Au 21ème siècle, pour assouvir l'instinct de meurtre des citoyens, un jeu mondial a été instauré par les gouvernements, la Grande Chasse. Le principe : un chasseur et une victime, désignés au hasard, doivent s’entre-tuer. La règle n°1 : le chasseur connaît l’identité de sa victime, mais la victime ignore tout de lui. C’est au cours d’une de ces manches que l’Américaine Caroline Meredith, en passe de remporter sa dixième victoire consécutive, rencontre sa victime, l’Italien Marcello Poletti. Un jeu de séduction s’installe bientôt entre eux. Mais leur attirance est-elle réelle ou calculée ? Ils devront s'affronter à Rome au Colisée devant les caméras de télévision du monde entier.
Adaptée de la nouvelle La Septième Victime de l’Américain Robert Sheckley, l’intrigue se situe dans un futur proche où les gouvernements ont décidé de canaliser la violence de leurs concitoyens en organisant des traques mortelles. Avec ses comparses scénaristes – dont son fidèle acolyte Tonino Guerra –, Elio Petri transpose l’univers de la nouvelle dans une Italie futuriste en proie à l’invasion des objets, à l’intrusion des médias dans la vie privée et au culte de la jeunesse omniprésent.
Bien que le film se fasse dénonciation de cette vision de la nouvelle Rome – et en cela poursuive la tradition de la dystopie au cinéma –, La dixième victime est avant tout une brillante et désopilante satire sociale aux accents résolument « pop » avec ses décors et ses costumes avant-gardistes. Il est aussi à la croisée du film d’anticipation et du film d’action popularisé par la saga des James Bond. Ursula Andress, James Bond Girl par excellence depuis son interprétation dans James Bond contre Dr No croise Marcello Mastroianni lui aussi au sommet de sa carrière depuis son rôle emblématique dans La dolce vita (Federico Fellini, 1960).