J'ai le droit de vivre

1937

Genre : Film noir

(You only live once). Avec : Sylvia Sidney (Joan Graham), Henry Fonda (Eddie Taylor), Barton MacLane (Stephen Whitney), Jean Dixon (Bonnie Graham), William Gargan (Père Dolan), Jerôme Cowan (Docteur Hill), Charles 'Chic' Sale (Ethan), Margaret Hamilton (Hester), Warren Hymer (Buggsy), Guinn 'Big Boy' Williams (Rogers). 1h26.

À sa sortie de prison, Eddie Taylor épouse l'élue de son cœur, Joan. Mais le bonheur du jeune couple est de courte durée. Le premier soir de leur lune de miel, ils doivent quitter la maison qu'ils avaient louée, le propriétaire ayant appris qu'Eddie sortait de prison. Chauffeur de camion, Eddie perd bientôt son emploi. Le sentiment d'être exclu de la société parce qu'il est un "ex-convict" le rend amer et furieux. Après le hold-up d'une banque (au cours duquel un camion blindé joue un rôle important), le chapeau d'Eddie est retrouvé sur les lieux. Il est convaincu, mais à tort, de meurtre, et il est condamné à mort par un jury intransigeant. Transféré dans le quartier des condamnés à mort, Eddie feint d'être malade et s'échappe de l'infirmerie, prenant le docteur comme otage.

Entre-temps, la police a retrouvé le camion blindé et fait la preuve de l'innocence d'Eddie. Mais celui-ci croit à un piège lorsqu'on lui apprend qu'il a été gracié. Il tue l'aumônier de la prison et s'échappe. Retrouvant sa femme, Joan, ils prennent la fuite et sont bientôt recherchés pour meurtre et pour vol. Traqués comme des bêtes nuisibles, ils se dirigent vers la frontière canadienne. Mais la police a retrouvé leur piste. Abandonnant leur voiture, ils continuent à pied à travers bois. Le couple sera abattu par les policiers. Eddie, portant dans ses bras Joan, meurt tandis que résonne la voix du père Dolan : "À présent, tu es libre, Eddie..."

Le point d'accomplissement le plus parfait du classicisme langien, lequel repose sur un double équilibre. L'équilibre entre le romantisme de l'auteur et son pessimisme. Equilibre entre les deux tendances de ce pessimisme : la tendance sociale et la tendance métaphysique. Pour Lang, la société, autant que sa condition, enferme l'homme dans un enfer où son innocence entraine pour lui les mêmes conséquences fatales que sa culpabilité.