Les adaptations, film ou scénarios, par ordre chronologique :
Les adaptations par ordre chronologique :
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Les années Super 8 | Annie Ernaux, David Ernaux-Briot | France | 2022 |
L'événement | Audrey Diwan | France | 2021 |
J'ai aimé vivre là | Régis Sauder | France |
2021
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Passion simple | Danielle Arbid | France |
2020
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L'autre | Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic | France |
2008
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Annie Ernaux, née Annie Duchesne le 1er septembre 1940 à Lillebonne (Seine-Maritime), est une femme de lettres française, professeur de lettres. Son œuvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique, entretient des liens étroits avec la sociologie. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2022.
Biographie (source : Wikipédia)
Annie Duchesne passe son enfance et sa jeunesse à Yvetot en Normandie. Née dans un milieu social modeste, de parents d’abord ouvriers, puis petits commerçants qui possédaient un café épicerie, Annie Ernaux fait ses études à l’université de Rouen puis de Bordeaux. Elle devient successivement professeur certifié, puis agrégée de lettres modernes en 1971. Elle travaille un temps à un projet de thèse, inabouti, sur Marivaux.
Au début des années 1970, elle enseigne au lycée de Bonneville, au collège d’Évire à Annecy-le-Vieux puis à Pontoise avant d'intégrer le Centre national d'enseignement à distance (CNED).
Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides, un roman autobiographique. L'œuvre d'Annie Ernaux est tirée de son expérience personnelle, qu'elle relate tout d'abord, dans ses trois premiers romans, sous l'angle du récit, certes autobiographique, mais néanmoins modifié par rapport au vécu réel. À partir de 1982, Annie Ernaux rejette totalement la forme romanesque pour se concentrer sur le matériau autobiographique que constitue son enfance dans le café-épicerie parental d’Yvetot, en Normandie. La parution de La Place en 1983 (le prix Renaudot ) constitue un point tournant dans son écriture, puisqu'elle adopte alors un style plus froid, factuel et minimaliste, que d'aucuns ont qualifié d' "écriture blanche". Mêlant expérience historique et expérience individuelle, ses ouvrages dissèquent l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son mariage (La Femme gelée), sa sexualité et ses relations amoureuses (Passion simple, Se perdre, L'occupation), son environnement (Journal du dehors, La Vie extérieure), son avortement (L'événement), la maladie d'Alzheimer de sa mère (« Je ne suis pas sortie de ma nuit »35), la mort de sa mère (Une femme) ou encore son cancer du sein (L'Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie).
Les Années, vaste fresque qui court de l'après-guerre à nos jours, publiée en 2008, est récompensée en 2008 et 2009 par plusieurs prix. La dernière phrase du livre propose une synthèse de l'œuvre d'Ernaux, de ses ambitions, mais surtout de son style : « Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais », sauver « toutes les images [qui] disparaîtront ». Elle déclare par ailleurs tenter d'écrire sur la langue du monde ouvrier et paysan normand qui a été le sien jusqu'à ses dix-huit ans : « Ce qui m'importe, c'est de retrouver les mots avec lesquels je me pensais et pensais le monde autour ». Annie Ernaux revendique une écriture neutre, « sans jugement, sans métaphore, sans comparaison romanesque », et évoque un style « objectif, qui ne valorise ni ne dévalorise les faits racontés », cherchant ainsi à « rester dans la ligne des faits historiques, du document ».
Pour Annie Ernaux, il n'existe « aucun objet poétique ou littéraire en soi », et l'écriture est motivée par un « désir de bouleverser les hiérarchies littéraires et sociales en écrivant de manière identique sur des objets considérés comme indignes de la littérature, par exemple les supermarchés, le RER, et sur d'autres, plus nobles, comme les mécanismes de la mémoire, la sensation du temps, etc., en les associant ».
En 2011, Annie Ernaux publie L'Autre Fille, une lettre adressée à sa sœur, décédée avant sa naissance, ainsi que L'Atelier noir, qui rassemble différents carnets d'écriture constitués de notes, de plans et de réflexions liées à la rédaction de ses ouvrages. La même année, une anthologie intitulée Écrire la vie paraît dans la collection « Quarto ». Elle rassemble la plupart de ses écrits autobiographiques et propose un cahier d'une centaine de pages, composé de photos et d'extraits de son journal intime inédit.
En avril 2016, elle publie à nouveau un récit autobiographique, Mémoire de fille, dans lequel, près de soixante ans plus tard, elle se penche sur l'année de ses 18 ans, l'été 19589, lorsqu'elle a ses premières relations sexuelles pendant une colonie de vacances dans l'Orne — expérience qui restera pour elle, comme elle l'écrit dans l'ouvrage, « la grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n'importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte. »
En 2017, elle reçoit le prix Marguerite-Yourcenar, décerné par la Société civile des auteurs multimédia, pour l'ensemble de son œuvre.
Elle est de plus en plus traduite et diffusée en langue anglaise, notamment ses deux ouvrages Les Années et L'Événement. Ce dernier est adapté au cinéma en long-métrage, en 2021, par Audrey Diwan.
Le 6 octobre 2022, l'Académie suédoise annonce que le prix Nobel de littérature est décerné à Annie Ernaux « pour le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle met à découvert les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». Elle est la 17e femme à se voir décerner ce prix prestigieux. Ce choix suscite les éloges de la presse internationale qui salue les combats politiques et sociétaux de l’écrivaine et souligne l’originalité de son écriture. Dans son discours à l'Académie suédoise, elle indique avoir placé dès 1974 son œuvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique et entretenant des liens étroits avec la sociologie, dans une aire sociale et féministe, constatant que son but affiché de "venger sa race et venger son sexe ne feraient qu'un dorénavant".
Impliquée dans les lutte sociales et politiques, engagée politiquement à gauche, la féministe Annie Ernaux ne confond pas "l'action politique de l’écriture littéraire, soumise à sa réception par le lecteur ou la lectrice avec les prises de position que je me sens tenue de prendre par rapport aux événements, aux conflits et aux idées", comme le faisaient les écrivains et intellectuels français des années 1950. La littérature est le lieu d’émancipation où elle inscrit sa voix de femme et de transfuge social.
Romans et récits d'Annie Ernaux
1974 : Les armoires vides
1977 : Ce qu'ils disent ou rien
1981 : La Femme gelée
1983 :
La Place
1987 : Une femme
1992 :
Passion simple
1993 :
Journal du dehors
1997 :
Je ne suis pas sortie de ma nuit
1997 :
La Honte
2000 :
L'événement
2000 :
La Vie extérieure
2001 :
Se perdre
2002 :
L'occupation
2005 :
L'Usage de la photo
2008 : Les Années
2011 :
L'Autre Fille
2011 :
L'Atelier noir, éditions des Busclats
2013 : Retour à Yvetot
2014 :
Regarde les lumières mon amour
2016
: Mémoire de fille
2020 :
Hôtel Casanova
2022: Le Jeune Homme, Gallimard
2020, Danielle Arbid. Passion simple. Avec : Laetitia Dosch (Hélène), Sergei Polunin (Alexandre), Lou-Teymour Thion (Paul), Caroline Ducey (Anita). 1h39.
"À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. Tout de lui m'a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix..."
2021 : Audrey Diwan. L'événement. Avec : Anamaria Vartolomei (Anne), Kacey Mottet Klein (Jean), Luàna Bajrami (Hélène), Louise Orry-Diquéro (Brigitte), Louise Chevillotte (Olivia), Pio Marmaï Pio (Le professeur Bornec), Sandrine Bonnaire (Gabrielle Duchesne). 1h40.
France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d’avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s’engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s’arrondit.
2008 : Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic. L'autre. Avec : Dominique Blanc (Anne-Marie), Cyril Gueï (Alex), Peter Bonke (Lars), Christèle Tual (Aude). 1h37.
Anne-Marie se sépare d'Alex. Il veut une vraie vie conjugale. Elle veut garder sa liberté. Ils se séparent sans heurt et continuent à se voir. Pourtant, lorsqu'elle apprend qu'Alex a une nouvelle maîtresse, Anne-Marie devient folle de jalousie. Et bascule dans un monde inquiétant, fourmillant de signes et de menaces.