Coffret Mikio Naruse chez Wild side

Editeur : Wild Side Video, novembre 2006. Coffret 4DVD. 3 films : Le repas (1951 - 1h32), Nuages flottants (1955 - 1h58), Nuages d'été (1958 - 2h03). Nouveaux masters restaurés. Format son : Japonais Mono – Sous-titres : français - Format Image : 1.37 Noir & Blanc pour les deux premiers, 2.35 couleur pour le troisième.

DVD Bonus :

  • entretien avec Murakawa Hide, critique et professeur de cinéma à la Faculté des médias de Tokyo (26’)
  • entretien avec Jean Narboni, ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma et auteur du livre Mikio Naruse - les temps incertains (26’)
  • entretien avec Bernard Eisenchitz, traducteur (15’)
  • L’œil du maître (26’): documentaire sur Masao Tamai, le chef-opérateur et cameraman attitré de Naruse, présenté par le réalisateur Hisashi Sato
  • Fumiko Hayashi, chronique d’un vagabondage : entretien autour de la romancière avec Corinne Atlan, traductrice (26’)
  • Entretien avec Tero Ishii (assistant-réalisateur de Naruse), présenté par B. Eisenschitz (5’)

Injustement méconnu du public occidental, Mikio Naruse a pourtant tourné presque 90 films entre 1930 et 1969 et peut être considéré comme le quatrième des grands maitres japonais avec Kenji Mizoguchi, Yasujiro Ozu et Akira Kurosawa.

Les 3 films du coffert sont totalement inédits en DVD en France et présentés dans la collection Les Introuvables, restaurés (image et son) et accompagnés de bonus éclairants, principalement celui avec Jean Narboni.

Contradictoirement, l'œuvre du cinéaste, teintée d'une sensibilité que l'on serait tenté de qualifier d'européenne, s'est très rarement inspirée de l'Occident. Là où Akira Kurosawa, par exemple, se réapproprie Shakespeare, Gorki ou Dostoëvski pour mettre en scène des contes typiquement japonais, Naruse s'intéresse exclusivement à la littérature de son pays : Saisee Murro, Kawabata Yasunari, et bien sûr la romancière Hayashi Fumiko qu'il adapta à six reprises au cinéma pour Le Repas (1951), L'Éclair (1952), L'épouse (1953), Chrysanthèmes tardifs (1954) et Nuages flottants (1955) est peut-être à l'origine de sa reconnaisance tardive en occident.

Akira Kurosawa et Kenji Mizoguchi sont reconnu dès les années 50, et Yasujiro Ozu en 1978 avec la sortie de Voyage à Tokyo. Naruse devra lui attendre 1993 pour une véritable reconnaissance publique. Certes, Nuages flottants (1955) et quelques films sortent dans les années 1983-1985. Mais, l'évènement fondateur est la rétrospective de six films en 1993 : Le Repas (1951), L'Éclair (1952),Frère aîné et sœur cadette (1953), Le grondement de la montagne (1954), Nuages flottants (1955) et Nuages d'été (1958).

La mise en scène de Naruse est parfois comparée à celles de Antonioni et Rossellini car moderne dans sa dédramatisation, ses fins ouvertes et ses personnages saisis dans l'essence du temps quotidien

Si l'univers sociologique et architectural a disparu les rapports homme-femme tels que les analyse Naruse influencent toujours Edward Yang, Hou Hsio-hsien ou Pedro Costa. Chez Naruse le quotidien est différent pour chacun et il analyse ce qui reste et ce qui change pour chacun. Importance aussi de la composition musicale et des scènes où les personnages marchent. Souvent souffrants ces hommes et ces femmes connaissent aussi des moments de joie qui illuminent le cinéma de Naruse.

 

 
présente
 
Mikio Naruse, Coffret Wild side