(1600-1682)
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Classique |
Paysage avec un berger | 1635 | Londres, National Gallery |
Embarquement de sainte Paule à Ostie | 1640 | Madrid, Prado |
Le débarquement de Cléopâtre à Tarse | 1642 | Paris, Louvre |
David sacré roi par Samuel | 1643 | Paris, Louvre |
Embarquement de la reine de Saba | 1648 | Londres, National Gallery |
Paysage avec mariage d'Isaac et Rebecca | 1648 | Londres, National Gallery |
Vue de la Crescenza | 1650 | New York, Metropolitan |
Claude Gellée fréquente lécole du village avant de commencer à apprendre le métier de pâtissier. Il perd ses parents à lâge de douze ans, et, à quatorze ans, il suit une troupe de pâtissiers qui se rend à Rome. Il y trouve du travail comme cuisinier auprès du peintre Agostino Tassi. C'est à cette époque que Claude Gellée aurait inventé la pâte feuilletée. À part des travaux domestiques, il broie les couleurs de son maître ; il a ainsi loccasion de le voir peindre. Il s'essaie lui-même à la peinture, et étonne Tassi au point que celui-ci commence l'éducation de Claude Gellée dans lart pictural.
Il fait un séjour à Naples entre 1617 et 1621 où il étudie auprès du paysagiste Goffredo Wals. Il quitte lItalie à lâge de 25 ans et fait de longs voyages en France, en Suisse et en Bavière.
Toute sa carrière se déroule ensuite à Rome. Influencé par les grands paysages d'Annibal Carrache, il forge son propre style. Peu à peu, leffet de la lumière devient sa préoccupation majeure.
Dans une première période, il reçoit des commandes du pape Urbain VIII. Il peint de nombreux ports imaginaires, invitations au voyage, à l'architecture néo-classique de la Renaissance italienne, baignés par la lumière rasante d'un soleil couchant situé dans la ligne de fuite du tableau. On y retrouve souvent des scènes d'embarquement grouillant de débardeurs affairés (Marine, 1634 ; Port de mer au soleil couchant, 1639 ; Le débarquement de Cléopâtre à Tarse, 1642).
À partir de 1645, le Lorrain s'oriente vers des uvres plus apaisées, à la lumière uniforme, d'inspiration mythologique ou biblique (Bord de mer avec Apollon et la sibylle de Cumes, 1647 ; Mariage d'Isaac et Rebecca, 1648). Mais comme toujours chez le peintre, ces scènes ne sont que des prétextes pour l'exploration de l'espace infini du paysage (les uvres du Lorrain "naissent de la distance", Werner Schade, 1999).
A la fin de sa carrière, le Lorrain retrouve son inspiration première dans des sujets plus symboliques, qui lui permettent d'explorer à nouveau le travail de la lumière (Paysage avec Tobie et l’ange, 1663 ; Paysage avec Énée chassant sur la côte de Libye, 1672). En 1663, Claude Gellée tombe gravement malade, il souffre beaucoup de la goutte. Dans ses dernières années, il ne vit que pour l’art. Bien qu’il soit délivré des soucis financiers, il mène une vie modeste et soutient beaucoup les pauvres. Hormis le pape Urbain VIII, il a peint pour des personnages très importants de son temps, tels que le roi d’Espagne ou des cardinaux de la Curie romaine.
Il meurt le 23 novembre 1682 et est inhumé à Rome dans l'église Trinità dei Monti (sa tombe est aujourd'hui dans l'église Saint-Louis-des-Français). Dans son testament, il demande qu’on dise des messes dans son village de naissance. Malgré son admiration pour la nature d’Italie et sa grande fortune, Claude Gellée est resté toujours attaché à son village natal.