A trois heures du matin, Marlowe, endormi sur son lit, lampe allumée, est réveillé par son chat qui réclame à manger. Il n'y a hélas plus rien dans le frigo et Marlowe doit descendre en ville lui acheter une boite de pâté. Ses jeunes et belles voisines qui dansent encore sur leur terrasse dans les vapeurs de la marijuana lui commandent aussi deux paquets de fonds de tartelettes. Au même moment Terry Lennox sort de sa résidence privée dont le gardien aime à imiter les anciennes gloires d'Hollywood.
Marlowe rentre chez lui et essaie de tromper la sagacité de son chat en transvasant le contenu de la boite du supermarché dans l'une des vieilles boites de sa pâtée favorite. Mais le chat, pas dupe, s'enfuit. Marlowe n'a pas le temps de le rattraper car Lennox, son ami, lui demande de le conduire à Tijuna. Il s'est disputé avec sa femme et son visage porte des traces de griffures. Au retour, au petit matin alors que Marlowe tente de retrouver son chat, deux policiers, le sergent Green et l'inspecteur Devis sont là pour l'interroger. Il refuse de réponde et est emmené au commissariat. Là il est emprisonné et interrogé par le lieutenant Farmer pour sa complicité supposée avec Terry Lennox dans la mort de sa femme, Silvia. Marlowe refuse toujours de répondre. Il connait Terry depuis toujours et sait même qu'il a changé de nom : Lenny Pox, ne faisant pas assez viril dans le milieu des petits malfrats qu'il fréquentait.
Après trois jours passés en prison, Marlowe est libéré. Lennox est mort. Il s'est suicidé dans le village mexicain d'Otatoclàn ce qui prouve sa culpabilité dans le meurtre de sa femme. Marlowe ne croit pourtant pas à la culpabilité de son ami, le meurtre ayant été accompli avec une grande sauvagerie.
Cette affaire a assuré à Marlowe une publicité inespérée. Eileen Wade qui, comme Lennox et sa femme Sylvia, habite Malibu Colonie, charge Marlowe de retrouver son mari Roger, un écrivain alcoolique. Marlowe arrache Wade aux mains du dangereux docteur Verringer, qui lui réclamait 5000 dollars pour ses soins durant la semaine, et le ramène chez lui.
Terry Augustine, un dangereux malfrat, fait irruption chez lui avec ses hommes de main. Il veut les 350 000 dollars, que convoyait Terry au moment de son départ. Pour montrer sa détermination, il fracasse, d'une bouteille de bière, le visage de Joane, la fille qui l'accompagne et intime l'ordre à Marlowe de retrouver l'argent au plus vite. Marlowe, qui ne s'est pas laissé intimider, les suit et découvre qu'Augustine se rend chez Eileen Wade.
Le lendemain, flanqué de Henry, l'homme de main inexpérimenté d'Augustine, il se rend chez les Wade. Il est bien accueilli par Eileen mais moins par Roger qui soupçonne sa femme de fricoter avec Marlowe. Pendant que celui-ci s'éloigne sur la plage, le couple se discute. Roger se plaint de ne plus arriver pas à écrire et ainsi d'être comme un homme impuissant. Par ses insinuations, Eileen incite plus ou moins Roger à boire. Roger souhaite la conversation de Marlowe et lui révèle qu'Augustine lui doit 50 000 dollars, d'un pari qu’il aurait fait. Par ailleurs Il n'aimait pas les Lennox.
Rentré chez lui, Marlowe reçoit une lettre contenant un billet de 5000 dollars à l'effigie de Madison accompagné d'un sobre mot de Terry : "Adieu Philip, mille regrets". Marlowe se rend immédiatement à Otatoclàn pour enquêter sur une mort qui lui parait toujours suspecte. Il s’inquiète ainsi d'une valise que Terry avait en plus de son sac. Revenu chez Roger Wade, Marlowe le trouve fin saoul en plein après-midi avec des invités sur la plage. Parmi eux, s'invite Verringer qui réclame ces 4 500 dollars... et les obtient d'un Roger, humilié et à bout de forces.
Alors qu’il s'endort, Marlowe se fait inviter à manger par Eileen. A la nuit tombée, le flirt se termine brutalement quand Marlowe interroge Eileen sur la présence d'Augustine chez elle. Elle lui dit que Roger lui devait 10 000 dollars, soit le contraire de ce qu'avait affirmé Roger. Marlowe lui rappelle que Lennox travaillait pour Marty Augustine ce qui met Eileen en colère. Mais, elle s'aperçoit alors que Roger est parvenu au bord de la plage et s'engage dans l'eau. Suivie de Marlowe, elle court pour tenter de le ramener sur la plage. Marlowe qui pourrait peut-être sauver Roger doit s'occuper d'elle. C'est la police et les secours qui cherchent vainement à sauver Roger. Semblant à bout de nerfs, Eileen révèle à Marlowe que c'est Roger qui a tué Sylvia Lennox. Il avait une liaison avec elle. Terry l'ayant su, elle voulait rompre. Roger l'a tué. Marlowe, qui accepte pleinement cette version demande au lieutenant Farmer de rouvrir le dossier Lennox. Farmer se rit de lui.
Marlowe est convoqué par Augustine qui veut toujours ses 350 000 dollars. Il oblige tout le monde à se déshabiller (George Raft ne se déshabillait jamais) et ordonne à Henry d'émasculer Marlowe devant Joan. Heureusement le sac contenant les 350 000 dollars est mystérieusement ramené à Augustine qui laisse ainsi repartir Marlowe avec son billet de 5000 dollars. En sortant, Marlowe voit Eileen en voiture. Il court après elle mais elle refuse de s'arrêter. Exténué, il se fait renverser par une voiture et doit être évacué en ambulance. Il sort de la clinique dès son réveil, recevant de son compagnon de chambre un harmonica miniature. A Malibu colonie, il apprend qu'Eileen Wade a déménagé et serait partie en Europe.
Marlowe retourne à Otatoclàn et propose au médecin légiste les 5000 dollars du Madison pour connaitre la vérité : "un peu d'argent contre un peu de lumière". Il apprend ainsi que Terry est toujours vivant et se cache dans un petit village mexicain.
Marlowe vient le retrouver. Terry croit que les 5000 dollars ont apaisé Marlowe et lui révèle qu’il a tué Sylvia. Roger Wade lui avait appris sa liaison avec Eileen ce qui l'avait rendue folle au point de vouloir révéler à Augustine qu'il était en possession de son argent. Il dit avoir cogné trop fort. Depuis il a filé et a rendu l'argent à Augustine étant donné qu’il est aimé d'Eileen, beaucoup plus riche encore que Sylvia. Marlowe n'accepte pas que celui qu’il croyait son ami se soit servi de lui et tirant son révolver, abat Terry qui s'écroule, mort.
En partant, Marlowe croise Eileen qui revient en voiture. Il ne lui accorde pas un regard et s'en retourne, guilleret, vers sa demeure.
Après s'être confronté au genre du film de guerre avec M.A.S.H. (1970) puis au western avec John McCabe, Altman s'empare du film noir pour le déstructurer dans les micros-récits qu'il affectionne. Il développe de longues scènes, inexistantes dans le roman et en raccourcit d'autres, notamment pour concentrer la violence. Il change ainsi le rythme habituel du film noir par des raccords faibles entre les séquences. Le traitement de l'image et de la musique sont aussi tout à fait remarquables.
Un film noir qui résiste par l'humour au désenchantement du monde
Dans la première moitié de la décennie 70, le film noir connait une profonde mutation. Hitchcock met à mal ses héros dans Frenzy (1971) et Complot de famille (1975). Les Sam Spade et Philip Marlowe des années 40 deviennent des policiers aux prises avec une banalisation du mal dans l'exercice de leur métier dont ils ne peuvent sortir indemnes. Ce seront L'inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), French connection (William Friedkin, 1971), Les flics ne dorment pas la nuit (Richard Fleischer, 1972), The offence (Sidney Lumet, 1973) et Serpico (Sidney Lumet, 1973). Seul Roman Polanski parvient une dernière fois, avec Chinatown (1974), à redorer le blason terni du détective privé mais dans un Los Angeles reconstitué de la fin des années 30.
En 1973, Altman choisit une voie médiane. The Long Goodbye, roman de Raymond Chandler daté de 1953, est transplanté vingt ans plus tard, toujours à Los Angeles. Au tout début du film, Philip Marlowe semble émerger d'un sommeil de vingt ans en être resté au temps des allumettes.
Marlowe est le dépositaire de valeurs qui n'ont plus court : désintéressement, honnêteté, amitié. En cela, celui interprété par Gould est très proche de l'esprit de Chandler. Marlowe semble comme lavé des années 70, prêtes à toutes les compromissions pour de l'argent. Il est fidele en amitié jusqu'à accepter de se faire mettre en prison. La scène avec le chat, inexistante dans le roman, adoucit la violence de la séquence finale. Marlowe sait qu'on ne peut pas flouer la vie, le chat reste avec lui tant qu'il ne cherche pas à le tromper sur la nourriture qu'il lui donne. L'attention aux plus faibles se retrouve aussi lors de la brève séquence où en voiture, il attend qu'un chien veuille bien traverser la rue. Derrière Marlowe, les chiens dorment ou copulent. Ils n'ont jamais l'agressivité des riches, tel celui des Wade.
Néanmoins, le rêve d'une contreculture qui ferait vivre ensemble une communauté s'est éloigné. Tous les personnages semblent enfermés dans des bulles distinctes : le gardien de la villa Malibu qui vit dans le souvenir des grands acteurs d'Hollywood, les beatniks dans le rêve de la contre-culture. C'est l'époque des hippies, où l'on mange sainement (des abricots secs) et l'on fait du sport, du yoga ou du bodybuilding comme le malfrat d'Augustine au slip jaune (Arnold Schwarzenegger, non crédité au générique mais dont la présence est confirmée par l'IMDB). L'élégance désespérée de Marlowe, costume sobre et cravate, contraste avec ce laisser-aller vestimentaire des malfrats.
Mais ce sont surtout trois scènes, d'une rare violence, rajoutées par Altman qui prouvent bien que le contexte dans lequel évolue Marlowe a changé et l'a changé. Tony Augustine fracasse une bouteille de coca-cola sur sa compagne pour menacer Marlowe : "Elle je l'aime et toi je ne t'apprécie même pas". Pour "réparer" cet acte de sauvagerie, Augustine propose à Jo Ann d'assister en direct à l'émasculation programmée de Marlowe. Enfin, fatigué, tout juste sorti de l'hôpital, Marlowe lui-même, subit la violence du temps et abat sans façon Terry.
Ce désenchantement du monde serait insupportable si le Marlowe interprété par Elliot Gould ne faisait preuve d'un humour à toute épreuve. Eliot Kasner, le producteur, avait d'abord proposé le film à Peter Bogdanovitch qui voulait engager Robert Mitchum et Lee Marvin. En choisissant Elliot Gould, l'un des capitaines goguenards de Mash mais qui a ensuite enchainé les échecs, Altman fait un autre choix. Gould n'a ni le charisme ni le machisme de Bogart ou Mitchum. Il paraît naïf et innocent mais sa candeur évite au film de tomber dans le cynisme.
La séquence du chat qu'il tente de nourrir est pleine d'humour, de même que sa nonchalance vis-à-vis de ses voisines, toujours à moitié nues et qui affolent le jeune gangster amateur chargé de le suivre. La scène de l'hôpital avec le premier plan sur l'homme couvert de bandelettes est sciemment trompeuse et Marlowe, seulement légèrement blessé, s'en amuse pour le désigner comme étant lui-même à l'infirmière qui veut le retenir. Menacé par la police ou d'émasculation, Marlowe fait toujousr preuve d'humour : il fait remarquer que jamais George Raft (dont il partage l'élégance) n'aurait accepté de se déshabiller
Le roman modifié, condensé, transposé, dans un subtil jeu d'échos
Avec la séquence initiale du chat, l'ajout des voisines hippies, du gardien nostalgique de la villa Malibu, du visage fracassé de Jo Ann, de la séance d'émasculation programmée et de Marlowe tuant Terry, Altman opère les changements les plus profonds, les plus en accords avec les années 70 vis à vis du roman de Raymond Chandler
Avec sa scénariste, Leigh Brackett, Altman n'a conservé que la structure narrative du roman. Après la mort de Sylvia Lennox, Marlowe aide le mari de celle-ci, son copain Terry, à fuir au Mexique. Celui-ci lui envoie un Madison (billet de 5000 dollars), fait des aveux et semble s'être suicidé à Otatoclan. Marlowe est maltraité par la police et des gangsters mais maintient sa croyance en l'innocence de Terry. Suite à cette affaire, il est contacté par les Wade pour sauver de la déchéance le mari, Roger. Il se laisse un temps charmer par Eileen. Il ne parvient pas à sauver Roger. Il démasque le meurtrier. Il ne reverra désormais plus Terry auquel cette histoire n'était finalement qu'un long adieu.
Mais les différences sont plus grandes encore. Dans le roman, c'est Eileen qui a tué Sylvia Lennox et qui tente de maquiller l'assassinat de son mari en suicide. Ici c'est Terry qui a tué Sylvia et Roger se suicide bel et bien. On note toutefois qu'Eileen en poursuivant son mari dans l'eau empêche peut-être Marlowe de le sauver pour la secourir. Dans le roman, Marlowe démasque Eileen. Elle se maria quinze an plus tôt, durant la guerre, par amour avec Terry qu'elle crut ensuite torturé à mort par la gestapo. Quand elle le revit à Malibu, des années après, elle ne supporta pas sa déchéance. Alors qu'elle rêvait encore de lui, jeune, dans ses rêves nocturnes, il était marié à la richissime Sylvia, nymphomane névrosée, qui couchait aussi avec Roger. Dans une crise de rage, elle massacra sauvagement Sylvia puis conçu le plan de tuer son mari. Une fois démaquée par Marlowe qui découvre son mariage durant la guerre, Eileen se suicide aux médicaments. Ici, Eileen personnage bien moins important que dans le roman, survit. Entre les trois morts du roman (Sylvia, Roger, Eileen) et celles du film (Sylvia, Roger, Terry), il semble y avoir égalité. La violence policière est très présente dans le roman avec des passages à tabac de Marlowe successif avant l'emprisonnement tels une tasse dans la figure ou un bras presque cassé. Cette violence est remplacée ici par violence du psychopathe Marty Augustine.
On notera aussi plus classiquement quelques modifications mineures. La disparition du couple Loring dont Linda, la sœur d'Eileen, qui lui propose le mariage, du père des deux sœurs, le richissime Harlan Potter envers lequel Marlowe développe ses thèses gauchistes et anticapitalistes (non reprises dans le film), des avocats Endicott et Howard Spencer, de son copain George Peters et de Candy, l'ombrageux domestique mexicain des Wade. Celui-ci est toujours armé d'un couteau, un navaja. C'est cette arme blanche qui "inspira" le titre français, pour le moins fantaisiste de la première traduction française du roman en 1954 : Sur un air de navaja. Ici Candy, qui déteste Marlowe, est remplacé.. par le chien des Wade.
Moins explicite la supposée violence de Roger Wade qui s'incarne ici dans la joue tuméfiée d'Eileen lorsqu'elle rencontre Marlowe pour la première fois. Enfin Lennox fut, dans le roman, un héros de guerre. Il sauva au prix d'une balafre sur le visage la vie de Ménendez et Randy Starr, devenus gangsters par la suite. Ceux-ci ne tabassent Marlowe que pour aider leur ami à camoufler son faux suicide. Ici, la balafre de guerre est remplacée par la griffure sur le visage faite par Sylvia lorsqu'elle se débattit pour échapper à la mort. Dès lors, toute l'histoire du vol des 355 000 dollars est inventée par Altman pour introduire le gangster Tony Augustine. D'où, sans doute, quelques passages assez mystérieux. C'est Eileen qui ramène le sac de billets, sauvant, sans le savoir, Marlowe de l'émasculation et qui s'enfuit quand celui-ci, sortant de chez le gangster, la poursuit à pied avant d'être renversé.
La fin du roman est désanchantée, avec le retour de Terry, maquillé en Mexicain qui perd l'amitié de Marlowe qui lui rend le Madison. Marlowe refuse aussi l'amour de Linda Loring, divorcée. Ici, toujours dans un rapport de raccords faibles entre les scènes succède à la violence meurtrière et soudaine de Marlowe, des pas de danse avec une passante âgée au son du mini-harmaonica donné par l'homme aux bandelettes de l'hôpital.
Résumé des différences entre le roman et le film |
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Chandler |
Altman |
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Scène avec le chat (plus tard chien sur la route) |
Lennox, alcoolique dont Marlowe a pris soin |
Lennox vieux copain de Marlowe |
Lennox fut un héros de guerre (balafre au combat). Il est aidé par Ménendez et Randy Starr à Los Vegas qui le protègent |
Les 350 000 dollars volés par Terry Lennox à Marty Augustine avant sa fuite (griffure de Sylvia) |
Marlowe amoureux d'Eileen Wade (il lui vole un baiser) et de sa sœur, Linda Loring |
Disparition du couple Loring, des avocats Endicott et Howard Spencer, de son copain George Peters, de Candy. Séance érotique avec Eileen dans l'eau durant le suicide de Roger |
La clinique du Dr Varinger est en faillite avec un seul patient |
Le Dr Varinger tient une clinique importante, revient et humilie Roger pour obtenir ses 5000 dollars. |
Refus de l'intimidation de Harlan Potter, père d'Eileen et de Linda Loring. Couplets contre le capitalisme. |
Le gardien de Malibu colony imite les acteurs hollywoodiens. Ses voisines adeptes du yoga fument du hash en permanence |
Eileen Wade eut Roger Lennox pour amant étant jeune ; il a mal tourné. Par dépit, elle assassine Sylvia Lennox, la maitresse de son mari, Roger, puis celui-ci, le maquillant en suicide. |
C'est Terry qui assassine sa femme, Sylvia, qui avait découvert sa liaison avec Eileen et voulait partir avec elle. Même sauvagerie dans le meurtre, mais pas par névrose, par appât du gain. |
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Bouteille de verre de Marty Augustine fracassée sur le visage de Joan |
Roger est tué par Eileen quia tenté de faire croire à un suicide |
Roger se suicide, Eileen empêche plus ou moins Marlowe de le sauver |
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Scène du déshabillage pour émasculation avec Marty Augustine |
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Le madison pour faire parler la police d'Otatoclàn. Scène d'accident et de l'harmonica à l'hôpital |
Marlowe démasque Eileen. Elle se suicide avec les médicaments de Loring. |
Marlowe démasque Terry et l'abat |
Retour de Terry, maquillé en Mexicain qui a perdu l'amitié de Marlowe qui lui rend le Madison. Marlowe refuse l'amour de Linda Loring, divorcée |
Marlowe, indifférent à Eileen, s'en retourne seul. |
Un choix personnel sur le casting, l'image et la musique
Altman et son chef opérateur, Wilmoz Zsigmond, font une grande utilisation du zoom notamment pour la mort de Hayden. Il est parfois combiné aux déplacements d'appareils (sur la plage). Wilmoz Zsigmond utilise le postflashage. Il obtient un voile doré hollywoodien qui atténue les contrastes contrairement à la sous exposition ou au Technicolor avec ses couleurs et contrastes très marqués. Le postflashage ou latensification s'effectue sur la pellicule impressionnée. Cela consiste à augmenter le nombre de germes développables en soumettant l'émulsion à un traitement lumineux qui transforme certaines molécules d'iodure d'argent en argent pur. En dosant correctement le traitement, seules les particules d'argent qui ont déjà reçu une lumination lors de la prise de vue vont passer le seuil à partir duquel elles deviennent développables. En pratique cela consiste à sous exposer lors de de la prise de vue puis à exposer le film à l'action d'une lampe de laboratoire puis à développer ensuite normalement le film.
The Long Goodbye c'est aussi un thème de jazz composé par John Williams. Son utilisation par Altman est très originale. Presque toute la BO reprend ce seul thème, décliné en différentes version jazzy, au piano ou avec le Dave Grusin Trio. Il y a également une version tango, blues et mexicaine. La version chantée du thème est écrite par Johnny Mercer, le parolier de Henry Mancini.
Le générique, quand Marlowe cherche la pâtée pour son chat à trois heures du matin, utilise les trois premiers morceaux de la tracklist ci-après, écoutée en partie sur l'autoradio puis dans le magasin. Un film à voir donc aussi avec les oreilles.
01. The Long Goodbye (John Williams, piano solo) (3:07)
02. The Long Goodbye (Clydie King, vocal) (4:35)
03. The Long Goodbye (Dave Grusin trio) (5:02)
04. The Long Goodbye (Jack Sheldon, vocal) (3:32)
05. The Long Goodbye (Dave Grusin trio) (4:33)
06. The Long Goodbye - Tango (2:30)
07. The Long Goodbye (Irene Kral & Dave Grusin trio) (3:11)
08. The Long Goodbye - Mariachi (2:04)
09. Marlowe in Mexico (3:37)
10. Main Title Montage (10:58)
11. Night Talk (2:08)
12. The Border (0:34)
13. Love Theme From "The Long Goodbye" (1:58)
14. The Long Goodbye - Sitar (1:02)
15. Guitar Nostalgia (1:01)
16. The Mexican Funeral (2:31)
17. Finale (1:08)
Jean-Luc Lacuve le 07/09/2017
Editeurs : Potemkine et Agnès B, octobre 2012. 20 €. |
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Suppléments :
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