Chaque vendredi soir, la famille Ménard se réunit au bar-restaurant, “Au père tranquille”, tenu dans une banlieue par l’un des fils, Henri. Ce soir-là est particulier : l’autre fils, Philippe, est passé à la télévision régionale une heure avant pour parler de l’entreprise dans la hiérarchie de laquelle il est numéro quatre, et son épouse Yolande fête ses trente-cinq ans. Tous s’apprêtent à poursuivre la soirée au restaurant, une fois que sera revenue Arlette, l’épouse d’Henri. Mais elle tarde. Lorsqu’elle se décide à appeler, c’est pour annoncer à Henri qu’elle a quitté le domicile conjugal et a besoin de réfléchir. Les autres attendent. Betty, la sœur, tente de mettre un terme à sa relation avec Denis, le serveur, puis essuie les reproches de sa mère, qui ne comprend pas qu’elle ne soit toujours pas mariée. Philippe, lui, inquiet sur le manque d’enthousiasme suscité par sa prestation télévisée, téléphone aux uns et aux autres ce qui ne le rassure pas davantage. Une fois de plus, Yolande subit ses humeurs et son absence de considération. L’anniversaire, finalement fêté sur place, est d’une grande tristesse, rompue seulement par le rock endiablé auquel Denis a convié Yolande après avoir réparé le juke-box. Henri, lui, est prostré. Denis et Betty l’exhortent à aller au-devant d’Arlette pour s’expliquer avec elle. Pendant son absence, la mère trahit ouvertement sa préférence pour Philippe. Celui-ci est furieux envers sa sœur qui, employée grâce à lui dans son entreprise, a le matin même sorti ses quatre vérités à Benito, le petit chef redouté de tous. Philippe se montre si détestable que Denis ne se contient plus et l’affronte, gagnant à nouveau les sentiments de Betty : elle l’embrasse ostensiblement, avant de partir avec lui, ultime défi à sa mère et à Philippe. Après que Yolande et ces deux derniers soient partis à leur tour, Henri se replonge dans l’écoute de son chanteur favori, Caruso, dont il a donné le nom à son vieux chien paralysé. Arlette rappelle, mieux disposée. Henri s’engage rageusement à changer son comportement.
Le film est inspiré de la pièce de théâtre Un air de famille de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, deuxième pièce du couple d'auteurs, après Cuisine et Dépendances qui a aussi été adapté au cinéma dès l'année suivante, cette fois en 1993 par Philippe Muyl. Ces deux pièces ont chacune obtenu le Molière du meilleur spectacle comique (respectivement en 1992 et 1995). La distribution des films est identique à celles des pièce. Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri et Jean-Pierre Darroussin y sont à chaque fois présents.