En 1939, dans le village roumain de Fontana, Johan Moritz et sa femme Suzanna baptisent leur second enfant. Dénoncé comme juif, alors qu'il ne l'est pas, par le gendarme Dobresco qui convoite sa jeune épouse, Johan est expédié dans un camp de travail. L'année suivante, les troupes allemandes entrent en Roumanie et confisquent les biens des Israélites. Suzanna est contrainte de demander le divorce pour conserver de quoi élever ses fils. Avec l'aide d'autres détenus, Moritz s'évade et s'enfuit en Hongrie, pays encore libre. De là, il doit gagner l'Amérique : mais le comité juif qui organise la filière refuse de s'occuper de lui car il n'est pas des leurs. Arrêté à Budapest, il est vendu aux Allemands comme travailleur volontaire.
Découvert par un ethnologue nazi comme le type pur de l'aryen, Johan est revêtu de l'uniforme des SS et sa photo est reproduite sur les magazines et les affiches. Au moment de la débâcle de l'Allemagne, il traverse les lignes grâce à son uniforme et il rejoint l'armée américaine. Mais quand on apprend qu'il est roumain, il est interné comme ennemi et cité au procès de Nuremberg pour répondre de son rôle dans la propagande nazie. Acquitté, il retrouve enfin sa femme après dix ans de séparation. Suzanna a un troisième enfant, né après un viol par un soldat russe.
Après La vache et le prisonnier (1959) et Week-end à Zuydcoote (1964), la déflagration du conflit qui a déchiré l’Europe inspire de nouveau Henri Verneuil qui adapte pour l’écran le roman à succès éponyme du Roumain Virgil Gheorghiu, réfugié en France après-guerre. Coproduite par Carlo Ponti, une superproduction poignante au casting international, avec notamment les stars Virna Lisi et Anthony Quinn dans le rôle du candide au destin malmené par l'histoire.