Le casanova de Fellini

1976

(Il Casanova di Federico Fellini). Avec : Donald Sutherland (Giacomo Casanova), Tina Aumont (Henriette), Cicely Browne (Madame D'Urfe), Carmen Scarpitta (Madame Charpillon), Clara Algranti (Marcolina). 2h46.

DVD Carlotta Films

L'action se situe au XVIIIème siècle. Les rues, pontons et canaux de Venise sont animés par le traditionnel carnaval qui déploie les pompes d'une grande fête païenne.

Giacomo Casanova, habillé en Pierrot, se rend à l'invitation que lui a fait parvenir une coquette et coquine religieuse. Leurs ébats érotiques sont observés par l'ambassadeur de France, de Bernis, amant de la nonne et voyeur complaisant.

C'est le point de départ d'une série d'aventures galantes et sinistres racontées sans vergogne par le célèbre séducteur.

Arrêté et emprisonné par les agents de l'Inquisition (pour hérésie et conduite licencieuse), Casanova s'évade. On le retrouve à Paris, dans les salons - et bientôt dans le lit - de la marquise d'Urfé qui le fait participer à une bien étrange séance de magie. Après avoir vécu une idylle presque sentimentale avec une jeune femme de rencontre, Enrichetta, qui l'abandonne, Casanova connaît d'autres déconvenues. Il songe à se suicider dans les eaux de la Tamise, mais renonce à son projet à la vue d'une femme gigantesque. C'est une lutteuse de foire qui, entre deux pugilats, chante de douces berceuses.

Le débauché poursuit, de capitales en châteaux, sa vie jalonnée d'orgies répétées. Il participe à une compétition sexuelle, s'accouple avec une poupée mécanique et finit piteusement son existence à Dux, comme bibliothécaire du Prince de Waldenstein. Il est vieux, décrépi, souffreteux et ridicule.

Après Amarcord, Fellini déborde de projets : un Roland furieux, un Pinocchio. Pourtant, c'est le personnage de Casanova qui est resté alors que Fellini le déteste. Casanova est le contraire d'un vitellon. C'est un homme accompli et non un rêveur. C'est un pédant, un "je sais tout" presque fasciste, pragmatique. En affaires, au jeu, en amour, il ne s'arrête jamais.

Fellini ne voulait ni suivre les mémoires publiées du séducteur ni faire la fresque attendue sur le XVIIIeme. Le film surgit avec la vision du ballet mécanique et Fellini consacre un budget colossal (6 milliards de lires) pour détruire la légende. Il fait de son héros, un homme machine sexuelle, pantin fanfaron de son sexe qui ne lui apporte ni joie ni plaisir.

La superproduction, entièrement tournée à Cinecitta, s'arrête plusieurs fois.

Test du DVD

Editeur : Carlotta-Films, novembre 2009.

Réédité à l'occasion de l'exposition Tutto Fellini au Musée du jeu de paume et du DVD Fellini au travail.