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Coffret Mikio Naruse, 5 portraits de femmes

Editeur : Carlotta Films, novembre 2018. Le coffret des cinq DVD ou Blu-ray, Le grondement de la montagne (1h31). DVD 2 : Au gré du courant (1h52). DVD 3 : Quand une femme monte l'escalier (1h46). DVD 4 : Une femme dans la tourmente (1h34). DVD 5 : Nuages épars (1h44). Chacun des deux coffrets, en DVD ou Blu-ray : 50,16 € .

Suppléments :

HIDEKO TAKAMINE, UNE VIE D’ACTRICE (10 mn)

Pour Pascal-Alex Vincent, sans Hideko Takamine, l'oeuvre de Naruse n'aurait pas eu la même beauté pessimiste.

A sept ans à peine, elle joue dans Chœur de Tokyo (Yasujiro Ozu, 1931) et dans dix autres films. Elle joue depuis deux ans au cinéma et est la petite fille préférée du public japonais. En 1937, elle signe pour la PCL, ancêtre de la Toho et toutes les héroïnes qu'elle interprète portent son prenons, Hideko. On la surnomme "Petite Deko". Puis elle hante dans les films de propagande pour soutenir le moral des soldats notamment La classe de composition (Kajiro Yamamoto, 1938), Le cheval (Kajiro Yamamoto, 1941) et La légende de Sanshaku Sagohei (Tamizo Ishida, 1944)

En 1941, elle joue pour la première fois avec Naruse dans Hideko, receveuse d'autobus (Mikio Nasuse, 1941). Avec Tokyo folies / Ginza kankan musume (Kôji Shima, 1949) comédie musicale produite par la Shintoho, compagnie dissidente qui souhaite produire un cinéma moderne, elle connait un énorme succès.

En 1950 elle y tourne à Kobe Les sœur Munakata de Yasujiro Ozu qu'elle retrouve vingt ans après Chœur de Tokyo

C'est elle qui est choisie en 1951 pour le premier film en couleurdu Japon, Carmen revient au pays de Keisuke Kinoshita, immense succès qu'elle renouvelle en 1954 avec 24 prunelles, film d'institutrice de nouveau dirigée par Keisuke Kinoshita

Elle fait une pause dans sa carrière et se rend à Paris six mois. Elle apprend le français et publie son journal au retour, Seule à Paris.

En 1952, elle retrouve Naruse pour L'éclair de Naruse d'après le roman de Hayashi Fumiko dont Naruse adaptera six œuvres à l'écran dont, en 1955, Nuages flottants où Hideko Takamine interprète une nouvelle fois l'une de ces femmes trahies par la vie dans l'attente d'un bonheur qui ne vient jamais.

Elle épouse le romancier Zenzô Matsuyama qui lui écrit Une femme dans la tourmente (1964). Dans Au grès du courant, elle résiste au malheur programmé en tournant le dos aux drames qui se nouent et se dénouent dans la maison de geishas de sa mère.

En 1975, elle écrit son autobiographie, Une vie au turbin. Elle meurt le 28 décembre 2010

 

Préface au Grondement de la montagne (10 mn)

1954, l'année du Grondement de la montagne est aussi celle où L'intendant Sansho remporte le lion d'argent à Venise et où La porte de l'enfer (Teinosuke Kinugasa, 1953) remporte la palme d'or à Cannes, deux films de la Daiei. En face la Toho triomphe avec Les sept samourais et Godzilla.

Le grondement de la montagne est produit par la Toho mais ne sera distribué que bien plus tardivement en Europe. C'est un roman de l'écrivain japonais Yasunari Kawabata, futur premier prix Nobel de la littérature japonaise. Le roman parait d'abord sous forme de feuilleton dans la presse en 1953. Le romancier est déjà très connu et La Toho achète les droits immédiatement si bien que le film parait la même année que le livre édité par Chikuma Shobō en avril 1954.

A la fois grand roman et grand film, Le grondement de la montagne est de nouveau l'histoire d'un couple malheureux car pour Naruse le couple est une entité impossible à faire tenir debout. Setsuko Hara, égérie de Ozu, sortie du tournage de Voyage à Tokyo y partage la vedette avec Sô Yamamura qui joue le père, l'un des acteurs les plus aristocratiques du cinéma japonais et par ailleurs réalisateur l'année précédente des Bateaux de l'enfer. Avec l'acteur Ken Uehara, immense vedette masculine, Setsuko Hara forme un couple déjà réuni trois ans auparavant dans Le repas et dont ce film ci pourrait être une sorte de suite

Musique composé par Ichirô Saitô qui a composé l'année précédente la musique des Contes de la lune vague. La musique est là très différente : un orchestre de cordes et un piano se répondent

L'action se passe à Kamakura, ville balnéaire où sont enterrés Kobayashi et Ozu. Naruse est enterré à Tokyo.

Préface à Au grés du courant (10 mn)

Au gré du courant, est l'un des trois films que Naruse réalise en 1956 avec Le cœur d'une épouse rt Pluie soudaine. Il est produit par la Toho et rassemble cinq des plus grandes actrices du cinéma japonais

Isuzu Yamada (Otsuta) est la première actrice recompensée par l'empereur. C'est égerie de Mizoguchi du temps du muet, des années 30 au debut des années 2000. C'est aussi Lady Macbeth dans Le chateau de l'araignée

Haruko Sugimura (Someka) est une actrice de théâtre célèbre qui se consacre au repertoire moderne dans les années 30 (Elle joue Fanny de Pagnol)

Kinuyo Tanaka (Rika Yamanaka) est l'égerie de Mizogugchi pour O'Haru femme galante, L'intendant Sansho ou Les contes de la lune vague. C'est aussi la deuxième femme réalisatrice japonnaise

Mariko Okada (Nanako) est l'épouse du grand réalisateur Kijû Yoshida

Hideko Takamine (Katsuyo, la fille d'Otsuta), son égerie ; elle résiste au malheur programmé en tournant le dos aux drames qui se nouent et se dénouent dans la maison de geishas de sa mère.

Isuzu Yamada (Otsuta)
Haruko Sugimura (Someka)
 
Kinuyo Tanaka (Rika Yamanaka)
Mariko Okada (Nanako)
 
Hideko Takamine (Katsuyo, la fille d'Otsuta) elle résiste au malheur programmé en tournant le dos aux drames qui se nouent et se dénouent dans la maison de geishas de sa mère.