Durant l'hiver 1979, à Fenyang, une troupe de théâtre présente sa pièce à la gloire de Mao-Tsé-Toung. La vie de Minliang et de ses camarades tourne autour des représentations et des histoires d'amour naissantes.
Au printemps 1980, des petits changements viennent peu à peu modifier la vie de la troupe de théâtre : musique pop, cheveux permanentés, cigarettes au bec...
Au milieu des années 80, la politique du gouvernement change et les subventions d'Etat sont supprimées. L'avenir de la troupe devient incertain, de même que les rapports entre ses membres...
Platform c'est le nom de la première chanson de rock que Jia a écouté et évoque aussi,selon lui l'image d'un quai de gare associé à l'idée du destin, des choix et des trajets. Dans les années 80, Jia avait entre 10 et 20 ans, ce sont donc les vies de ses amis plus âgés qu'il filme.
Le sujet est la vie difficile des Chinois juste après la révolution culturelle avec l'arrivée des spectacles qui apportent une joie éphémère. Les sujets d'amour et de romantisme remplacent les spectacles de propagande avec drapeau. La musique rock fait progresser la liberté mais, dans cette période de transition, les interrogations demeurent. Le héros, ironise : "Dans vingt ans on se reverra. Tu auras huit femmes et dix enfants sur les bras". Il est repris par le commissaire politique qui réplique "Dans vingt ans, on sera en l'an 2000, quels objectifs pour notre patrie ?". Sans conviction, Minliang répond, encore soumis en façade : "La modernisation industrielle et agricole, militaire et technologique".
Le film fait formidablement ressentir le passage du "nous" désincarné au "je" : Avant on disait "nous" : "nous les ouvriers, nous avons la force, nous les successeurs des communistes". Avec l'arrivée de la musique populaire, c'est devenu "je".
Editeur : Arte Editions. Septembre 2003. |
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