Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

Ettore Scola

(1931-2016)
31 films
   
   
3
 

Réalisateur et scénariste italien né à Trevico, province d'Avellino, le 10 mai 1931. Après des études secondaires classiques, il suit des études à l'université de Jurisprudence de Rome et obtient un diplôme en droit. En 1947, Ettore Scola fait du journalisme et collabore notamment à des revues humoristiques telles que le célèbre "Marco Aurelio" (hebdomadaire satirique où l'on trouve également les signatures de Federico Fellini, Ruggero Maccari, Steno, Marchesi, Age et Scarpelli), "Setima Incom" et d'autres en qualité d'écrivain et dessinateur. En 1950, il écrit pour la radio "Ho-là", "Rosso e nero,", " Il teatrino di Alberto Sordi".

Après avoir écrit une vingtaine de scénarios de 1948 à 1952 sans les signer dont plusieurs pour Toto, Scola écrit une bonne cinquantaine de scénarios, comédies pour la plupart, dont plusieurs pour Dino Risi (Le Fanfaron, Il mattatore, La marche sur Rome, Les monstres, Moi la femme...) et pour un autre réalisateur moins connu Antonio Pietrangeli aujourd'hui décédé. Avec Age et Scarpelli, Maccari et Sonego, Ettore Scola a été le scénariste qui a porté la comédie italienne à son plus grand degré de perfection.

En 1964, Ettore Scola passe à la mise en scène avec un film à épisodes avec Vittorio Gassman Parlons femmes. Au fil des années, le réalisateur s'affirme et écrit des films très différents les uns des autres : Drame de la jalousie avec Marcello Mastroianni, Nous nous sommes tant aimés qui lui vaut le grand prix du festival d'humour de Chamrousse en 1976, Affreux, sales et méchants, prix de la mise en scène à Cannes, et le triomphe dans le monde entier d'Une journée particulière et des Nouveaux monstres qu'il a co-réalisé avec Dino Risi et Mario Monicelli.

S'il excelle avant tout dans la comédie, il adopte un ton plus mélancolique dans Nous nous sommes tant aimés (1974) avec Vittorio Gassman où il dépeint l'évolution contemporaine de l'Italie. Cinéaste engagé, il se pose en défenseur des petites gens et des marginaux tout en pointant du doigt les conditions de vie dans les bidonvilles autour de Rome dans Affreux, sales et méchants (1976), pour lequel il remporte le Prix de la Mise en scène à Cannes. En 1977, il dénonce également la persécution des homosexuels dans Une journée particulière avec Sophia Loren.

Ettore Scola tisse également des liens étroits avec la France puisqu'il évoque la Révolution française dans La Nuit de Varennes et tourne Le Bal qui lui vaut le César du meilleur film et du meilleur réalisateur en 1984. Il a également l'occasion de travailler avec bon nombre de comédiens français comme Fanny Ardant (La Famille, 1987, Le Dîner, 2000), Vincent Perez, Emmanuelle Béart (Le Voyage du capitaine Fracasse, 1991), etc.

A partir des années 90, le public suit toutefois moins le réalisateur italien qui ne perd pas pour autant de sa justesse avec Le roman d'un jeune homme pauvre qui obtient un Lion d'Or à Venise en 1995. Poursuivant des films aux castings prestigieux, il revient une nouvelle fois à Rome en 2003 pour y tourner Gente di Roma, avec pour toile de fond les manifestations contre Silvio Berlusconi. Alors qu’il avait annoncé sa retraite, Ettore Scola a donné un dernier film, un documentaire présenté à la Mostra de Venise en 2013 intitulé Qu’il est étrange de s’appeler Federico, dans lequel Scola évoquait son aîné, son ancien collègue de Marc’Aurelio, Fellini. Il meurt le mardi 19 janvier 2016, dans une clinique romaine, à 84 ans.

Filmographie :

1964 Parlons femmes

(Se permettete parliamo di donne). Avec : Vittorio Gassman (Adam) Sylva Koscina , Antonella Lualdi , Giovanna Ralli , Maria Flore 1h48


Huit sketches montrant différents visages de la femme. Même si l'on "parle" de femmes, le fil conducteur est le protéiforme Adam.

   
1965 Cent millions ont disparu
 

(La congiuntura) - (épisode Il vittimista).

   
1966 Belfagor le magnifique

(L'arcidiavolo)

   
1968 Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami ...
  (Riuscirannoi nostri eroi a ritrovare l'amico misteriosamente scomparso in Africa ?). Avec : Alberto Sordi (Fausto Di Salvio)

Un riche business man qui en a marre du travail, de sa famille, de la société part pour l'Afrique avec ses amis

   
1969 Le fouineur
 

(Il Commissario Pepe).

   
1970 Drame de la jalousie
(Dramma della gelosia, tutti i particolari in cronaca). Avec : Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Giancarlo Giannini, Manolo Zarzo, Marisa Merlini. 1h45.

Un matin, dans un quartier de Rome, un car de police dépose deux hommes pour la reconstitution d'un crime. L'un d'eux, Oreste, rappelle dans quelles circonstances fut tuée la victime, une jeune fleuriste prénommée Adélaïde. Quelques mois auparavant, la jeune fille entrait dans la vie d'Oreste en venant lui avouer son amour pour lui. Cette rencontre bouleverse la vie de l'homme qui est marié à une femme laide. Lors d'une bagarre opposant les deux femmes, Oreste prend la ferme décision de rompre afin de vivre avec Adélaïde. Pour fêter sa liberté retrouvée, ils se rendent dans une pizzeria. C'est là qu'ils rencontrent Nello. Celui-ci devient très vite ami de la famille. Mais Oreste doit se rendre à l'évidence : Adélaïde est aussi la maîtresse de Nello. Le drame se produit le jour où Nello et Adélaïde se rendent à l'église pour célébrer leur mariage. Pris d'un accès de fureur, Oreste se précipite sur son rival et se saisit d'un sécateur. Adélaïde, affolée vient s'interposer entre les deux hommes, et c'est alors qu'involontairement Oreste la frappe d'un coup mortel.

   
1971

Permette ? Rocco Palaleo

 

 

   
1972 La plus belle soirée de ma vie
(La piu bella serata della mia vita). Avec : Alberto Sordi (Alfredo Rossi), Michel Simon (Attorney Zorn), Charles Vanel (le Président, Giudice Dutz), Claude Dauphin (Cancelliere Bouisson), Janet Agren (Simonetta), Giuseppe Maffioli (Pilet), Pierre Brasseur (Le comte La Brunetière). 1h46.

Le docteur Rossi décide de faire un court séjour en Suisse, juste le temps de déposer de l'argent sur son compte numéroté. Mais il arrive trop tard, les banques sont fermées et il doit attendre le lendemain. Une magnifique jeune femme sur une motocyclette l'attire insidieusement sur les routes de campagne mais peu de temps après, c'est la panne de sa voiture et il doit chercher un téléphone. Il arrive dans le chateau d'un Comte âgé, ancien magistra, qui donne une soirée en compagnie de trois amis. Ils trompent la nostalgie du temps passé en refaisant, pour le plaisir, les grand procès de l'Histoire. La venue de Rossi est une aubaine pour ces retraités. Le docteur sera l'accusé à ce tribunal pour rire. La vie de Rossi est passé au crible et il et condamné à la peine suprême et le jeux devient très vite sérieux...

   
1974 Trevico-Torino, viaggio nel Fiat-Nam
 
   
1974

Nous nous sommes tant aimés

(C'eravamo tanto amati). Avec : Nino Manfredi (Antonio), Vittorio Gassman (Gianni), Stefania Sandrelli (Luciana Zanon). 1h55.

Trois camarades, frères d'armes pendant la résistance, attachés au même idéal de justice et de progrès social, célèbrent la fin de la guerre et la chute du fascisme en Italie. Gianni termine ses études de droit à Rome. Nicola enseigne dans un lycée de province. Antonio se retrouve modeste brancardier-infirmier...

   
1976 Affreux, sales et méchants
(Brutti sporchi e cattivi). Avec : Nino Manfredi (Giacinto), María Luisa Santella (Iside), Francesco Anniballi (Domizio) . 1h55.

La vie d'une famille dans un bidonville romain. Le patriarche Giacinto possède un magot (un million obtenu en indemnité pour la perte d'un oeil) que ses enfants essaient de lui voler chaque nuit. Mais Giacinto ne dort pas tout à fait sachant que ses enfants veulent s'approprier son trésor, il trouve toujours de nouvelles cachettes et défend son bien avec un fusil dont il se sert sans scrupule...

   
1976 Mesdames et messieurs , bonsoir
  (Signore e Signori, buonanotte). Film colelctif de Luigi Comencini, Nanni Loy, Luigi Magni, Mario Monicelli et Ettore Scola. 1h45.
   
1977

Une journée particulière

(Une giornata particolare). Avec : Sophia Loren (Antonietta), Marcello Mastroianni (Gabriele), John Vernon (Emanuele). 1h55.

Le 6 mai 1938, Rome célèbre Hitler. Dans l'immeuble déserté Antonietta, épouse et mère, se sent envahie par une impression de fatigue et de libération. En face, escalier B, un homme, Gabriele, speaker, renvoyé de la radio nationale pour homosexualité. Il suffira que le mainate d'Antonietta s'envole pour que ces deux êtres se rencontrent.

 
1977 Le pinson du Val padouan, citoyen exemplaire...
Cinq courts-métrages du film collectif Les nouveaux monstres réalisé par Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola .

1. LE PINSON DU VAL PADOUAN : Une chanteuse, ignominieusement exploitée par son mari et impresario, perd sa voix. Celui-ci s'arrange pour qu'elle ait un accident afin, pour ne pas perdre d'argent, que se produisant sur scène encore plâtrée on mette sur le compte de la convalescence et de l'émotion sa voix brisée.

7. CITOYEN EXEMPLAIRE. Rentrant le soir de son bureau, un homme est témoin de l'agression et du meurtre d'une personne par trois individus. Il se précipite chez lui... pour passer à table et regarder la télévision.

9. COMME UNE REINE. C'est la première journée en deux ans que Franchino consacre à sa mère. C'est en fait pour mieux l'amener à accepter d'être littéralement abandonnée dans un hospice de vieillard.

10. AUBERGE. Dans les cuisines d'une auberge rustique dont la clientèle snob se fait maltraiter avec plaisir, le serveur et le cuisinier se disputent en usant des aliments comme armes. Un tendre baiser met fin à cette querelle de vieux couple et les clients, ravis, auront des plats plus exotiques que de coutume.

12. L'ÉLOGE FUNÈBRE. Une troupe de " teatro de varieta " (musichall) enterre son comique en chef. Évoquant les vertus du défunt, les membres en viennent à donner une représentation aux gens venus fleurir les tombes de leurs chers disparus.

   
1979 La terrasse
(La Terrazza). Avec : Vittorio Gassman (Mario), Ugo Tognazzi (Amedeo), Jean-Louis Trintignant (Enrico), Marcello Mastroianni (Luigi), Stefania Sandrelli (Giovanna), Carla Gravina (Carla), Ombretta Colli (Enza), Galeazzo Benti (Galeazzo). 2h40.

Sur une terrasse romaine et autour d'abondants buffets sont réunies plusieurs personnes dont les activités gravitent autour des moyens de communication du spectacle et de la politique culturelle. En plus de leur vieille amitié, ils ont en commun plus ou moins le même âge et un malaise diffus : Enrico, scénariste célèbre de "comédies à l'italienne" traverse une insurmontable crise de créativité. À la suite d'une dispute avec un critique et en proie à sa névrose, il doit être hospitalisé. Amedeo est un producteur cinématographique et self made man, dépourvu de culture. Luigi, journaliste et éditeur d'ouvrages intellectuels, est lui, accaparé par la reconquête de sa femme qui l'a quitté. Il finit par perdre sa place sans pour autant avoir reconquis sa femme. Sergio travaille pour la télévision, mais affaibli par une cure amaigrissante, il mourra de malnutrition sous la neige artificielle d'un plateau de télévision. Galeazzo, ex-jeune acteur est revenu du Venezuela dans l'espoir de retrouver sa gloire d'antan et il y retournera. Mario est un député communiste mis à l'écart qui rate l'occasion de refaire sa vie avec Giovanna, l'épouse d'un publicitaire. À part Giovanna, sont présentes Enza et Carla qui ont la détermination de se libérer de la dépendance vis-à-vis de leurs maris. Lesquels, quand éclatera un orage, se réuniront autour d'un piano et chanteront des chansons évoquant leur jeunesse.

   
1981

Une passion d'amour

(Passione d'amore). Avec : Bernard Giraudeau (Giorgio Bacchetti), Valeria d'Obici (Fosca), Laura Antonelli (Clara), Jean-Louis Trintignant (un médecin), Massimo Girotti (le Colonel), Bernard Blier (Major Tarasso), Gerardo Amato (Lt. Baggi). 1h57.

Dans une ville du Piémont, à une époque où le jeune royaume d'Italie vient à peine d'en finir avec les guerres civiles et internationales, le jeune et fringant capitaine de cavalerie Giorgio Bacchetti, héros de Crimée et sur l'Aspromonte, rencontre Clara, une femme très belle, mariée et mère d'un enfant. Entre eux naît un très grand amour. Provisoire cependant, car Giorgio est muté dans une garnison de la frontière. La séparation est difficile à supporter et le beau capitaine écrit tous les jours à Clara. Rare centre d'intérêt de cette vie routinière, le repas, pris avec le colonel en compagnie du médecin, du jovial major Tarasso et de quelques officiers. À table, un couvert est toujours mis pour un convive absent. C'est en fait la place de la jeune cousine du colonel, un être chétif atteint d'un mal incurable, et qui ne vient à table que très rarement, préférant la lecture et le piano. Intrigué Giorgio est foudroyé lorsqu'il aperçoit enfin Fosca, d'une extrême laideur. Depuis le jour de son arrivée, Fosca n'a cessé d'épier Giorgio dont elle est tombée amoureuse. Fosca le suit, s'impose. Giorgio cherche à s'en détacher, part pour de longues manoeuvres et obtient une permission. Le mal et la passion de Fosca s'aggravent tandis que la sensibilité de Giorgio est peu à peu mise à vif. Bientôt, il tombe amoureux de Fosca... Lejour de Noël, apprenant la mutation de Giorgio en ville, Fosca éclate et hurle son amour à tout le monde. Ignorant tout et se croyant trompé, le colonel provoque le jeune capitaine en duel. Celui-ci va jusqu'au bout; il offre à Fosca sa seule nuit d'amour. Au petit matin, il tue le colonel mettant lui-même un terme à sa prometteuse carrière.

   
1982

La nuit de Varennes

Avec : Jean-Louis Barrault (Restif de la Bretonne), Marcello Mastroianni (Casanova), Hanna Schygulla (Comtesse Sophie). 2h30.

Juin 1791. L'écrivain populaire Restif de la Bretonne au cours de ses déambulations nocturnes dans Paris découvre un étrange remue-ménage du côté des Tuileries. Il soupçonne d'emblée le roi d'avoir pris la fuite pour se soustraire au joug de l'Assemblée nationale et rejoindre ses alliés étrangers aux frontières. Restif de la Bretonne veut suivre les événements de près...

   
1983 Le bal
Avec : Christophe Allwright (Le beau jeune homme), Aziz Arbia (Le jeune ouvrier), Marc Berman (L'aristo, le collaborationiste). 1h52.

Décor unique pour cinquante ans de danse de salon en France : le Front populaire, la Guerre, l'arrivée du jazz et du rock, Mai 68, le disco. Et toujours les couples silencieux se font et se défont au gré de l'histoire et de la musique.

   
1985 Macaroni
(Maccheroni). Avec : Jack Lemmon, Marcello Mastroianni, Daria Nicolodi, Isa Danieli, Maria Luisa Santella, Patrizia Sacch. 1h45.

Robert Traven, vice-président d'une grande compagnie américaine d'aéronautique, est envoyé à Naples pour négocier un contrat avec Aeritalia. Il est accueilli à l'aéroport par la responsable des relations publiques - Laura Di Falco, qui lui a organisé un " planning " très serré... Et pourtant, rien ne va se passer comme prévu: un dénommé Antonio Jasiello vient voir Robert à son hôtel et prétend qu'ils ont été très liés en 1946, à la fin de la guerre, lorsque Robert était encore soldat américain stationné à Naples; Antonio présente même à Robert une vieille photo de ce dernier prouvant qu'il a courtisé sa soeur Maria... Robert Traven ne se souvient de rien, mais, peu à peu, va se laisser entraîner par cet Italien exubérant et persuasif. Il est tenté de le suivre jusqu'à la demeure de cette fameuse Maria - dont il a maintenant un vague souvenir. Antonio doit cependant révéler à Robert que, pour ne pas peiner sa soeur lors de son retour aux États-Unis, il lui a écrit de fausses lettres, prétendument signées " Robert Traven ": Antonio a fait croire à sa soeur Maria que Robert était devenu un grand reporter, lui écrivant des quatre coins du monde - les Philippines, le Liban, etc. Aujourd'hui, Maria est l'épouse d'un brave homme et la mère d'une belle jeune fille; elle ne pense donc plus vraiment à Robert. Ce que ce dernier comprend progressivement, par contre, c'est qu'Antonio a vécu un peu par procuration à travers ce faux " ami américain ", en parlant à tout le monde dans son entourage... Voilà donc Robert totalement fasciné par cet homme qui lui apprend un autre style de vie. A tel point que l'Américain va aider Antonio à payer cinq millions de lires à la Mafia, en dédommagement d'une " bourde " commise par le fils d'Antonio - Giulio. Au bout du compte, au moment où il est le plus attaché à Antonio, ce dernier va succomber subitement à une crise cardiaque. Mais à deux reprises déjà, il est arrivé qu'Antonio " ressuscite " après une mort " momentanée". Est-ce que ce sera le cas une troisième fois ?

   
1987

La famille

(La Famiglia). Avec : Emanuele Lamaro (Carlo, enfant), Andrea Occhipinti (Carlo, jeune homme), Vittorio Gassman (Carlo, adulte / le grand-père de Carlo), Cecilia Dazzi (Beatrice, petite fille), Stefania Sandrelli (Beatrice), Jo Champa (Adriana, jeune femme), Fanny Ardant (Adriana), Joska Versari (Giulio, enfant), Alberto Gimignani et Massimo Dapporto (Giulio, petit garçon). 2h07.

Rome 1906. Dans un appartement bourgeois du quartier Prati on fête le baptême du petit Carlo. Une photo montre la famille réunie... Carlo a grandi ; en jouant avec son frère Giulio il commet un larçin. Punis, les deux enfants se battent puis se réconcilient... Le grand-père meurt. Le père entreprend le portrait, jamais fini, de sa femme. Les trois tantes vieilles filles emplissent la maison de leurs criailleries... En 1926, Carlo donne des leçons d'italien à Béatrice timidement amoureuse de lui mais sa soeur Adriana se déclare et le lui enlève. Carlo rompt brusquement avec Adriana qui part à Milan continuer ses études de piano. Il épouse Béatrice dont il a deux enfants. C'est l'époque noire du fascisme, Giulio et son oncle Nicola y adhèrent, Carlo refuse de prendre parti. La famille écoute à la radio Adriana qui triomphe à Paris... Après la guerre, Giulio rentre à la maison complètement déboussolé. Adelina, l'ancienne bonne, l'épouse. Un soir, Adriana vient dîner avec un ami architecte à qui Carlo, jaloux, fait une scène... Été 1956, en pleine canicule, la famille part en vacances. Adriana habite l'appartement libre où Carlo vient le retrouver. Malgré son émotion, Adriana refuse de rester... Les années passent. Des petits enfants naissent. Béatrice meurt. Carlo reste seul dans la maison vide. Adriana lui révèle que sa soeur connaissait leur "impossible" amour. Ils continuent de se quereller comme autrefois. Au cours d'une réunion de famille on prend une nouvelle photo.

   
1988 Splendor
Avec : Marcello Mastroianni (Jordan), Massimo Troisi (Luigi), Marina Vlady (Chantal Duvivier), Paolo Panelli (Paolo), Giovanni Febraro , Benigna Luchetti (Giovanna), Massimo Bartocini (Casimiro), Simon Mizrahi (Avilas), Giacomo Piperno (Lo Fazio). 1h50.

Le cinéma " Le Splendor" ferme ses portes, racheté par un magnat local, Lo Fazio. Son directeur, Jordan, se souvient... Enfant de la balle, il suivait son père lors des séances de cinéma ambulant. Vint la guerre, qu'il fit aux côtés des résistants yougoslaves, et au retour de laquelle il "enleva" une jeune danseuse française, Chantal Duvivier, membre d'une troupe dirigée par le minable Avilas. Chantal devint son ouvreuse au "Splendor ", sa beauté exaspérant le curé, Don Arno, patron d'une salle concurrente. Pour elle, le timide Luigi venait tous les jours voir le même film, avant d'être engagé comme projectionniste. Après des années de faste, vint la crise du cinéma. Multiplication des films à la télévision, mais aussi inertie devenue un fait de société. Auparavant, il y avait certes des échecs - comme la semaine des grands maîtres soviétiques suggérée par Luigi - mais ils sont désormais le lot quotidien, et Jordan accumule les dettes. Solution désespérée : des strip-teases à l'entracte. Mais les règles de sécurité l'interdisent, alors que du coup, les spectateurs revenaient nombreux. Tandis que Chantal, devenue caissière, suscite toujours, au bout de vingt ans, la passion du libraire Sor Paolo, Luigi inculque sa ferveur cinéphilique (non dénuée d'aliénation) au petit Lorenzo, fils de sa compagne Eugenia, jeune institutrice veuve. Acculé, Jordan ne peut que vendre. Et si tout se passait comme dans le film de Capra La vie est belle : au dernier moment, les spectateurs affluent en masse, occupant les fauteuils pour empêcher les déménageurs de les emporter.

   
1989 Quelle heure est-il ?
(Che Ora e ?). Avec : Marcello Mastroianni (Marcello, le père), Massimo Troisi (Michele, le fils), Anne Parillaud (Loredana), Renato Moretti (Sor Pietro), Lou Castel (un pêcheur). 1h35.

Durant son service militaire à Civitavecchia, Michele reçoit un jour la visite de son père, un avocat romain, prêt à tout pour se rapprocher d'un fils qui lui échappe. Michele, sur ses gardes, aurait presque tendance à se laisser aller devant la faconde paternelle. Il résiste pourtant quand les avances sont trop nettes : "Je t'offre un appartement, une voiture, le permis de conduire même ! " ou les questions trop indiscrètes : "Qui connais-tu ici ? Pourquoi as-tu rompu avec ta petite amie ?". Les deux hommes marchent sous le ciel gris du petit port hors saison. Des sirènes se déclenchent, qui rappellent à Marcello ses années de guerre. Le fils se tait puis ironise sur les affaires que plaide son père, dont certaines assez louches, pour des parents, qui plus est ! Au restaurant, les chamailleries leur coupent presque l'appétit, mais Marcello offre à son fils une vieille montre-gousset, celle du grand-père, qui lui rappelle son enfance napolitaine et qu'il accepte avec joie. Et le face-à-face continue, le fils par moments presque ému, sans le montrer, par son père au visage déjà dévoré par les m arques de la vieillesse. Marcello s'étonne de la passivité du jeune homme. Il lui propose l'Amérique, des cours de langue en "full immersion " et le succès à la clé. L'autre préfère les livres ou ses amis de la bibliothèque locale. On frôle la dispute puis on va au cinéma. Le père s'endort, se réveille seul. Il retrouve Michele dans le hall au téléphone, volubile alors qu'il était amorphe peu avant. " Pourquoi gardes-tu tes paroles pour d'autres ? " demanda le père, jaloux. Michele le conduit chez Loredana, son amie du moment. Marcello fouine partout et, resté seul avec elle, pose des questions si indiscrètes sur son fils qu'elle ne peut contrôler le fou-rire qui la prend. Les deux hommes vont ensuite au Bar du Port, où Michele a ses habitudes mais où, surtout, le père découvre un être qui lui échappe encore plus : ami des marins, bavard. Magouilleur, fils de substitution du patron, le vieux Pietro. Il est heureux là, voudrait y rester. Marcello, dépassé. pleure : c'est la rupture. Seul dans le train, le père attend le départ. Michele apparaît. " Quelle heure est-il ? " demande le père, le fils sort la précieuse montre ancienne et le dialogue se renoue autour du seul cadeau que l'un ait accepté de l'autre.

   
1991

Le voyage du capitaine Fracasse

(Il Viaggio di Capitan Fracassa). Avec : Vincent Perez (Le baron de Sigognac), Emmanuelle Béart (Isabella), Massimo Troisi (Pulcinella), Ornella Muti (Serafina), Lauretta Masiero (Lady Leonarde), Toni Ucci (Le tyran), Massimo Wertmüller (Leandre), Jean-François Perrier (Matamore). 2h15.

Un officier de santé croise sur sa route une troupe de comédiens ambulants, la compagnie Melpomène et Talia. Le titulaire des rôles de valets, Pulcinella, lui raconte comment s'est joint à eux le jeune baron de Sigognac. Celui-ci, réduit à la misère et à l'ennui dans son château délabré de Gascogne, leur est confié par son vieux serviteur afin qu'ils le conduisent à Paris, leur destination, où le roi Louis XIII devrait le rétablir dans ses droits. Cette mission constitue pour eux la chance d'aller jouer devant la Cour...

   
1993 Mario, Maria et Mario
  (Mario, Maria e Mario).
   
1995 Le roman d'un jeune homme pauvre

(Romanzo di un giovane povero). Avec : Alberto Sordi (Mr. Bartoloni), Rolando Ravello (Vincenzo Persico), André Dussollier (le Procureur Moscati), Isabella Ferrari (Andreina), Renato de Carmine (l'avocat Cantini), Aida Billarelli (Karline), Nathalie Caldonazzo , Mario Carotenuto (Picrallsi). 1h45.

Vincenzo est emprisonné. Pourquoi ?... Ce jeune diplômé sans travail vivote de cours particuliers et de la pension de sa mère, dont il partage le petit appartement d'une cité populaire romaine. Sa mère, qui veut conserver une apparence de respectabilité, a des rapports tendus avec lui. Vincenzo se referme sur lui-même et ne revoit plus sa petite amie Andreina. Un soir, Bartoloni, un voisin, photographe retraité, lui raconte son calvaire auprès d'une épouse acariâtre et obèse, qu'il aima jadis quand elle était la belle Karine Ananas, chanteuse de beuglant. Il souhaiterait se débarrasser d'elle car il croit plaire à Marcella, la boulangère. Bartoloni suggère que Vincenzo pourrait tuer l'encombrante mégère contre de l'argent. Cela arrangerait tout le monde. La vie du jeune homme est de plus en plus difficile. Il a une violente dispute avec sa mère, ce qui ameute le voisinage. Mais Mme Bartoloni meurt, en tombant de son balcon. Le vieux mari joue avec conviction le veuf éploré, même s'il déchante quand il comprend que la boulangère est fiancée. Les soupçons se portent sur Vincenzo, qui est arrêté. Un magistrat, Moscati, enquête et amasse des détails troublants et contradictoires : certes, le train de vie de Vincenzo s'est amélioré après la mort de la voisine, mais Andreina fournit à son ami un solide alibi; Bartoloni, lui, affiche de la sympathie pour Vincenzo et, en même temps, le charge. Après une confrontation générale, Moscati clôt son instruction. Bartoloni se révèle fuyant, aigri et machiavélique. Vincenzo, lui, nie toujours, mais sans conviction et semble très à l'aise en prison. À quoi bon la liberté ? Pour le reste, on verra plus tard, au cours du procès.

   
1998 Le dîner

(La Cena). Avec : Diego Abatantuono (Umberto), Sergio Castellitto (Leone), Gérard Depardieu (Angelo), Jean-Claude Brialy (Nonno Mattia), Claude Rich (Conte Treuberg). 1h48.

Au restaurant, le dîner est un moment particulier. Chacun libéré de ses angoisses et de ses obligations se trouve particulièrement disposé à la conversation, à la bonne humeur, à une plus lente appréciation du temps.
La bienveillance et la confiance règlent les rapports entre le personnel et les clients. Aucune aspérité, aucune hargne.
Le restaurant choisi, se trouve dans le centre d'une grande ville qui pourrait être Rome. La propriétaire, une belle épouse d'un mari plus âgé et déprimé, aime secrètement un intellectuel et est aimée tout aussi secrètement par un de ses serveurs.

   
2001 Concurrence déloyale

(Concorrenza Sleale). Avec : Diego Abatantuono (Umberto), Sergio Castellitto (Leone), Gérard Depardieu (Angelo), Jean-Claude Brialy (Nonno Mattia), Claude Rich (Conte Treuberg). 1h45.

L'histoire de deux commerçants voisins à la fin des années 30 en Italie. Leone tient une mercerie, Umberto est tailleur. Ils se détestent et passent leur temps à se faire des mauvais coups ou à se chiper leur clientèle respective. Ils ont pourtant deux choses qui les unissent : leurs deux petits garçons sont les meilleurs amis du monde, et la fille de l'un est folle amoureuse du fils de l'autre. Mais en 1938, la menace fasciste s'abat sur le pays. Des lois raciales sont promulguées et la famille de Leone, juive, est soumise à des restrictions. Ce climat d'oppression va bouleverser les relations entre les deux hommes et mettre fin à la gué-guerre qu'ils se livraient depuis des années. Les deux pères de famille vont grandir, devenir des amis, des frères...

   
2001 Un altro mondo è possibile
   
   
2003 Lettere dalla Palestina
   
   
2003 Gente di Roma
Avec : Giorgio Colangeli, Antonello Fassari, Fabio Ferrari, Fiorenzo Fiorentini, Arnoldo Foà. 1h40.

Il est encore très tôt. Une femme, dans sa toute petite cuisine, prépare un sandwich. Elle l'emballe et le donne à son mari. Ce dernier descend, attendre dans le froid l'arrivée du bus qui le mènera à son travail. Tout au long de la journée, le véhicule rouge, conduit par une jeune femme, fait le tour de la ville. Nombreux sont les individus qui croisent son chemin. Parmi eux, un homme qui veut convaincre son père d'aller s'installer en maison de retraite, des employés qui font le ménage en s'amusant à citer Shakespeare, une mère avec son fils dans une manifestation contre le gouvernement italien, un automobiliste qui ne supporte pas les laveurs de pare-brise.

   
2013 Qu'il est étrange de s'appeler Federico

(Che Strano Chiamarsi Federico! - Scola Racconta Fellini). Avec : Tommaso Lanzotti (Federico Fellini jeune), Maurizio de Santis Maurizio de Santis (Federico Fellini). 1h30.

À l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition d’il Maestro, Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un film hommage à Federico Fellini, à son art, sa personnalité. Ettore Scola fait revivre leur rencontre au journal Marc’Aurelio dans les Années 50, leurs amis communs, parmi lesquels Marcello Mastroianni, et surtout le plaisir partagé de faire des films.

   
   
Retour