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Okabe est agent d'assurances, il vit pauvrement avec sa femme, son fils aîné Susumu et un nouveau-né, en bordure de la voie ferrée. Il est obligé de mettre du papier journal dans sa chaussure trouée pour partir travailler. Lorsque Susumu revient de l'école se plaignant de s'être fait frapper par le fils de la voisine; Okabe décide d'aller se plaindre chez celle-ci mais il rebrousse chemin la voyant venir avec son enfant bien plus marqué que Susumu. C'est à sa femme que la voisine se plaint de l'avion en papier détruit et de l'agression subie par son fils; elle aurait aimé l'assurer si elle en avait eu les moyens. Du coup la femme d'Okabe reproche vertement à son mari qui revient penaud leur vie de misère où leur propre fils n'est pas assuré. Okabe se défile ensuite lâchement quand vient le propriétaire réclamer son loyer, en se cachant avec son fils derrière un paravent pendant que sa femme négocie.
Néanmoins Okabe a bon espoir : il se rend chez les Toda, une riche famille du voisinage, bien décidé à placer une police d'assurance pour leurs cinq enfants. Mais il se heurte à la vive concurrence de Nakamura, un agent d'une compagnie concurrente. Ils en viennent aux mains, si bien que madame Toda les prie de quitter les lieux. Penauds ils s'en retournent mais reviennent à la charge chacun de leur côté. Nakamura tente de corrompre la nurse ramenant le 6e enfant, tandis que Okabe tente d'amadouer les cinq enfants en les faisant jouer à saute-mouton sur son dos. Une nouvelle fois Mme Toda doit les renvoyer de chez elle.
Susumu se bagarre avec des enfants qui, malgré leur promesse, refusent de le laisser jouer avec l'aéroplane qu'il a récupéré pour eux sur un toit. Il raconte cet épisode à son père qui le félicite dans un premier temps, puis s'apercevant que le propriétaire du jouet est Hiroshi, un des enfants Toda, il supplie son fils de s'excuser. Ce dernier refuse et part en pleurant.
Okabe raccompagne Hiroshi chez lui et tombe sur une Mme Toda très inquiète car une rumeur parle d'un enfant qui a été renversé par un train. Heureuse de trouver son fils sain et sauf, elle souscrit à une police d'assurance pour ses enfants auprès d'Okabe.
En rentrant fièrement chez lui, Okabe achète un aéroplane pour Susumu mais trouve sa maison vide. La voisine lui apprend que son fils s'est fait renverser par un train. À l'hôpital, le pronostic vital du médecin est réservé, mais après une longue attente, Susumu finit par ouvrir les yeux et Okabe peut lui offrir le jouet tant désiré.
Ce portrait d'un homme pleutre et volontiers servile commence comme un film réaliste (la vie miséreuse près de la voie ferrée) tourne au burlesque (l'affrontement avec Nakamura) avant de se teinter d'expressionnisme avec les grandes ombres dans l'hôpital où Susumu est alité. Il y a même un passage expérimental (split screen, surimpression, volets verticaux).
Domine l'amour simple d'un père pour son fils en dépit de son attitude servile. Ozu développe ce thème dans Chœur de Tokyo (1931) et plus encore dans Gosses de Tokyo (1932) autant de films qui appartiennent au genre des films sociaux décrivant la crise économique mondiale qui touche le Japon à partir de 1929. C’est le premier film de Naruse qui a été sauvegardé.
| Editeur : Criterion, mars 2011. Le coffret de cinq films, trois DVD : 50 € | |
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DVD1 : Bon courage, larbin! (0h29), Sans lien de parenté (1h19). DVD 2 : Après notre séparation (1h04), Rêves de chaque nuit (1h04). DVD 3 : La rue sans fin (1h29) |