(1917-2004)
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100 films | ||
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histoire du cinéma : puissances du faux |
Né le 31 mai 1917 à Paris, Jean Rouch est initié au milieu de la bohème de Montparnasse par son cousin, André Gain, voyageur et écrivain, dès 1933. Il rencontre Dali, Breton, Aragon, Tanguy et De Chirico auquel il rendra hommage dans un film tourné à Turin, Énigme. Adolescent passionné, il pratique le dessin surréaliste, la poésie. Il envoie sans succès un roman chez Gallimard. Jean Rouch est surtout nourri de cinéphilie par sa fréquentation assidue d'Henri Langlois. Il prend sa carte d'adhérent au cercle du cinéma, la proto-cinémathèque, en 1935.
Son frère, officier de marine météorologue, l'emmène avec lui en Algérie et au Maroc. En 1941, docteur ès-lettres, ingénieur civil des ponts et chaussées, Rouch se trouve en Afrique comme ingénieur pour construire des routes. C'est en pays songhay, le long du fleuve Niger, que Jean Rouch naît véritablement à l'Afrique, y découvrant tout à la fois sa vocation d'ethnologue et sa passion du cinématographe. Grand sportif, il se baigne dans le fleuve Niger, rencontre Damouré, un adolescent qui pêche et qui se baigne avec lui. Il entame ainsi un compagnonnage de 63 ans avec son complice nigérien, avec qui il tournera le cœur de son œuvre, entre documentaire et fiction, et qui sera avec lui en 2004 lorsqu'il mourra d'un accident de voiture.
Jean Rouch fait la guerre aux côtés des forces françaises libres. De 1946 à 1951, il mène trois expéditions dont la première est désormais légendaire. Avec ses amis Ponty et Sauvy, rencontrés avant-guerre à l'Ecole des Ponts et Chaussées, il descendit en pirogue, de la source à la mer, les 4 184 kilomètres du fleuve Niger, un exploit que nul n'avait jamais tenté avant lui. De ce voyage, il revient avec un premier film, Au pays des mages noirs, diffusé en complément de Stromboli de Rossellini. Étaient ainsi réunis d'emblée, en une même séance, les deux pères du cinéma moderne. Le montage lui échappera hélas plus gravement qu'il ne le pense. Il est formaté par les "Actualités françaises" à la façon d'un documentaire colonial.
Rouch présente ainsi les rushes de son film salle Pleyel en 1947 de retour de sa mission fondatrice de 1946-47 et de sa descente du fleuve. Il présente ses extraits non achevés et les commente sur scène avec improvisation.
De son deuxième voyage vers les Songhay, en 1948, Rouch ramène trois autres films Initiation à la danse des possédés, Les magiciens du Wanzerbe, Circoncision (Hombori est désormais considéré comme perdu) enregistrés avec sa célèbre caméra Bell & Howell à ressort et le renfort de ses amis nigériens Damouré Zika et Lam Ibrahim Dia. Rouch fait ses premiers pas ethno-cinématographiques avec le désir constant de croiser les regards pour partager ses émerveillements permanents. Si le montage d'Au pays des mages noirs lui échappe, formaté par les "Actualités françaises" à la façon d'un documentaire colonial, Initiation à la danse des possédés maîtrisé par lui d'un bout à l'autre, impressionne aussitôt par ses qualités cinématographiques, obtenant le prix du court métrage au Festival du film maudit de Biarritz organisé par Henri Langlois et présidé par Cocteau. Circoncision reçoit le Prix du reportage au Festival du Court métrage au sujet de Paris en 1950. Un cinéaste était né.
Il poursuit son apprentissage au contact des Songhay et tourne Yenendi, les hommes qui font la pluie, Bataille sur le grand fleuve et Les gens du mil. Ils leur consacra ensuite sa thèse d'Etat sous la direction de Marcel Griaule. Car ces fils de l'eau ont un pouvoir surnaturel : par le truchement des danses de possession, ces hommes et ces femmes - sans masque - parviennent à dialoguer avec les dieux et les diables afin de réparer les désordres du monde d'en-bas. Lors de cette même expédition il se rend en voisin au pays dogon, il tourne Cimetières dans la falaise sur les indications et un texte de son professeur. La disparition prématurée de Marcel Griaule six ans plus tard incitera le disciple à poursuivre en parallèle l'uvre du maître consacrée à cette société à masques.
Ces premiers courts-métrages au Niger, au Soudan et au Ghana, sont une approche documentaire de faits sociaux précis. Après avoir fondé en 1952, avec l'ethnologue André Leroi-Gourhan, le comité du film ethnographique au sein du Musée de l'homme, il réalise son premier coup d'éclat avec Les Maîtres fous (1955), qui met en scène, comme jamais on ne l'a vu jusqu'alors, les rites de possession au Niger, dans la secte des Haoukas. Rouch y invente, sous les auspices de Vertov et Flaherty, ce qu'il nomme la "ciné-transe", une manière de filmer caméra à l'épaule en participant aux événements filmés, une manière d'affirmer surtout que le cinéma est avant toute chose une affaire de regard, de subjectivité partagée, d'empathie et d'engagement. Ses collègues ethnographes, qui récusent cette subjectivité, et certains jeunes intellectuels africains, qui lui reprochent de regarder les Africains "comme des insectes" n'apprécient guère.
Jean Rouch continue d'innover avec Moi, un noir (1958),
La pyramide humaine (1959), La Chasse au lion à l'arc
(1965), Jaguar (1967), Petit à petit (1970), Cocorico ! monsieur Poulet
(1974) en introduisant des éléments de fiction dans le contexte
documentaire. Ces films font la part belle à l'idée d'anthropologie
partagée, qui le conduit à improviser et à mettre en
scène, avec le concours de ses personnages, les récits en question.
Gilles Deleuze, en fera ainsi dans L'Image-temps
un cinéaste majeur des puissances
du faux.
Ce n'est pas seulement que fiction et documentaire s'interpénètrent,
c'est que leur combinaison s'opère à travers la fabulation de
chacun, cinéaste et personnages, en un partage qui redéfinit
les modalités du récit et aboutit à ce troublant paradoxe
: "Le cinéma lui-même peut s'appeler cinéma-vérité,
d'autant plus qu'il aura détruit tout modèle du vrai pour devenir
créateur, producteur de vérité : ce ne sera pas un cinéma
de la vérité, mais la vérité du cinéma."
Cette dernière expression, empruntée à Rouch lui-même, fait référence à un autre de ces fructueux malentendus qu'aura déclenchés le cinéaste au cours de sa longue carrière. L'affaire et le film se nomment Chronique d'un été. Coréalisé avec Edgar Morin en 1960, c'est une uvre d'une nouveauté radicale pour l'époque : tout à la fois essai improvisé de sociologie filmée, enquête dans le Paris de l'époque de la décolonisation de l'Algérie, création et mise à contribution des personnages en cours de tournage, tout cela avec caméra portée 16 mm et utilisation pionnière du son synchrone. Un dogme, fondé un peu hâtivement sur l'intangibilité du réel et la non-intervention du cinéaste, est né. Rouch - qui avait dans l'enthousiasme lancé avec son compère Morin l'expression de "cinéma-vérité" sur le modèle du Kino Pravda de Dziga Vertov. C'est l'époque de la Nouvelle Vague et le ton direct, souvent improvisé, de ses films le place à l'avant-garde de la grande contestation stylistique de ces années de mutation. Avec La gare du Nord, Rouch participe à Paris vu par et devient président de la Cinémathèque Française en 1987.
La vraie famille de Rouch c'est cependant avec Damouré, Lam et Tallou qu'il la forme. Ensemble ils ont fini par former une unité insécable, un véritable corps commun, "Dalarouta" comme ils se nomment, petite enseigne artisanale et libertaire de cinéma nomade. Damouré Zika (né en 1928, infirmier, connaît Rouch depuis 41), Lam Ibrahim Dia (né en 1926, agriculteur, connaît Rouch depuis 47), Tallou Mouzourane (né en 28, transporteur, connaît Rouch depuis 51) sont aussi souvent accompagnés de Moussa Hamidou (né en 40, ingénieur du son, connaît Rouch depuis 57). Ensemble ils jouent dans Jaguar (1967), Petit à petit (1970), Cocorico ! Monsieur Poulet (1974) et Madame l'eau (1993).
La Galerie du Jeu de paume, en juin 1996, la Cinémathèque française en avril 1999, rendent au cinéaste de très beaux hommages.
Jean Rouch meurt le 18 février 2004, des suites d'un accident de voiture au Niger.
En 2017, est organisé sous la direction d'Andrea Paganini et de Jean-Michel Arnold, L'année Jean Rouch qui commémore le centenaire de la naissance de Jean Rouch.
Bibliographie :
Filmographie :
Films inachevés ou perdus :
1948 : Hombori
1964 : Tambours et violons de chasseurs songhay, Jackville.
1965 : Festival à Dakar, Alpha noir, Koli-Koli, Yenendi
de Gamkallé, Dongo Yenendi, Gamkale, Dongo Horendi.
1983 : Hassan Fathi
1999 : Premier matin du monde
1947 | Au pays des mages noirs |
Niger, 0h12.
La chasse à l'hippopotame et la danse des possédés. |
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1949 | Initiation à la danse des possédés |
Niger, 0h23.
Yankori, le joueur de violon en peau d'iguane, arrive en pirogue au village de Firgoun pour une fête religieuse. Zima le prêtre doit exorciser deux génies, Niaberi et Mossi qui se sont emparé de Zaba et la possèdent en permanence... |
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1949 | Les magiciens du Wanzerbe |
Niger, 0h23.
Les faucons vont écouter les secrets de dieux pour les raconter aux magiciens sohantiers dont les plus célèbres sont ceux du village de Wanzerbe à cent kilomètres du Niger. |
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1949 | Circoncision |
Mali, 0h15. | |
1952 | Bataille sur le grand fleuve |
Niger, 0h33.
Epopée fluviale au cours de laquelle les pêcheurs Sorko chassent au harpon les hippopotames du fleuve Niger. Une compétition magique entre l’animal et l’homme. |
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1952 | Cimetières dans la falaise |
Mali, 0h18. | |
1952 | Yenendi, les hommes qui font la pluie |
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0h29. Rituels de la pluie avec danses de possession chez les Songhay et les Zerma de Simiri et Zermaganda au Niger. |
1952 | Les gens du mil |
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0h45. |
1953 | Les fils de l'eau |
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1h09. Film produit par Pierre Braunberger à partir d'extraits en noir et blanc de cinq précédents films en couleur de Jean Rouch : Yenendi, les faiseurs de pluie, Cimetières dans la falaise, Les gens du mil, La circoncision, Bataille sur le grand fleuve. 0h54. |
1955 | Les maîtres fous |
0h24. Venus de la brousse aux villes de l'Afrique Noire, de jeunes hommes se heurtent à la civilisation mécanique. Ainsi naissent des conflits et des religions nouvelles. Ainsi s'est formée, vers 1927, la secte des Haouka. Ce film montre un épisode de la vie des Haouka de la ville d'Accra (Ghana). Il a été tourné à la demande des prêtres, fiers de leur art Mountyeba et Moukayla. Aucune scène n'en est interdite ou secrète mais ouverte à ceux qui veulent bien jouer le jeu. Et ce jeu violent n'est que le reflet de notre civilisation |
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1955 | Mamy water |
0h20. Pêche et culte à la divinité de la mer chez les pêcheurs Fanti du Ghana. | |
1956 | Baby Ghana |
0h12. L'indépendance du Ghana. | |
1957 | Moro Naba |
0h27. Funérailles du Moro Naba, chef traditionnel des Mossi et désignation de son successeur. | |
1958 | Moi, un noir |
Avec : Oumarou Ganda (Edward G. Robinson), Gambi (Dorothy Lamour),
Petit Touré (Eddie Constantine). 1h10.
Autour d'Oumarou Ganda, ancien soldat engagé en Indochine qui se fait appeler, d'après son héros, Edward G. Robinson. Jean Rouch a filmé, dans les faubourgs d'Abidjan, un groupe de jeunes Nigériens et en a fait les héros d'un scénario écrit en collaboration avec eux. |
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1961 | La pyramide humaine |
Avec : Nadine Ballot, Denise, Elola, Jean-Claude, Nathalie, Raymond,
Alain Tusques, Jean Rouch. 1h30.
Psychodrame dans une classe d'Abidjan, où Blancs et Noirs se côtoient sans se fréquenter. Expérience d'anthropologie "mixte". |
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1961 | Chronique d'un été |
Avec : Jean Rouch, Edgar Morin, Nadine Ballot, Marceline Loridan-Ivens,
Angelo, Régis Debray. 1h26.
Comment on vit à Paris en 1960. Sur cette trame assez lâche, nous suivons l'enquête à travers des individus de milieux différents, qui ont leurs réactions propres, parfois imprévues, devant la caméra. |
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1961 | Hampi |
0h25. Un vase rituel, le Hampi, est déposé au centre du musée en plein air de Niamey au cours d'une cérémonie pendant laquelle se déroulent des danses de possession. | |
1961 | Niger, jeune république |
Coréalisé avec Claude Jutra.0h58. Le film s'ouvre sur la fête de l'indépendance de l'ancienne colonie française du Niger. Hamani Diori, chef du nouvel état, fournit le fil conducteur des séquences qui suivent. On part ensuite à la découverte des diverses populations disséminées sur le territoire qui s'étend du fleuve Niger au lac Tchad. | |
1961 | Les ballets du Niger |
0h20. Une visite de la compagnie Les Ballets Nigériens au Théâtre des Nations de Paris. Un entretien avec le président du Niger de l'époque, Hamani Diori. | |
1962 | Fêtes de l'indépendance au Niger |
0h27. | |
1962 | Abidjan, port de pêche |
0h25. Les relations entre pêche industrielle et traditionnelle en Côte d'Ivoire. | |
1962 | La punition |
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Avec : Nadine Ballot (Nadine), Jean-Claude Darnal (étudiant), Jean-Marie Simon (L'ingénieur), Modeste Landry (un Ivoirien). 0h58.
Le film suit les rencontres de Nadine, qui vient d'arriver à Paris, sur le ton de la commedia dell'arte. Diffusé par l'ORTF en 1962. |
1962 | Le cocotier |
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0h21. Recherche agricole sur les palmiers cocotiers en Côte d'Ivoire, à la station de recherche expérimentale de Port Bouët. |
1962 | Le palmier à huile |
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0h23. Une recherche agricole sur la culture de la noix de palme en Côte d'Ivoire. |
1963 | Sakpata |
0h25. Initiation de trois nouveaux possédés ("chevaux"), dans un couvent du vaudou Allada dans le sud du Bénin actuel. | |
1963 | Rose et Landry |
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Avec : Modeste Landry, Rose Bamba, George Neyra. 0h28. Rose et Landry discutent du contraste entre traditions ancestrales et civilisation occidentale. |
1963 | Le mil |
0h28. la culture traditionnelle du mil au Niger et les problèmes de la recherche agronomique | |
1963 | Monsieur Albert, prophète |
0h26. La vie dans une communauté de disciples harristes dans le village de Bregbo en Côte d'Ivoire sous l'égide de leur "prophète", Alberto Atcho. | |
1964 | L'Afrique et la recherche scientifique |
0h32. Un regard sur la recherche scientifique en Afrique dans le domaine de l'hydrologie, de la botanique, de la biologie, de l'agriculture, y compris l'exploitation de l'huile de palme et la pêche industrielle. Ce documentaire réalisé pour l'Unesco reprend en partie, Abidjan, port de pêche, Le mil, Le cocotier et Le palmier à huile, tournés au Niger et en Côte d'Ivoire. | |
1964 | Les veuves de quinze ans |
Segment de La fleur de l'âge. Avec : Marie-France de Chabaneix
(Marie-France), Véronique Duval (Véronique), Nadine Ballot, Marc Kalinoski,
Michel Aracheguesne, Didier Léon, Maurice Pialat. 0h25.
Deux jeunes filles de la société yéyé, l'une sérieuse, l'autre pas. |
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1965 | Gare du Nord |
2ème court-métrage du film Paris
vu par... de Jean Douchet, Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Éric
Rohmer, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol. Avec : Nadine Ballot, Barbet
Schroeder, Gilles Quéant. 0h16.
Un jeune couple vit modestement dans le quartier de la Gare du Nord (Xe). La jeune femme, ambitieuse, rêve d'une vie meilleure. Elle rencontre par hasard, rue de Maubeuge, un jeune bourgeois qui lui propose de partager avec elle la vie dont elle rêve. |
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1965 | La chasse au lion à l'arc |
Avec : Tahirou Koro, Wangari Moussa, Issiaka Moussa, Yaya Koro, Bellebia
Hamadou, Ousseini Dembo, Sidiki Koro. 1h17.
Les chasseurs Songhaï sont une caste héréditaire, eux seuls ont le droit de tuer le lion. Les bergers ne peuvent que lui lancer des pierres pour le faire fuir. Les chasseurs préparent le matériel pour traquer le lion, "L'Américain" et ses deux femelles. Ce sont d'abord des pièges à mâchoires qui sont disposés dans la brousse. Tahirou, le chef des chasseurs, enduit de poison boto les flèches. Si la flèche lancée de loin dans l'animal alors il meurt... |
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1965 | La goumbé des jeunes noceurs |
0h30. Les jeunes gens venant travailler à Abidjan y constituent souvent des associations spontanées d'entraide et de jeu que l'on appelle en Côte d'Ivoire les goumbés, du nom d'un tambour carré servant de base rythmique à leur danse. Le film montre les membres de l'association pendant le travail, puis pendant une réunion qui se termine par un bal à Treichville. | |
1966 | Batteries Dogon, éléments pour une étude des rythmes |
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ou Tambours de pierre. 0h26. Étude des différents rythmes frappés sur des tambours de pierre, de bois et de peaux. Usage du ralenti à des fins à la fois esthétiques et pédagogiques. |
1965 | Sigui (66) : Année Zéro |
Avec : Germaine Dieterlen. 0h15.
Le chef religieux de tous les Dogon de la falaise de Bandiagara au Mali annonce l'ouverture des cérémonies du Sigui pour l'année suivante. Au village de Yougo, où débutera la cérémonie, les vieux discutent des signes annonciateurs et des messages qu'ils devront envoyer aux gens de la plaine ou à ceux qui travaillent au Ghana ou en Côte d'Ivoire. |
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1967 | Jaguar |
Avec : Damouré Zika (Damouré), Lam Ibrahima Dia (Lam),
Illo Gaoudel Touré (Illo), Douma Besso, Adamou Koffo. 1h50.
Trois jeunes hommes quittent la savane nigérienne pour chercher la richesse et l'aventure au Ghana. Entre fiction, documentaire et commentaire social. |
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1967 | Daouda Sorko |
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0h15. daouda, pêcheur Sorko du village de Simiri, au Niger, est un prêtre du culte des Dongo, l'esprit du tonnerre. |
1967 | Faran Maka Fonda |
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1h30. Damouré Zika se joint à Daouda Sorko sur le chemin d'initiation des pêcheurs Sorko du Niger. |
1967 | Sigui (67) n°1 : l'enclume de Yougo |
0h38. Début des fêtes du Sigui. Les hommes, rasés et vêtus du costume rituel du Sigui entrent sur la place publique en se livrant à la danse du serpent. Ils honorent les grands morts des soixante dernières années et vont boire la bière communielle. | |
1967 | Goudel : les batteurs de calebasses |
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Coréalisé avec Bernard Surugue. |
1968 | Yenendi de Ganghel |
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0h35. Au cours du mois d'août, un éclair frappe un petit village de pêcheurs, près de Niamey. Le prêtre Zima et le pêcheur Sorko organisent un Yenendi, une cérémonie de purification. |
1968 | Sigui (68) n°2 : les danseurs de Tyogou |
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Avec Germaine Dieterlen. 0h26. |
1968 | Un lion nommé l'américain |
Avec : Tahirou Koro, Wangari Moussa, Issiaka Moussa, Yaya Koro, Bellebia
Hamadou, Ousseini Dembo, Sidiki Koro. 0h20.
Cette fois les chasseurs tueront "l'Américain" qui leur avait échappé dans La chasse du Lion à l'arc. |
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1969 | Sigui (69) n°3 : la caverne de Bongo |
Avec Germaine Dieterlen. 0h38. Les hommes disparaissent en brousse et renaissent au son du rhombe. Ils rentrent dans le village et font le tour de l'espace lignager. Nombreux rituels sur les autels et déplacements des masques. | |
1969 | Porto Novo - la danse des reines |
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Coréalisé avec Gilbert Rouget. 0h31. Danse rituelle des reines dans la cour intérieure du palais royal de Porto Novo, au Dahomey (Bénin actuel) |
1970 | Petit à petit |
Avec : Damouré Zika (Damouré), Lam Dia (Lam), Illo Goudal (Illo), Safi Faye (Safi), Ariane Bruneton (Ariane). 1h36.
Jean Rouch soumet les Parisiens au regard de Nigériens, qui se demandent comment on peut être parisien. Rouch dira : "Ce n'est pas un film africain. C'est un film rouchien. C'est-à-dire un film qui n'est ni noir ni blanc." |
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1970 | Sigui (70) n°4 : les clameurs d'Amani |
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Avec Germaine Dieterlen. 0h36. Pour que le Sigui commence, il faut que les tarses des pattes de renard pâle sur le sable soient favorables. Interrogé par le chef de Bongo, le renard pâle "donne la route" du Sigui d'Amani... |
1970 | Yenendi de Yantala |
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1h08. En mai 1969, à Yantala, un district de Niamey, les prêtres s'adressent au dieu Dongo et à ses frères pour leur demander plus de pluie et moins de tonnerre que les années précédentes. |
1970 | Yenendi de Simiri |
0h30. Après trois années de sécheresse, les paysans de la région de Simiri interrogent les divinités du ciel qui sont responsables de leur infortune. Les divinités répondent évasivement et les accusent d'avoir abandonné les vieilles coutumes. |
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1971 | Architectes Ayorou |
0h30. Pendant plusieurs années, les jeunes de ces villages ont construit un nouvel habitat sur l'île en se fondant sur l'aide mutuelle : ils utilisent les ancienes techniques du banco (brique de terre) mais en même temps sont inspirés par l'architecture des villes modernes | |
1971 | Sigui (71) n°5 : la dune d'Idyeli |
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Avec Germaine Dieterlen. 0h54. L'arrivée du Sigui au village d'Idyeli |
1971 | Tourou et Bitti, les tambours d'avant |
0h12. Film constitué d'un unique plan-séquence qui vise à montrer le point culminant d'un rituel de possession pendant lequel les hommes qui viennent du village de Simiri demandent aux génies de la brousse de protéger les prochaines récoltes des sauterelles. | |
1972 | Funérailles à Bongo : le vieil Anaï (1848-1971) |
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Coréalisé avec Germaine Dieterlen. 1h10. Le doyen du village de Bongo au Mali était le chef de la société des masques... |
1972 | Sigui (72) n°6 : les pagnes de Yame |
Avec Germaine Dieterlen. 0h50. | |
1972 | Horendi |
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1h12. Essai d'analyse des rapports entre danse de possession et la musique, au cours d'une cérémonie d'initiation à cette danse. Deux femmes possédées par Kirey, un génie de la foudre, suivent en même temps les sept jours de l'initiation. |
1973 | L'enterrement du Hogon |
0h18. Enterrement du chef suprême des Dogon de la région de Sanga. Les chasseurs se réunissent près de la maison du Dogon et simulent un combat avec fusils, lances et tiges de mil. Rites funéraires. Le corps est placé dans une caverne sacrée. Jean Rouch évolue parmi la foule, comme un simple participant, filmant au fur et à mesure. | |
1973 | Foot girafe |
0h20. C'est la finale du championnat du monde de foot girafe. La 403 et la 504 sont en finale. L'arbitre donne les consignes et les voitures s'élancent à la poursuite de la girafe. | |
1973 | Rythmes de travail |
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0h12. Reprend des extraits de Architectes d'Ayourou, Yenendi de Simiri et Yenendi de Yantola. |
1972 | Tanda Singui |
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1h30. Les habitants de la section la plus basse de Yantala ouvrent un nouveau sanctuaire dédié à Dongo, l'esprit du tonnerre. |
1973 | VW voyou |
0h25. La Volkswagen c'est la voiture passe-partout. C'est la voiture idéale pour la brousse, pour la ville. C'est la voiture des jeunes, des vieux, de la ville, de la campagne, des saisons sèches et des saisons de pluie. | |
1973 | Dongo Hori |
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0h29. |
1974 | Le Dama d'Ambara |
ou Enchanter la mort ! Coréalisé avec Germaine Dieterlen.1h00.
Le film décrit une levée de deuil, un dama. Le script, basé sur l'enquête faite par Griaule avec son informateur Ambara pour Masques Dogon, s'applique à la mort d'Ambara lui-même. |
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1974 | Cocorico ! Monsieur Poulet |
Avec : Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia, Tallou Mouzourane, Claudine
Baba Noré, Moussa Diallo. 1h33.
Lam, dit « Monsieur Poulet », a décidé de monter un commerce de vente de poulets dans les environs de Niamey. À bord d'une vieille 2 CV, lui et Tallou, son apprenti, vont trouver Damouré, un pêcheur à la ligne, pour le convaincre de s'associer à leur affaire. Après discussion, Damouré accepte de les accompagner une journée à titre d'essai.... |
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1974 | La 504 et les foudroyers |
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0h10. Publicité SCOA avec Lam et Tallou dans un peugeot 504 dans les falaises de Bandiagara. |
1974 | Hommage à Marcel Mauss : Tara Okamoto |
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0h40. Ciné-portrait d'un artiste japonais,Tara Okamoto, qui a étudié avec Marcel Mauss à l'Ecole pratique des hautes études à Paris de 1930 à 1939. |
1974 | Pam Kuso Kar (Briser les poteries de Pam) |
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0h13. En février 1974, Pam Sambo Zima, le plus vieux prêtre des cultes de possession à Niamey meurt à plus de 70 ans. Dans sa cour, les disciples cassent, comme le veut la coutume, les vases rituels du prêtre et pleurent sa disparition |
1974 | Toboy Tobaye (Lapin, petit lapin) |
0h13. Danses d'aujourd'hui et d'hier par des enfants déguisés en lapins pendant les nuits de fêtes du Ramadan au Niger. | |
1974 | Sigui (73) n°7 : l'auvent de la circoncision |
1975 | Zomo et ses frères |
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0h20. |
1976 | Batabou, les trois conseils |
Avec : Damouré Zika, Lam Ibrahima Dia, Tallou Mouzourane. 1h30.>
Une ciné-histoire sur les guerres esclavagistes de Batabou, conquérant des Songhay, venu du pays Gurunsi pendant le XIXe siècle. |
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1976 | Faba Tondi |
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0h20 |
1976 | Médecines et médecins |
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0h15. |
1977 | Ciné-portrait de Margaret Mead |
0h35. A l'occasion du premier Margaret Mead Film Festival, une rencontre avec Margaret dans son bureau et au Musée d'histoire naturelle où elle parle de ses espoirs pour l'avenir de l'anthropologie. | |
1977 | Hommage à Marcel Mauss : Germaine Dieterlen |
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0h20. Au cours d'un colloque au Mali, Germaine Dieterlen commente les peintures de la grotte de Songo qui illustrent les grands mythes de la création du monde chez les Dogon. |
1977 | Hommage à Marcel Mauss : Paul Lévy |
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0h20. Le sociologue et théologien Paul Lévy fait part de ses souvenirs de Marcel Mauss. |
1977 | Ispahan : lettre persane |
ou La mosquée du Shah à Ispahan. 0h35. | |
1977 | Makwayela |
0h20 | |
1977 | Le griot Badye |
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0h15 |
1978 | Simiri Siddo Kuma |
0h30. | |
1980 | Captain Mori |
0h40. Un portrait d'un officier de la marine commerçante qui a ouvert la première ligne commerciale entre le Japon et l'Afrique du Sud. | |
1980 | Ciné-Mafia |
0h35. Une ciné-rencontre entre Joris Ivens, Henri Storck et Jean Rouch dans le village où Joris Ivens avait tourné son premier film de fiction, The breakers, en 1921. | |
1981 | Sigui - Synthèse |
Document filmé pendant sept ans (1966-1973) sur les cérémonies des Dogons au Mali. 2h00.
Tous les 60 ans, les dogons de la falaise de Bandiagara (au Mali) célèbre le Sigui, à la fois commémoration de l’invention de la parole et culte des morts ritualisés de manière immuable. Après la mort de Marcel Griaule, sa plus proche collaboratrice Germaine Dieterlen propose à Jean Rouch de filmer ce rituel décrit par le célèbre ethnologue mais jamais filmé. Le cinéaste découvrira que ce Sigui n’est pas une simple cérémonie renouvelée pendant sept ans mais que le rituel se déroule en plusieurs étapes durant ces sept années. De 1967 à 1973, Rouch et Dieterlen se rendront donc au Mali pour enregistrer les différentes étapes de ce rite. |
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1981 | Ciné-portrait de Raymond Depardon |
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0h10. Une rencontre fortuite, en fin d'après-midi, dans les jardins des Tuileries, d'une ou deux caméras, un magnétophone, et trois caméramen-réalisateurs, Raymond Depardon, Jean Rouch et Philippe Costantini. |
1984 | Dionysos |
Avec : Jean Monod, Hélène Puiseux, Fifi Raliatouniane, Kagoumi Onodera,
Cookie Chapalone, Mauricio Smith, Bruno Ehrman. 1h35.
Hugh Gray soutient à la Sorbonne une thèse sur la nécessité du culte de la nature dans les sociétés industrielles. Pendant sa soutenance se produisent des phénomènes insolites. |
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1986 | Enigma |
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1h30.
Un bienfaiteur invite un célèbre faussaire dans sa villa de Turin pour lui demander d'exécuter un tableau que Chirico n'avait pas achevé pendant son bref séjour à Turin en 1911. Marchant dans la ville à la recherche de l'inspiration, le faussaire fait plusieurs rencontres... |
1988 | Folie ordinaire d'une fille de Cham |
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1988 | Bateau givre |
Tourné sur le Brise-glace suédois "Frej" dont la mission est de ramener les bateaux pris par les glaces en pleine mer, ce film montre le travail quotidien effectué par l'équipage pendant que Jean Rouch joue avec les lumières et les sons inhabituels comme le bourdonnement des machines et le jaillissement de l'eau contre les lames de glace. | |
1989 | Bac ou mariage |
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(ou Boulevards d'Afrique). Avec : Mouna Ndiaye (Soukey), Dante Alou
Badara (son père), Irène Tassembedo (sa mère). 1h10.
A la fin de l'année scolaire, Soukey apprend que son père veut qu'elle épouse un de ses amis, vieux mais très riche, l'oncle Medal, pour résoudre ses problèmes financiers. Soukey et ses amis intriguent pour faire échouer le projet. Ils sont aidés par les circonstances. |
1990 | Liberté, égalité, fraternité, et puis après... |
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1h00.
Napoléon Bonaparte, un an après sa nomination comme général, emprisonne le héros haïtien de la révolte anti-esclavagiste et anti-coloniale Toussaint Louverture, qui mourra en 1803 sans avoir été jugé. Pour commémorer la révolution, les Haïtiens de Paris cherchent à réconcilier la victime et le bourreau grâce à un grand rituel vaudou en face des Invalides. |
1992 | Damouré parle du sida |
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Avec : Damouré, Lam, Tallou, Lobo. 0h10.
Quand l'infirmier Damouiré Zika parle du sida avec ses deux amis Lam et Tallou, sous les yeux admiratifs de sa femme Lobo, qui est aide-infirmière, c'est parce qu'il croit que le sida est "une maladie de l'amour que seul l'amour peut vaincre." |
1993 | Madame l'eau |
Avec : Damouré Zika (Damouré), Lam Ibrahim Dia (Lam),
Tallou Mouzourane (Tallou), Philo Bregstein (Philo). 1h44.
À la recherche de solutions pour lutter contre la sécheresse au Niger, Damouré, Lam et Tallou partent en Hollande, le pays de l'eau et des moulins, et ramènent dans leurs bagages un ingénieur néerlandais et le moulin démontable dont il est l'inventeur. |
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1996 | Portrait de Germaine |
Avec : Germaine Dieterlen. 0h35.
Portrait de l'anthropologue Germaine Dieterlen, collaboratrice de Marcel Griaule, qui a poursuivi leur oeuvre commune après sa mort prématurée. |
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1997 | Moi fatigué debout, moi couché |
Avec : Damouré Zika (Damouré), Lam Ibrahim Dia (Lam),
Tallou Mouzourane (Tallou), Jean Rouch (Jean). 1h30.
Si tu rêves sous un arbre acacia albida frappé par la foudre mais toujours vivant, tes rêves deviendront réalité et comme le dit l'historien nigérien Boubou Hama : "le double d'hier rencontre demain"... |
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1997 | En une poignée de mains amies |
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Avec : Manoel de Oliveira, Jean Rouch. 0h35.
Les deux plus vieux cinéastes européens, le portugais Manoel de Oliveira et le français Jean Rouch (166 ans à tous les deux) tournent ensemble à Porto un film qui est comme un hymne à l'amitié, à la métropole économique du Nord du Portugal, au fleuve Douro et au pont Gustave Eiffel qui l'enjambe. |
1997 | Faire-part : Musée Henri Langlois |
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0h18. Film réalisé en une après-midi. Il s'agit d'une "promenade inspirée", de la découverte d'une exposition accompagnée d'une improvisation de texte par Jean Rouch. Les cinq séquences successives suivent l'ordre chronologique de l'histoire du cinéma élaborée par Henri Langlois. Deux semaines plus tard, le musée fut dévasté par un incendie au Palais de Chaillot. Il s'agit donc du dernier témoignage plein d'émotion et de passion sur l'œuvre maîtresse d'Henri Langlois. |
2002 | Le rêve plus fort que la mort |
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Coréalisé avec Bernard Surugue.
Avec : Damouré, Tallou, Diouldé. 1h30. Inspiré par les tragédies antiques et contemporaines, Jean Rouch raconte trois rêves d'amitiés et d'aventures dionysiaques. Premier rêve : Damouré, dans le rôle de "jaguar", est de retour au pays où tout a changé, même le fleuve est devenu fou et c'est la catastrophe. Il faut faire des sacrifices et des danses de possession. |