Story of G.I. Joe
1945

(Les forçats de la gloire). Avec : Burgess Meredith (Ernie Pyle), Robert Mitchum (Lieutenant Walker), Freddie Steele (Sergent Warnicki), Wally Cassell (Dondaro), Jimmy Lloyd (Spencer), John R. Reilly (Murphy, "Wingless"), Red (Dorothy Coonan), William Murphy (Mew). 1h48.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le désert de Tunisie, le lieutenant Walker de la 18e division d'infanterie à la charge du la compagnie C formés de jeunes gens inexpérimentés. Un petit chien, l'algérien, leur sert de mascotte. Walker, un temps agacé, le leur laisse. Il accepte aussi la présence d'Ernie Pyle, correspondant de guerre, âgé de 38 ans dont les chroniques ont toujours plu à son père. Apres une première attaque d'avion l'un des soldats est tué. La mort de Gawk Henderson, l'amoureux transit, marque tous els soldats

C'est l'approche du front et commence la longue marche à pied, traversée de rivière, marche sous la pluie et el soleil. Puis c'est el baptême du feu en terrer inconnue

Ernie Pyle est avec le Colonel Hunt commandant le 1er bataillon et le radio Strobel. La défaite est presque certaine. Seul Walker s'interpose encore à l'avancée allemande. Walker venu donner des informations à Hunt voit venir à lui Warnicki effondré. Les chars lourds ont enlevé la position. Hunt ordonne el repli. Cette première défaite est vivement ressentie par les jeunes soldats.

Durant un an, Pyle est sur différents terrains d'affrontements. La compagnie C reste dans son souvenir celle à laquelle il est le plus attaché et il cherche à la revoir. Entre-temps, elle a fait la conquête de la Sicile en débarquant à Salerne et marche maintenant sur Rome.

La compagnie C a prise San Raviolio et marche sur San Vittorio. Police d'assurance de 10 00 dollars, Murphy "sans ailes" reçoit une lettre d'amour. Warnicki reçoit un disque sur lequel sont gravés des premières paroles de son fils. Pyle retrouve la compagnie commandée par Walker nommé capitaine.

Dans San Vittorio bombardé, le sergent Warnicki et Walker tentent d'abattre deux tireurs embusqués sur le cloché de l'église. Dandaro, trouve "la terre promise" en la personne d'une jeune italienne peu farouche. Apres avoir abattu les deux tireurs du clocher, Warnicki se met à genoux pour prier.Il est pris pour cible par un troisième sniper mais son casque le protège. Walker et Warnicki mitraillent cet Allemand jusqu'à ce qu'il lâche la corde de la cloche. La compagnie se repose et improvise la nuit de noce entre Red et Wingless. Ce dernier s'endort à peine allongé.

La compagnie reprend sa marche vers le massif imprenable de Monte Cassino. Dandaro rejoint tardivement la compagnie car il est resté un temps avec Amelia au milieu des de San vittorio. A Monte Cassini, les combats font rage autour d'un monastère qui sert de position d'observatoire à l'ennemi. Celui-ci est finalement bombardé mais les ruines continuent d'offrir une protection aux allemands.

Pyle retrouve la compagnie après l'attaque. Walker est ramené sur le dos d'une mule. Son oraison funèbre tient en peu de mots "Je suis désolé mon vieux" vient dire un soldat puis le jeune lieutenant ordonne de reprendre la marche sur Rome.

Pyle rejoint Warnicki et, alors que la compagnie disparait à l'horizon, résonne, off, sa chronique : "Nous allons gagner. Puisse la victoire nous réjouir mais nous laisser humbles. Puissions-nous essayer ensemble, nous souvenant de notre angoisse, de reconstruire un monde si solide, si juste qu'aucune grande guerre ne sera jamais possible. Pour ceux sous les croix de bois, nous ne pouvons rien, sinon nous arrêter et murmurer : merci, mon vieux. Merci.

À l'origine de Story of G.I. Joe, il y a les carnets d'Ernie Pyle, qui rédigeait scrupuleusement l'actualité des combats au quotidien. Le film de William A. Wellman rend grâce, à travers une mise en scène sobre, à la simplicité du style du journaliste, ainsi qu'à son souci de réalisme et d'humanité. Ernie Pyle fut couronné du Prix Pulitzer en 1944 pour ses chroniques, publiées par près de 300 journaux. La ressemblance d'Ernie Pyle avec l'acteur Burgess Meredith, tant au niveau physique que gestuel, a marqué les critiques lors de la sortie du film, tout autant que Robert Mitchum, qui accède instantanément à la notoriété avec le rôle du Lieutenant Walker, qui lui vaut d'être nominé à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.

Le style du vers de terre

Quand Wellman entreprend Story of G.I. Joe, Ernie Pyle est le correspondant de guerre le plus populaire aux Etats-Unis. Au début du conflit, il a été envoyé à Londres pour couvrir le Blitz, puis a accompagné les troupes américaines de l'Afrique du Nord à la Sicile, de l'Italie à la Normandie, jusqu'à la libération de Paris. Il obtient le prix Pulitzer en mai 1944. A sa mort, ses dépêches sont publiés par 400 quotidiens et 300 hebdomadaires. Il a beau être devenu une célébrité, il ne se soucie nullement de gloire, de propagande ou de message : "La guerre n'est pas romantique quand on est en plein dedans." Et il entend nous la faire partager telle qu'elle est vécue par ceux qui sont "en plein dedans". Pas les gradés, pas les vedettes de briefings, mais les simples soldats qui en pataugeant dans la boue combattent la peur, l'ennui, l'épuisement, la mort omniprésente. Des G.I.'s de la campagne d'Italie, il dit : "Ils vivent et meurent dans de telles souffrances et le font avec une telle détermination que l'admiration que l'on ressent pour eux peut vous aveugler sur le reste de la guerre." Les grandes figures (Bradley, Patton, Eisenhower), les notions abstraites (la liberté, la démocratie) ne le concernent pas : "Je n'y connais rien. Je ne connais que ce que nous voyons de notre point de vue, celui du ver de terre, et notre portion du tableau consiste seulement en soldats sales et fatigués qui sont encore vivants et ne veulent pas mourir."

Wellman refuse tout point de vue d'ensemble. Il adopte ce que Pyle appelait "le point de vue du vers de terre. Une vision fragmentaire, aléatoire, marginale. Il nous présente un territoire mais sans les cartes ! Les enjeux stratégiques de la longue marche ne sont jamais examinés. On ne sait quelles sont les forces en présence, quels sont leurs objectifs. Quand un notable est pris à partie et écharpé par les habitants de San Vittorio, le contexte politique est absent. Au spectateur de déduire qu'il s'agit d'un maire mussonnilien qui a tenté de retourner sa veste un peu tard. Ernie Pyle n'est jamais au cœur de l'action. Quand les sections montent à l'assaut, il reste à l'arrière à attendre leur retour. Il ne voit pas le déroulement des combats, seulement les décombres des villages dévastés.

L'intensité est toute intérieure et la marche sans fin des soldats est le symbole de leurs combats sans fin et sans victoire.

Tournage en studio avec des vrais G.I.'s et de vrais combats

Le tournage (cinquante jours) commence le 15 novembre 44 et se termine le 15 janvier 45. Mitchum, pressenti par Aldrich, l'assistant de Wellman, est prêté par la RKO. Son salaire est peu élévé mais il obtient une nomination à l'oscar du meilleur second rôle et devient ainsi une vedette. Le film est entièrement tourné en studio avec des stock-shots provenant de La victoire de Tunisie (Frank Capra, 1944) et surtout de La Bataille de San Pietro (Jonh Huston, 1944).

Le village dévasté de San Vittorio est bâti sur les décombres d'un ancien décor. La production a tout simplement démoli la cathédrale de Cecil B. De Mille avait fait construire pour Les damnés du cœur (1928). Pour les séquences de Monte Cassino, Wellman demande au directeur artistique de lui créer un no man's land de boue glacée, d'arbres déchiquetés et de bunkers souterrains qui pourraient aussi bien évoquer Verdun. Lors de l'assaut final, les quelques plans qui proviennent de La Bataille de San Pietro tranchent tout simplement parce que le te terrain parait plus simple et plus rocailleux : la boue en est absente.

Il y a sur le plateau un minimum d'acteurs professionnels car Wellman a préferé utiliser de vrais G.I.'s. Le War Depatment lui a assigné 150 vétérans de la campagne d'Italie qui doivent être expédiés sous peu sur le front du pacifique. Cantonnés à Camp Baldwin, tout près du studio, ces soldats en transit se voient accorder une "permission" de six semaines, mais n'en continuent pas moins de participer à des exercices et manouvres durant tout le tournage. Wellman exige que ses acteurs professionnels subissent le même entrainement, le même régime.

Le régiment qui attaqua San Pietro, le 143e d'infanterie, était celui du capitaine Henry Wasko, un Texan qui commandait une compagnie de la 36e division. Dans The story of Th GI Joe, il revit sous les traits du lieutenant Bill Walker (promu capitaine en Italie) sous les traits de Robert Mitchum. Wasko fut tué au cours de l'assaut. Trois jours plus tard, le correspondant de guerre Ernie Pyle assista au retour du corps sur le dos d'une mule. Ernie Pyle, le personnage principal, sera lui-même tué dans le pacifique lors de la bataille d'Okinawa le 18 avril 1945.

Source : LE CIEL OU LA BOUE, livre de Michael Henry Wilson écrit spécialement pour l'édition DVD de Wilde Side Video, ci-dessous.

 

Test du DVD

Wild Side Video, février 2012. Master restauré Anglais Mono, Sous-titres : Français. DVD+livre : 20 €.

suppléments :

  • LE CIEL OU LA BOUE, un livre inédit de 80 pages qui se penche en profondeur à la fois sur le film lui-même et sur sa réalisation, écrit spécialement par Michael Henry Wilson, journaliste et historien du cinéma, et illustré par des photos rares.
  • The Battle of San Pietro (38'), le documentaire de John Huston.

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Genre : Film de guerre
Thème : 2e guerre mondiale
Voir : Photogrammes du film
dvd chez Bach Films