Le fantôme

1924

(Die finazen des Grossherzogs). Avec : Harry Liedtke (Le grand duc), Mady Christians (La grande-duchesse Olga). 1h20.

Lorenz Lubota, un ancien détenu, rédige à la demande de sa femme, Maria, la triste histoire de sa vie...

Petit scribe à l'hôtel de ville de Breslau, taquinant la muse à l'occasion, il menait avec sa mère une existence sans histoire jusqu'au jour où une calèche blanche, conduite par une jeune femme étrangement belle, le renversa dans la rue sans le blesser. Figé d'abord, il court après la voiture comme un fou, ce qui le mène à la maison d'un riche marchand ferronnier. Au lieu de se rendre à son travail, il rentre chez lui comme un somnambule. Soudain, il réalise la médiocrité de son condition, de son logis étriqué qui semble l'étouffer... Il rêve qu'il poursuit l'attelage fantôme, sans jamais parvenir à le rattraper : on dirait que les façades des rues chancellent sur son passage...

Retour à la réalité : son voisin le relieur, Starke, lui annonce que ses poèmes ont trouvé éditeur. Il se voit déjà riche et fêté, gravissant triomphalement les marches de l'hôtel de ville, où Veronica, la jeune femme à la calèche, lui offre des fleurs... Pour fêter son succès, il renouvelle sa garde-robe, court les tavernes, est blessé dans une rixe. La pensée de Veronica l'obsède : dans un restaurant élégant, il croit la voir sous les traits d'une riche cliente. Il court demander sa main, et se fait éconduire. Le sort s'acharne sur lui : il est chassé de son travail.

Tout ce qu'il trouve à dire à présent est : "Je suis un poète... un homme sans bonheur... qui poursuit une ombre... un fantôme !". Compromis dans une affaire de cambriolage, Lubota est condamné aux travaux forcés. Libéré après de longues années, il ne retrouve plus sa mère, morte entre-temps. Il refera sa vie avec Maria, la fille du vieux Starke, qui l'a toujours aimé.