Jérôme Perreau

En 1648, la France vit des temps troublés. La Fronde vise le premier ministre, l'impopulaire cardinal Mazarin, protégé et amant de la régente Anne d'Autriche. Ses plus farouches opposants au sommet de l'État sont l'archevêque de Gondi, le duc de Beaufort et la duchesse de Chevreuse.

Le peuple, de son côté, diffuse des libelles satiriques ("mazarinades") contre le prélat. L'un des plus pittoresques parmi ces trublions est un tailleur-pourpointier des Halles, Jérôme Perreau. Son zèle va être mis à contribution par les conjurés. On le charge d'intercepter un des billets clandestins qu'échangent régulièrement la reine mère et le cardinal. Il s'acquitte de sa tâche, non sans avoir au passage fait la conquête du petit roi Louis XIV, auquel il promet de tailler un beau pourpoint clouté d'or. Dans le même temps, cet audacieux garçon parvient à arranger les affaires de la fille du conseiller Broussel, son logeur, laquelle souhaite épouser un gentilhomme sans fortune, René de Barzanges.

Mais le brave Perreau va bientôt s'apercevoir qu'il est un jouet entre les mains des ennemis du royaume. Il change son fusil d'épaule et se fait l'allié de Mazarin contre ses rivaux. Mal lui en prend : Gondi, après s'être servi de lui, le fait arrêter. Il est délivré par les dames de la Halle. Cependant, la révolte gronde dans les rues. Des barricades sont dressées à l'entrée du Palais-Royal. C'est encore lui qui parvient à calmer l'émeute et qui, accompagné du président du Parlement, Mathieu Molé, va réconcilier tout le monde. Prenant le petit roi par la main, il viendra annoncer au peuple, sur le balcon de la place Saint-Germain-l'Auxerrois, que la paix est revenue. Et la foule en liesse de danser autour des feux de joie aux accents de la chanson du petit tailleur : " Que demande le peuple, ô gué, " Que demande le peuple ? " Que tous les financiers " Soient pendus par les pieds. "

Le héros confectionne un pourpoint pour le jeune Louis XIV, apaise une émeute et lance un appel vibrant : « Qu’un homme nous sorte du bourbier et nous guide sur la voie du travail, et les Français suivront ! »