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En
cette nuit de Noël 1945, montent de la petite ville de Bedford Falls des prières
pour le salut de George Bailey qui est au bord du désespoir et du suicide.
Les autorités célestes décident d'envoyer Clarence, un ange de seconde classe
(il n'a pas encore obtenu ses ailes) pour s'occuper de lui. Mais il faut qu'il
soit informé sur la vie de celui qu'il va secourir, et on lui la raconte.
Analyse
de Jacques Lourcelles :"
Venant se placer de lui-même sous l'invocation de Leo McCarey que Capra
considéra toujours comme un maître, sinon comme son maître,
ce sublime conte de Noël est le film le plus riche et le plus complet
de Capra. Il combine non seulement la comédie et le drame mais fait
appel au romanesque, à la poésie et même au fantastique
pour relater l'histoire d'une destinée reliée, au sein de la
communauté où elle se déroule, à toutes les autres
destinées de cette communauté et par extension à celle
de l'humanité toute entière. Le propos du film est d'ailleurs
beaucoup plus de raconter l'histoire de ce lien que celle d'un individu.
Et ce conte qui veut souligner la solidarité de tous les hommes en fournit, dans son intrigue uné démonstration aussi étincelante qu'émouvante
Dans les trois premiers quarts du film, Capra se révèle habile, prenant, parfois touchant. Dans le dernier quart, il se surpasse et le spectateur s'aperçoit qu'il n'a pas seulement affaire à un excellent film comme Capra en a réalisé beaucoup, mais à un chef-d'uvre. Ce dernier quart du film amène le spectateur -ainsi que le héros- à revoir ce qui s'est passé jusque là dans une autre lumière et sous un autre point de vue. En permettant au héros de contempler pendant quelques instants un monde où il ne serait pas né, Capra (et son bon ange Clarence) l'obligent à sentir le caractère irrémédiable de chacun de ses actes. Comme, pour la plupart, il s'agit d'actes utiles et inspirés par le bien, le fait de les supprimer de la surface de la terre devient une véritable catastrophe. Mais, au-delà de la bonté du personnage, c'est bien le caractère de responsabilité absolue, infinie de chaque action humaine qui est ainsi démontrée à travers l'infinité des relations en chaîne qu'elle a déclenchée. "