Mariée par arrangement, Taeko mène une vie de couple décevante. Avec son amie Aya et sa nièce Setsuko, elle part passer une soirée à discuter entre amies mentant à son mari sur cette journée de liberté qu'elle s'accorde. Setsuko qui doit bientôt se marier est effrayé de voir comment sa tante et ses amies parlent de leurs maris. Taeko, le compare notamment à une carpe, le qualifiant d'endormi.
De son coté, Mokichi se laisse entraîner par Nonchan, son jeune
protégé qu'il aide à entrer dans une grande entreprise,
d'abord dans une salle de jeu, le pachenko où il retrouve Sadao, un
camarade de guerre puis pour des courses au vélodrome.
Après son escapade, Taeko reprend son rôle de tante responsable et veut convaincre Setsuko de rencontrer le fiancé qu'on lui promet. Celle-ci trouvant cette pratique d'un autre âge se dérobe laissant face à face à l'opéra, son fiancé avec sa mère et Taeko. Elle rentre chez sa tante et trouve Mochiki qui lui donne raison. Lorsque Taeko rentre en colère, Mokichi fait un sermon sans conviction à sa nièce avant de répliquer sèchement à sa femme qu'il ne lui souhaite pas un mariage comme le leur.
Excédé, Taeko décide de quitter son mari. Celui-ci est choisi pour une promotion qui le conduit à accepter un long voyage qui le conduira au Paraguay puis en France. Il téléphone à sa femme de rentrer d'urgence. Le jour du départ de l'avion, Taeko n'est pas à l'aéroport.
Lorsque Taeko rentre de voyage le soir même, elle entend les reproches de Aya. A ce moment rentre son mari dont l'avion a connu un problème technique qui reporte le départ au lendemain. Taeko comprend alors que les reproches qu'elle adressait à son mari (trop simple, trop frustre, trop bruyant à table) étaient bien peu fondés et que sa nature simple et chaleureuse était une bien plus grande qualité. Son mari la remercie de sa compréhension. Il lui fait l'éloge des qualités ayant trait à l'intime et au primitif : "un couple ça a le goût du riz au thé vert". Il doit régner entre l'homme et la femme une simplicité familière et détendue. "Peu importe l'habit, l'homme doit être solide" conclut-il. Après la nuit, le couple pourra affronter sereinement le départ de Mokichi pour son voyage d'affaires.
De son côté, Setsuko s'est habituée à sortir avec Nonchan. Lorsque celui-ci lui énonce les mêmes préceptes que Mokichi, elle fuit pour mieux se laisser rattraper par Nonchan.
A partir de printemps tardif, Ozu alterne les films ayant pour thème la dissolution des liens parents-enfants avec ceux où c'est la dissolution des liens du couple qui est en jeu. Le goût du riz au thé vert est donc le second film sur ce sujet après Les surs Munakata et avant Printemps précoce.
La dimension sociale est ici presque totalement absente au profit d'une analyse psychologique approfondie des personnages. Si le couple ne s'entend pas c'est que Taeko est aveugle aux qualités certes un peu basiques de son mari qui manque pour elle de fantaisie et de distinction. De son côté, Mokichi se complet un peu facilement dans sa solitude. La bille du Pachinko lui semble être le symbole de sa condition, de l'homme moderne en général : seule, ne s'intéressant qu'à son parcours, sans se préoccuper de l'extérieur.
Le mariage de Setsuko est l'occasion d'une prise de conscience. Comme Voyage en Italie, le couple est sauvé au dernier moment par une cause extérieure (l'incident de l'avion) qui sera l'occasion de révéler la profondeur de leurs sentiments. Le couple se réconcilient autour d'un repas.
Editeur : Carlotta,
2007. Langue : japonais. Sous-titres: français. Son : mono. Format
: 1,37.
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Coffret 5+1 films : J'ai été diplômé, mais… (1929), Choeur de Tokyo (1931), Une auberge à Tokyo (1935), Été précoce (1951), Le Goût du riz au thé vert (1952), Printemps précoce (1956).
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