Alors que le carnaval de Venise bat son plein, un couple de Suédois se rend à l’hôpital psychiatrique. La femme est sujette à de violentes crises et réclame son « enfant », un manuscrit que son mari garde précieusement. Il s’agit de l’écrivaine Agnes von Krusenstjerna et de son époux David Sprengel, avec lequel elle entretient depuis des années une relation tumultueuse. Dans son dernier livre, la jeune femme a voulu régler ses comptes avec sa famille et le milieu aristocratique dont elle est issue. Les soigants exigent que David rende le manuscrit à sa femme qui hurle après lui. Elle le déchire méthodiquement. Ils pleurent tous les deux leur « enfant ». Agnes se souvient…
Sur un bateau qui remonte une rivière, Agnès et Adolf von Krusenstjerna observent avec malice leur frère Edward se plier de bonne grâce aux obligations de sa fête de mariage avec Elvina. Ils remarquent que leur mère va être obligée de sympathiser avec la famille empathique mais très vulgaire de tanneurs de sa belle-fille. Agnes fait preuve de singularité en jouant de la trompette sans être insensible au charme du jeune Gerhard Odencrantz, un ami proche d’Adolf. Le soir, Agnès se laisse aller à danser seule ou avec une autre femme.
Le matin elle observe Adolf et Gerhard se promenant Agnes se baigne avec Ava voulant faire d'elle son amie intime. Toutes deux parlent de l’étroitesse d'esprit de leur famille et de leur envie de découvrir l’amour. Elles tentent de faire l'expérience d'un baiser mais Agnes se montre trop résolue et Ava la repousse.
Agnes se souvient de sa première rencontre avec le journaliste et critique théâtral David Sprengel, plus âgé qu'elle, qui lui avait fait une cour pressente après avoir interviewé avec elle le célèbre metteur en scène George Molander.
Agnes explique à ses parents, consternés, qu'elle cherche "la vérité sur moi-même, les femmes, l'amour, l'érotisme et vouloir écrire sauvagement et sans inhibition". Pour cela, elle doit partir, seule dans le monde. Gerhard veut l'épouser même si elle lui avoue être amoureuse de Sprengel, même si différent qu’il lui fait peur. Gerhard tente de la ramener à la morale de son époque : il veut bien qu'elle écrive mais de temps en temps seulement et cela devra passer après la création d'une famille. Agnes voudrait plus de passion et tente d’embrasser Gerhard. Adolf les surprend et fait une crise de jalousie.
Agnes se sent prise au piège et se confie à la mère de Gerhard, femme indépendante et aux penchants lesbiens. Elle lui affirme qu'elle ne trouvera pas l'amour dans cette maison et l’encourage à fuir plutôt que de rester prisonnière comme elle.
Agnes s’enfuit donc mais, trop fragile, elle doit être internée en maison de repos. Elle suit imprudemment un débauché qui la viole dans un bordel. Elle est alors protégée par David Sprengel qui lui construit "une maison en dehors du monde". Il lui transmet des aspirations d'écrivain, "comme un père à ses enfants". Elle vit dans son monde, indifférente aux mouvements politiques et sociaux. On lui reproche de se vautrer dans la sexualité mais c'est le centre du monde. Elle enrage contre sa mère qui déshérite son mari mais, saoule dans un café, l'accuse d’avoir écrit lui même douze pages de perversités dans son livre. Elle veut " écrire pour mieux se connaitre et afin de bien pouvoir dépeindre les gens que je connais par moi-même. Mais a-t-elle été honnête ? A- t-elle du talent ?" Elle est conduite au poste de police. David la ramène, elle veut écrire sa biographie, décrire sa famille. Les crises d'angoisse se succèdent. Pour la calmer, David la pique à la morphine. David décide de l'emmener en Italie : Romme, Florence et Venise. Encouragée et protégée par David, elle réussit à terminer son livre. Mais sa famille vient de nouveau hanter ses nuits de cauchemar.
La vie de l’écrivaine Agnès von Krusenstjerna (1894-1940), son rapport au milieu aristocrate dont elle est issue et sa relation tumultueuse avec son mari.