Le secrétaire d'état von Weinlaub est attendu par Herbert Siskins, le patron de la firme informatique qui a mis au point le "Simulacron". Ce projet informatique est quasi opérationnel, avec une marge d'erreur de 5,8 %, affirme Siskins. Ce propos rassurant est toutefois dementi par Henry Vollmer, le chef de projet, qui tend au secrétaire d'état un miroir où il lui explique que c'est là l'image qu'ont les autres de lui.
Siskins confie à son chef de la sécurité, Guenther Lause, le soin de veiller sur Vollmer qui semble avoir définitivement perdu les pédales. Celui-ci lui affirme à Lause avoir la tête qui explose en mille morceaux et connaitre un secret qui detruirait la sécurité du monde. Il s'enfuit vers la salle des ordinateurs où il s'écroule, mort.
Siskins fait alors appel au professeur Fred Stiller, l'obscur second de Vollmer pour reprendre le projet. Gloria la très sensuelle secrétaire de Siskins s'intéresse alors beaucoup à lui et à la création d'un monde virtuel de 10 000 individus permis par le Simulacron. Ces individus qui construisent, des routes écoutent de la musique, mangent, font l'amour et ont des enfants, est-ce des êtres humains ou des circuits électroniques ? Stiller subit bientôt d'étranges phénomènes. Son ami Guenther Lause, disparaît au milieu d'une conversation et, une semaine plus tard, personne n'a jamais entendu parler de lui...
Thriller fantastique en deux parties réalisé pour la télévision, Le monde sur le fil est adapté du roman de Daniel F. Galouye, Simulacron 3. Il y est décrit un futur proche assailli par l’angoisse et la paranoïa.
Chacun des personnages apparait ici derrière un rideau de pluie, un écran de fumée, au milieu de la nuit ou à travers une vitre rendant sa présence au monde aussi incertaine que celle des circuits électroniques transformés en être humain. Les pulsions sexuelles et l'avidité capitaliste deviennent les fétiches d'un monde réel qui perd peu à peu son existence.
Cette fable métaphysique s'incarne dans une mise en scène baroque sompteuse multipliant les mouvements d'appareils, les angles de prises de vue, le symbolisme des couleurs. Précurseur de films clés Scanners (1980) de Cronenberg ou Matrix ou Existenz, Rainer Werner Fassbinder construit un univers fait de faux-semblants et de voyages mentaux en maintenant un suspens constant à propos des actions de personnages tous bien définis et fascinants.
Jean-Luc Lacuve le 06/10/2010.