Dans ce lieu unique, 35 ANS de passion Cinéma, 35 ANS d'échanges intenses, de partage de savoirs, 35 ANS de découvertes d'oeuvres, d'auteurs, aux enjeux artistiques multiples, protéiformes, 35 ANS d'une volonté de montrer, transmettre, éduquer le regard, développer l'esprit critique... avec un passage de relais entre Geneviève Troussier, depuis près de 35 ans à la tête de l'équipe du Café des Images, et Yannick Reix, nouveau directeur. Cela se fête !
Un spectre très large de réponses
furent proposées, ici Patricia Mazuy et Alain Guiraudie
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35 personnalités invitées par Carole Desbarats, critique et historienne du cinéma, à répondre à la question inspirée dAndré Bazin, en 15 minutes chrono, extraits à lappui : "Pour vous, quest-ce que le cinéma ?". Des moments d'échanges entre intervenants et spectateurs, ont rendu compte, en forme de kaléidoscope partiel et partial, du rapport intime que chacun peut entretenir avec le cinéma, obscur objet de désir, de curiosité, de fascination, d'inquiétude, de plaisir... et conjugué exclusivement à la première personne.
Samedi 5 avril
9h30 : Introduction par Carole Desbarats
9h40 : Jean-Luc Lacuve,
fondateur du site du Ciné-club de Caen. Animateur d'une séance
mensuelle de Ciné-club au Café des Images.
10h00 : Edith Perin, responsable
du cinéma à la Scène nationale la Coursive à La
Rochelle
10h20 : Daniela De Felice,
cinéaste et plasticienne et Matthieu
Chatellier, cinéaste et directeur de la photo
10h40 : Eugène
Andreansky, délégué général de lAssociation
Les Enfants de cinéma
11h00 : Pause café
11h15 : Freddy Denaes,
producteur, distributeur et éditeur Editions de l'oeil
11h35 : Olivier Baudry,
architecte des grandes évolutions architecturales du Café des
Images
11h55 : Olivier
Ducastel, cinéaste et scénariste en binôme avec Jacques
Martineau, diplômé de lENS et agrégé
de lettres, il enseigne à luniversité de Paris X Nanterre
12h15 : Echange avec la salle
14h10 : Sylvain George,
cinéaste
14h30 : Patrick Leboutte, critique, spécialiste du cinéma documentaire,
essayiste, enseignant de cinéma à lINSAS (Bruxelles),
directeur de collection aux Editions Montparnasse
14h50 : Claire Simon, cinéaste
15h10 : Jean-Michel Frodon,
journaliste, critique, essayiste, enseignant de cinéma à Sciences
Po Paris, ancien directeur des Cahiers du Cinéma
15h30 : Belinda Cannone,
romancière, essayiste, enseignante de littérature comparée
à lUniversité de Caen
15h50 : Pause café
16h10 : Jean-Charles Fitoussi,
cinéaste et scénariste, ancien pensionnaire de la Villa Médicis-
rétrospective de ses films à la Cinémathèque française
en janvier 2014.
16h30 : Dominique Païni,
critique, théoricien du cinéma, essayiste, ancien directeur
de la Cinémathèque française, de la fondation Maeght
à Saint-Paul de Vence, commissaire dexposition
16h50 : Denis Gheerbrandt,
cinéaste
17h10 : Nicolas Philibert, cinéaste
17h30 : Echange avec la salle
Dimanche 6 avril
9h40 : accueil café
10h00 : Introduction par Carole Desbarats
10h20 : Ginette Dislaire,
fondatrice de lAssociation Les Enfants de Cinéma, du festival
Du Grain à démoudre au Havre, productrice et ancienne directrice
de la salle nationale du Havre.
10h40 : Alain Guiraudie,
cinéaste
11h00 : Jacques Doillon,
cinéaste
11h20 : Jean Douchet,
cinéaste, historien, écrivain, critique, essayiste, cinéaste,
conférencier à laFEMIS et à la Cinémathèque
Française.
11h40 : Carole Desbarats,
agrégée de lettres, essayiste, enseignante de cinéma,
ancienne directrice des Etudes à la FEMIS, actuelle directrice de la
communication à lEcole Normale Supérieure
11h55 : Marc Voinchet,
journaliste, producteur et animateur de lémission Les Matins
à France-Culture
12h20 : Echange avec la salle
14h40 : Alain Bergala,
critique, essayiste, réalisateur, enseignant de cinéma à
la FEMIS, commissaire dexpositions
15h00 : Patricia Mazuy,
cinéaste
15h20 : Agnès Devictor,
essayiste et enseignante de cinéma à Paris 1, chercheure associée
à lInstitut Français de Recherches en Iran (IFRI)
15h40 : David Vasse,
critique, essayiste, enseignant de cinéma à luniversité
de Caen
16h00 : Echange avec la salle
et synthèse
17h00 : Clôture
Une rapide synthèse de ces réponses montre que l'on attend trois choses du cinéma : soit être transporté ailleurs, soit rencontrer la subjectivité d'un auteur, soit retenir du film une forme particulière. Une attente n'excluant bien évidemment pas les deux autres mais selon une hiérarchie différente.
Résultat du vote : 1 (2); 2 (1); 4 (2); 7 (1); 8 (2); 9 (1); 10 (1); 13 (2); 16 (1) ; 17 (1); 19 (1); 21 (1); 22 (1); 28 (1); 30 (1); 31 (2). Les membres du conseil d'adminitration de CdI étant hors concours, ont gagné deux places : Anne-Marie Weil, Laurence Thomasse et Patrice Bruckman.
Jean-Michel Frodon, Alain Cavalier et Jean Douchet
et la scène du Théatre d'Hérouville-saint- Clair
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Un hommage à Alain Cavalier, parrain de ces journées emblématiques, fut rendu, en sa présence, avec une ssélection de ses court-métrages. Lettre d’Alain Cavalier (1982, 14 min.) Le cinéaste écrit le scénario de son prochain film : Thérèse. La surface blanche de la feuille de papier avant celle de l’écran. Elle, seule (2011, 11 min.) Réduire les 100 minutes de son film La Chamade (1962) à 11 minutes composées uniquement de visages de Catherine Deneuve, que cherche le cinéaste à travers cet exercice ? J’attends Noël (2007, 11 min.) C’est la finale de la Coupe du Monde de football entre la France et l’Italie. Il n’y a pas de télévision dans cette chambre d’hôte en rase campagne, et Joël qui n’arrive pas… Faire la mort (2011, 4 min.) Faire l’amour ou donner la mort devant une caméra, il y a peut-être un problème… L’agonie d’un melon (2007, 4 min.) Brève leçon d’histoire et d’ironie où un melon est aussi un cerveau. Film tract.
S'en est suivie une grande soirée festive sur fond de Karaociné, proposé par lassociation La Pellicule Ensorcelée, et dun Medley, concocté par le Big Band Café, des musiques cultes de ces 35 années pour chanter, danser et lever nos verres à la santé du Cinéma et à lavenir du Café des Images !
18 h 00 : projection de Oncle Yanco (1967, 0h30 min), Black Panthers (1968, 0h28), Documenteur (1982, 1h03). 20h30 : Cléo de 5 à 7 (1962, 1h30) et rencontre avec la réalisatrice.
Geneviève Troussier avec Agnès Varda
pour le débat qui suit Cléo
de 5 à 7.
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Agnès Varda explique le contexte de production de Cléo de 5 à 7. Elle a été sollicitée par l'un des producteurs emblématiques de la Nouvelle Vague, George de Beauregard, qui avait déjà financé Godard et Demy et qui souhaitait s'entourer de jeunes réalisateurs capables de tourner vite, en noir et blanc pour faire des films capables de rapporter gros. Elle a du abandonner son projet trop couteux de tournage à Venise, en couleur et s'est rabattue sur un film en noir et blanc, à Paris. A surgit immédiatement l'idée d'un film se déroulant en temps réel, où durée du film et durée de l'histoire sont en touts points identiques.
Au milieu du film, elle avait peur que le spectateur s'ennuie dans l'histoire en temps réel de Cléo. Elle a donc introduit un petit intermède burlesque dans la cabine de projection qui réunit Jean-Claude Brialy, Samy Frey, Eddie Constantine, Yves Robert et Danièle Delorme autour d'Anna Karina et de Jean-Luc Godard.
Une spectatrice note l'importance de la nature dans son film. Agnès Varda confirme le rôle qu'elle a voulu lui faire jouer, accentuant même le coté symboliquement libérateur par l'intensité lumineuse donnée a la pelouse, rendue presque blanche grâce à la trouvaille de son chef-opérateur: utiliser un filtre vert sur l'objectif
Elle trouvait intéressant, non pas d'opposer mais de juxtaposer la peur de mourir du cancer et la peur de mourir à la guerre. Lorsque l'on voit des jeunes qui sont beaux, on ne voudrait pas qu'ils meurent dit-elle. La beauté de Cléo donne envie qu'on la protège. Car la mort de la beauté, c'est comme si on tuait symboliquement l'idée de beauté.
Un spectateur trouve des points communs entre son univers et celui de Demy. Agnès Varda si elle convient d'une proximité affective et de travail, réfute la proximité des univers cinématographiques : elle est bien plus du coté du réel que de l'univers parfois fantastique et féerique de Demy. Elle n'en demeure pas moins très attachée à l'uvre de Jacques Demy puisqu'elle a réalisé trois films sur lui. A un spectateur qui se souvient avoir assisté au tournage des Parapluies de Cherbourg et en être resté marqué pour toujours, Agnès Varda acquiesse sur la force du souvenir. Elle se souvient aussi d'une rencontre au Café des Images avec des jeunes enfants qui venaient assister à une projection de Jacquot de Nantes. Leur institutrice leur avait fait répéter et noter des question sur un papier puis, à la fin de la séance, deux enfants sont venus la voir. Le premier a demandé "Comment fais-tu pour te souvenir de tes souvenirs ?" Et l'autre lui a dit: "Mais non, ce n'est pas ca. Comment fais-tu pour te souvenir des souvenirs de quelqu'un d'autre ?" Elle avait été marquée par cette phrase qui exprimait exactement ce qu'elle voulait faire.
Agnès Varda est toute étonnée de pouvoir faire la promotion d'un film qui a maintenant 52 ans mais qu'elle trouve toujours vivant. Il est par ailleurs daté avec la séquence d'actualité dans le taxi et le personnage d'Antoine qui retourne en Algérie le soir même. Le film présenté à Cannes a connu un succès modeste mais, petit à petit, il est entré dans toutes les cinémathèques et est même intégré au dispositif pédagogique de Lycéens et apprentis au cinéma. Elle reste perplexe devant le succès ou l'insuccès d'un film. Cent et une nuits était une façon drôle de célébrer le centenaire du cinéma que personne n'a comprise. Après la photographie et le cinéma, Agnès Varda a entamé depuis 2003, où elle représentait la France à la biennale de Venise, une troisième vie avec ses expositions d'art plastique. Elle s'en dit très heureuse et remercie le dynamique et attentif public du Café des Images pour cette heure de débat.
L'interprète Franco-chinois et Wang Bing
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L'interprète, Wang Bing et Emmanuel Burdeau
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Genèse d'un projet
Wang Bing durant le tournage du Fossé en 2005 lit un roman chinois contemporain d'un auteur, décédé il y a maintenant dix ans. C'est une fresque historique mais en partie autobiographique, se déroulant dans le Yunnan qui lui donne en vie de visiter la région. Par hasard sur le chemin, il rencontre trois jeunes surs qui jouent au bord de la route. Il les interroge et est profondément choqué de la situation misérable dans laquelle elles vivent. Ainsi, lorsqu'en 2010, il reçoit une commande d'Arte avec un sujet libre, il propose de réaliser un documentaire sur ces trois surs. Wang Bing n'a donc pas choisi de décrire une situation misérable dans la Chine d'aujourd'hui, c'est le sujet qui s'est imposé à lui. Qui plus est, il pense que la situation des gens qui vivent en amont du Yang-Tsé, loin des grandes métropoles, est la plus à même de provoquer de grands bouleversements politiques dans les années à venir. On observe là une misère omniprésente, beaucoup d'enfants seuls au bord des routes.
Les trois soeurs du Yunnan ne choisit pas de suivre ces "héros contemporain" de tant de cinéastes chinois qui ne sont jamais que des gens qui exploitent les autres. Ces films ont suffisamment de suiveurs pour que Wang Bing décide de faire autre chose. Il préfère travailler sur la situation des travailleurs migrants, sur la capacité de résilience de ces populations.
Contexte social et politique
Les habitants de ces villages ne sont pas des gens résignés. Ils acceptent leur situation matérielle difficile mais trouvent et inventent toujours des solutions très concrètes pour s'en tirer. Ils savent ne pas avoir le choix, qu'il faut être fort pour survivre. Il n'y a pas de problème de minorité ethnique, les villageois appartiennent tous à la majorité Han. Les Hi chinois du sud ont été contrains au départ il y a bien longtemps et le souvenir des massacres d'alors s'est effacé. Les paysans sont des lointains descendants de soldats venus là pour faire régner l'ordre aux confins de l'empire. Leurs ancêtres sont venus il ya 600 ans de Nankin. Ils parlent un dialecte dont le vocabulaire et la syntaxe sont à 90% ceux du mandarin classique avec même un emploi plus fréquent de mots anciens car la population isolée a vue sa langue moins changer qu'autre part.
Le village se situe à six heures de voiture du chef lieu situé
dans la vallée. La réunion chez le grand-oncle où le
chef du village parle de la pression des impôts fait référence
à la politique chinoise dite de "La construction de la nouvelle
campagne". Celle-ci vise à construire de nouveaux villages plus
modernes concentrant des maisons bâtis en ciment et où les terres
cultivables sont regroupées. L'éducation est une priorité
du gouvernement mais aucun enseignant ne veut aller dans ces régions
reculées qui ont recours à des bénévoles peu instruits.
L'instituteur que l'on voit fait des fautes et ne sait pas reconnaitre certains
idéogrammes.
Tournage, montage
Le tournage commence en octobre 2010 mais Wang Bing tombe gravement malade et doit interrompre le tournage. Ainsi, après une longue pause, le film est achevé en 2012. Le tournage s'est étalé sur cinq mois mais avec seulement trois montées dans le village à 3200 mètres pour, à chaque fois, cinq ou six jours de tournage.
Le tournage s'est effectué à deux caméras avec le souci
d'intervenir le moins possible dans la vie des gens. Wang Bing et ses deux
opérateurs tournent 180 heures de rushes.
Avec le numérique, plus besoin de planifier le choix des séquences et le nombre de jours à y consacrer. "Lorsque je tourne, je fais déjà le dérushage dans ma tête. Je sais ce que je vais garder. Le script s'inscrit dans ma tête. Le montage est alors un travail instinctif, un moment de vérification. On est n'est plus dans le cas de la pellicule argentique qui coute cher avec l'obligation d'organiser un matériel rare".
A une question sur le choix d'abandonner le personnage qu'il suit jusqu'alors pour le laisser prendre du champ et l'inscrire dans un cadre plus large, Wang Bing répond qu'il s'agit souvent d'une simple question de fatigue ou qu'il repère que le personnage arrive à destination. Il observe aussi lorsque le personnage semble sur la fin d'une action ou saisi d'une nouvelle intention et qui va alors l'inciter à se rapprocher à nouveau.
Suites
A une question sur ses relations avec les autres cinéastes chinois dont Jia Zhang-ke, Wang Bing répond sobrement qu'ils se connaissent mais qu'ils ne sont pas rencontrés. Il n'a aucun contact avec les cinéastes chinois et se sent bien plus proche des artistes et des performeurs. Les cinéastes qui l'ont influencé sont Antonioni et Tarkovski.
Wang Bing a entrepris des recherches pour retrouver la mère des trois surs. Elle vit tout au sud près de la frontière du Laos. Contrairement à ce que disent d'elle les habitants du village, c'est une femme brave qui a beaucoup de qualités. Elle a en fait été quasiment chassée du village car elle n'a pu donner naissance à un fils. Wang Bing voudrait réaliser un film sur elle pour montrer comment le poids des traditions fragilise les familles contemporaines; comment la morale peut prendre le pas sur les sentiments.
Yannick Reix et Emmanuel Burdeau ont entamé la soirée par une courte présentation, en s'excusant d'abord à propos des conditions de la projection du premier film (des problèmes avec le distributeur ont entrainé la diffusion d'une copie médiocre avec un time-code en haut du cadre mais ont permis la gratuité de la séance), puis en expliquant l'origine du terme un peu barbare "Mumblecore". Celui-ci provient de l'anglais " to mumble " (marmonner), et fait référence aux acteurs qui auraient tendance à parler dans leur barbe. Une autre explication serait la qualité toute relative de ces productions fauchées avec des enregistrements audio où l'on peine à comprendre les protagonistes.
Au-delà de l'étymologie, le mumblecore désigne un mouvement initié par des réalisateurs trentenaires américains. Les thèmes abordés tournent principalement autour des déboires amoureux de trentenaires et de leur quête d'accomplissement personnel, et sont souvent traités de manière comique. Au niveau formel, on retrouve souvent la caméra portée à l'épaule, des acteurs non-professionnels et des décors naturels. De plus, la mise en scène fait la part belle à l'improvisation. On est entre le tournage sauvage à la Cassavetes et la fraîcheur de la Nouvelle Vague. Ce mouvement trouve ses racines au festival d'Austin, nouveau centre névralgique du cinéma "indie" américain et qui est annoncé comme le nouveau Sundance.
Le premier film, Hannah takes the stairs, a pour particularité d'avoir dans ses acteurs principaux le réalisateur du second long-métrage de la soirée : Andrew Bujalsky. Il incarne Paul, un binoclard adepte de chemises à carreaux, collègue de travail de Hannah (Grata Gerwig, que l'on a vu récemment dans Frances Ha et qui joue ici l'un de ses premiers rôles). Le film se concentre sur cette Hannah, son travail dans la production de shows télévisés, ses histoires d'amour et sa volonté de trouver un sens à sa vie. La qualité très relative de la projection fait, bizarrement, assez bien écho au style sans-le-sou de l'uvre. Comme un film fait par une bande d'amis et écrit au jour le jour.
Courte pause, puis le second film, Computer Chess, commence. Tout est dans le titre. Le lieu : un hôtel. L'action : un tournoi d'échec entre ordinateurs (oubliez l'interface graphique et la souris : on parle de machines de la taille d'un vieux radiateur). Les personnages : une bande de nerds aux cheveux longs et visiblement plus à l'aise devant un clavier que devant une femme (oui, il y en a une). L'image est en 4/3 et en noir/blanc, ce qui n'est pas sans évoquer le thème des échecs. Le film est fait " sur la technologie de l'époque grâce à la technologie de l'époque " (le réalisateur a même fait refaire certaines caméras de l'époque). D'ailleurs, la structure même de Computer Chess est composée de " bugs " (volontaires) au montage et le labyrinthe formé par les couloirs de l'hôtel fait écho aux méandres des jeux de plateaux. On alterne les moments comiques et les scènes intrigantes. Pour faire bref : il s'agit d'un OVNI filmique qui ne se laisse pas appréhender au premier visionnage.
Le débat clôturant la soirée permet de revenir sur certains aspects du film et en particulier son étrangeté. Emmanuel Burdeau commence en admettant que le film est difficile à décrire (surtout pour un lundi soir) et reconnait qu'après un quatrième visionnage deux ou trois scènes lui échappent (et on le comprend). Quelques questions et remarques se font entendre. Certains ont trouvé le film intéressant, d'autres ont été déçus. Le dénominateur commun est qu'il n'a laissé personne indifférent, la preuve en est qu'une grande partie des spectateurs sont restés pour profiter du débat.