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Willie Abenayake entreprend de confesser par écrit ce qui vient de causer son malheur. Il est l’héritier d’une vieille demeure sombre, seul bien que lui a légué son père. Pour tenter d’échapper aux dettes croissantes que lui occasionne cette maison, il construit des ouvrages d’art pour l’État. Il s’accroche obsessionnellement à un vieux manuscrit sur feuilles de palmier révélant l’emplacement d’un trésor caché dans une grotte rocheuse ayant appartenu à un ancien roi. Cependant, selon ce manuscrit, il doit sacrifier la vie d’une jeune fille vierge portant quatre taches de naissance noires au menton et au cou pour pouvoir accéder au trésor. Jour après jour, il cherche vainement une telle jeune femme.
Un jour, alors qu’il vient de remporter un contrat grâce à son ami Julius pour la construction d’un pont, il voit s’avancer vers lui une jeune femme qui porte ces quatre taches de naissance, alignées du menton au cou. Après l’avoir suivie et s’être renseigné sur elle, il décide de l’épouser, en dépit de leur différence de classe sociale. Le soir des noces, Irène est déçue de voir son mari indifférent, puis de rester seule à la maison le lendemain. Willie, revenu le soir, est surpris d’apprendre qu’elle est retournée chez sa mère et va la rechercher en calèche. Comme elle remarque qu’il demeure plongé dans ses pensées, il lui répond qu’il doit accomplir un rituel religieux pour un dieu vivant dans un rocher avant qu’elle ne devienne réellement sa femme. Soulagée, Irène accepte cette explication et organise leur départ pour le lendemain.
Willie, adepte de l’hindouisme et croyant aux horoscopes, va consulter Juwanis pour se rassurer sur son avenir, sans toutefois lui révéler son projet. Sur le chemin du retour, il affronte des pluies torrentielles et, transi de froid, s’écroule sur le perron de sa maison. Irène fait venir le docteur, très inquiet de l’état de santé physique et moral de Willie, au point de vouloir l’hospitaliser. Irène assure qu’elle pourra soigner son mari. Après quelques semaines de soins attentifs, le médecin — qui lui a avoué ne pas lui avoir accordé toute sa confiance, surpris par ce mariage hors caste — la félicite devant Willie. Irène et son mari profitent de la convalescence de ce dernier pour renforcer leur relation, jusqu’à ce que naisse entre eux un amour véritable. Willie, affirmant être encore trop faible pour accomplir le rite purificateur évoqué, ne consomme cependant pas leur union.
Amoureux de son épouse, il s’apprête à renoncer à son projet criminel lorsqu’il apprend que son contrat avec l’État vient d’être rompu, les travaux n’ayant pas avancé durant sa maladie et sa convalescence. Julius le presse alors de vendre sa maison, mais Willie, de plus en plus sombre, ne voit plus d’autre moyen d’échapper à la ruine que de sacrifier Irène.
Après s’être rendu au rocher, il entreprend le rituel et finit par tuer sa femme dans l’espoir d’accéder au trésor. Le monolithe qui obstrue l’entrée de la grotte prétendument renfermant le trésor ne bouge pas.
De retour chez lui, accablé de tristesse, il décide de consigner toute l’histoire dans son journal. Une fois son récit terminé, il se suicide par pendaison.
La construction du récit en flash-back, ainsi que le décor de la maison menaçant ruine, sombre et striée des rares rais de lumière perçant derrière les arbres, inscrivent le film dans la tragédie.
La luminosité d’Irène, belle, modeste et énergique, parvient un temps à repousser les ombres qui obscurcissent l’esprit de Willie. Une danse fantasmée à deux où il lui montre les pas qu’ils pourraient faire ensemble et où elle, assise, s’imagine dans ses bras, constitue le point culminant de cet amour qui résiste à l'incarnation.