Macunaima, futur héros du peuple brésilien, naît laid et noir dans une pauvre hutte, en pleine forêt tropicale. Il est nommé comme cela par sa mère car les noms qui commencent par Ma portent malheur. Paresseux, restant allongé toute la journée, il ne prononce pas un seul mot pendant six ans, tuant des fourmis. Il vit avec sa mère et ses deux frères, Jiguê, dans la force de l'âge et Manaape plus âgé. Macunaima s'intéresse de très près à sa belle-sur Sofara. Un jour, insupportable une fois de plus, il oblige Sofara à l'emmener faire une promenade dans la forêt. Après avoir confectionné un piège avec lui, elle tire de son sexe une cigarette. A peine en a-t-il fumé une bouffée que Macunaima se transforme en un beau prince : ils jouent tout l'après-midi. Son piège attrape même un tapir. Jiguê ne tarde pourtant pas à les découvrir un jour tous les deux et chasse Sofara pour épouser la belle et coquette Iquiri.
Un jour, une inondation englouti la bananeraie et chasse le gibier, contraints de vivre sur des banchages dans les marais la famille s'épuise à pêcher le maigre poisson. Macunaima a pourtant découvert une cache de nourriture. Il veut en faire profiter sa mère mais pas ses frères. Sa mère excédée devant son attitude le porte sur son dos jusque dans un lieu isolé... et l'abandonne. Dans la forêt, Macunaima demande de la nourriture à un grand-père qui lui donne à manger un morceau de son mollet qu'il découpe au couteau. C'est l'ogre Currupira auquel Macunaima n'échappe que de justesse en se réfugiant chez la vieille Cotia. Celle-ci à laquelle il raconte son histoire lui fait comprendre que son égoïsme démontre qu'il n'est plsu un enfant. Il s'habille désormais en homme t rentre chez lui. A l'entrée de la cabane, sa mère lui annonce qu'elle a rêvé qu'on lui arrachait une dent. Signe de mort lui répond Macunaima. La mère meurt sur-le-champ.
À la mort de sa mère, Macunaima et ses frères émigrent du sertao vers la jungle urbaine. À mi-chemin, il subit une transformation et devient blanc en s'imprégnant de l'eau d'une source-fontaine surgit brusquement en plein champ. Manaape qui est déjà blanc n'ose s'y aventurer de peur de devenir noir alors que Jigue s'y précipite : trop tard la source s'est tarie. Devenu blanc, Macunaima estime avoir le droit de voler Iquiri à son frère.
Arrivée dans la ville, Iquiri s'en va, attirée par la vie de prostituée. Les trois ferres se retrouvent en plein règlement de compte : la police poursuivant Ci, une vaillante guerrière urbaine, ils lui indiquent une mauvaise piste pour chasser eux-mêmes la jeune femme. Ils finissent par la coincer et Macumania la viole. Ci apprécie toutefois son étalon et l'installe dans sa maison.
Les trois frères s'essayent à al politique. Macunaima s'y révèle raciste déconsidérant le mulâtre qui prêche la révolution et tenant pour les seuls grands fléaux du Brésil les moustiques et le football.
Après cet échec, Macunaima reste dormir toute la journée chez Ci qui l'a confortablement installé et refuse de loger ses frères à la rue. Durant la journée, Ci va se battre dans la métropole et ramène de l'agent garce à al pierre magique la "muiraquita", l'amulette qu'elle porte autour de son cou. Le soir, ils font l'amour jusqu'à épuisement. Bientôt un bébé naît de leur union.
Un jour, elle meurt avec le bébé dans l'explosion d'une bombe. Même s'il ne reste rien d'elle, Macunaima tient à aller au cimetière. Il apprend bientôt que la "muiraquitan", est tombée entre les mains cupides du riche géant Wenceslau Pietro Pietra, le cannibale quia retrouvé la pierre dans le ventre d'un poisson. Macunaima voudrait se battre pour reprendre la pierre mais il manque de courage. Il se fait avoir par un marchand turc qui lui avait fait croire que son canard chiait de l'argent et par un clochard qui le convainc de littéralement se casser les couilles pour les manger. Heureusement un massage de Suzy, la nouvelle conquête de Jigue le remet sur pied, lui fait retrouver sa voix grave et la sexualité qui va avec. Jigue est néanmoins obligé de chasser Suzy. Macunaima essaie une nouvelle tentative auprès du géant Wenceslau Pietro Pietra. Celui-ci étant en vacances, il s'introduit chez lui. la femme de l'ogre veut le mettre à cuire mais l'une de ses lubriques filles le sauve
C'est finalement le géant qui l'invite à participer à un étrange déjeuner en l'honneur de sa fille, il est obligé de se balancer au-dessus d'une piscine où bouillonnent des haricots et où flottent des morceaux d'êtres humains. Il s'en tire grâce à l'amulette, qu'il arrache au vol du cou du géant qui tombe dans la grande casserole. Macunaima a tué le gant, c'est un héros. Il décide de retourner chez lui avec ses frères et Princesse, sa nouvelle conquête, récompense de héros.
Le retour s'avère difficile, il n'y a rien a manger et ses frères et Princesse l'abandonnent, excédés de sa paresse continuelle. Macunaima ne trouve bientôt plus qu'un perroquet à qui parler auquel il raconte ses aventures passées. Un jour alors que la cabane s'est effondrée depuis longtemps, il retrouve une étrange vigueur et s'en va près de la rivière voir si une femme nue ne s'y baignerait pas. Il en aperçoit une. C'est Uiara, la belle sirène des rivières qui mange les humains. Il plonge et ne reste bientôt à la surface que sa veste verte bientôt recouverte de son sang rouge.
Mario de Andrade a écrit son roman d'un jet et en une semaine en 1928 sous le coup d'une "commotion lyrique" après avoir lu les légendes indiennes du Brésil recueillies au début du XX par un scientifique allemand. Son roman, irrévérencieux, drôle, subversif, éloigné des codes moraux traditionnels, décrit un héros moderniste en phase avec le début de l'industrialisation du Brésil.
Joaquim Pedro de Andrade en fait un héros pour une autre révolution, celle que le cinema novo espère encore en 1968. La voix off reprend le texte de Mario de Andrade "Les hommes étaient des machines et les machines les hommes de la ville" mais le transforme insidieusement
Macunaima naît près de L'Uraricoera au fond de la forêt vierge mais au Brésil. Dans le roman il naît dans un lieu indéterminé. Dans le roman, Ci est une amazone et non une guerrière urbaine. A la fin, Macunaima monte au firmament devient une étoile et se consacre comme un symbole national. Ici, il finit dans le sang comme un héros individuel sans conscience collective ("Peu de santé et trop de fourmis font le malheur du Brésil" est son seul dicours politique) attiré par la société de consommation.
Chant de Villa-Lobos, Mandu Sarará : "Gloire aux hommes qui honorent la patrie. Cette patrie chérie qu'est notre Brésil depuis que Pedro Cabral l'a ainsi nommée... "
Le film marque les limites du cinema novo pour devenir populaire. Malgré des décors somptueux et des acteurs très connus de la télévision brésilienne, le film ne sera qu'un demi succès public. C'est Claude Lelouch qui imposa et distribua avec succès le film en France.
Avec : Grande Otelo (Macunaíma noir et fils de Macunaíma), Paulo José (Macunaíma blanc et mère de Macunaíma), Milton Gonçalves (Jiguê), Rodolfo Arena (Maanape), Jardel Filho (Venceslau Pietro Pietra), Dina Sfat (Ci), Joana Fomm (Sofara), Maria Do Rosario (Iquiri). 1h50.