coffret Joaquim Pedro de Andrade
macunaima
(Macunaima en édition simple DVD)

Editeur : Carlotta Films, juillet 2007 : DVD1 : Macunaima , Cinema novo , Peau de chat. DVD2 : Les conspirateurs , Garrincha, héros du peuple, L’aleijadinho. DVD3 : Le prêtre et la jeune femme , Le poète de Castelo , Le maître d'Apipucos , Brasilia : contradictions d'une ville nouvelle. DVD4 : Guerre conjugale , Sentier tropical. DVD5 : Le langage de la persuasion , L'homme du bois Brésil.

Suppléments :

  • Introduction de Joaquim Pedro de Andrade (1 mn, DVD1)
  • Entretien avec Heloísa Buarque de Hollanda (7 mn, DVD1) Professeur de Lettres et éditeur, Heloísa Buarque de Hollanda revient sur l’originalité de l’adaptation à l’écran du roman de Mário de Andrade.
  • La restauration en Haute Définition de Macunaíma (15 mn, DVD1) et des autres films (3mn, DVD4) .
  • Entretien avec Joaquim Pedro de Andrade par Sylvia Bahiense (57 mn, DVD3) Dans les années 70, sur un plateau de télévision, Joaquim Pedro de Andrade discute de son travail jusqu'à Guerre Conjugale avec une critique et historienne du cinéma.
  • L’Arc et la flèche (13 mn, DVD4) Un entretien affectueux de Joaquim Pedro de Andrade fait par ses amis Sylvie Pierre, Georges Ulmann et Mauricio Gomes Leite.
  • Maître Joaquim Pedro (1988, 62 mn, DVD5) Un documentaire de Walter Lima Jr, important cinéaste du Cinema Novo, peu de temps après le décès de Joaquim Pedro qui retrace l'oeuvre du cinéaste par le biais de témoignages.
  • Bandes annonces (DVD 1 à 5)

 

Macunaima (1969)

 

Coffret de Carlotta-Films une nouvelle fois remarquable avec l'intégralité des six longs-métrages et huit courts-métrages d'un des réalisateurs majeurs du cinema novo et sans doute tous les éléments critiques diponibles en vidéo. Voir : critiques depuis Le poète de Castelo (1959) jusqu'à L'Homme du bois Brésil (1982).

 

La restauration en Haute Définition de Macunaíma (15 mn)

Le travail considérable de restauration est hélas un peu survolé dans ce documentaire réalisé par la fille de Joaquim Pedro de Andrade. Le négatif traité chimiquement, une fois numérisé et restauré, est de nouveau imprimé sur film. Chacune des onze bobines du film prend 1,8 teraoctet en 2K et il faut une semaine en continu de travail machine pour imprimer à nouveau le film sur un support analogique pour sa projection en salle.

 

Entretien avec Joaquim Pedro de Andrade par Sylvia Bahiense

Né à Rio de Janeiro, Joaquim Pedro de Andrade obtient une licence de physique à l'université de philosophie de la ville. Il travaille deux ans comme physicien puis change pour le cinéma. A l'Université, son professeur de mécanique tenait un ciné-club et était passionné de cinéma muet. Limite de Mario Peixoto, Le cuirassé Potemkine, Octobre sont les premiers films qui l'ont marqué. Les étudiants, dont Leon Hirzsman, fondent un journal puis se lancent dans la production. Ils sont tour à tour acteurs réalisateurs, producteurs.

Joaquim Pedro de Andrade est, dès cette époque, marqué par le néoréalisme italien. La chanchada de Sao Polo s'essouffle. Il est assistant de réalisation des frères Santos Pereira pour Rébellion à Vila Reca car son père avait une maison à Ouro Preto (le nouveau nom de la capitale de la province). Ce sera la plus grande production à laquelle, Joaquim Pedro de Andrade participera jamais. Il s'associe ensuite à des Brésiliens venus d'Europe qui veulent faire des films commerciaux. Il les quitte en ayant toutefois réalisé un documentaire sur Manuel Bandeira qu'il connaît personnellement : c'est son parrain.

L'élément fondateur du cinema Novo est Rio 40 degrés de Nelson Pereira dos Santos. Peau de chat aurait pu intégrer le film à sketches Cinq fois favela mais Joaquim Pedro de Andrade emmène en France son film non terminé qui lui a permis de décrocher pour une bourse d'études payée par la France. Sacha Gordine, le producteur d'Orfeo Negro, finance la sonorisation du film.

Le cinema Novo c'est lâcher la caméra dans la rue, ne pas maquiller la réalité brésilienne. C'est un cinéma inspiré par le peuple tourné vers ses problèmes. Le prêtre et la jeune femme est distribué par Difilm, fondée par les membres du cinéma novo. Le poème de Carlos Drumond de Andrade était ouvert, tourné vers le monde avec un prêtre, étalon de Dieu, puissant et extraverti. Joaquim Pedro de Andrade se sent plus proche d'un prêtre immobilisé, inhibé, dont la soutane reflète l'inhibition et l'emprisonnement. C'est un film immobile, à l'image de ce que ressentait alors Joaquim Pedro de Andrade. C'est aussi un film en réaction contre Garrincha, montage d'archives disponibles car problème de tournage et donc film avec beaucoup de montage et de pyrotechnie. Le prêtre et la jeune femme qui ne comporte que peu de mouvements dans des cadrages rigides connaît un sévère échec commercial qui endette lourdement Joaquim Pedro de Andrade. De nouveau, en réaction contre ce film, il tourne Macunaima, film ouvert et populaire.

Ce film exprime ce à quoi conduit le désespoir sur le plan politique comme sur le plan personnel de personnages qui se dévorent entre eux comme des chiens. C'est une démonstration par l'absurde de ce qui serait d'apprendre à vivre ensemble.

Joaquim Pedro de Andrade trouve les critiques succincts, superficiels et limités. Ils ne sont pas assez enrichissants pour les lecteurs car ils n'osent pas aller assez loin. On dit aux critiques des journaux d'être ironiques et sophistiqués et plutôt contre que pour, de briller, de produire des effets. C'est cela la critique usuelle des hebdos.

Joaquim Pedro de Andrade se dit découragé par la fermeture politique du pays qui condamne ses artistes à parler du sexe des anges et à emprunter des chemins détournés dans lesquels ils risquent de se perdre. Les cinéastes brésiliens ne peuvent faire jeu égal avec le cinéma présenté à Cannes qui peut tout se permettre : les problèmes et le langage, les innovations qui font la création contemporaine.

 

L’Arc et la flèche

Un entretien affectueux de Joaquim Pedro de Andrade fait par ses amis Sylvie Pierre, Georges Ulmann et Mauricio Gomes Leite. Le titre évoque la formulation personnelle de la formule de Glauber Rocha qui définissait le cinema novo comme "une caméra en main, une idée en tête".

 

 
présente