Predator

1987

Genre : Fantastique

Avec : Arnold Schwarzenegger (Major Alan 'Dutch' Schaefer), Carl Weathers (Dillon), Elpidia Carrillo (Anna), Bill Duke (le sergent Mac Eliot). 1h47.

Un engin extra-terrestre entre dans l'atmosphère quelque part au-dessus de l'Amérique centrale et largue une nacelle. Un hélicoptère conduit un commando de cinq hommes, dirigé par Schaefer, au cœur de la jungle guatémaltèque. George Dillon, un ami de Schaefer aujourd'hui agent de la CIA, les informe de leur mission : retrouver un homme politique et son adjoint dont l'hélicoptère s'est écrasé. Le groupe  s'enfonce dans la jungle et ne tarde pas à trouver l'épave d'un hélicoptère abattu, et, plus loin, les restes de plusieurs corps dépecés et identifiés comme étant une unité armée des forces spéciales, dont la raison de la présence dans le pays est inconnue. Pressé de questions, Dillon est obligé de révéler la vérité à Schaeffer qui exprime violemment sa désapprobation : il s'agit, en fait, d'attaquer un camp de guérilleros pour retrouver les disparus.
 
Peu après, le commando découvre le camp de guérilleros qu'il anéantit, et fait prisonnière une femme, nommée Anna. Pour retourner au point de ralliement, l'hélicoptère qui les a amenés, les membres du commando se fraient difficilement un chemin dans l'épaisse jungle. Anna essaie de s'échapper mais l'un des membres du commando le rejoint : c'est alors qu'il est attaqué par une créature étrange dotée d'une force hors du commun et dont la perception utilise la thermographie infrarouge. Anna est épargnée, mais peu après, c'est un autre membre du commando qui est victime de la créature qui parvient à s'échapper malgré un feu nourri tiré sur elle. Anna confie ce qu'elle sait sur les agissements de cette créature devenue un véritable mythe pour les indigènes et les guérilleros de la jungle.

Les survivants mènent une chasse sans merci contre cette créature nantie de pouvoirs inconnus. Mais, il ne reste bientôt plus qu'Anna et Schaefer comme seuls survivants. Ce dernier demande à Anna de rejoindre au plus vite le point l'hélicoptère. Quant à lui, il découvre fortuitement que la créature ne peut le voir dès l'instant que la boue dissimule le rayonnement thermique de son corps. Une poursuite toujours plus sauvage et sanglante oppose alors Schaefer à la créature jusqu'au corps à corps final. La machine froide qu’est le Predator reconnaissant la valeur de son ennemi en abandonnant les armes pour le combattre à mains nues et à visage découvert. Sur le point de mourir écrasée, la créature, éclatant d'un rire sardonique, enlève son masque découvrant un visage en forme de vain denté et actionne un mécanisme qui déclenche une explosion nucléaire. Un hélicoptère arrive... 

Predator est un "survival fantastique", variation autour des Chasses du comte Zaroff (Ernest B. Shoedsack, 1932), La chose d'un autre monde (Christian Nyby, 1951), Alien, le 8e passager (Ridley Scott, 1979), The Thing (John Carpenter, 1982), Aliens - Le retour (James Cameron, 1986). La forêt joue ici le rôle du vaisseau spatial de la série des Aliens : environnante, infranchissable, surplombante, oppressante, menaçante, elle fait naître, en une remarquable gradation, des sentiments que les personnages finissent par ne plus contrôler : surprise, inquiétude, peur et panique face à l’innommable. Dans ce huis clos étouffant de la forêt qui emprisonne, la menace permanente vient de nulle part et de partout à la fois. L'ennemi dans ses attaques allant jusqu'à éviscérer ses victimes pour les exposer dans un rituel barbare et sanguinaire.

Le débutant John McTiernan (c'est son second film) se démarque des films d’aventures musclés qui triomphent à l’époque, ainsi du Rambo (Ted Kotcheff, 1982), pour transcender un matériau générique en combat épique en plein cœur d’une jungle d’Amérique Centrale. La créature extraterrestre est experte en camouflage, révélant parfois une silhouette qui se fond dans le paysage ou deux yeux jaunes qui brillent derrière les feuilles. Le Predator est aussi maître en duplication, capable d’imiter les sons ou les attitudes de ses victimes Le monstre extraterrestre, dont l’apparition est longtemps différée, se présente à la fois comme un double du mercenaire interprété par Schwarzenegger, par sa force et son art de la guerre, mais aussi son contraire : le Predator présente des caractéristiques menaçantes associées à la femme (son visage derrière le masque révèle un vagin denté) et à la possibilité de déclencher le pire des fléaux : l'arme nucléaires.

L'ensemble fait preuve d'un premier degré machiste hyperbolique non dénué d'humour : les mitrailleuses détruisant un pan entier de la jungle au rythme d'un montage trépidant et d'une musique martiale ou les poignards aux proportions démesurées symbolisant la prétendue toute-puissance sexuelle de ces soldats avec un : "aiguise moi ça" lorsque Schaefer lance un couteau qui vient se planter dans le ventre d'un mercenaires guatémaltèques, sans oublier la fameuse réplique "T'as pas une gueule de porte-bonheur" lancée au Predator lorsqu'il enlève son masque.