Retranscription du colloque
du 11 au 14 avril 1996
au Café des Images

Jeudi 11 avril : Rencontre avec Pierre Schoendoerffer. Présentation de Pierre Gabaston

Vendredi 12 avril matin : Vincent Amiel présente Ignacio Ramonet, Alain Ruscio, Jean-Pierre Azema.

Vendredi 12 avril après midi : Patrick Leboutte présente Louisette Fareniaux, Claude Thiebaut, Alian Ruscio, Tangui Perron, Henri Martin

Vendredi 12 avril soirée : Patrick Leboutte présente René Vautier, Cécile Decugis, Pierre Clément.

Samedi 13 avril matin : Pierre Gabaston présente La censure coloniale pendant les guerres coloniales avec René Paulin, Bernard Sigg, Michel Marie, Gérard Legrand, Louisette Fareniaux

Samedi 13 avril après-midi : Pierre Cabaston présente Jean Narboni, Alain Bergala, Serge Toubiana, Carole Desbarats, Jean-Michel Frodon. Puis Toubiana parle de Truffaut. Interventions de Carole Desbarats et Jean-Michel Frodon. Le soir Michel Boujut et Jean Pelegri

Dimanche 14 matin : Patrick Cady et Jean Douchet puis Fabrice Revault d'Allonnes, Pascal Kane, Okacha Touita, Patrick Cady et Jean Douchet autour de Carole Desbarats

Dimanche 14 avril après-midi : Patrick Leboutte, René Vautier et Geneviève Troussier.

 

Les amnésies de l'histoire française au cinéma par rapport à l'opinion publique par rapport à l'actualité. Comment le cinéma français s'inscrit dans l'actualité, par rapport au cinéma américain qui, dit-on, le fait mieux. Quelle mémoire en garde dit-il ?

 


Ignacio Ramonet : Le cinéma français et ses rapports avec l'histoire immédiate.


On compare toujours le cinéma français avec le cinéma américain, jugé plus rapide à réagir à l'actualité, mais jamais avec les cinémas italien ou allemand. Au moment où l'affaire Dreyfus, en 1899, Melies fait un film en faveur de Dreyfus qui sera interdit jusqu'en 1950 mais qui démontre la capacité à traiter les sujets à chaud. En revanche silence pesant sur la colonisation notamment sur la dernière conquête, celle du Maroc en 1907 et 1912 avec la guerre du rif menée par Abdelkrim contre la France et l'Espagne et qui sera dénoncé par Gide.

Au contraire, le cinéma avec La bandera (Julien Duvivier, 1935) glorifie la légion étrangère espagnole, celle qui est engagée très directement dans la répression au Maroc. Le cinéma fait aussi dans le pittoresque colonial avec Pépé le Moko (Julien Duvivier, 1935) mais n'entre jamais dans la réalité de ce que signifie la répression. Dans l'ensemble la production fictionnelle, de salle passe sous silence les drames de la colonisation. La politique est considérée comme obscène par la profession. Il faudra attendre 1968 pour que cela change et que soit vraiment mis en question le rapport du politique et du cinéma.

La guerre du Viêt Nam est souvent utilisée comme contre-exemple pour mieux montrer les silences de cinéma français. Les traitements sont assez différents mais on note toutefois quelques similitudes.

La guerre du Viêt Nam dure quinze ans, de 1960 à 1975. Et pendant ces quinze ans, Hollywood ne produit que deux films sur la guerre du Viet Nam dont seul Les bérets verts de John Wayne en 1968 n'a pas sombré dans l'oubli. Hollywood se montre donc très timide sur la guerre du Viêt Nam contrairement à ce que l'on dit.

La différence est que s'il n'y a que deux films dont le premier est fort peu intéressant, qui abordent directement la guerre, tout le long, il y a des films métaphores. C'est à dire des films qui ne parlent pas du Viêt Nam explicitement, qui parlent d'autres conflits qui sont porteurs de références explicites pour les spectateurs.

Le contexte peut être les guerres indiennes. Deux films à la fin des années 60 sont particulièrement marquants : Le soldat bleu de Ralph Nelson et Little big man d'Arthur Penn. Ce sont des films pro-indiens qui dénoncent l'attitude des armées américaines pendant la guerre.

Les guerres mondiales sont aussi un contexte favorable pour évoquer le conflit du Viet Nam dans l'esprit du spectateur. Johny got his gun de Trumbo est situé lors de la première guerre alors que Abattoir 5 de George Roy Hill et Catch 22 de Mike Nickols le sont cours de la guerre de 45, Mash est situé pendant la guerre de Corée. Mais le comportement des militaires américains y est dénoncé à chaque fois avec la même virulence.

Attitude officielle seulement deux mais beaucoup de films métaphore. Sans doute intéressant d'évoquer ce qui aurait pu être l'équivalent films métaphore sur la guerre d'Algérie. Production française de films de guerre à la seconde guerre au fur et à mesure que la guerre d'Algérie s'intensifie, le nombre de films de guerre augmente : un en 1957, deux en 1958, mais soudain, huit en 59, six en 61 et sept en 62. Le caporal épinglé, Babette s'en va en guerre (1959) succès populaire s'en va en guerre comme les conscrits film sur la résistance, La vache et le prisonnier. Pas volonté de film métaphore

La très grande différence entre le cinéma français et le cinéma américain c'est que dès la guerre du Viêt Nam terminée, Hollywood fait des films sur le Viêt Nam et des films hostiles contrairement aux deux durant la guerre
.
Le retour en 78, Voyage au bout de l'enfer, Apocalypse now de Coppola sont des films majeurs, des ensembles complets sur l'analyse du Viet Nam. Il n'existe rien d'équivalent sur la guerre d'Algérie. C'est là que l'amnésie se pose.

Pendant la guerre pas de films hollywoodiens mais des documentaires et des documentaires très importants. Très longue analyse politique sur les raisons de l'interventions et histoire du Viêt Nam dans In the Year of the Pig ("Vietnam, année du cochon "), en 1969. Le film de Emile de Antonio circule dans les universités. Puis Winter soldier, film collectif de 1972 non signé, qui rassemble des témoignages de vétérans du Viet Nam : ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont subit. Le film circule sur les campus universitaires et n'est pas interdit. Hearts and Minds (Les cœurs et les esprits), en 1973 de Peter Davis, reçoit l'oscar du meilleur documentaire. C'est une reconnaissance officielle pour un film qui démonte pourtant la politique suivie avec des témoignages d'hommes politiques. C'est enfin Milestones (1975), de John Douglas et Robert Kramer.

L'officialité de ces films avec des films militants et courageux clandestins marginaux, refusés par le système circulant dans des circuits politique, réprimés cinéastes en prison.
Pas attitude différente des cinéastes mais des pouvoirs publics envers ce que l'on peut dire. Une censure très forte qui refuse une parole critique. Dix ans après Français si vous saviez de André Harris et Alain de Sedouy (1973) première fois de témoignages. De conscrits et de soldats ce qu'était la guerre.

Rôle de la télévision. Certes la guerre du Viet Nam est décalée vers le présent d'une dizaine d'années. Première guerre télévisée en direct. Technologiquement impossible, le direct n'existe pas, les opérateurs filmait en support film. Il fallait développer, transporter les bobines aux Etats-Unis. Diffusé par les chaînes 48 heures au plus tôt mais perçu à l'époque comme quasi du direct. C'était de l'événement concret qui était filmé. Le statut d'un opérateur de télévision comme tout journaliste accrédité auprès de l'état-major américain avait un statut d'officier de l'armée américaine. Il est donc libre de s'incorporer à toute unité combattante se dirigeant vers le front. Il pouvait aller en tant comme officier assister à ses risques et péril. Scènes impensables de guerre jamais vues filmer en direct (diffusé en différé). Malgré l'attitude de l'état major, très en colère, c'est diffusé. Ils ne laisseront plus jamais libres les journalistes ni à Grenade ni au Panama ni durant la guerre du golf pas plus que les Anglais ne laisseront libres les journalistes durant la guerre des Malouines. La leçon a été terrible.

La télévision française 1958 -1959 la télévision devient un média de masse avec un million de téléviseurs, c'est à dire trois à quatre millions de spectateurs puisque la télévision n'est pas un média quasi individuel comme aujourd'hui
Les journaux existent mais travail difficile des historiens car pas de trace de ces journaux télévisés car le magnétoscope ne sera inventé qu'à la fin des années 60. seulement les traces des films sur pellicule mais pas le journal entier avec sa présentation. Service cinématographique des armées station à Alger et Oran ; opération de propagande.
Air souffle avec cinq colonnes à la une ministre de l'information contrôle le journal télévise magazine hebdomadaire d'actualité. La première émission est sur la guerre d'Algérie reportage sur un jeune appelé du contingent dans les montagnes d'Algérie avec, en montage parallèle, sa famille dans un village de France qui reçoit une lettre comment on tient un python dans un col de montagne. Même esprit pas de critique du fond politique, plus près des gens, des conscrits et des choses que les actualités cinématographiques.
1959 reportage en premier partie comment à Phillipeville massacres conduits par les Algériens montage dont l'essentiel des images (morts des enfants et des femmes) filmés en 1954 a wedzem présenté comme un reflet machine de propagande.

Questions actuelles sur la guerre du golf comment la télévision l'a suivi. Guerre de Bosnie, les silences se poursuivent l'armée en Afrique. La légion saute sous Kolvezie au zaïre sur Giscard guerre du Tchad au Rwanda silence. Hervé Bruzini dans La marche du siècle. Armement intellectuel de chaque citoyen auquel le cinéma peut contribuer qualité du débat citoyen



Alain Ruscio : La guerre d'Indochine vue depuis la France

Conférence de Genève réunit toutes les grandes puissances. Elle consacre le partage du Viet Nam au niveau du 7ème parallèle. En 1945, 63 % des français pensaient que l'Indochine resterait française. En 1954, 58 % trouvent les accords bons et 8 % excellent. C'est un lâche soulagement donnant l'impression que l'on s'est débarrassé d'un fardeau. En 1954 d'autres préoccupations, la mise en place de la CED en 54 puis en novembre les événements d'Algérie. Le 8 septembre 54, les accords de Manille consacrent le leadership américain

Argumentaires du monde politique français
Poursuite de guerre. Indochine importance stratégique avant la guerre froide éditorial figaro défense national. 49 et 50, l'Indochine devient un moment de la guerre froide effort français comparé à l'effort américain en Corée. Les troupes chinoises qui déferleraient sur l'Asie chute de l'Asie jusqu'au canal de Suez.
Défense de civilisation, destin de la race blanche. André Siegrief, intellectuel le plus écouté de la droite française modérée parle de défense de la civilisation occidentale
Défense de la chrétienté Paul Claudel dédié à Saint Michel archange, patron des parachutistes du corps expéditionnaire d'Indochine. " Cette terre ou nous prenons pied c'est la notre que nous avons payé cher et j'entends le clairon qui au clairon répond la bas au travers de la rizière "
Situation militaire excellente dernier quart d'heure en janvier février 54 optimisme prégnant partout.

 


Patrick Leboutte : Vendredi 12 avril après-midi


Revenir au cinéma comme la seule chance d'éviter la dilution. Prendre les choses par le petit bout de la lorgnette, par le prisme du cinéma. Indochine tout le monde s'en foutait sauf Schoedoerffer. Ceux qui l'ont faite volontairement, pas une guerre d'appelés, sa chose, son objet, ce qui le touche personnellement.
317ème section, Kremer l'alsacien, focalisation de schoendoerffer, lui-même alsacien quelqu'un de proche de lui.
Ce n'est pas un terreau, c'est leur chose. Coutard et d'autres, service des armées et les communistes dans le contexte de la paix mondiale contre l'impérialisme guerre froide.
Claude Thiebaut cinémathèque du mouvement ouvrier démocratique, Tanguy Peron, chercheur spécialisé du milieu ouvrier.
Deux films D'autres sont seuls au monde sur le procès Martin, Hommage à Lenine : discours de Duclos appelant les dockers à manifester faire grève contre la guerre d'Indochine


Claude Thiebaut


Claude Thiebaut, films sur les luttes coloniales 1928, La fête de Garche, 5 minutes muet La nouba algérienne, ouvrier français qui danse avec des algériens
La vie est à nous ; Julien Bertho (René) au chômage, laver des bagnoles dans un garage et rencontre O Brady du groupe octobre. Pas de travail en Algérie
1939 : le voyage de Maurice Thores en Algérie nation algérienne en formation et lutte antifasciste
1947 :2eme congrès des femmes françaises, une femme voilée
1947 : congres Etienne Fageon congres de Strasbourg
Sacha Vierny (Claude gégére) cadeau du PC français au PC algérien Liberté (1949) saisit par la police avec RDA rassemblent démocratique africain massacre 1945, Joris Ivens aurait utilisé certaines images ; Thores duclos Marty parlent au micro.
Terres tunisiennes Raymond Vogel (d'autres sont seuls au monde) et Jean-Jacques Sirkis. Situation de la Tunisie en 1950. Pompe du protectorat français Pacha, prélat très riche résidant. Jules Ferry la colonisation est l'occupation est la meilleure à laquelle on peut se livrer. Puis misère tunisienne épouvantable petite caméra Pathé. 40minutes. Ben sadoun un vieux lutteur syndicaliste en prison pendant de longues années qui harangue pour l'indépendance sur la musique du Sacre du printemps interdisent la bombe en réclamant 2000 francs
La bataille pour la vie Louis Daquin congres de la paix (49 minutes) ouverture du congrès
Le rendez-vous de l'espérance 1950 ouvriers de Renault rencontrent des ouvriers italiens à Nice
1953 Henri Martin libéré
1954 congres discours le plus élevé
1959 15eme congrès la colonisation, militaire, détruit al démocratie en France
1961 Gagarine puis guerre d'Algérie

 


Alain Ruscio présente Henri Martin et son parcours


1943 entre dans le maquis à 16 ans dans le Cher
1944 août adhésion au PCF
1945 part en Indochine dans la marine, politique officiel du PC un militaire doit rester à son poste, persuader de combattre l'antifascisme contre les Japonais
1946 mars c'est tout un peuple qui veut sa liberté contre lequel nous combattons ; assiste au bombardement de haiphong
1947 revient en France, distribue des tracts (retrouvés par les actes d'accusation) . Juillet 1949 initiative individuelle pas de consigne de la fédération du Var. Arrêté en mars 1950. Acte volontariste du PCF, André Marty (sera diffamé en 1952) y voit une allusion aux mutins de la mer noire
1948 l'affaire nationale (distribution de tracts dans la caserne pas de sabotage) cinq ans de réclusion ferme. Affaire Dreyfus de la Vème république été 51 jusqu'à l'été 53 toute la France en parle.

Campagne du PCF rues Henri Martin dans municipalités communiste, le tour de Seine-et-Oise Henri Martin ; Pétitions, BD dans regards, la vie ouvrière. Eluard dédie un de ses poèmes, Picasso, Fernand Léger dans l'Humanité Support contre la guerre du Viet Nam

Campagne intellectuelle. Sartre, Michel Leiris, Prevert, Cocteau, Roger Stéphane, Gérard Philippe
Les pavées de Paris interprètent Drame à Toulon. Ce n'est pas une commande du PCF syndicat des acteurs de la CGT décident d'en faire un héros de théâtre. Dans cette troupe, il y a Paul Prébois, René Louis Laforgue (exclus comme anarchiste et individualiste au bout de quelques mois) Charles Dener ; Pièce écrite par Claude Martin. Tourde France. 91 villes, 23 départements, 300 représentations en 51, 52. Arrêté municipale socialiste ou de droite, protégé par service d'ordre de la CGT. Contact avec public populaire qui ignore le théâtre, Claude Martin qui joue Henri Martin est adulé, celui qui joue les CRS est houspillé. Une expérience populaire Brecht et Sartre en parlent. En 1951 Brecht envisage de l'adapter à Berlin. En 1955, le seul exemple de théâtre populaire, sommaire image d'Epinal mais parlait des ouvriers.


Témoignage de Henri Martin

Henri Martin conquêtes coloniales vengeance de la défaite de 1870 : l'empire contre l'Alsace-Lorraine ; enfumer des algériens dans des grottes contre l'honneur de l'armée. En France distinction nette entre les pétainiste et les gaullistes, en Indochine pas d'épuration. L'amiral Decoux qui a collaboré avec les Japonais DCA vichyste contre les Américains avec les Japonais, traverser pour aller à Singapour et pendre la place, les colons approuvent cette politique de collaboration. Intérêt de la compagnie de caoutchouc, les mines de la baie d'Along, le riz. Amiral Thierry d'Argenlieu continue de fraterniser avec les pétainistes ; conscience de la guerre injuste collaborer avec les pétainistes. L'ancien maquisard qui veut que son pays change, vu des vietnamiens qui les ont rejoint des 1939.
Très tôt Martin
Dien ben Phu capitaine de la légion étrangère trop gentil dans Schonedoerffer. Haiphong, accord du 6 mars les Chinois avaient tiré accord tactique pour reprendre pied au-delà du 16ème parallèle. Une jonque est arrêtée embrasement général. Ultimatum de sortir à 20 km ouvrir le feu sur la ville. Population était dans la ville quand on a ouvert le feu. Le quartier annamite est rasé avec des morts qui sentent. 6 000 morts pas protégés 102 millimètres sur Le chevreuil 380 obus canon 40 et 20 aviation artillerie de terre. Début 19 décembre avance vers Hanoi, villages en flammes donner une leçon aux vietnamiens, qu'ils se soumettent. Dès 1946, on met le paquet et tout redevient comme avant et il n'y a plus de guerre. Hochi min voulait bien négocier à Hanoi après le 19 décembre. La guerre est une solution, mépris pour les peuples français auquel on fera tout avaler et des peuples que l'on croit soumettre. Refus de reconnaître un peuple vietnamien égal au notre.
Inquiétude d'une armée de métier que l'on va projeter à l'exterieur. Demande auprès des américains de la bombe atomique pour dégager Diên Biên Phu (Bideau). La vérité c'est la démocratie et pour le moins d'erreur possible qui se transforment en crime.

Hommage à Lenine collectif reportage film très économe Jacques Duclos à la mutualité plans longs sur Duclos. Duclos définie ce que doit être un communiste

D'autres sont seuls au monde (poèmes d'Eluard sur Henri Martin) 1951 Raymond Vogel (L'homme que nous aimons le plus texte d'Eluard de A à Z hommage à Staline pour 60ème anniversaire


Henri Martin en prison n'avait jamais vu le film au cinéma. Plans de la pièce, vrai documentaire et faux documentaire plans d'Indochine les paroles de Claude Martin sont celles dites au procès sans doutes prises en sténo. Pas pris en faute sur la réalité. Début théâtral, avec un héros positif qui s'apparente au réalisme socialiste

Leboutte : Algérie pas de production communiste apparaissent des initiatives individuelles

Ruscio : PCF Indochine Limpide pour le PCF (vietmins alliés des russes et de la paix Duclos connaissait Hô Chi Minh)
Algérie longtemps soutien pas indépendance, croyant ne connaissent pas personnellement ni politique ne sont pas socialistes seulement anticolonialistes.
André Still Aragon parle Indochine
Algérie André still seulement

René Vautier

Affaire Iveton pas la même chose Henri Martin. Yveton,membre du parti algérien, met une bombe dans une centrale de nuit pour ne tuer personne et qui sera exécuté. Mitterand, garde des sceaux approuve l'exécution
PCF : 8 novembre 54 arrêt répression en Algérie. Un an de prison pour manifestation
60 000 rappelée et, en 1955, 40 000 manifestent. En 1956 60 000 sur 150 000 manifestent seulement. En 1956 les Chtis refusent, en 1957 une petite soixantaine refusent. Travail souterrain dans les casernes. En 1961 retour des grandes manifestations

Vautier : 1952 les statues meurent aussi anticolonialiste, 1955 une nation d'Algérie, Jean Lotz et Sylvie Blain en deux copies. Les communistes n'ont pas à attendre une directive du parti. En tant que communiste, il pense qu'il doit faire ce film. Il sera poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l'état par Mitterand. Portrait sur la conquête de l'Algérie en 1830 exactions digne du pire fascisme dont les généraux se ventaient. L'Algérie a été indépendante sous la Sublime porte et redeviendra indépendante, alors il faudrait discuter avant le massacre..
Les Algériens ne veulent pas d'un appui direct ; au maquis tu peux mourir et s'il est bon les Algériens ne voudront pas dire que c'est fait pas un français
Algérie en Flamme condamné à mort pendant 25 mois en cellule. Structure de répression
Paul Carpita appui des dockers communistes de Marseille
J'ai huit ans, dessins d'enfants orphelins algériens. Film français le plus prime libéré en 1973 ; tentative pour fermer les bouches Cécile de Cujisse avec Pierre Clément (4 ans et demi en taule) et Vautier
Analyse de Léon Faix pas d'appuie ouvert le FLN liquide des communistes algériens

Jean Pellegri d'Alger affaire Martin. On ne voit pas de vietnamien filmé ; problèmes résolus , à partir de la métropole.


Tanguy Peron


Peu nombreux, les films tournés autour des dockers auront quand même 200 000 spectateurs et peuvent s'apparenter à des films de propagande.

Le mot docker ainsi que la corporation qui les rassemble vient de l'anglais dock. Il est apparu à la fin du XIX et remplace les portes-faits de l'ancien régime, corporation respectée du XVII au XIX. A la fin du XIX, les dockers sont des miséreux qui vendent leur force de travail. Le capitalisme a besoin d'un cheptel humain et les dockers sont au plus bas de l'échelle sociale. Ils doivent supporter la station debout, les produits toxiques, être dehors, travailler de nuit. Ce métier, des plus pénibles, ne nécessite pendant longtemps que le muscle.

Ils n'ont pas d'employeurs fixes. Ceux-ci cherchent à accélérer le temps de rotation des bateaux et les dockers vendent leurs bras au plus offrant. Ils doivent s'organiser eux-mêmes. Les dockers du Havre sont payés en jetons à boire alors que les contremaîtres finissent tenanciers de bistrot. La règle des jetons à boire est abolie à la fin du XIX mais perdure jusqu'en 1926.

C'est à Nantes, en 1907, qu'a lieu la première révolte. L'affaire Jules Durand au Havre en 1910 est l'affaire Dreyfus du monde ouvrier. Charbonnier, pacifiste anarchiste et buveur d'eau Jules Durand dérange. Lorsque Donger, un jaune, un renard provocateur est tué, le crime est mis sur le dos de Jules Durand. Selon la légende noire c'est le syndicat mafieux d'alcooliques qui a commandé le crime. Condamné à mort, Durand est libéré en 1911 après sa grâce et innocenté en 1918 mais il sombre dans la folie et meurt en 1926.

Le vieux docker est le premier film réalisé sur la corporation en 1914 par le cinéma du peuple qui produit aussi La commune de Paris et Les misères de l'aiguilles sur la misère des femmes. Apres 30 ans de travail, un obscur docker est jeté à la rue. Film avec quelques bobines de la cinémathèque.

Le cinéma portuaire de la fin des années 20 est lié au cinéma colonial, au départ où l'on refait sa vie. Dans cette "poésie de la bitte d'amarrage", on préfère l'assassin, le poète, la prostitué au docker comme en témoignent La maison du maltais ou Quai des brumes.

Les premières manifestations contre la guerre d'Indochine commencent le 6 septembre 1947 à Marseille lorsque les dockers emboîtent le pas des mineurs. Différence entre les dockers du nord (Nantes, Brest, Le Havre et ceux de Marseille qui passent de l'internationalisme au communisme sans passer par l'anarchisme. A Marseille, les dockers italiens font le ménage et chassent l'extrême droite. Ils sont le fer de lance contre la guerre d'Indochine, les armes américaines passent par les ports. André Still écrit "Mineur camarade".

La grève des dockers s'étend ensuite à St Nazaire. Au salon d'automne de 1951, cinq toiles sont décrochées par le préfet de police : trois ayant trait à la lutte des dockers contre la guerre d'Indochine et une à l'affaire Henri Martin. La chanson des dockers commence ainsi : "C'est la chanson des dockers et la chanson pour la paix…

Un homme est mort de René Vautier, Vivent les dockers de Robert Menegoz, Le rendez-vous des quais Paul Carpita, Un homme marche dans la ville de Pagliero sont les quatre films les plus importants surla lutte des dockers contre la guerre d'Indochine.

Dans Un homme est mort, René Vautier reprend l'histoire d'Edouard Maze, travailleur du bâtiment tué durant les grèves de 1950,...et en fait un docker.


Un homme marche dans la ville est tourné dans l'une des villes les moins militantes le Havre avec l'appuie du syndicat des dockers par Marcello Pagliero. Celui-ci a une carrière française d'acteur et réalisateur. Il a été co-scénariste de Païsa et joué le rôle principal, celui du communiste dans Rome ville ouverte. Il est aussi l'ouvrier assassiné dans Les jeux sont faits de Delannoy sur un scénario de Sartre et le marin italien de Dédé d'Anvers.

Le style du film n'est pas homogène. On passe du néoréalisme rossellinien dans les plans de ville parcourue par un homme qui a perdu ses repères au populisme français avec les jeux de mots de bistrot, puis au film noir. La vision pessimiste de la femme interprétée par Ginette Leclerc, son suicide final, l'aaatitude hébettée de l'homme qui regarde le postérieur d'une femme après avoir pris trois cuites, la ville du Havre, détuite aux trois quarts: tout cela déplaît et en mars 1950, le film est attaqué par Claude Gégere le producteur communiste issu de la grande bourgeoisie suisse qui remplaça le colonel Fabien sur le front de l'Est puis devint réalisateur au cabinet de Delattre, directeur du C.N.C. puis lorsque Raymond Lebour le vire dirige la maison de production du communisme

Le film sort en mars 1950 en pleine affaire Martin en contradiction avec l'icône rouge Pour l'éditorialiste de l'humanité : ce film devrait être impitoyablement chassé des écrans français et Roger Boussinot l'accuse de porter atteinte au moral de la classe ouvrière en lutte, Sadoul aussi. Il ne pourra pas passer dans 40 villes, classé catégorie 5 par l'église, amoral et libidineux, montre la misère et les vices sous des formes complaisances, pessimisme et sensualité répugnante de la femme. Non soutenu par les Cahiers et par Positif seulement un an aprèssa sortie.

Le parti communiste reproche au Havre de ne pas assez se mobiliser (les armes passent par Marseille). Violence du conflit dockers poignardés le film est vu comme une insulte. Ressortie en 1986 les dockers demandent à le voir avant.

Robert Menegoz, l'auteur de Vivent les dockers a été, trés jeune, un résistant courageux. Il est assistant, décorateur. Le film est soutenu par Positif, récompensé au festival de Karlovy-Vary, contre festival de Cannes en Tchécoslovaquie. Il est sélectionné pour le prix Jean Vigo. Vive la commune est interdit aussi.

Dans ces temps de guerre froide, le film n'est vu que dans des projections clandestines. Il reprend des images récurrentes de Vautier qui seront également reprises par Joris Ivens sans le chant des fleuves

Carpita fait des films de contre actualité. Le rendez vous des quais est saisi quand il passe à La belle de mai en 1955.

Projection de Vivent les dockers et Muriel


Dimanche 14 avril après midi : conclusion de Patrick Leboutte, Geneviève Troussier et René Vautier .


Patrick Leboutte dit avoir voulu un colloque franco-français sans, cette fois-ci, la présence d'algériens pour éviter la dilution dans un débat trop large. On aurait aussi d'ailleurs pu évoquer l'Italie avec Pasolini et La rabia ou Pontecorvo ou l'Allemagne de l'est et l'Union soviétique.

Ce fut un colloque incarné avec des séances se terminant à deux heures du matin. Le travail de la mémoire n'est pas commémoration de la mémoire mais ce travail qui consiste à faire en sorte que remonte à la surface quelque chose qui est enfoui. Penser c'est du travail, c'est aussi drôle ; passe dans le corps passe dans notre fatigue. On ne s'est pas engueulé alors que, pourtant, les prises de parole ont souvent été des des "je" , des implications personnelles. Intenses moment d'émotion Jean Pelegri "qui ils étaient" Caroles Desbarats le point de vue pied noir question de l'autre bouleversant.Gabaston présente schoendoerffer rendre transmissible l'intransmissible Fabrice Revault d'Allone Question des fils et des pères schoendorfer avec son petit-fils et parlant de son père. Narboni demandant pourquoi un personnage donne des indications sur ses origines alsaciennes et médiation de cette question. Rozier rappelant la surdité de la France et Caroles Desbarat, le fait que personne ne fut longtemps là pour écouter les peupels. Le Café des images c'est révélé un outil de la pensée en marche . Merci à l'équipe.

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