustache, Jean Eustache. 1h47. La grand-mère de Jean Eustache se confie et conte son histoire et ses souvenirs à la caméra de son petit-fils. Le film ne sortira en salle qu'en 2003. En 1980, une version réduite, Odette Robert, sera présentée à la télévisison. |
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1973 | La maman et la putain |
Avec : Jean-Pierre Léaud (Alexandre), Françoise Lebrun (Veronika),
Bernadette Lafont (Marie), Isabelle Weingarten (Gilberte). 3h40.
Alexandre est un jeune homme oisif, qui passe son temps à lire dans les cafés du Quartier Latin. Il vit avec Marie, "une vieille de 30 ans", mais est amoureux fou de Gilberte. Celle-ci, jeune professeur sur le point d'épouser un médecin à l'avenir prometteur, rompt leur relation. Très ébranlé par la nouvelle, Alexandre traîne encore plus que de coutume du côté de St-Germain-des-Prés. À la terrasse du café des Deux magots, il remarque une fille qui le dévisage. Il la suit dans la rue. Ils échangent leurs numéros de téléphone, et Alexandre ne tarde pas à l'appeler. Elle s'appelle Veronika et est une pâle infirmière aux allures d'héroïne de Tourgueniev. Leurs rapports sont d'abord purement amicaux. Alexandre parle beaucoup de lui, de ses angoisses, de sa conception de la vie. Puis il décide d'amener Veronika chez Marie. Celle-ci, sous des dehors de femme libérée et large d'esprit, se révèle finalement assez jalouse car elle aime Alexandre et tient beaucoup à lui. Mais peu à peu, elle accepte la liaison d'Alexandre et de Veronika. Puis Veronika se montre de plus en plus envahissante : un jour, elle "débarque" à 5 heures du matin après s'être saoulée dans une boîte de nuit. Si Veronika peut apparaitre un peu déséquilibrée et mal dans sa peau, elle leur fait comprendre l'inanité de leur vie commune qui n'a que l'apparence de la liberté. Alexandre ne sait plus quelle attitude adopter. D'autant plus que Veronika lui dit qu'elle l'aime et qu'elle est peut-être enceinte de lui. Alexandre finit par irriter Marie, qui l'accuse d'être égoïste et de ne penser qu'à lui. Prise entre ces deux femmes dont l'une le couve et l'autre le trouble, Alexandre se décide à abandonner l'adolescence et à vivre avec Veronika. |
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1974 | Mes petites amoureuses |
Avec : Martin Loeb, Ingrid Caven, Jacqueline Dufranne, Dionys Mascolo,
Henri Martinez, Maurice Pialat. 2h03.
Daniel, écolier et chef d'une joyeuse petite bande, coule une existence campagnarde paisible dans le Midi de la France auprès de sa tendre grand-mère. Un jour, pendant sa communion,- il ressent son premier trouble sexuel en marchant dans l'église derrière une fillette en aube blanche. Sa mère le fait venir dans la ville voisine. Il va partager un petit appartement avec elle, couturière à domicile, et José, son ami, journalier agricole, dans une promiscuité qui, tout de suite, lui pèse.... |
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1977 | Une sale histoire |
Avec : Michael Lonsdale, Douchka, Jean-Noël Picq. 0h50.
Dans un salon, un homme raconte à trois femmes comment il devint voyeur dans un café qu'il fréquentait et pourquoi il y prit goût pendant un temps. Il explique alors comment il fut intrigué par le manège de certains consommateurs dès qu'une femme se rendait aux toilettes ; comment après avoir inspecté les lieux, il se confia à un ami pervers et spécialiste ; comment ce dernier donna la solution du problème et comment, enfin, il revint fréquemment dans l'établissement pour y observer à loisir et incognito le sexe des femmes. Suit alors une discussion sur la sexualité, la libération et les tabous. La même histoire est ensuite racontée à trois comédiennes par celui-là même qui la vécut. |
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1979 | La rosière de Pessac |
Onze ans après sa première "Rosière de Pessac", Jean Eustache revient filmer le rituel de l'élection de la rosière. 1h07. | |
1979 | Le jardin des délices |
Jean Eustache commence par analyser la peinture (le troisième panneau du triptyque du Jardin des délices) avant de la montrer. Les deux activités sont scindées, et séparées dans le temps. Jean-Noël Picq, assis sur un siège rouge, fume et parle à sa petite audience. Il faut attendre la fin du moyen métrage pour voir la peinture de Jérôme Bosch apparaître en entier. |
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1980 | Odette Robert |
Version réduite pour le petit écran de Numéro Zero (1971), qui n'était alors jamais sorti en salle (celle-ci ne se fera qu'en 2003 !) | |
1980 | Les photos d'Alix |
T.V. Avec : Alix Clio-Roubaud,
Boris Eustache. 0h15.
Alix Cléo-Roubaud, amie de Jean Eustache, commente des photographies qu'elle a faites, mais le lien entre ce qu'elle décrit et ce qui apparaît à l'écran semble de plus en plus complexe. |
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