Le 3 mai 1954, tandis qu'approche l'issue fatale de la bataille de Dien Bien Phu, la 317e section, composée de Laotiens et conduite par quatre officiers et sous-officiers français, reçoit son ordre de repli. La section doit gagner le poste de Tao-Tsai, plus au sud, où elle doit rejoindre la colonne "Crève-Cur" qui tente de se frayer un chemin jusqu'au camp retranché de Dien Bien Phu.
Au cours de cette retraite désespérée, l'adjudant Willsdorff et le sous-lieutenant Torrens s'affrontent dans une autre guerre, celle des nerfs. Le premier est un soldat de métier. C'est un véritable professionnel de la guerre qui a l'esprit clair, le geste net. Sa seule volonté est d'être avant toute chose "efficace". Il n'a décidément aucun point de convergence avec le sous-lieutenant Torrens qui, frais émoulu de Saint-Cyr, n'est encore qu'un jeune homme sans expérience de la guerre, dont ce repli constitue la première grande épreuve.
Il faut dire que le combat est âpre. Harcelée par les offensives continuelles des "Viets", usée par la marche interminable, les dures privations, les fièvres exténuantes, la section progresse tout de même à travers la brousse. Entre-temps, Dien Bien Phu tombe. La 317e section, quant à elle, après huit jours d'efforts surhumains, cesse d'exister. Seuls demeurent Willsdorff et trois Laotiens qui tentent de se réfugier dans les montagnes. Le sous-lieutenant Torrens, lui, aura trouvé la mort. Plus tard, Willsdorff sera tué en Algérie.