Alexandre Sokourov

né en 1951
29 films
   
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histoire du cinéma : cristaux de temps

Dès l'âge de 19 ans, Alexandre Sokourov (Aleksandr Sokurov) travaille comme assistant de production pour une chaîne de télévision russe, puis comme producteur. En 1974, le jeune homme quitte sa ville natale de Podorvikha pour Moscou où il intègre la prestigieuse école de cinéma russe, la VGIK.

Bien qu'il en sorte diplômé en 1979, ses oeuvres (principalement des documentaires et des courts métrages) sont décriés par les dirigeants de l'école, les considérant comme anti-soviétiques. Son premier long métrage, La Voix solitaire de l'homme, ne sort sur les écrans russes qu'en 1987 (alors qu'il date de 1978). Ce premier long lui offre toutefois l'occasion d'être pris sous la protection du plus grand des cinéastes russes de l'époque, Andrei Tarkovski, très admiratif du travail d'Alexandre Sokourov.

Grâce au soutien de Tarkovski, Alexandre Sokourov intègre le studio Lenfilm, le deuxième plus grand studio de Russie. Ses films restent néanmoins souvent censurés dans son pays natal, Alexandre Sokourov avouant faire les films dont il a envie, que le public et la critique le suivent ou pas.

Après la trilogie Le deuxieme cercle (1990), La pierre (1992) et Pages cachées (1993), Mère et fils (1997), lauréat de plusieurs prix, le place définitivement sur le devant de la scène internationale.

Sokourov a créé son propre style cinématographique. Esthète, perfectionniste et expérimentateur, Sokourov travaille la matière même de l'image, la distord (l'anamorphose dans Mère et fils), joue avec la lumière (filtres verts de Moloch et Taurus). Il évite toutefois le maniérisme avec un lyrisme de l'image qui emprunte aux arts plastiques des XVII , XVIII et XIXème siècle et rattache le cinéma, pour lui art mineur, à la peinture ou la littérature. L'expérience sensorielle de la nature est transfigurée par l'art.

Les thèmes de la mort, du temps, de la filiation et de la séparation et les motifs de silhouettes fragiles et maladives, des êtres solitaires accablés par la perte, la mort d'un proche, d'un amour sont prédominants dans son oeuvre. Sokourov magnifie, la présence de l'esprit dans des environnements naturels souvent difficiles. C'est l'amour de "l'âme russe" qui n'est pas la glorification nationaliste d'un mode de vie, mais la célébration de ce que Sokourov appelle "le pays de l'inspiration et de l'embellissement". C'est la force du souvenir, de la douleur imprimée au destin malheureux d'un peuple, au parcours chaotique d'une pensée.

La forme évasive et libre de l'élégie laisse place parfois à des films plus amples avec des personnages confrontés à l'histoire - ou confrontés à l'horreur - le crime et la guerre.

Bibliographie :

Olivier Joyard dans le Supplément Cahiers du Cinéma no 528, octobre 1998. - Festival d'Automne à Paris Paris, 1998 : Alexandre Sokourov, Alexeï Guerman, Darejan Omirbaev et la Nouvelle Vague Kazakh.

FILMOGRAPHIE :

voir documentaires sur Idéale audience

1978 La voix solitaire de l'homme
  (Odinokij golos celoveka). 1978-1987, coul., 1h31

Ce film est un essai de jeunesse. Il est pourtant parfaitement inutile - car évident - de recenser ce qui, plus tard, atteindra à une expression mature. L'homme sait déjà exactement ce qu'il veut : filmer la mort - ou plutôt : son approche -, construire chaque scène comme un dispositif préparatoire, confronter le corps de ses acteurs à leur disparition, faire un cinéma de l'acte final.
Olivier Joyard in les Cahiers du cinéma n. 528, octobre 1998

   
1983

La maison des coeurs brisés

  (Insensibilité chagrine / Indifférence affligeante / Skerbnoebeschuvst - vie). 1983-1987. 1h50

Très lointainement inspiré par Bernard Shaw, Sokourov situe son film dans une optique non figurative où le récit se disloque, où des actualités d'époque (la guerre notamment) viennent ponctuer, déplacer la scène bourgeoise du drame des individus. Le film est en cinémascope et les actualités s'en trouvent aplaties, déformés : rapport d'étrangeté qui interdit la complaisance spectatorielle à la "réalité", à l'"horreur".

   
1984 Maria
  (Leto Marii Voynovoy). 1974-1984, 37'. Documentaire

Pendant toute sa vie Maria Semionova Voinova a cultivé le lin et le chanvre. Il se peut qu’àprès sa mort bien des secrets du labeur des champs disparurent. Personne de sa famille n’a pris la relève : son fils a été victime d’une mort tragique, sa fille ne travaillera pas aux champs mais quittera sûrement le village.

 

 

1984 Offrande de soir
  (Jertva vetcherniaïa-saljut). 1984-1987. n. & b.-coul., 20'. Documentaire.

Une foule de jeunes est rassemblée pour une célébration nationale dans une grande cité d'URSS. "Ce film a été tourné en troix heures. Né dans un grand moment d'excitation, il a été conçu au départ comme un reportage et a acquis seulement après une signification artistique" (Alexandre Sokourov). Le film est dédié à E.G. Klimov.

 

 

1985

Elégie

 

(Elegija). 1985-1987, n. & b., 30'. Documentaire

Film dédié à Fedor Chaliapine (1873-1938), l'un des plus grands chanteurs d'opéra du XXe siècle. Chaliapine a également joué dans plusieurs films, dont le Don Quichotte de Pabst en 1933. Sokourov a, dans cette élégie, utilisé des fragments de ces films ainsi que des images d'archives.

 

 

1988 Le jour de l'éclipse

(Dni zatmeniya)., coul., 2h15

Jeune médecin, Dimitri Malianov abandonne tout pour une mission : soigner les habitants d'un bourg perdu d'Asie Centrale. Il tente de s'implanter dans ce milieu nouveau pour lui, inconnu et sauvage. Il découvre un monde de peur, de haine, de solitude et de mort. Quand deux univers se rencontrent, s'entrechoquent

L'oeuvre la plus connue d'Alexandre Sokourov est étrange et pénétrante (...). Le cinéaste y déploie toute sa magie pour créer ce banal insolite, cette étrangeté familière, proche d'un surréalisme dépouillé de sa dimension baroque sous la menace d'une fin du monde. Images d'un bout du monde caniculaire, en sépia saturé, désert, vue aérienne d'une ville déjà vestige, mongoliens, figures prémonitoires d'une mutation catastrophique, enfant-ange tombé du ciel non par la disgrâce, mais de carence, et au beau milieu, un jeune médecin en stand-by, entre ici et nulle part...
François Niney in les Cahiers du cinéma, Spécial URSS, janvier 1990

   
1989 Sauve et protège

(Spasi i Sohrani). Avec : Cécile Zervudacki , Robert Vaap, Aleksandr Abdulov, Aleksandr Cherednik, Viktor Palech. 2h30.

Emma vit dans le Caucase où exerce son époux, le docteur Bovary. Elle s'y ennuie, s'y endette et rêve de Paris, de beauté, d'absolu. Ni ses amants, ni son enfant ne la retiendront à la vie.

   
1990 Le deuxième cercle
 

Avec : Piotr Alexandrov, Nadezhda Rodnova, Tamara Timofeyeva. 1h33.

Un jeune homme est ratrappé par les traditions de son pays. Celui-ci partage en effet un appartement avec son père, qui meurt pendant le week-end. Mais en Russie, les fossoyeurs ne travaillent pas le week-end. L'homme doit donc conserver le cadavre de son père jusqu'au lundi suivant...

   
1992 La pierre
 

(Kamen). 1992, n. & b., 1h28

Devant le musée Tchekhov, un jeune homme apparemment en faction fait une rencontre mystique, presque érotique, avec un fantôme qui pourrait fort bien être celui de Tchekhov lui-même... Sokourov ne recule pas devant l'épopée, puisqu'il entreprend dans Kamen' de scander la vie elle-même. Une aventure de perception où le spectateur est invité à toucher le cinéma comme matière. A le toucher du regard.

   
1993 Pages cachées

(Tihie stranicy). 1993, n. & b.-coul., 1h17.

Un corps sorti des "bas-fonds", mais sans le roman et les dialogues, une bande sonore qui murmure autre chose que la voix, mais qui inscrit le plan de l'éternité. Des êtres de ceux que l'on ne compte pas qui se jettent dans le vide, vers la mort sans doute. Une photo dans la durée pour que ce monde halluciné nous rappelle que tout vient de là, de cette profondeur, de ce réalisme. Jean-Henri Roger

   
1995 Elégie orientale
 

(Vostochnaya elegiya). 0h43.

"Quand l’image d’une petite ville japonaise sur une île dans le brouillard m’est apparue comme par magie d’une main humaine, je ne me suis même pas demandé de quelle ville il s’agissait, ni dans quel pays elle se trouvait. J’ai essayé de traduire le sentiment de tristesse à l’écran. "Elégie Orientale" est une tentative de trouver la source même de l’Image, une tentative de chercher au-delà de la peinture, au-delà de la littérature". (A. Sokurov, tirée d’une lettre à Hideki Mayeda.)

"Elégie Orientale" est le premier film de la collection vidéo japonaise, une collection qui est toujours en cours. Le genre de cette collection peut à peine être considéré comme documentaire; peut-être est-ce tout simplement parce que de vrais gens sont présentés dans leurs environnements habituels. Il y a des gens simples, ni ordinaires, ni typiques du Japon moderne. Leur originalité tient non pas dans leur adhésion à des modèles traditionnels ou à des habitudes, mais dans la spécificité de leurs âmes, où la poésie et la mythologie signifient beaucoup plus que les symboles de la réalité contemporaine.

Un voyage méditatif dans un village japonais où les paysages, les maisons et les gens sont immatériels. Les habitants sont des personnes simples qui ont un style de vie traditionnel et presque mystérieux.

   
1995 Voix Spirituelles - Fragments d’un journal de guerre

(Dukhovnye Golosa) Documentaires en cinq parties. 5h27 (0h38, 0h33, 1h27, 1h07, 1h32)

"...Nous avons commencé à filmer en été, nous avons repris en hiver. Nous avons travaillé dans des endroits où la guerre fait partie intégrante de la vie quotidienne, où la guerre n’est plus surprenante, à la frontière du Tadjikistan et de l’Afghanistan. Quelques fois nous passions des journées entières à attendre, quelques fois nous nous retrouvions en plein milieu du champs de bataille. Il y avait des victimes partout. Familles et amis étaient séparés, un sentiment constant d’angoisse et d’abandon. De mon point de vue, mon pays natal la Russie est un pays perpétuellement en guerre, et ses habitants sont toujours prêts à se battre. Nos héros nationaux sont ceux qui ont fait la guerre plutôt que ceux qui se sont efforcés à créer quelque chose de constructif. Je ne peux à peine imaginer la Russie d’une autre manière, sans ces images cruelles de guerre et ces soulèvements militaires." (Alexandre Sokurov)

 

 

1997 Une vie humble.

 

1995, vidéo, 1h15.

Une vieille maison du village d’Aska, perdu dans les montagnes près de Nara. A l’intérieur vit une vieille dame solitaire, Umeno Mazujesi, dont la vie humble est faite de petites tâches silencieuses et de tradition dont les origines se perdent dans le temps : coudre des kimonos, cuisiner, manger, attiser le feu, se coiffer, réciter un haïku où une prière à la solitude.

Sur une musique traditionnelle japonaise et des mélodies de Tchaïkovski, ce film est un poème en image, évoquant une culture millénaire et une nostalgie du pays natal, la Russie lors du voyage de Sokourov à travers les villages et cités du Japon.

 

 

1997 Journal petersbourgeois - L’inauguration d’un monument à Dostoievski

 

Peterburgskiy dnevnik. Otkritie pamyatnika Dostoeskomu. 0h50.

Sokurov a présenté le cycle documentaire ‘Journal Petersbourgeois’ comme une célébration à la vie culturelle urbaine. Le premier film ‘Inauguration d’un monument à Dostoievski’ est constitué d’un reportage sur le square Vladimirski où le monument est érigé. Une église y est construite. Une route passe. Dans la maison située au coin du square, a vécu le célèbre écrivain et y est mort. Près de sa dernière habitation se trouve un marché maintenant, et le monument se tient ‘entre le marché et le temple’, comme l’a dit l’écrivain Andrei Bitov à la cérémonie. C’est aussi, selon Bitov, une forme de la vie russe moderne. Ecrivains et poètes, musiciens, scientifiques, acteurs, prêtres, l’équipe de tournage et le cinéaste figurent tous dans le portrait collectif de gens venus rendre hommage à la mémoire de l’écrivain. Le penseur, dont la philosophie sociale, rejetée il n’y a pas si longtemps, par l’idéologie officielle de l’union soviétique, est devenue un symbole de la conscience civique, et l’inauguration de son monument est ici interprêtée comme un évènement historique auquel chacun prend part.

   
1997 Mère et fils

(Mat'I Syn). Avec : Aleksei Ananishnov (le fils), Gudrun Geyer (La mère). 1h13.

Un fils veille sur sa mère malade. Ils ont fait le même rêve. La mère veut aller se promener par cette froide et ensoleillée journée de printemps. Le fils la porte sur un banc. Ils regardent de veilles cartes postales. La mère se sent mal. Ils partent se promener longuement. Le fils ramène la mère à la maison fait le feu, la nourrit et part se promener seul....

   
1998 Confession

(Povinnost) Récit en cinq parties pour la télévision 3h30 (42’, 45’, 1’, 39’, 43’)

Les forces armées présentent ici une grande différence avec des soldats ordinaires : il s'agit de garde-frontières. Leur raison d'être est incontestable, ils ont une réelle mission à accomplir, ils n'attendent pas que les politiciens leur fournissent une guerre. L'une des controverses majeures ayant frappé l'armée soviétique, entre autres, portait en effet sur son rôle de bras armé criminel au service de l'Etat. Cet argument est neutralisé dans le cas des garde-frontières...

Le thème de la vie militaire a souvent été repris par A. Sokurov comme un thème existentiel -sur terre ou sur mer - comme une métaphore du comportement humain. Le service militaire obligatoire, une des grandes institutions du régime russe maintenant anéanti, est vu par l’auteur comme un caractère inévitable de la réalité, touchant tout le monde, homme et femme, ceux qui ont servi l’armée ou ceux qui l’ont évité.

Dans Confession, Sokurov utilise sa caméra pour transformer les gens réels - les officiers de la marine - en personnages et montre leur soumission, leur manque de liberté, la solitude et la monotonie de leur routine quotidienne. Pour le dialogue, Sokurov utilise les réflexions inquiètes du personnage principal, le commandant du bateau, sur son destin et sa profession et le jeune capitaine apparaît comme l’alter ego de l’auteur. Comme dans Voix Spirituelles, cette chronique ne ressemble à aucun format standard de la télévision, mais se qualifierait plutôt comme littéraire : un journal lyrique.

   
1998 Dialogues avec Soljenitsyne

 

2 fois 1h30.

Portrait d’Alexandre Soljenitsyne, auteur des célèbres nouvelles sur la révolution russe et les camps de concentration soviétiques, dont "L’Archipel du Goulag". L’écrivain intéresse plus le cinéaste par ses attitudes, ses pensées et sa vie actuelle que par son passé légendaire.

 

 

1999 Moloch

Avec : Yelena Rufanova (Eva Braun), Leonid Mozgovoy (Adolf Hitler), Leonid Sokol (Dr. Josef Goebbels), Yelena Spiridonova (Magda Goebbels), Vladimir Bogdanov (Martin Bormann). 1h48.

Une femme seule danse nue sur les terrasses d’une forteresse. Eva sait qu’elle est épiée. Elle tue le temps comme elle peut jusqu’au retour de son bien-aimé "Adi". L’arrivée du Führer, de Bormann, De Goebbels et de sa femme sort Eva de son ennui. Tout semble ne place pour 24 heures reposantes. Bormann insiste pour qu’on ne prononce pas un mot sur la guerre – même si c’est le printemps 1942…

"Les chrétiens considèrent que l'amour nous sauve. Mais se sauve-t-on en aimant un monstre ? C'est la question centrale de ce projet. Selon les souvenirs de l'époque, Eva Braun était une femme capable de se sacrifier par amour. C'est ainsi qu'elle est devenue un pesonnage de tragédie. Elle est le personnage principal du film."

   
1999 Dolce

Avec : Miho Shimao (elle-même, veuve de Toshio Shimao) et Maya Shimao (elle-même, fille de Toshio Shimao). 1h00.

Miho Shimao, la veuve de Toshio Shimao, écrivain japonais mort en 1986, vit avec Maïa, sa fille handicapée, sur une île au milieu de l’océan. Dans un long monologue poétique, Miho révèle ses émotions et sa vie confinée. Avec un usage expérimental et impressionniste de la vidéo, un regard est porté sur un monde fermé et complexe avec une approche musicale lyrique : «dolce» en l’occurrence. Suivant les méandres de la mémoire et ses dimensions psychiques, les événements dramatiques de la famille Shimao sont captés, illustrant l’essence de réflexions sur le Japon et les Japonais.

   
2000 Taurus

(Telets). Avec : Leonid Mozgovoy (Lenine), Mariya Kuznetsova (Krupskaya), Sergei Razhuk (Staline), Natalya Nikulenko (la soeur), Lev Yeliseyev (le médecin) . 1h34.

En 1924, Lénine est malade. Mais l’homme a encore la volonté de se battre. Il veut tenir le pouvoir mais il est veillé, surveillé, épié. Les pas impatients de son successeur se font entendre.

   
2001 Elégie de la traversée

0h48. Dans les difficultés de l'après-communisme, la question du lien avec l'Europe taraude les intellectuels et les artistes russes. Écartelé entre l'Europe classique et l'Extrême-Orient du Japon, Alexandre Sokourov occupe, dans ce paysage, une position singulière. Dans cette nouvelle Elégie, à sa manière si personnelle, il s'interroge : les visages de nos contemporains, les paysages de l'Europe du nouveau millénaire portent-ils encore vivante la trace de cette "idée de l'Europe" qui, pour Sokourov, rime avec l'équilibre et l'harmonie ? "Élégie de la traversée", ce poème nocturne et onirique nous mène de St-Pétersbourg au musée Boymans de Rotterdam et apporte une réponse pleine de nostalgie : seul l'art - deux tableaux de Hercules Seghers (River Valley With Houses) et Pieter Saerendam (Saint Mary's Square and Saint Mary's Church) - porte encore témoignage de ce qui a été irrémédiablement enfoui. "Tout au long du trajet en voiture qui nous mène de la Russie jusqu'à l'extrémité de l'Europe occidentale, chez tous les gens que je rencontre, je cherche quelque chose dans leurs yeux qui relève de la joie, du bonheur et de la consolation. Mais je ne trouve ce que je cherche véritablement que sur deux anciens tableaux..." (Alexandre Sokourov)

   
2003 L'arche russe

Avec : Sergueï Dreiden, (le marquis de Custine), Maria Kuznetsova, Leonid Mozgovoy. (1 h 36.)

"C'est bizarre, où suis-je ?", s'écrie le narrateur du film - en fait, le réalisateur en personne -, qui se réveille après un mystérieux accident et se trouve projeté en plein XVIIIe siècle au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg...

   
2003 Père, fils

(Father and Son). Avec : Andrej Shetinin (Le Père), Alexei Nejmyshev (Le Fils), Alexander Rasbash (Le voisin). 1h24.

Le père et le fils partagent un appartement sous les toits. Depuis des années, ils vivent seuls, dans un monde à part, rempli de souvenirs et de rituels quotidiens. Parfois, on dirait des frères. Parfois même des amants. Suivant l'exemple de son père, Alexei est inscrit à l'Ecole Militaire. Il aime le sport, n'en fait qu'à sa tête. Son amie lui pose problème...

   
2005 Le soleil

(Solntse). Avec : Issey Ogata (Empereur Hiro-Hito), Robert Dawson (Gr. Douglas MacArthur), Kaori Momoi (l'impératrice Kojun). 1h50.

Le 15 août 1945 au Japon, l'Empereur Hirohito exhorte l'armée et son peuple à mettre fin aux hostilités. Par cet appel, il permet aux Alliés de débarquer sans rencontrer de résistance et sauve ainsi des milliers de vies. Peu après, il renonce à ses origines divines et devient alors le symbole de la nation et de l'unité du peuple. Hirohito nous donne une leçon d'humanité et d'Histoire…

   
2006 Elegy of Life : Rostropovich, Vishnevskaya

(Elegiya zhizni : Rostropovich, Vishnevskaya.).Documentaire Avec : Mstislav Rostropovich, Galina Vishnevskaya, Aleksandr Sokurov, Krzysztof Penderecki , Seiji Ozawa. 2 fois 0h52.

Documentaire sur le célèbre musicien Mstislav Rostropovich et son épouse, Galina Vishnevskaya.

   
2007 Alexandra

(Aleksandra). Avec : Galina Vishnevskaya (Alexandra), Vasily Shevtsov (Denis), Raisa Gichaeva (Malika). 1h30.

Un train blindé à la frontière russe. Des soldats vérifient les papiers d'une veille femme et la font monter dans un wagon bientôt rempli de soldats. Ils partent pour la République de Tchétchénie dans un campement de régiments russes dans la région de Grozny. Alexandra Nikolaevna vient rendre visite à son petit-fils, l'un des meilleurs officiers de son unité...

   
2010 Il nous faut du bonheur

Documentaire coréalisé avec Alexei Jankowski. 0h50.

Déchirée par l'histoire, la communauté kurde revit chaque année dans la fête du Printemps, rite de juvénisation très ancien et précédent l'Islam. Au centre de notre récit se trouve les figures de deux femmes âgées, à la tête de leurs grandes familles, vivant dans les montagnes du Kurdistan irakien.

   
2011 Faust
Avec : Johannes Zeiler (Heinrich Faust), Anton Adasinsky (Moneylender), Isolda Dychauk (Margarete), Georg Friedrich (Wagner), Hanna Schygulla (La femme de Moneylender), Antje Lewald (La mère de Margarete). 2h20.

Librement inspiré de l'histoire de Goethe, Alexandre Sokourov réinterprète radicalement le mythe. Faust est un penseur, un rebelle et un pionnier, mais aussi un homme anonyme fait de chair et de sang conduit par la luxure, la cupidité et les impulsions.

   
2015 Francofonia, le Louvre sous l’Occupation

Avec : Louis-Do de Lencquesaing (Jacques Jaujard), Benjamin Utzerath (Le Comte Wolff-Metternich), Vincent Nemeth (Napoléon Bonaparte), Johanna Korthals Altes (Marianne). 1h28.

1940. Paris, ville occupée. Et si, dans le flot des bombardements, la guerre emportait La Vénus de Milo, La Joconde, Le Radeau de La Méduse ? Que deviendrait Paris sans son Louvre ? Deux hommes que tout semble opposer – Jacques Jaujard, directeur du Louvre, et le Comte Franz Wolff-Metternich, nommé à la tête de la commission allemande pour la protection des œuvres d’art en France – s’allient pour préserver les trésors du Musée...