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Histoire de Marie et Julien

2003

Avec : Emmanuelle Béart (Marie), Jerzy Radziwilowicz (Julien), Anne Brochet (Madame X), Olivier Cruveiller (L'éditeur), Nicole Garcia (L'amie), Bettina Kee (Adrienne), Mathias Jung (Le concierge). 2h25.

Julien est un horloger d'une quarantaine d'années, qui vit dans un quotidien morne et gris. Il s'ennuie et occupe son temps comme il peut. Il recroise le chemin de Marie, jeune femme qu'il avait rencontrée un an auparavant et avec qui il n'avait rien pu vivre à ce moment-là. Ils étaient tous les deux "pris". Commence alors entre eux une vraie histoire d'amour, mais Julien est intrigué par le comportement de Marie, qui semble de plus en plus étrangère à certaines sensations de la vie... Julien est d'autant plus intrigué que sa dulcinée est liée à Madame X, une riche femme d'affaires qu'il fait chanter pour de l'argent. Cette dernière est en effet au cœur d'un trafic de faux tissus anciens. Julien est bien décidé à en savoir plus.

On aura du mal à suivre Rivette dans ce film fantastique, délayé sur près de 2h30, où les personnages sans aucune profondeur, ni vérité psychologique restent perpétuellement à la surface du symbole.

Une belle femme rêvée, puis, peut-être réelle vient combler le vide de la vie de Julien, vieil ours taciturne, réparateur d'horloge essayant de synchroniser le temps, et pourvu d'un chat doté d'un nom, nevermore, qui semble résumer les désirs de son maître.

Ce fantôme qui hante Julien n'a évidemment pas à justifier de son amour pour lui. Elle l'aime, c'est tout et le répète inlassablement dans plusieurs séquences. Du coup Julien n'a plus à s'intéresser à la belle madame X qu'il fait chanter de manière désinvolte et avec qui une aventure un peu plus humaine aurait pu avoir lieu. Mais, comme lui, elle est hantée par une morte et les voilà s'enfermant tous les quatre dans un jeu d'apparitions et de transactions répétitives qui n'intéresse qu'eux.

De l'extérieur, on ne voit pas grand chose, le tout étant d'arriver à reconstruire une pièce d'habitation identique à celle où eut lieu un suicide maquillé en crime pour se confronter de nouveau à la mort et au miracle possible. Celui-ci, bien appuyé, (était-il bien utile de répéter deux fois la même scène du couteau vue des deux points de vus de Julien et de Marie ? Deux champs contre champs sur les larmes et le sang dilue ce qu'aurait pu avoir de miraculeux un seul plan de transmutation des larmes en sang) n'apporte finalement pas grand chose. Julien étant déjà, malgré sa massivité, un fantôme d'homme, il importe en effet assez peu de savoir si Marie est, ou non, revenu à la vie.

Le long regard interrogateur d'Emmanuelle Béart qui clôt le film peut ainsi laisser bien indifférent. L'aventure de monsieur Julien n'a pas le charme de celle de madame Muir.

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