Nuages d'été

Okawa, journaliste, enquête sur les répercussions dans les campagnes de la réforme agraire initiée quelques années auparavant par l'occupant américain. La réforme impose un héritage équitable pour tous les enfants sans privilégier l'aîné. Il rencontre Yaé, veuve de guerre, dans la grande banlieue rurale de Tokyo. Alors que, dans un premier temps, il a une vision idyllique de sa situation, elle lui montre rapidement le mauvais côté des choses : une vie d'asservissement à la terre sans épanouissement personnel. Elle-même est rentrée comme bru il y a 15 ans, et ne sera reconnue qu'au mariage de son fils. En attendant, elle n'est rien subissant la tyrannie de sa belle-mère qu'elle doit héberger sans que celle-ci se montre reconnaissante.

Okawa invite Yaé au restaurent où ils rencontrent Chié, une ancienne condisciple de collège de Yaé, qui est devenue patronne en épousant le gérant. Yaé se rend compte qu'elle a prématurément vieillie et tombe amoureuse de Okawa. En se promenant avec lui elle lui raconte l'histoire de sa famille, celle de son beau-frère Wasuké. Celui-ci avait du renoncer à sa première épouse que son père chassa quelques mois après la naissance de son fils Hatsu sous prétexte qu'elle n'était pas assez performante aux travaux des champs. Wasuké avait ensuite épousé une femme qui lui donna Shin, son second fils mais qui, en voulant imposer un héritage pour son fils, fut chassée elle aussi. Wasuké épousa donc une troisième femme qui lui donna deux garçons puis deux filles.

Dans les bureaux de son journal, Toyo d'Atsugi, Okawa et Yaé mettent au point une escapade qui leur permettra de trouver une fille à marier pour Hatsu qui est toujours célibataire à 28 ans. C'est difficile car les filles n'aiment pas la campagne surtout s'il n'y a plus d'aîné riche à épouser. Ils iront à Hambara où semble disposée à épouser Hatsu, une jeune fille, Michiko, qui a gagné un concours de travailleuse des champs. Ils sont pressés par Wakusé qui souhaite qu'elle vienne pour l'été saison des nombreux travaux.

A Hambara, Yaé et Okawa découvrent que Toyo, la mère adoptive de Michiko, est la première épouse de Wakusé, la mère de Hatsu. Comme le remarque Okawa, si Michiko avait été la vraie fille Toyo elle serait la demi-sœur de Hatsu. Yaé devient la maîtresse de Okawa.

Chez Wasuké, rien en va plus. Shin, employé de banque, veut quitter la maison et dépenser son argent à Tokyo. Hamako, la fille de sa sœur, Yasue mariée à Dai, sourd veut poursuivre des études à l'université or ses deux filles ne font pas d'études. Surtout, il veut caser son dernier fils Jun qu'il a eut avec Otané sa troisième épouse avec Hamako et refuse qu'elle fasse des études.

Mais rien ne va décidément comme il le souhaite. A Tokyo, Shin sort avec Hamako. Jun veut venir étudier comme garagiste et Michiko et Hatsu se mettent en ménage en ville et se louent comme journaliers. Yaé, heureuse de sa relation avec Okono est désespérée quand elle apprend qu'il doit être muté à Tokyo...

Film atypique pour Naruse, cinéaste plutôt urbain et fin analyste des sentiments intimes qui se livre ici à un véritable drame épique sur la condition paysanne.

Extrême attention aux difficultés d'argent (3580 000 yens par an soit 30 000 yens par mois avec les revenus de la terre et des volailles) et les petites misères des relations humaines ("La reforme foncière impose l'héritage équitable, à quand celui des parents ? demande Yaé. Avant, on forçait l'aîné à hériter et les autres avaient la belle vie ailleurs")

Mais aussi envolées lyriques très émouvantes :" Je voulais vous monter un endroit vaste comme celui-là". "Pourquoi ?". "Car vous pouvez devenir plus forte et plus heureuse"...

	Editeur : Wild Side Video, novembre 2006. Coffret 4DVD. Nouveaux masters restaurés. Format son : Japonais Mono – Sous-titres : français
	3 films : Le repas (1951 - 1h32), Nuages flottants (1955 - 1h58), Nuages d'été (1958 - 2h03). Format Image : 1.37 Noir & Blanc pour les deux premiers, 2.35 couleur pour le troisième.