Rosalie est mariée avec César, ferrailleur, venu du peuple, que son travail et son acharnement ont amené à la réussite matérielle. Rosalie a eu un enfant de sa liaison avec Antoine, aujourd'hui un peintre qui a réussi. Elle a aussi beaucoup aimé David... Or voilà que David est revenu et que Rosalie s'aperçoit qu'elle l'aime toujours. Mais elle aime aussi César qui, dès qu'il est averti, met tout en oeuvre pour défendre son bien : l'atelier de David, où il crée ses bandes dessinées, va le premier subir les foudres d'un César enragé. En fait, très vite, on arrive à ce simple constat : César aime Rosalie, David aime Rosalie, Rosalie aime David et César.
Alors le grand César décide d'abandonner. Il va chercher David. Une amitié simple et sincère va naître entre les deux hommes, une complicité sans faille qui va bientôt provoquer la révolte d'une Rosalie partagée entre son envie de ne pas choisir et la déception grandissante d'être un objet qui ne résiste pas à l'amitié. Elle fait tout pour ne pas casser leur univers. Et un après-midi, elle frappera à leur fenêtre...
Rosalie, qui ne veut pas choisir entre les deux hommes qu'elle aime, est semblable à Gilda dans Sérénade à trois (1934) et Marion dans Le dernier métro (1980). La fin réconciliatrice proposée n'est toutefois vécue dans aucun de ces trois films : ils se terminent avant la vie ensemble. Jules et Jim (1962) ou, l'anné suivante de ce film, La maman et la putain (1973) en montrent la cruauté en actes.
C'est le ton de comédie, peut-être un peu bourgeoise, qui l'emporte ici. Mais toute critique s'éteint devant le charme des trois acteurs : flamboyance d'Yves Montand, classe de Sami Frey, charme et générosité de Romy Schneider.
Jean-Luc Lacuve, le 6 février 2021.