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Le débarquement de Cléopâtre à Tarse

1642

The Disembarkation of Cleopatra at Tarsus
Claude Gellée, dit Le Lorrain,1642
Huile sur toile, 119 X 168 cm
Paris, Musée du Louvre, 2e étage, aile Richelieu, salle 826

Dans une architecture imaginaire qui évoque les fastes de l'antiquité, Cléopâtre débarque à Tarse pour séduire Marc-Antoine et le soumettre aux intérêts égyptiens (41 avant J.-C.). La reine Cléopâtre répond au roi David dans le pendant, David sacré roi par Samuel. L’artiste tire profit du contraste entre une reine illustre et un modeste adolescent choisi par Dieu pour devenir l’un des plus grands rois d’Israël. L'histoire ancienne n'est pourtant pour le paysagiste lorrain établi à Rome qu'un prétexte à animer l'un de ces ports de mer ensoleillés, synthèse parfaite entre l'idéal classique des Bolonais et le luminisme des Néerlandais italianisants.

Le sujet est tiré d’un passage de la Vie d’Antoine par Plutarque (Vies parallèles) : Cléopâtre est appelée par Antoine à Tarse, en Cilicie, afin de se justifier de l’accusation d’avoir aidé Cassius et Brutus contre lui : « Délius qu’il [Antoine] envoya, n’eut pas plutôt vu la beauté de Cléopâtre, et reconnu le charme et la finesse de sa conversation, qu’il sentit bien qu’Antoine ne voudrait jamais causer de déplaisir à une telle femme, mais que plutôt elle captiverait aisément son esprit. Il s’attacha donc à lui faire la cour : il la pressa d’aller en Cilicie parée, comme dit Homère, de tout ce qui pouvait relever ses charmes […] Elle prit avec elle de riches présents, des sommes d’argent considérables, et un appareil aussi magnifique que pouvait l’avoir une reine si puissante, et dont le royaume était dans un état alors très-florissant. »

Claude Lorrain a représenté à gauche une barque que l’on charge de vases d’or et d’autres richesses ; au centre, la barque dorée de Cléopâtre, ornée de tapis précieux ; et au premier plan la reine elle-même couronnée et vêtue d’une robe d’un bleu lapis éclatant, accompagnée de sa suite, faisant face à Antoine qui vient au-devant d’elle.

La dernière restauration date de 1967, le tableau est alors jugé très usé et très fatigué.