Grand cinéaste de la pulsion scopique, il n'est pas étonnant que le split-screen, qui la démultiplie, soit une figure majeure du cinéma de De Palma. Il l'utilise dans Dionysus in '69 (1970), Hi Mom ! (1970), Sœurs de sang (1973), Le fantôme du paradis (1974), Carrie (1976), Snake eyes (1998) et Passion (2012).
On relévera aussi les panoramiques et travellings circulaires.
1 - Le split-screen chez Brian De Palma
En 1970, Brian De Palma utilise pour la première fois le split-screen dans Dionysus in '69.. Parfois les deux côtés de l'écran enregistrent le même moment vu sous deux angles avec deux caméras différentes. Parfois, il montre la scène et le public dans des espaces plus ou moins partagés. Parfois, il montre des points de vue différents des acteurs sur une même seule action. Parfois, il montre d'une part une vision large et d'autre part met l'accent sur un événement aléatoire, une perspective formelle ou un détail important.
La même année, De Palma réalise un plan en split screen dans Hi Mom ! sous la forme d'un cercle où le personnage principal, Jon, cinéaste amateur, observe des passants dans la rue.
C'est le même effet de voyeurisme (l'émission de télévision
Peeping Toms) que l'on trouve à l'ouverture de Sœurs
de sang (1973) où Brian De Palma met pour la première fois
véritablement en oeuvre de façon consciente et virtuose deux
grandes séquences de suspense séparées par une respiration,
à peine moins haletante, en plans alternés.
Dans Le fantôme du paradis (1974), la séquence de split-screen est l'occasion d'un hommage à La soif du mal , son fameux plan-séquence d'ouverture, depuis le minuteur de la bombe mis dans le coffre d'une voiture jusqu'à l'explosion finale.
Dans Carrie (1976), la grande séquence du déchainement de violence dans la salle de bal intercale huit moments en split-screen séparés par de brefs moments de plein écran. Le split screen montre le panique de la foule en différents endroits et la liaison entre le regard de Carrie et les objets qu'elle déplace de façon meurtrière alors que les moments de plein écran saisissent l'agonie des victimes.
Après la séquence de vidéo-surveillance de Snake eyes (1998), la grande séquence de split-screen de Passion (2012) est l'une des plus esthétiques jamais réalisée avec toute la partie gauche de l'écran occupée par la représentation du Sacre du printemps alors que le coté droit met en scène un crime.
2 - Panoramiques et travellings circulaires