L'autre

Anne-Marie se sépare d'Alex. Il veut une vraie vie conjugale. Elle veut garder sa liberté. Ils se séparent sans heurt et continuent à se voir. Pourtant, lorsqu'elle apprend qu'Alex a une nouvelle maîtresse, Anne-Marie devient folle de jalousie. Et bascule dans un monde inquiétant, fourmillant de signes et de menaces.

Dominick porte le don d'invisibilité comme un fardeau, proche en cela de L'homme invisible de H. G. Welles. Il est condamné deux fois à revenir les pieds en sang de son périple en ville, de la fete de Viveka ou de l'hopital ou agonise sa mère. Enfant, il vivait comme uen étrangeté ce don en suivant dans la nature son ami Richard. Mais deja ce don l'avait éloigné de son père : la decouverte de l'adultère commis par celui-ci, vu concrètement alors qu'il disparaissait de dessous la table de la cuisine fut un traumatisme bien plus fort sans doute que pour sa sœur qui pardonna plus vite les infidélités de son père. Dominick se réconcilie avec lui quand il le voit, avec sa guitare, accompagner sa mère dans ses derniers instants. Les boites de cigares accumulés sans utilités jusque là vont alors retrouver leur fonction oubliée, devenir le corps d'une guitare. Abandonner ce don, c'est aussi pouvoir retrouver Viveka avec une vie moins "tordue"

Le magicien qui s'est accroché quelques fois de trop à ce don qu'il faisait passer pour un truc et qui se trouva ridicule quand il ne fonctionna plus, aura eu moins de chance. Ce sera pire encore pour Richard qui en espérait le salut face à son épuisant travail d'aidant auprès de sa mère. Et que dire de ceux qui malignement font croire aux suicides de passagers du métro qu'ils poussent sur les rames ?

Les réalisateurs parviennent à entrecroiser récit sociale, psychanalytique et fantastique sans perdre sur aucun tableau.

Jean-Luc Lacuve, le 1er novembre 2019.