C'est la légèreté, la grâce, la bonne humeur, la gentillesse, et cette espèce d'insouciance frôlant parfois la coquetterie, qui me semblent caractériser le recueil de ces quelques souvenirs d'un enfant du siècle et de la balle. » C'est ainsi que Marcel Ophuls présente dans sa préface les souvenirs de son père, Max Ophuls.
Exilé à Hollywood en 1941, Max Ophuls a écrit ce livre entre août 1945 et décembre 1946 à l'attention de l'attaché de presse du studio Preston Sturges pour lequel il travaille, en réponse à la commande d'une note biographique destinée à le présenter au milieu cinéma. "Dear Steve..." : par ces mots débute la rédaction de ces quelques feuillets promis, qui vont devenir une véritable autobiographie en même temps qu'une traversée du monde et du siècle depuis la Sarre où Ophuls est né en 1902, jusqu'à Berlin, Vienne, Paris, Zurich, et Hollywood.
(Chapitre I à V) Max Ophuls fut tout d'abord un homme de théâtre. C'est en tant qu'acteur qu'il fit ses premières armes sur les planches. Rapidement, il devient un metteur en scène de renom au Burgtheater de Vienne où il rencontre l'actrice Hilde Wall qui deviendra son épouse.
(Chapitre VI). Sa carrière l'amène à Berlin où il rentre en contact avec les milieux cinématographiques aux tout débuts du parlant.
(Chapitre VII et VIII). Vient alors le récit d'une carrière cinématographique exceptionnelle qui débute en Allemagne avec La Fiancée vendue et Liebelei, se poursuit en France, où Max Ophuls s'est exilé devant la menace nazie, avec Divine, La Tendre Ennemie, Werther, De Mayerling à Sarajevo.
(Chapitre IX) Dans les années 40, il pourrait fuir en Suisse mais préfère s'engager sur le front. Avec l'armistice, il doit fuir la France occupée, il tente de monter des projets de films et se penche sur une vie déjà bien remplie.
Marcel Ophuls, son fils né à Francfort en 1927, apporte un double éclairage à ces souvenirs. Par ses annotations, il confronte au récit de son père sa propre mémoire de témoin privilégié, ainsi que le fruit des recherches récentes des historiographes de Max Ophuls.
Les souvenirs de Max Ophuls sont augmentés de l'entretien donné
en 1957 à Jacques Rivette et François Truffaut, qui permet de
visiter, toujours en compagnie du cinéaste, la dernière partie
de sa carrière Les souvenirs de Max Ophuls sont augmentés de l'entretien
donné en 1957 à Jacques Rivette et François Truffaut, qui permet de visiter,
toujours en compagnie du cinéaste, la dernière partie de sa carrière.
Ophuls arrive à Hollywood six mois après la démobilisation fin 1941. De 1941 à 1945 il reste chômeur. Il tourne ensuite L'Exilé (1947). Il est remercié par Preston Sturges après quelques plans de Vendetta. C'est par son ami, Howard Koch qui lui ouvre les portes du bureau de Bill Dozier, le vice président du studio, mari de Joan Fontaine, que Ophuls parvient à présenter son projet de mettre en scène Lettre d'une inconnue (1948). Il doit ensuite ruser pour rencontrer le président, Bill Goetz, dans un bain turc, afin de le convaincre qu'il est le seul à pouvoir réaliser le film. Il existait déjà un script mais, avec Howard Koch, il le refait complètement à son idée.
Il tourne ensuite Pris au piège (1949) et Les désemparés (1949). A son retour en France dans les années 50, il tourne quatre chefs-d'œuvre : La Ronde, Le Plaisir, Madame de..., Lola Montès