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Armelle et Renaud s'aiment passionnément. Pourtant, un jour, Renaud
est victime d'un accident de moto. Il meurt. Armelle ne parvient pas à
l'oublier. Elle perçoit comme une présence qui ne peut être
que celle de son amant. Renaud continuerait de vivre auprès d'elle.
Roxane et Bérénice se montrent inquiètes de voir leur
soeur réagir de la sorte. Elles redoutent que cette disparition tragique
n'ait provoqué un choc qui mette en péril sa santé mentale.
Cependant, l'une d'elles n'est pas loin de se laisser convaincre par Armelle
qui finit par consulter un médium. Lors du rendez-vous, Armelle fait
la connaissance d'Hippolyte qui ressemble trait pour trait à Renaud.
Les
dix plans séquences dont est composé le film créent un
univers singulier, onirique, dans lequel évoluent de jeunes adultes
confrontés aux tourments de l'amour et de la mort. Après 17
fois Cécile Cassart de Christophe Honoré (2002-) et Le
pont des arts de Julien Green (2002) qui abordaient le même thème
sous le versant du drame sentimental, on est cette fois plus proche du fantastique.
Dans leur monde particulier, entre Paris VIII et la Courneuve, les personnages réinventent les littératures romantique et fantastique du XIXe siècle ainsi qu'en témoignent chacun des neuf cartons (Renoncement, Sortilèges, Pur bonheur, L'appel...) qui annoncent les plans 2 à 10.
Les plans-séquences ne sont jamais démonstratifs, plus proche de ceux voulus par Preminger que par Welles. Si virtuosité il y a dans chacun des plans, c'est d'abord dans le déplacement des personnages rencontrant la caméra en plan large ou en gros plan, permettant le surgissement d'une main près d'un visage puis l'éloignement d'un personnage dans la profondeur de champ après une séquence dialoguée.
Le film a été tourné en 12 jours à Paris. Le choix des musiques (John Cage, Dvorak, Charles Ives) fait un contre-point aux images.
