(1888 - 1931)
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Histoire du cinéma : expressionnisme allemand |
Friedrich Wilhelm Plumpe nait à Bielefeld en Westphalie le 28 décembre 1888. Ce fut un enfant à l'intelligence précoce, qui fit des études littéraires et artistiques brillantes. Passionné de théâtre, il les abandonna pour suivre en tournée le metteur en scène Max Reinhardt.
Il prend alors le nom de Murnau, ville des Préalpes bavaroises où il a passé des vacances avec son ami le poète Hans Ehrenbaum-Degele. Avec lui, il rejoint le cercle de Franz Marc et rencontre la poétesse else Lasker-schüler. Ils fondent la revue Das neue pathos avec le poète Paul Zech et le peintre Ludwig Meidner.
Reinhardt offre à Murnau le rôle du chevalier dans sa pièce Le miracle. Comme Ernst Lubitsch, Max Waneger et Henrik Galeen, il joue de petits rôles sous sa direction et monte quelques pièces à Berne et à Zurich. Au lendemain de la guerre de 1918, nous le retrouvons à Berlin, où il va dès lors se consacrer exclusivement au cinéma.
Très vite sa personnalité s'affirme. Grâce à l'appui du producteur Erich Pommer, il devient bientôt l'un des chefs de file du cinéma expressionniste allemand, auquel il donnera quelques-uns de ses chefs-d'uvre : Nosferatu le vampire (1922), Le dernier des hommes (1924), Faust (1926). Certains de ses films sont nourris d'infiltrations réalistes, s'enracinent dans la vie quotidienne, d'autres touchent à l'allégorie, aux grands thèmes légendaires germaniques. Murnau tourne Nosferatu, film fantastique en décors réels. C'est la réalité qui est vampirisée par le fantastique. En revanche, Le dernier des hommes est entièrement tourné en studio pour expérimenter toutes les techniques cinématographiques. Le souci de rigueur plastique prédomine toujours : Murnau se révèle un maître du clair-obscur. "Il avait l'il pour tout ce qui est lumière et mouvement", disait de lui son chef opérateur, Fritz Arno Wagner. "Il ne faisait qu'un avec la caméra, commandait au monde : s'il vous plaît, soyez photogénique !", déclara un critique autrichien de l'époque.
Sur l'invitation de William Fox, qu'avait enthousiasmé Le dernier des hommes, Murnau part travailler en Amérique en 1926. Il bénéfie pour L'aurore d'une liberté totale et d'un budget plus vaste que tout ce qu'il avait connu jusque là. L'aurore, est pour Jacques Lourcelles, "L'œuvre la plus symphonique, la plus synthétique, la plus cosmique et en définitive la plus lumineuse de Murnau." Le film obtient trois Oscars en 1927. Celui de la meilleure actrice pour Janet Gaynor, celui de la photographie pour Charles Roscher déjà chef opérateur sur Faust avec ses effets de lumière et pour Karl Struss au cadre et celui du meilleur film pour la Fox. Gliese obtient également une mention "honorable" pour le décor. Succès critique incontestable, le film ne fait cependant pas les entrées attendues et déçoit son producteur.
C'est cependant avec une grande confiance que Murnau entreprend Les quatre diables en janvier 1928. Pour sa première présentation à New York le 3 octobre 1928 au Gaieté, la Fox utilise une fin alternative, un happy-end plutot que la fin tragique voulue par Murnau. La Fox sort une version parlante le 10 juin 1929 à Los Angeles. Sont crédités à la mise en scène A. van Buren et A. Erickson alors que J. Hunter Booth est crédité des dialogues. Mais tous les critiques ré-attribuent le film à Murnau. Celui-ci ne vit jamais cette version, parti pour Tahiti le 12 mai. Après que la Fox ait modifié son titre Notre pain quotidien en City girl (L'intruse en français), il avait d'ailleurs rompu son contrat avec la Fox.
Murnau s'associe alors curieusement avec Robert Flaherty et s'embarque pour les mers du Sud, où il réalise seul une sorte de vaste poème lyrique sur fond documentaire : Tabou, tourné uniquement en plan fixe, sans mouvement de caméra. Le film s'annonce comme un succès, et la firme Paramount propose un contrat de dix ans à Murnau. Rentrant en Amérique pour la première du film, il est victime d'un grave accident de la route et meurt à l'hôpital le 11 mars 1931.
Murnau, a écrit Charles Chaplin, "avait porté le cinéma muet à un point de perfection absolue". Auteur de vingt-et-un films en douze ans, il s'est affirmé, au cours de sa brève carrière, comme un des plus purs poètes de l'écran. Nul mieux que lui n'a su décrire l'angoisse de l'homme au seuil de l'invisible ; le sens de la fatalité qui pèse sur les destinées ; et enfin la nostalgie de la nature, corrompue par la civilisation moderne.
L'expressionnisme de Murnau invoque sans cesse une obscure vie marécageuse où plongent toutes choses, soit déchiquetées par les ombres, soit enfoui dans les brumes. La vie non-organique des choses, une vie terrible qui ignore la sagesse et les bornes de l'organisme tel est le premier principe de l'expressionnisme qu'il applique.
Il révèle la puissance vitale pré-organique, commune à l'animé et à l'inanimé, à une matière qui se soulève jusqu'à la vie et à une vie qui se répand dans toute la matière. Il pousse l'expressionnisme en un mouvement violent qui ne respecte ni le contour organique ni les déterminations de l'horizontale et de la verticale : son parcours est celui d'une ligne perpetuellement en mouvement.
Dans son expressionnisme, le mouvement se déchaîne au service de la lumière pour la faire scintiller, multiplier des reflets, tracer des traînées brillantes comme dans le rêve du Dernier des hommes .
Ressource internet : internettrash.com
1919 | Le cavalier bleu |
(Der knabe in blau). Avec : Ernst Hoffmann (Thomas von Weerth), Blandine Ebinger (Zigeunerin), Karl Platen (Diener), Margit Barnay (Schauspielerin), Georg John (Zigeunerhauptmann), Leonhard Haskel, Rudolf Klix. 1560 mètres | |
1920 | Satanas |
Conrad Veidt (Der Weise von Elu/ Gubetta/ Dr. lwan Grodski), Fritz Kortner (Pharao Amenhotep), Sadjah Gezza (Nouri), Ernst Hofmann (Jarob), Margit Barnay (Phahi), Else Berna (Lucrezia Borgia), Kurt Ehrle (Gennaro), Jaro Fürth (Rustinghella), Ernst Stahl-Nachbaur (Fürst Alfonso d'Este), Martin Wolfgang (Hans Conrad), Marija Leiko (lrene), Elsa Wagner (seine Mutter), Mac Kronert (sein Vater). 2561 mètres. | |
1920 | Le bossu et la danseuse |
(Der bucklige und die Tänzerin). Avec : Sascha Gura (Gina), John Gottowt (James Wilton), Paul Biensfeldt (Smith), Anna von Palen (Smith's Mutter), Henri Peters-Arnolds (Percy), Bella Polini (eine Tänzerin).1540 mètres | |
1920 | Le crime du docteur Warren |
(Der Januskopf. Eine Tragödie am Rand der Wirklichkeit). Avec : Conrad Veidt (Dr. Warren/ Mr. O'Connor), Magnus Stifter (sein Freund), Margarete Schlegel (Grace), Béla Lugosi, Willy Kaiser-Heyl, Margarete Kupfer, Gustav Botz, Jaro Fürth, Marga Reuter, Hans Lanser-Ludolf, Danny Gürtler . 2220 mètres. | |
1920 | L'émeraude fatale |
(Abend-Nacht-Morgen). Avec : Bruno Ziener (Cheston), Gertrud Welcker (Maud), Conrad Veidt (Brilburn), Carl von Balla (Prince), Otto Gebühr (Ward).1713 mètres | |
1921 | La marche dans la nuit |
(Der gang in die nacht). Avec : Olaf Fönss (Dr. Eigil Boerne), Erna Morena (Helene), Gudrun Bruun-Steffensen (Lily), Conrad Veidt (Der Maler), Clementine Plessner. 1927 mètres | |
1921 | Sehnsucht |
(Bajazzo). Avec : Conrad Veidt (Tänzer), Gussy Holl (Großfürstin), Eugen Klöpfer, Margarete Schlegel, Paul Graetz, Helene Gray, Danny Gürtler, Albert Bennefeld, Marcela Gremo, Ellen Bolan . 1765 mètres. | |
1921 | La découverte d'un secret |
(Schloss Vogelöd). Avec : Arnold Korff (le chatelain von Vogelschrey),
Lulu Kyser-Korff (Centa von Vogelschrey). 1h20.
À l'occasion d'une partie de chasse, un groupe d'amis se réunit dans le château de la famille Vogelöd. Mais l'arrivée du comte Oechst, soupçonné du meurtre de son frère survenu trois ans plus tôt, vient troubler l'harmonie du groupe... |
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1922 | Marizza |
Marizza, gennannt die Schmugglermadonna /Ein shönes tier (bel ami). Avec : Tzwetta Tzatschewa (Marizza), Adele Sandrock (Frau Avricolas), Harry Frank (ihr ältester Sohn Christo), Hans Heinrich von Twardowski (ihr zweiter Sohn Antonino), Leonhard Haskel (Pietro Scarzellas), Greta Schroeder (Sadja, seine Tochter), Maria Forescu (Yelina), Albrecht von Blum (Mirko Vasics), Max Nemetz (Grischuk), Toni Zimmerer (Haslinger). 1735 mètres. | |
1922 | Nosferatu le vampire |
(Nosferatu, eine symphonie des
Grauens). Avec : Max Schreck, Alexander Granach, Gustav Von Wangenheim,
Greta Schroeder, Georg H Schnell.
Nous sommes en 1838. Un jeune clerc de notaire. Hutter, va conclure une vente avec un châtelain des Carpathes. Il laisse à Viborg sa jeune épouse, Ellen. Sur sa route, s'accumulent les rencontres menaçantes et les mauvais présages. Il parvient cependant au château, où l'accueille le comte Orlock. Dès la première nuit, ce dernier révèle son vrai visage : il est la réincarnation du vampire Nosferatu, créature démoniaque qui ne peut vivre qu'en suçant le sang des humains.... |
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1922 | La terre qui flambe |
(Der brenende Acker). Avec : Werner Krauss, Eugen Klöpfer, Wladimir Gaidarow. "Le Champ du Diable" est un lieu maudit, qui effraie toute la population d'un petit village de Silésie, depuis qu'un ancêtre de la famille Rudenburg y a péri, victime d'une explosion mystérieuse, après avoir vainement creusé un puits à la recherche d'un trésor enfoui. Le comte von Rudenburg, actuel tenant du titre, fouille lui aussi les sous-sols, sans résultat... |
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1922 | Le fantôme |
(Phantom). Avec : Alfred Abel, Frieda Richard, Aud Egede Nissen. Lorenz Lubota, un ancien détenu, rédige à la demande de sa femme, Maria, la triste histoire de sa vie... Petit scribe à l'hôtel de ville de Breslau, taquinant la muse à l'occasion, il menait avec sa mère une existence sans histoire jusqu'au jour où une calèche blanche, conduite par une jeune femme étrangement belle, le renversa dans la rue sans le blesser... |
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1923 | L'expulsion |
(Die Austreibung) | |
1924 | Les finances du grand Duc |
(Die finazen des Grossherzogs). Avec : Harry Liedtke (Le grand duc), Mady Christians (La grande-duchesse Olga). 1h20. Un duché installé sur une île sompteux en apparence mais endetté en réalité. A sa tête, le grand Duc, gentleman aussi altruiste que distrait, menacé par son principal créancier, une crapule qui fomente bientôt une conspiration pour le renverser... |
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1924 | Le dernier des hommes |
(Der letzte mann). Avec : Emil
Jannings, Maly Delschaft, Max Hiller.
Le portier du grand hôtel " Atlantic " est très fier de ses prérogatives : il occupe une fonction prestigieuse, que son costume désigne aux yeux de tous. Dans son quartier, il est respecté et envié. Or, un matin, en arrivant à son travail, il constate qu'il a été remplacé. Le directeur de l'hôtel lui explique, sans ménagement, que cette mesure est due à son grand âge. |
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1926 | Tartuffe |
(Tartüff). Avec : Emil Jannings (Tartuffe), Lil Dagover (Elmire), Werner Krauss (Orgon), Lucie Höflich (Dorine). 1h05. Un vieux et riche bourgeois vit seul avec sa logeuse, une horrible mégère. Quêteuse d'héritage, elle rudoie le vieillard et lui fait impudemment la cour. C'est un état de fait dont se rend parfaitement compte le petit-fils qui vient de rentrer dans la demeure sans que la gouvernante s'en aperçoive. Déguisé en producteur de spectacle il revient peu après projeter dans son cinéma ambulant, l'histoire de Tartuffe... |
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1926 | Faust |
Avec : Gösta Eckmann, Emil Jannings, Camilla Horn, ... Dans les nuées célestes, l'Archange de lumière, symbole du Bien, dresse sa rayonnante stature contre Méphisto, le Mal incarné. Celui-ci se fait fort de triompher par ses maléfices de l'intelligence humaine : il choisit comme victime le Dr Faust, vieil alchimiste célèbre par ses travaux et sa piété... |
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1927 | L'aurore |
(Sunrise). Avec : Gorge O'Brien (Ansass), Janet Gaynor (Indre), Margaret Livingston (la fille de la ville), Bodil Rosing (la servante). Un paysan délaisse sa femme et son bébé. Il est attiré par une touriste, une vamp venue de la ville. Elle veut l'emmener là-bas, faire en sorte qu'il se débarrasse de sa femme. "Ne pourrait-on la noyer ?" Le paysan bondit pour étrangler sa maîtresse qui a eu cette idée. La tentative d'étranglement se transforme en étreinte passionnée... Le mari invite Indre pour une promenade en barque. Il ébauche son dessein criminel mais il n'a pas la volonté d'aller jusqu'au bout.... |
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1928 | Les quatre diables |
(Four devils). Avec : Janet Gaynor (Marion), Charles Morton (Charles), Mary Duncan (la femme fatale), Anders Randolf (Cecchi), Barry Norton (Adolf). Film perdu. Dans une roulotte de Cecchi, le clown veille sur Marion et sa soeur qui ont perdu leurs parents. Bientôt deux jeunes garçons, orphelins de trapezistes viennent les rejoindre... |
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1930 | City girl |
(Our Daily Bread, L'intruse, La brue). Avec : Charles Farrell (Lem Tustine), Mary Duncan (Kate), David Torrence (Le père). 1h17. Minesota en 1929, Lem Tustine, jeune paysan pur et sans expérience, est envoyé à la grande ville par son père, fermier dur et autoritaire, afin de vendre leur blé. Dans un snack-bar, il rencontre Kate, une jeune et jolie serveuse en butte aux assiduités des clients éméchés. Assoiffée d'air pur et de soleil, Kate rêve de changer de vie et de fuir à la campagne... |
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1931 | Tabou |
(Tabu: A story of the South Seas). Avec : Matahi (Le garçon), Reri (La fille), Bill Bambridge et Jean (les policiers), Hitu (le prêtre). 1h02. Matahi est pêcheur de perles à Bora-Bora : il est amoureux de Reri et, alors qu'il va se déclarer et être agréé, Hitu, prêtre et véritable chef de la tribu, voue Reri aux dieux. Désormais, elle est tabou. Matahi la rejoint dans l'île où elle a été emmenée par le prêtre et l'enlève... |
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