(1898 - 1956)
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89 films | ||
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histoire du cinéma : L'image-situation |
En 1953, Mizoguchi se rend à Venise et reçoit le Lion d'Argent pour Les contes de lune vague après la pluie. En profitant pour regarder la production occidentale, il déclare : "décidément, c'est moi le meilleur". Nulle vanité pourtant chez ce cinéaste qui, en 1956, à la veille de sa mort, ne disait que commencer seulement à comprendre qu'il était cinéaste. Comme il l'exprime dans Les contes de la lune vague , l'artiste doit être utile et travailler, travailler, mais ne travailler qu'à son art.
1 - Biographie
Mizoguchi est né le 16 mai 1898 à Tokyo, dans le quartier populaire de Bunkyo-Hongo. Son père, Zentaro, est menuisier-charpentier. Sa mère, Masa, est d'une famille modeste d'herboristes. Il a une sur, Suzu, de sept ans son aînée, puis un frère, Yoshio, mort de manière prématurée. En 1904, au début de la guerre contre la Russie, son père se lance dans une entreprise commerciale, espérant ainsi sortir de la pauvreté : la fabrication de manteaux en caoutchouc pour l'armée japonaise. Quand il est prêt à les commercialiser, la guerre est terminée et il fait faillite.
La famille doit s'installer dans un quartier encore plus populaire, Asakusa, prés du temple de Senso-ji, fréquenté par les petits commerçants, les acteurs d'un théâtre voisin et les geishas. C'est dans ce quartier que Kenji fréquente l'école primaire. Son camarade de classe, Matsutaro Kawaguchi, est devenu un auteur de renom : adapté pour le cinéma, un de ses romans, L'Arbre de l'amour, a été un des grands succès du cinéma japonais. Mizoguchi avoue ne pas avoir été un bon élève. Il préférait fréquenter le parc d'Asakusa, les théâtres et les cinémas, où il a appris son métier
Le sort de sa sur, Suzu est bien différent. À l'âge de 14 ans, elle a été vendue à une maison de geishas après la faillite du père. Mizoguchi en a toujours voulu à ce dernier. Ce drame familial a cependant été une source d'inspiration pour certains de ses films (par exemple Les Musiciens de Gion). Finalement, un riche aristocrate s'éprend de la jeune fille et l'épouse. Suzu a toujours aidé les siens.
À cause de la pauvreté de la famille, Kenji ne fait pas d'études. En 1913, grâce à l'aide apportée par sa sur, il entre comme apprenti chez un fabricant de yukata (kimonos légers), dont il dessine les modèles. Il développe un goût certain pour le dessin et fréquente l'institut Aoibashi, dirigé par Seiki Kuroda, le peintre qui fait connaître l'impressionnisme au Japon. C'est aussi l'époque où il découvre la littérature japonaise et occidentale (Maupassant, Tolstoï, Zola, entre autres).
Quand sa mère meurt en 1915, Mizoguchi, atteint depuis plusieurs années de rhumatismes, se rend à Kobe sur les conseils de sa sur. Il y travaille pour un journal. C'est une période importante de sa vie, car ses centres d'intérêt commencent à prendre forme. Il fonde un cercle littéraire, publie des poèmes et entre en contact avec le « Gandhi japonais », Toyohiko Kagawa, organisateur d'un mouvement qui s'inspire à la fois du christianisme et du socialisme.
En 1918, nostalgique de Tokyo, il quitte Kobe. Il connaît alors une période d'incertitude. C'est à cette époque qu'un ancien camarade d'école lui fait rencontrer Tadashi Tomioka, acteur des studios Nikkatsu, l'une des plus anciennes compagnies de cinéma du Japon. Ce dernier le présente à un réalisateur (Osamu Wakayama), et, en juin 1920, Mizoguchi devient assistant réalisateur.
En octobre 1922, Mizoguchi entre dans l'équipe de Eizo Tanaka, qui cherche à tout prix à moderniser l'esprit de la Nikkatsu. Certains réalisateurs importants la quittent. C'est dans ce contexte que Tanaka propose à la direction de confier à Mizoguchi la réalisation du film Le jour où revit l'amour, librement inspiré de Résurrection de Tolstoï. Le film a pour sujet un thème que Mizoguchi reprendra dans nombre de ses uvres (comme dans Les Contes de la lune vague après la pluie : un homme doit expier une faute commise envers une femme. La censure impose de couper certaines scènes de révolte paysanne en l'accusant de soutenir une idéologie prolétarienne).
Il ne reste que deux films parmi les quarante-sept réalisés par Mizoguchi pour la Nikkatsu, Chanson du pays natal (1926) plus quelques fragments (une vingtaine de minutes) de son premier film parlant, La Marche de Tokyo (1929).
La grande majorité des films de cette époque sont des mélodrames
adaptés d'uvres littéraires ou de pièces de théâtre.
Ils privilégient des histoires sur le monde de la petite bourgeoisie,
commerçants et artisans modestes. Ils évoquent l'atmosphère
des quartiers populaires de l'époque et développent de tragiques
histoires d'amour de personnages féminins : filles mères, épouses,
amantes, geishas. Un nombre non négligeable de ces films sont inspirés
de la littérature étrangère.
1923 est l'année du tragique tremblement de terre (1er septembre)
qui détruit une grande partie de Tokyo, faisant plus de 100 000 morts.
L'activité de la Nikkatsu est transférée à Kyoto,
qui devient du coup le Hollywood japonais. Après une adaptation difficile
à cette nouvelle réalité, Mizoguchi finit par s'habituer
au climat plus détendu de l'ancienne capitale, au point d'y rester,
presque en permanence, jusqu'à la fin de sa vie.
Grâce à ses premiers films, il devient l'une des chevilles ouvrières du renouveau de la Nikkatsu. L'arrivée aux studios d'un des rénovateurs du théâtre japonais, Minoru Murata, influence quelques films de Mizoguchi. Homme de droite, Murata l'amène à traiter des sujets imprégnés par le climat nationaliste qui se développe dans le pays.
Le 29 mai 1925 se produit un drame dans la vie de Mizoguchi. Quelques mois
plus tôt il a eu le coup de foudre pour une "employée"
de club de nuit, Yuriko Ichijo. Elle abandonne le club et s'installe chez
lui. Ils ont des rapports tumultueux, car Yuriko accepte mal que Mizoguchi
passe de nombreuses soirées dans les clubs de la ville. Le soir du
29 mai, une querelle plus violente, causée semble-t-il par la décision
de Mizoguchi de rompre avec elle, se termine par des coups de couteau de son
amante. L'incident fait la une des journaux, et la direction de la Nikkatsu
suspend le réalisateur pour quelques mois. Cette histoire semble avoir
fortement marqué Mizoguchi. Il reprend son travail avec une énergie
renouvelée, devient encore plus perfectionniste, et ses personnages
féminins se chargent d'une force que dissimule mal le masque délicat
de leur visage. En août 1926, il épouse Chieko Saga, une danseuse
de music-hall.
Mizoguchi fait alors une rencontre décisive, Fusao Hayashi, un écrivain de littérature prolétarienne qui se donne comme objectif l'amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière. Ce courant se retrouve dans un certain nombre de films japonais comme La Marche de Tokyo ou La Symphonie d'une grande ville, tous deux réalisés par Mizoguchi en 1929. Le style de Mizoguchi s'affirme, avec ses plans longs, la profondeur de champ, qui permet deux niveaux de regard, le travail sur les ombres, le hors-champ, les mouvements de caméra.
En 1932, il quitte la Nikkatsu et obtient un contrat plus avantageux avec
une jeune maison de production, la Shinko Kinema, pour laquelle il réalise
quatre films en deux ans, dont La Fête de Gion (1933). Il traite
aussi avec la Shochiku, mais finit par opter pour une troisième solution.
En 1934, avec son ami producteur Masaichi Nagata, il participe à la
fondation d'une maison de production, la Daiichi-Eiga, à Kyoto. Ces
deux années constituent un tournant dans l'histoire du Japon. En 1932,
les militaires prennent le pouvoir, marquant ainsi un virage à droite
pour le pays. C'est aussi l'année de la conquête de la Mandchourie.
En 1933, le Japon se retire de la Société des Nations.
Ce sont les années où le cinéma sonore se développe. Il cesse d'être artisanal, se modernise, et la chaîne production-distribution-exploitation s'inverse, donnant un rôle prépondérant à des hommes d'affaires sans lien avec le cinéma. Ils prennent la direction de la Nikkatsu. Ce renversement, qui limite la liberté des réalisateurs, explique la fondation de la Daiichi-Eiga. Mizoguchu y tourne d'abord La cigogne en papier, Oyuki la vierge et Les coquelicots.
En mars 1935, Mizoguchi rencontre le scénariste Yoshikata Yoda, qui devient son collaborateur le plus fidèle. Mizoguchi lui propose d'adapter un roman de Saburô Okada dont l'action se situe à Osaka. Leur collaboration se révèle fructueuse et, dès 1936, le film L'élégie de Naniwa obtient un succès critique, bien que la censure conduise le distributeur à se contenter d'une sortie prudente. La même année, Les Surs de Gion connaît aussi un succès public. Ces deux films devaient faire partie d'une trilogie de réalisme social. Le troisième volet n'a pas abouti à cause de la faillite de la Daiichi-Eiga. Néanmoins avec ces cinq films, les thèmes majeurs de l'uvre de Mizoguchi sont alors en place, en particulier son attention sur la femme victime d'une société patriarcale tout entière dominée par l'argent.
En 1937, Mizoguchi collabore avec la Shinko, pour laquelle il tourne L'Impasse de l'amour et de la haine. Puis il refuse une proposition de la Toho, nouvelle maison de production dont les critères de rationalisation lui font craindre de ne pas avoir la liberté de création à laquelle il aspire. La fin de la Nikkatsu, absorbée par la Shochiku, est un exemple de concentration favorisée par le pouvoir afin de mieux contrôler l'industrie cinématographique.
Avec le début de la guerre sino-japonaise, les conditions de travail des cinéastes japonais deviennent de plus en plus difficiles. En juillet 1938, le gouvernement incite le cinéma à se détourner des thèmes individualistes, des comportements occidentaux, pour privilégier la tradition familiale, le respect de l'autorité, l'esprit de sacrifice, au nom des exigences de la nation. La censure se fait plus pesante dès l'écriture de scénario. Mizoguchi lui-même est contraint de tourner un film qui exalte le patriotisme, Roei no Uta (1938).
En 1939, il passe à la Shochiku (la compagnie de Ozu et Naruse), pour laquelle il réalise une trilogie consacrée à la vie des acteurs de théâtre. Certains considèrent ces films comme une « évasion » par rapport aux pressions officielles. Le premier est un des sommets de l'uvre de Mizoguchi : Les Contes des chrysanthèmes tardifs. Les deux autres, La Femme d'Osaka et La Vie d'un acteur, sont perdus.
L'entrée en guerre du Japon avec le bombardement de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, accentue le contrôle de l'État sur le monde du cinéma. Si un studio refuse de se soumettre aux règles de la censure, il peut être fermé et tout son personnel envoyé au front. C'est dans ce contexte qu'en 1941 la Shochiku lui propose d'adapter un grand classique, Les 47 Rônins. Cette uvre a fait l'objet de multiples versions cinématographiques. Celle de Mizoguchi, sortie en 1942, est la meilleure.
Pendant ces années, Mizoguchi assume des responsabilités officielles. En 1939, il est membre du Conseil du cinéma ; en 1940, il devient président de l'Association des réalisateurs, ce qui lui permet de participer ès qualités aux célébrations du 2600e anniversaire de la fondation de l'Empire du Japon. En 1942, il est directeur de l'Association du cinéma japonais.
Pendant le tournage des 47 Rônins, un grave événement survient dans la vie privée de Mizoguchi : la maladie mentale de sa femme. Personne sur le plateau n'est au courant, ce qui montre à quel point Mizoguchi était un travailleur infatigable. À cause de ce drame, son beau-frère s'enrôle dans l'armée, et il meurt à la guerre. Mizoguchi s'est toujours occupé des deux enfants qu'il laissait et de sa veuve.
En 1942, la Shochiku projette de tourner un film en Chine à l'occasion du traité de paix avec le Japon. Le 13 juillet, Mizoguchi, Yoda et quelques collaborateurs font des repérages, appuyés par l'armée et des membres de l'Union cinématographique sino-japonaise. Le projet avorte en partie parce que Mizoguchi n'avait nulle envie de le réaliser (Souvenirs de Kenji Mizoguchi, éditions Les Cahiers du cinéma, p. 89, 1997).
Après la défaite, avec l'occupation américaine, le cinéma
japonais doit abandonner tout ce qui valorise la tradition féodale
(les films historiques, appelés « jidaigeki ») et se tourner
vers des sujets à caractère démocratique exaltant la
place de l'individu, le rôle de la femme dans la société,
critiquant l'autoritarisme, le fascisme. Les Américains favorisent
aussi la mise en place de syndicats dans toutes les branches du cinéma.
L'après-guerre s'ouvre pour Mizogushi par un film sur la libération de la femme (La Victoire des femmes, 1946, écrit par Kaneto Shindo) et un deuxième, la même année (Cinq femmes autour d'Utamaro), qui, à bien des égards, constitue un "autoportrait" du cinéaste en artiste. C'est en même temps une admirable réflexion sur la place de l'artiste dans la société, son rapport à la création et ses relations avec les femmes. À partir de ce film, la carrière de Mizoguchi est jalonnée de chefs-d'uvre.
Pendant les dernières années de l'occupation militaire américaine, il réalise trois films adaptés de grands romans du XIXe siècle. Leur sujet est centré sur des femmes déchirées entre leurs sentiments, leurs désirs et les obligations morales et sociales. Ce sont Le Destin de Madame Yuki (1950), Miss Oyu et La Dame de Musahino (1951). En 1950, il abandonne la Shochiku pour la Shintoho, puis, en 1951, il rejoint la Daiei, pour laquelle il réalise presque tous ses films jusqu'à sa mort, à l'exception de La Dame de Musahino et La Vie d'Oharu, femme galante (1952), produits par la Toho. En 1955, il en devient président. La même année, il est décoré de l'équivalent de la Légion d'honneur. Son contrat avec la Daiei lui donne la liberté qu'il a toujours recherchée et ses succès critiques à l'étranger lui confèrent une plus grande notoriété dans son pays.
En 1953, Mizoguchi se rend à Venise et reçoit le Lion d'Argent pour Les contes de lune vague après la pluie. En profitant pour regarder la production occidentale, il déclara : "Décidément, c'est moi le meilleur". Nulle vanité pourtant chez ce cinéaste qui, en 1956, à la veille de sa mort, ne disait que commencer seulement à comprendre qu'il était cinéaste. Comme il l'exprime dans Les contes de la lune vague l'artiste doit être utile et travailler, travailler, mais ne travailler qu'à son art.
En 1953, Mizoguchi se rend à Venise et reçoit le Lion d'Argent pour Les contes de lune vague après la pluie. En profitant pour regarder la production occidentale, il déclare : "décidément, c'est moi le meilleur". Nulle vanité pourtant chez ce cinéaste qui, en 1956, à la veille de sa mort, ne disait que commencer seulement à comprendre qu'il était cinéaste. Comme il l'exprime dans Les contes de la lune vague : "l'artiste doit être utile et travailler, travailler, mais ne travailler qu'à son art".
2 - Mise en scène
Cet art de la mise en scène se traduit souvent par de grands plans-séquences emplis d'indices qui révèlent une situation. Mizoguchi soumet ses plans à un étirement où chaque action est reliée à la suivante pour former une grande ligne d'univers dans laquelle le personnage ou un événement sera porté au sommet de son autonomie et de sa présence intensive. "Cinéaste des pures forces physiques, Kenji Mizoguchi renonce vite au découpage classique. Il comprend que la seule chose qui importe en matière de cinéma est la tension qui s’exerce dans le plan, entre les figures, mais aussi entre elles et la caméra. L’objet du cinéma de Mizogushi est l’intervalle entre les corps, en tant qu’il est infranchissable (car interdit par la société). D’où la violence des étreintes et celle des arrachements. La caméra, chez Kenji Mizoguchi, est partie prenante de cette tension, elle participe de ce jeu d’attraction et de répulsion qui fait la force, la modernité et la beauté incandescente de son œuvre" (Alain Bergala).
L'être des personnages ne peut exister que dans l'intensité et la tragédie.
La prédilection de Mizoguchi pour les personnages féminins, la réflexion sur le rôle de l'artiste, l'analyse pénétrante des rapports sociaux à travers les méandres du désir, la sourde révolte contre le féodalisme et le machisme de la société japonaise sont autant de themes au service d'un discours qui met en scène l'opposition entre les aspirations profondes des individus (amour, paix et travail) et la réalité sociale dominée par l'argent qui les soumet à des tentations stériles (guerre, gloire, esthétisation, sexualité brutale) car ils oublient alors la grande ligne d'univers qui lie l'homme à la nature.
Cette thématique est marxiste dans le sens où elle met en scène à la fois le broyage des individus par le social et la représentation qu'ils sont amenés à se construire pour se protéger (souvent une aspiration trop immédiate à la beauté, l'esthétisation, constitue le plus dangereux des pièges).
Mais cette thématique dépasse la critique politique pour atteindre à la tragédie : les personnages tirent leur dignité du caractère immémorial de leur malheur. L'être des personnages ne peut exister que dans l'intensité et la tragédie.
Le mélodrame et le drame social
Des quatre-vingt neuf films de Mizoguchi, seuls quarante-deux sont encore conservés. Quarante-cinq des quarante-sept films muets de la Nikkatsu où il travaille de 1922 jusqu'en 1931 sont en effet perdus. Sont aussi perdus La femme d'Osaka et La vie d'un acteur, datant tous les deux de 1941.
Titre |
Genre |
Epoque |
Milieu |
Actrice |
Destin |
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1935 | La cigogne en papier | Mélo | XX | Prostituée | Isuzu Yamada | folle |
1935 | Oyuki, la vierge | D Soc | XIX | Prostituée | Isuzu Yamada | abandonnée |
1935 | Les coquelicots | D Soc | XX | Jeune femme | abandonnée | |
1936 | L'élégie de Naniwa | D Soc | XX | Jeune femme | Isuzu Yamada | abandonnée |
1936 | Les soeurs de Gion | DSoc | XX | Prostituée | Isuzu Yamada | abandonnée |
1939 | Contes des chrys. tardifs | Mélo | XX | Théâtre | morte | |
1942 | Les 47 ronins | D Psy | VII | Guerrier | ||
1945 | L' épée Bijomaru | D psy | Guerrier | Isuzu Yamada | ||
1946 | Cinq femmes autour d'Utamaro | D psy | XVIII | peintre | Kinuyo Tanaka | morte |
1947 | L'amour de l'actrice Sumako | Mélo | XX | Théâtre | Kinuyo Tanaka | morte |
1948 | Femmes de la nuit | Mélo | XX | Prostituée | Kinuyo Tanaka | |
1949 | Flamme de mon amour | D psy | XIX | Politique | Kinuyo Tanaka | |
1950 | Le destin de madame Yuki | Mélo | XX | jeune femme | ||
1951 | Mademoiselle Oyu | Mélo | XIX | jeune femme | ||
1952 | La dame de Musashino | D Psy | XX | bourgeoise | Kinuyo Tanaka | morte |
1952 | La vie d'Oharu | Mélo | XVII | Prostituée | Kinuyo Tanaka | |
1953 | Les contes de la lune vague | D Psy | XVI | artisant | Kinuyo Tanaka | morte |
1953 | Les musiciens de Gion | DSoc | XX | Prostituée | ||
1954 | L'intendant Sansho | Mélo | XI | Kinuyo Tanaka | ||
1954 | Une femme dont on parle | D Psy | XX | Prostituée | Kinuyo Tanaka | |
1954 | Les amants crucifiés | Mélo | XVII | Kinuyo Tanaka | morte | |
1955 | L'impératrice Yang-Kwei-fei | Mélo | VII | Servante/impéra | Machiko Kyô | morte |
1955 | Le héros sacrilège | Av. | XI | Guerrier | ||
1956 | La rue de la honte | DSoc | XX | Prostituée | Machiko Kyô | sans famille |
De l'indice d'une situation à la grande ligne d'univers
Souvent chez Mizoguchi tout part du "fond", c'est à dire du morceau d'espace réservé aux femmes, "le plus au fond de la maison", avec sa mince charpente et ses voiles. Dans Les amants crucifiés, c'est tout un jeu dans les chambres de femmes qui inaugure l'action, c'est à dire la fuite de l'épouse. Et certes, déjà dans la maison, tout un système de connexions s'exerce grâce aux cloisons coulissantes, amovibles. Mais c'est en rapport avec la rue que s'établit d'abord le problème du raccordement d'un morceau d'espace à un autre, et, plus généralement, entre deux morceaux d'espace, beaucoup de vides médians interviennent, un personnage ayant déserté le cadre, ou la caméra abandonnée le personnage.
Un plan définit une aire restreinte, comme la portion visible du lac envahi par le brouillard dans Les contes de la lune vague ; ou bien une colline barre l'horizon, et le paysage d'un plan à un autre exclut le fondu, affirme une contiguïté qui s'oppose à la continuité. On ne parlera pourtant pas d'un espace morcelé, bien qu'il s'agisse d'une séparation constante. Mais chaque scène, chaque plan doivent porter un personnage ou un événement au sommet de son autonomie, de sa présence intensive.
Mizoguchi filme presque toujours en légère plongée et d'assez loin pour que toute la scène se déroule dans un espace où les mouvements des personnages seront l'expression de leur sentiment. Ce sont les personnages qui sont à l'origine des mouvements d'appareils. Le gros plan et le travelling-avant sont interdits, ils seraient une immixtion insupportable dans le jeu des personnages.
Le champ-contrechamp est jugé artificiel. Il n'existe pas de hors champ car la démonstration des représentations intérieures est implacable : il n'y a pas d'hypothétique extérieur qui viendrait, un peu au hasard contrarier les héros, mais des projections brutales de leur intellect. Si un personnage exprime un désir, il est immédiatement mis en échec par une force contraire ou alors il se réalise et se matérialise dans le milieu de l'image. Dans Les contes de la lune vague, la barque, qui matérialise les angoisses des fuyards, surgit d'un nuage de brume et disparaît de même. L'effet visuel est superbe.
De même, lorsque le potier contemple le kimono qu'il veut offrir à sa femme, on le voit imaginer la joie de celle ci à son retour. Mais se rendant compte que sa femme est trop vulgaire pour ce costume, il souhaite mieux. Il se retourne et apparaît alors une princesse. Elle se révélera être un fantôme et, encore une fois, la pure projection de son désir. Le jeu sur l'illusion (il imagine la joie de sa femme) et la réalité (il désire le remplacement de sa femme par une princesse) atteint une complexité à la fois dramatique et plastique puisque la réalité du désir conduit à fuir cette réalité dans l'artifice (fantôme). Enfin, si un personnage apparait dans le champ, c'est qu'il est concerné par l'action qui s'y passe. Le champ est un champ de forces qui construit ou déconstruit les rapports entre les personnages.
Au-delà du raccordement de proche en proche, le problème est celui d'une connexion généralisée des morceaux d'espace. Quatre procédés concourent à cet effet, qui définissent autant une métaphysique qu'une technique :
Et c'est ce qui est essentiel dans ce que l'on a appelé les mouvements extravagants de caméra chez Mizoguchi : le plan-séquence assure une sorte de parallélisme des vecteurs orientés différemment, et constitue ainsi une connexion des morceaux d'espace hétérogènes, conférant une homogénéité très spéciale à l'espace ainsi constitué. Son immensité vient de la connexion des morceaux qui le composent, de la mise en parallèle de vecteurs différents (et qui maintiennent leurs différences), de l'homogénéité qui en se forme qu'au fur et à mesure. D'où l'intérêt que Mizoguchi, à la fin de sa vie, éprouvait pour le cinémascope, son pressentiment qu'il pourrait en tirer des nouvelles ressources en fonction de sa conception de l'espace.
Jean-Luc Lacuve (mise à jour le 19/09/2006)
3 - Bibliographie :
4 - Filmographie :
1923 | Le jour où revit l’amour |
(Ai ni yomigaeru hi). Avec : Kaichi Yamamoto, Kiyoshi Mori, Takeo Kokuri, Kasuke Koizumi, Rokuro Uesugi, Shigeru Mifune. Un apprenti potier épouse la fille cadette de son patron. Elle le trompe et se suicide avec son amant. |
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1923 | Le pays natal |
(Kokyo). Avec : Takeo Kokuri (Nobue, la fille de Tsuda), Kaichi Yamamoto (Tsuda Kinzo, le riche fermier), Hosaku Yoshida (Machiko, la seconde épouse de Tsuda). Une femme tombe amoureuse du jeune frère de son fiancé et se suicide. |
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1923 | Rêves de jeunesse |
(Seishun no yumeji). Chronique de la vie de trois personnes dans une auberge | |
1923 | La ruelle de la passion ardente |
(Joen no chimata). Une geisha constate l'impossibilité d'être aimée par un soldat. Elle prend du poison et meurt en dansant devant lui. | |
1923 | Triste est la chanson des vaincus |
(Haizan no uta wa kanashi). Dans un village de pêcheurs, une femme estd séduite par un étudiant de passage. Elle le suit à Tokyo mais il l'abandonne quand elle tombe enceinte. | |
1923 | 813, une aventure d’Arsène Lupin |
(Hachi ichi san). D'après le roman de Maurice Leblanc. Avec : Kômei Minami (Akira Naruse / Gorô Katayama détective privé), Hiroki Hoshino (Taisuke Kurosu), Mariko Aoyama (Ayako, la seconde femem de Kurosu) Le meurtre d’un riche bijoutier est commis par un mystérieux assassin dont les intiales sont restés sur un paquet de cigarettes. |
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1923 | Le port des brumes |
(Kiri no minato). D'après Anna Christie d'Eugène O'Neil. Avec : Harue Ichikawa (Otsune), Haruko Sawamura (Oito), Eijirô Mori (Katsuji, le marin), Kaichi Yamamoto (Senkichi, le vieux marin) Katsuji héberge un vieil homme dans la pension de famille tenue par Otsune dont il aime la fille, Oito. Dans la nuit, il le surprend quicambriole la maison, il le tue accidentellment, puis se livre à la police |
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1923 | Dans les ruines |
(Haikyo no naka). A la suite du séisme du 1er septembre 1923, deux amants séparés se cherchent dans les ruines de Tokyo et se retrouvent dans un temple | |
1923 | La nuit |
(Yoru). Un cambrioleur devalise une maison où une femmevfait l'amour avec un adolescent. Le propriétaire d'unr estaurant chinois tue sa seconde femme par jalousie. | |
1923 | Le sang et l’âme |
(Chi to rei). Daprès le conte d'Hoffmann. Hideo travaille pour le bijoutier Onori dont il aime la fille. Une nuit, on le surprend alors qu'il transporte le cadavre de son patron. Il est innocenté car Onori, lui-même assassin a été tué par un ivrogne | |
1923 | Le chant du col |
(Toge no uta) | |
1924 | Le triste idiot |
(Kanashiki hakuchi) | |
1924 | La mort à l’aube |
(Akatsuki no shi) | |
1924 | La reine des temps modernes |
(Gendai no jo-o) | |
1924 | Les femmes sont fortes |
(Josei wa tsuyoshi) | |
1924 | Le monde ici-bas |
(Jin kyo) | |
1924 | A la recherché d’une dinde |
(Shichimencho no yukue) | |
1924 | Contes de la pluie fine |
(Samidare zoshi) | |
1924 | La femme de joie |
(Kanraku no onna) | |
1924 | La reine du cirque |
(Kyokubadan no jo-o) | |
1925 | La mort du policier Ito |
(A, a tokumukan kanto) | |
1925 | Pas d’argent, pas de combat |
(Uchen-Puchan) | |
1925 | Après les années d’études |
(Gakuso o idete) | |
1925 | Le sourire de notre terre |
(Daichi wa hohoemu) | |
1925 | La plante du lys blanc |
(Shirayuri wa nageku) | |
1925 | Au rayon rouge du soleil couchant |
(Akai yuhi ni terasarete) | |
1925 | Croquis de rue |
(Gaijo no suketchi) | |
1925 | L’homme |
(Ningen) | |
1926 | La chanson du pays natal |
(Furusato no uta). Avec : Sueko Ito (La mère de Naotaro), Shirô Kato (Junsaku, le père de Junichi), Kentaro Kawamata (Junichi Okamoto), Shigeru Kido (Naotaro). 0h45.
Apres des études à Tokyo, Naotaro revient dans sa campagne natale. Il y rencontre Junichi, un ami d'enfance et retrouve les valeurs du monde paysan. Premier des deux films conservés de Kenji Mizoguchi sur les 47 pour la Nikkatsu où il travaille de 1922 jusqu'en 1931 avec une vingtaine de minutes de La marche de Tokyo (1929). |
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1926 | L’histoire du general Nogi et de M. Kuma |
(Nogi taisho to Kumasan) | |
1926 | Le roi de la monnaie de cuivre |
(Doka o) | |
1926 | Le murmure printanier d’une poupée de papier |
(Kaminingyo haru no sasayaki) | |
1926 | Ma faute, nouvelle version |
(Shin onoga tsumi) | |
1926 | L’amour fou d’une maîtresse de chant |
(Kyôren no onna shishô) | |
1926 | Les enfants du pays maritime |
(Kaikoku danji) | |
1926 | L’argent |
(Kane) | |
1927 | La faveur impériale |
(Ko-on) | |
1927 | Coeur aimable |
(Jihi shincho) | |
1928 | La vie d’un homme |
(Hito no issho) | |
1928 | Quelle charmante fille |
(Musume kawaiya) | |
1929 | Le pont du Japon |
(Nihon bashi) | |
1929 | La marche de Tokyo |
(Tokyo koshin-kyoku) . Avec : Shizue Natsukawa (Michiyo / Orie), Kôji Shima (Yoshiki Fujimoto), Takako Irie (Sayuriko Fujimoto), Isamu Kosugi (Yukichi Sakuma). 1h41.
Yoshiki veut épouser Orie mais elle est la fille illégitime de son père. |
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1929 | La symphonie de la grande ville |
(Tokai kokyogaku) | |
1930 | Furusato |
(Fujiwara Yoshie no furusato). Avec : Yoshie Fujiwara (Yoshio Fujimura), Fujiko Hamaguchi (Natsue Omura), Shizue Natsukawa (Ayako), Heitarô Doi (Hattori), Hirotoshi Murata (Misao Sato). 1h44. L'ascension et la chute du chanteur Yoshio Fujimura. Fujimura divertit les passagers de la classe inférieure à bord du bateau depuis l'Europe et voyage avec Ayako, une femme de chambre tombée amoureuse de lui. À leur arrivée au Japon, une femme de la société, Natsue Omura, qui rencontre un ténor célèbre de la première classe, est attirée par Fujimura. Natsue présente Fujimura à un agent, Hattori, et, sous sa gouverne, chante la chanson "Furusato" qui devient un hit. Lorsqu'il devient célèbre, Fujimura ignore Ayako et mène la grande vie avec Natsue et ses amis de la société. |
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1931 | O’Kichi, l’étrangère |
(Tojin okichi) | |
1931 | Et pourtant ils avancent |
(Shikamo karera wa yuku). Film perdu. Mizoguchi montrait une femme qui en arrive à se prostituer pour assurer sa survie et, selon le scénariste, loin d'en éprouver de la honte en est fière parce que c'est un combat que la femme doit mener pour survivre dans cette société de classe. |
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1932 | Le dieu gardien du temps |
(Toki no ujigami) | |
1932 | L'aube de la fondation de la Mandchourie |
(Manmo kenkoku no reimei) | |
1933 | Le fil blanc de la cascade |
(Taki no shiraito). Une jongleuse d'eau aide un jeune homme pauvre, mais le chef de sa troupe la contraint à se prostituer. Elle le tue accidentellment. Devenu juge, le jeune homme la condamne à mort. Et tous deux se suicident. | |
1933 | La fête à Gion |
(Gion matsuri). Pour sauver son magasin, un homme est contraint de fiancer sa fille unique. | |
1934 | Vents sacrés |
(Jinpu-ren). En 1874, le politicien Takamori Saigo est chassé du gouvernement. Il rentre à Kyushu, suivi de ses partisans à l'exception de Samejima qui reste à Tokyo et épouse la geisha Okachi. | |
1934 | Le col de l’amour et de la haine |
(Aizo toge). Avec : Isuzu Yamada (Outa), Hiroshi Murata (Fukada), Daijirô Natsukawa (Morita), Denmei Suzuki (L'inspecteur Ogata). Après l'incident deChichibu (1884), un membre du parti libéral se lie avec une comédienne aveugle. Quand il est emprisonné, elle se prostitue pour l'aider, puis elle devient une épave. |
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1935 | La cigogne en papier |
(Orizuru Osen). Avec : Isuzu Yamada (Osen), Daijirô Natsukawa
(Sokichi Hata), Mitsusaburô Ramon (Ukiki). 1h27.
Sokichi quitte son village pour faire des études de médecine. Obligé de devenir serviteur pour ne pas mourir de faim, il rencontre une belle prostituée, Osen, qui le prend en pitié. Celle-ci, contrainte de participer aux activités douteuses d’une bande de voyous dirigée par Matsuda, un maquereau, qui escroque la plupart de ses clients... |
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1935 | Oyuki, la vierge |
(Maria no Oyuki). Avec : Isuzu Yamada (Oyuki), Komako Hara (Okin),
Yoshisuke Koizumi (Gisuke), Eiji Nakano (Kensuke Sadowara).
Fuyant l'armée gouvernementale, un groupe de bourgeois se voit contraint de voyager avec deux prostituées. Ils sont fait prisonniés par un commandant qui les méprise. Il les oblige à lui sacrifier leur fille puis renonce aux avences de l'une des prostituées avant de tomber amoureux de la seconde... |
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1935 | Les coquelicots |
(Gubijinsô). Avec : Yukichi Iwata (Tomotaka Inoue), Kuniko Miyake (Fujio Kono), Daijirô Natsukawa (Hajime Munechika). Un jeune et brillant répétiteur hésite entre le devoir : épouser la fille du professeur qui lui a tout donné, et l'amour réciproque qu'il éprouve envers une jeune héritière : ils se sacrifieront tout les deux. |
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1936 | L'élégie de Naniwa |
ou Elegie d'Osaka. (Naniwa erejî). Avec : Isuzu Yamada (Ayako Murai), Yôko Umemura (Sumiko Asai).1h11. Sonosuke Asai, le directeur d'une puissante société pharmaceutique veut faire de Ayako, une jeune standardiste, sa maîtresse pour défier sa femme qui le méprise. Refusant tout d'abord ses avances, Ayako consent finalement à devenir sa maîtresse, afin de pouvoir éponger les dettes de son père.. |
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1936 | Les soeurs de Gion |
(Gion no shimai). Avec : Isuzu Yamada (Omocha, la geisha), Yôko Umemura (Umekichi, sa sœur aînée), Benkei Soganoya (Shinbê Furusawa), Kazuko Kuno (Oemi, son épouse), Eitarô Shindô (Sangarô Kudô). 1h09.
Deux surs, geishas l'une et l'autre, ont des conceptions opposées de leurs rapports avec les hommes. L'aînée, traditionnelle, est amoureuse de l'un de ses clients, Furusawa. Celui-ci a fait faillite. Abandonnant sa famille, il vit aux crochets de sa maîtresse. La cadette, Omocha, convaincue de n'être qu'un jouet entre les mains des hommes, entend leur rendre la pareille... |
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1937 | L'impasse de l'amour et de la haine |
(Aien kyo). D'après Leon Tolstoï. Avec : Masao Shimizu (Kenkichi), Ichirô Sugai (Sanjuro Mori), Kumeko Urabe (Ume), Fumiko Yamaji (Fumi Murakami), Seizaburô Kawazu (Yoshitaro Suzuki), Yutaka Mimasu (Le père de Kenkichi), Kaoru Nobe (Satako). 1h48. Un jeune couple d'amoureux veut se rendre à Tokyo pour y travailler et y fonder une famille. Mais les parents du jeune homme veulent quil reste prendre la direction de leur hôtel. Il se soumet à la volonté de ses parents et la jeune femme se retrouve abandonnée dans la grande ville. |
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1938 | Le chant de la caserne |
(Roei no uta). Avec : Fumiko Yamaji (Nobuko), Seizaburô Kawazu (Hideo), Ichirô Sugai (Le père d'Hideo). 1h22. | |
1938 | Ah ! le pays natal |
(Aa kokyo). Avec : Fumiko Yamaji (Omiyo), Masao Shimizu (Kazuo Sakamoto), Seiichi Katô (Le père d'Omiyo), Seizaburô Kawazu (Shinkichi Takino), Isamu Yamaguchi (Hanada), Mari Mihato (La fille d'Hanada). 1h04. Omiyo vit pauvrement avec son père dans une ville côtière. Elle est séduite par un homme riche qui l'abandonne après lui avoir fait un enfant. |
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1939 | Les contes des chrysanthèmes tardifs |
(Zangiku monogatari). Avec Shôtarô Hanayagi (Kikunosuke Onoue), Kakuko Mori (Otoku), Kôkichi Takada (Fukusuke Nakamura). 2h22.
Kikunosuke Onoue, sixième du nom, est un jeune acteur de kabuki, héritier d'une longue tradition. Il remporte beaucoup de succès auprès des jeunes filles, mais ne se rend pas compte que ce succès est dû surtout à son nom. C'est Otoku, la bonne de la famille, qui le lui fait comprendre, et l'incite à cultiver son art afin d'être digne de ce nom. Une amitié proche de l'amour va bientôt lier Kikunosuke et Otoku, mais la famille, scandalisée de cette relation, renvoie Otoku. |
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1941 | La femme de Naniwa |
(Naniwa onna) - Film perdu. Avec : Kinuyo Tanaka (Ochika), Kôtarô Bandô (Danpei Toyosawa), Kôkichi Takada (Bunpei), Ryôtarô Kawanami (Osumi Dayu), Yoshiko Nakamura (Okuni), Shinpachirô Asaka (Koshiji Dayu), Yôko Umemura (Otaka). 2h25.
Le musicien Danpei et le chanteur Koshiji forment un duo au théatre de Bankaru dans le quartier de Naniwa d'Osaka. Ils se séparent. La femme de Koshiji les réunira de nouveau. |
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1941 | La vie d'un acteur |
(Geido ichidai otoko) - Film perdu La famille d'un acteur de Kabuki lui refuse d'épouser la femme dont il a un fils. Il obéit mais retrouve plus tard, ce fils devenu un grand acteur. |
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1942 | La vengeance des 47 rônins |
(Genroku chushingura); Avec : Yoshizaburo Arashi (Takuminokami Asano), Utaemon Ichikawa (Tsunatoyo Tokugawa). 2h21.
Sous le règne de l'empereur Tokugawa en 1701, le shogun Tsunayoshi contrôle la province d'Edo. Afin de recevoir dignement son empereur, il désigne deux seigneurs Asano et Date comme ses représentants et l'officiel Kira pour superviser le tout. Ce dernier connu vil et avide provqque la colère d'Asano... |
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1944 | Trois génération de Danjuro |
(Danjuro sandai) Le petit-fis renié d'une dynastie de comédiens réintègre sa famille en devenant acteur |
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1945 | Histoire du samouraï Musashi Miyamoto |
(Miyamoto Musashi). Avec : Chôjûrô Kawarasaki (Musashi Miyamoto), Kan'emon Nakamura (Kojiro Sasaki), Kigoro Ikushima (Genichiro Nonomiya), Kinuyo Tanaka (Shinobu Nonomiya). 0h53. Shinobu et son frère Genichiro implorent le célèbre épéiste Musashi Miyamoto de leur apprendre à maîtriser l’escrime afin de venger la mort de leur père. Les assassins de leur père voient la sœur et le frère s'entraîner avec Miyamoto et sollicitent l'aide d'un autre épéiste puissant, Kojiro Sasaki, ce qui donne à Sasaki une excuse pour combattre Miyamoto. |
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1945 | Le chant de la victoire |
(Hisshoka). Avec : Hiroyuki Nagato (Yuichi), Mieko Takamine (Nobue), Reikichi Kawamura (Le père de Yuichi), Isamu Kosugi (Okawa), Koji Mitsui (Kawanishi), Tatsuo Saito (Nakamura), Takeshi Sakamoto (Le père de Nobue). Film collectif de propagande montrant la vie courageuse et patriotique des civils à l'arrière pendant la seconde guerre mondiale. |
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1945 | L' excellente épée Bijomaru |
(Meito bijomaru). Avec : Shôtarô Hanayagi (Kiyone Sakurai), Kan Ishii (Kiyotsugu), Eijirô Yanagi (Kiyohide Yamatomori), Ichijirô
Oya (Kozaemon Onoda), Isuzu Yamada (Sasae Onoda). 1h06.
Kiyone Sakurai a confectionné un sabre pour son protecteur qui l'élève avec son frère cadet depuis qu'il est orphelin. Ravi de la rapidité de son protégé, Kozaemon Onoda s'empare du sabre pour escorter le shogoun. Mais quand celle-ci est attaquée par des rebelles, le sabre de Onoda se désolidarise du manche et il ne peut assister qu'impuissant à l'attaque. Même si l'on juge qu'il n'a pas démérité, il est banni de l'entourage du seigneur... |
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1946 | La victoire des femmes |
(Josei no shôri) Avec : Kinuyo Tanaka (Hiroko Hosokawa), Michiko Kuwano (Michiko), Mitsuko Miura (Moto Asakura), Shin Tokudaiji (Keita Yamaoka). 1h24. Film socialement engagé sur l'état féodal de nombreuses femmes japonaises en 1946. Hiroko Hosokawa, avocate, défend Mme Asakura, qui a étouffé son enfant dans le chagrin après la mort de son mari sans le sou à la suite d'un accident du travail. Le procureur est Kono, le mari de la soeur d'Hiroko, qui a également envoyé son fiancé, Yamaoka, en prison pour ses idées libérales pendant la guerre. Yamaoka vient d'être libéré, mais est gravement malade depuis son incarcération. |
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1946 | Cinq femmes autour d'Utamaro |
(Utamaro o meguru gonin no onna). Avec: Minosuke Bandô (Utamaro), Kinuyo Tanaka (Okita), Kôtarô Bandô . 1h46.
Au XVIIIe siècle, Kitagawa Utamaro, peintre reconnu, entretient avec ses différents modèles féminins des rapports ambigus, dans un tourbillon passionnel qui va bientôt le dépasser. |
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1947 | L'amour de l'actrice Sumako |
(Joyû Sumako no koi) . Avec : Kinuyo Tanaka (Sumako Matsui), Sô Yamamura (Hôgetsu Shimamura). 1h36.
Le jeune écrivain Shimamura est à la recherche d'une comédienne pour jouer le rôle principal de la pièce d'Ibsen "La maison de poupée". Il rencontre alors Sumako, belle apprentie comédienne et épouse insatisfaite. Tous deux tombent amoureux et Sumako triomphe à chaque représentation, mais leurs rapports troublent la société des professeurs de lettres... |
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1948 | Femmes de la nuit |
(Yoru no onnatachi) Avec : Kinuyo Tanaka (Fusako Owada), Sanae Takasugi (Natsuko Kimijima).
Osaka, 1948. Fusako Owada, apprend que son mari est mort à la guerre alors que son fils est mourant, victime de la tuberculose. Elle devient la maîtresse d’un riche patron, mais celui-ci lui préfère bientôt sa sœur. Elle sombre alors dans la prostitution... |
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1949 | Flamme de mon amour |
(Waga koi wa moenu). Avec Kinuyo Tanaka (Eiko Hirayama), Mitsuko Mito (Chiyo), Kuniko Miyake (Toshiko Kishida), Ichirô Sugai (Kentaro Omoi). 1h36.
Une militante du parti libéral quitte sa famille pour aller vivre à Tokyo et se lancer dans la politique. « Les années 40 ne marquent pas seulement une étape charnière dans l’œuvre de Mizoguchi mais contiennent de véritables diamants bruts qui en disent long sur la cohérence de sa filmographie et la maîtrise qu’avait déjà atteinte sa mise en scène. Dans une veine militante, "Flamme de mon amour" dresse un portrait de femme combative, à la pointe du féminisme, face à laquelle les hommes dits révolutionnaires ne se révèlent pas à la hauteur de leurs convictions. » (Les Inrockuptibles) |
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1950 | Le destin de madame Yuki |
(Yuki fujin ezu). Avec : Michiyo Kogure (Yuki Shinano), Ken Uehara (Masaya Kikunaka), Eijirô Yanagi ( Naoyuki Shinano), Yoshiko Kuga ( Hamako Abe). 1h28.
Fille unique d'une vieille famille de la noblesse, Shinano Yuki est une femme délicate et intelligente. Cependant, celle-ci est très malheureuse car son mari, Naoyuki, brutal et autoritaire, la trompe ouvertement, allant jusqu'à amener une de ses maîtresses, Ayako, chez lui. .. |
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1951 | Mademoiselle Oyu |
(Oyû-sama). Avec : Kinuyo Tanaka (Oyû Kayukawa), Nobuko Otowa (Shizu), Yuji Hori (Shinnosuke Seribashi), Kiyoko Hirai (Osumi). 1h34.
A Kyoto, pendant l'ère Meiji. Oyu s'est mariée à un membre de la famille Kayukawa. Mais son mari meurt soudain, la laissant avec un jeune fils, Hajime. Sa soeur cadette, Oshizu, qu'elle aime beaucoup, a été promise en mariage à un certain Shinnosuke Seribashi et elle l'accompagne pour sa première rencontre avec lui. Mais, lorsqu'il les voit toutes les deux, Shinnosuke éprouve une attirance plutôt pour Oyu que pour Oshizu... |
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1952 | La dame de Musashino |
(Musashino fujin). Avec : Kinuyo Tanaka (Michiko Akiyama), Masayuki Mori (Tadao Akiyama), Sô Yamamura (Eiji Ono), Yukiko Todoroki (Tomiko Ono). <
Après la fin de la guerre, deux couples vivent à l'aise dans la plaine de Musashino, près de Tokyo : l'écrivain Tadao Akiyama et sa femme Michiko, ainsi qu'Eiji Ono, le cousin de cette dernière, et sa femme Tomiko. Michiko s'ennuie dans cette petite ville, au milieu de la société d'après-guerre, et s'acharne à conserver la propriété laissée par son père. Le retour de Tsutomu, un jeune cousin de Michiko, dont elle s'éprend, provoque des rapports d'affection et de jalousie entre ces personnages très liés... |
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1952 | La vie d'Oharu femme galante |
(Saikaku ichidai onna). Avec : Kinuyo Tanaka (Oharu), Tsukie Matsuura (la mère d'Oharu), Ichirô Sugai (le père d'Oharu).
Au XVIIeme siècle, dans un temple rempli de statues du Bhoudha dont l'une lui rapelle les traits de son premier amant, Oharu, vieille prostituée encore en activité, se remémore sa vie. Jeune fille de petite noblesse, elle devait épouser un jeune seigneur du voisinage. Mais elle avait cédé aux avances d'un homme au service de ce seigneur, et de plus basse extraction qu'elle... |
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1953 | Les contes de la lune vague après la pluie |
(Ugetsu monogatari). Avec : Masayuki Mori (Genjurô), Machiko Kyô (Lady Wakasa), Kinuyo Tanaka (Miyagi), Eitarô Ozawa (Tôbei), Ikio Sawamura (Genichi), Mitsuko Mito (Ohama), Kikue Môri (Ukon).
A la fin du XVIe siècle, le Japon est ravagé par les guerres intérieures. Dans un petit village près du lac Biwa, vivent pauvrement le potier Genjuro et le paysan Tobei, avec leurs épouses respectives, Miyagi et Ohama. Chacun des deux hommes poursuit son rêve d'enrichissement ou de gloire... |
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1953 | Les musiciens de Gion |
(Gion bayashi). Avec : Michiyo Kogure (Miyoharu), Ayako Wakao (Eiko), Seizaburô Kawazu (Kusuda). 1h25.
A Kyoto, quelques années après la guerre, Eiko Sawamoto veut devenir "Maiko" (geisha de haut niveau), son père ne pouvant l'aider à faire ses études. Elle demande à Miyoharu, geisha amie de son père, de l'aider, et celle-ci accepte, non sans réticences... |
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1954 | L'intendant Sansho |
(Sansho dayu). Avec : Kinuyo Tanaka (Tamaki), Yoshiaki Hanayagi (Zushiô), Kyôko Kagawa (Anju), Eitarô Shindô (Sanshô dayû),
Akitake Kôno (Taro) Masao Shimizu (Masauji Taira).
Le Japon du XIème siècle. Une femme, Tamaki, traverse la forêt avec son fils de treize ans, Zushio, sa fille de huit ans, Anju et une servante. Six ans auparavant, son mari, gouverneur de la province de Putsu, a été exilé pour avoir pris le parti de paysans dont on exigeait un trop lourd tribut. |
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1954 | Une femme dont on parle |
(Uwasa na onna). Avec : Kinuyo Tanaka (Hatsuko Mabuchi), Tomoemon Otani (Kenji Matoba), Yoshiko Kuga . 1h23.
La rivalité entre Yukiko, étudiante en musique, et sa mère Hatsuko, tenancière d'une maison de prostitution. Elles aiment toutes les deux le même homme, Kenyô, mais c'est la jeunesse de Yukiko qui l'emportera. L'héroïne devient par la force des choses ce qu'elle a haï par dessus-tout, ce qui condamne ses espoirs de bonheur. |
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1954 | Les amants crucifiés |
(Chikamatsu monogatari). Avec : Kazuo Hasegawa (Mohei), Kyôko Kagawa (Osan), Eitarô Shindô (Ishun) . 1h42.
Le Japon en 1684. Ishun, le grand fabricant de calendriers de Kyoto, est un quinquagénaire vaniteux et arrogant. Il a épousé en secondes noces une jeune et jolie femme, Osan, fille d'un marchand drapier qui a eu des revers de fortune. Sa famille faisant appel à elle pour l'aider financièrement, Osan se trouve dans une situation difficile car elle sait qu'elle n'obtiendra rien de son mari. Elle s'adresse à Mohei, un jeune calligraphiste de la fabrique, en qui elle a toute confiance... |
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1955 | L'impératrice Yang-Kwei-fei |
(Yokihi). Avec : Machiko Kyô (Yang Kwei-fei), Masayuki Mori (L'Empereur Xuan Zong), Sô Yamamura (An Lushan), Eitarô Shindô (Kao Li-hsi). 1h38.
Dans la Chine du VII siècle, l'empereur Hsuan Tsung ne parvient pas à se consoler de la perte de son épouse Wu Hui, qu'il aimait profondément. Il se consacre à la pratique de la musique, délaissant les charges de l'Etat. Son entourage tente de le distraire en lui présentant, en vain, les plus belles jeunes filles du pays. C'est alors que le général An Lu-Shan, amateur de femmes et assoiffé de pouvoir, remarque la grande beauté de l'une des cousines de Chao, dont il se sert comme simple servante. Conduite au couvent de Mont Li, Yang y sera éduquée par la mère abbesse. L'empereur est alors séduit par Yang, et goûte avec elle aux bonheurs de l'amour. Malheureusement, il laisse aussi sa famille profiter abusivement de son pouvoir. Les trois demi-soeurs de Yang et son cousin Chao, nommé premier ministre, ne visent qu'à s'enrichir aux dépends de l'empereur. Bientôt, ces excès provoquent la colère du peuple, la révolte gronde, et, profitant de la situation, An Lu-Shan se soulève contre l'empereur. Ses soldats, demeurés fidèles, exigent que la famille de Yang, et elle-même soient sacrifiées. Yang Kwei Fei offre sa vie pour sauver celle de l'empereur. Condamnée à mort, elle sera pendue. |
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1955 | Le héros sacrilège |
(Shinheike monogatari). Avec : Narutoshi Hayashi (Taira Torodai), Raizô
Ichikawa (Taira Kiyomori). 1h48.
Dans le Japon du XIe siècle, le pouvoir est divisé, et l'ordre impérial s'appuie sur les samouraïs dirigés par le clan Taïra. Tadamori, le chef du clan se fraie un chemin difficile dans les milieux de la cour, qui répugne à reconnaître les mérites des hommes de guerre. Pourtant, il parvient à gagner l'estime qu'il mérite en prenant part au règlement des conflits qui opposent la cour à plusieurs grands temples de Kyoto. ... |
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1956 | La rue de la honte |
(Akasen chitai). Avec : Machiko Kyô (Mickey), Aiko Mimasu (Yumeko), Ayako Wakao (Yasumi), Michiyo Kogure (Hanae), Kumeko Urabe (Otane), Yasuko Kawakami (Shizuko), Hiroko Machida (Yorie). 1h27.
Tandis que l'on débat au Parlement de l'interdiction ou non de la prostitution au Japon, plusieurs prostituées mènent une vie agitée dans une "maison" de Yoshiwara, le quartier des plaisirs traditionnels de Tokyo. La plus spectaculaire est sans doute "Mickey", une fille ostensiblement américanisée qui est là pour fuir ses parents et oublier sa liaison avec un G.I. américain. Mais ses compagnes ont souvent une raison plus précise pour vendre leur corps aux clients réguliers ou de passage... |
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