Les premiers jours de juin 1940 dans une France affolée, sous un ciel implacablement bleu, et, plus particulièrement dans cette poche de la mer du Nord où un tronçon de l'armée française tente de gagner l'Angleterre. Le week-end est tragique pour la France, il est tragique aussi pour le soldat Julien Maillat, qui se trouve, comme tant d'autres, coincé dans l'étau. Il assiste à la bataille et nous voyons le combat comme il le voit lui-même.
Maillat est un aimable Français moyen. Jeune et dégourdi, cultivant l'amitié, sensible et sans doute sentimental. La guerre le dégoûte mais il sait se battre et puis il y a tout un petit groupe autour de lui : Alexandre, un sympathique râleur, Pierson, un aumônier philosophe, et Pinot, un "gars de Bezons" équipé d’un fusil-mitrailleur. Chacun se sent solidaire de ceux qui l'assistent, et chacun s'épaule dans les coups durs, sauf peut-être Dhéry, un combinard qui rêve déjà de marché noir.
Ceux-ci sont nombreux : les bombardements hallucinants, les mitraillages ininterrompus, la panique, le souffle du désastre... On soigne les blessés dans un hôpital de fortune, on progresse péniblement vers les plages d'embarquement, et il arrive tout de même qu'on abatte des avions ennemis. Les cargos, bourrés d'hommes épuisés, deviennent des cibles et se transforment souvent en brasier. La guerre-éclair, la guerre totale.
Dans ce prélude à l'apocalypse, Julien rencontre une jeune fille, Jeanne, retranchée dans sa maison, submergée par la bataille, au moment où deux soldats tentaient de la violer. Julien les abat et, rapidement, l'amour unit le militaire et sa protégée. Alexandre est tué en allant chercher de l’eau pour ses amis, qui l’enterrent dans les dunes.
Julien et Jeanne décident de fuir ensemble, projet fou, irréalisable pendant ce week-end d'été, sur la plage de Zuydcoote. Julien meurt alors que la jeune fille courait à sa rencontre et, qu'en fond de tableau, les troupes françaises continuent désespérément d'embarquer.
Plus linéaire et littéraire que Dunkerque (Christopher Nolan, 2017)