Editeur : Les films du paradoxe. Octobre 2009. 1h31.

Emma vit dans le Caucase où exerce son époux, le docteur Bovary. Elle s'y ennuie, s'y endette et rêve de Paris, de beauté, d'absolu... Ni ses amants, ni son enfant... ne la retiendront à la vie. Emma était condamnée à vivre ce qu'elle a vécu et à s'empoisonner.

Des plumes, une scène d'amour dans le noir, des mouches, un paysage caucasien, une tête sculptée bleu et un tapis, rien ne vient signaler d'abord qu'il s'agit d'une adaptation de Madame Bovary. Cette adaptation datant de 1989 est mi-hystérique, mi-mystique, Emma ne trouvant que dans l'amour la plénitude que lui refuse la vie. Elle forme avec celles de Renoir (1933), Minnelli (1949), Chabrol (1991) et Oliveira (1993), le quintette majeur des adaptations du roman de Flaubert.

Les paroles prononcées en français par Emma prennent de plus en plus d'importance comme si Emma se décalait de la réalité banale de l'Ouzbékistan pour devenir un personnage de roman universel.

Sokourov accentue les perspectives, confronte des personnages très grands à des décors de maison tout petit, utilise les anamorphoses.

Sokourov justifie son titre par le fait qu'Emma était condamnée à vivre ce qu'elle a vécu et à s'empoisonner et que seul l'art "sauve et protège" madame Bovary.

 

 
présentent
 
Sauve et protège d'Alexandre Sokourov