Vers un avenir radieux

2023

Ecouter : Sono solo parole ; La canzone dell'amore perduto, Lontano, lontano ,Voglio vederti danzare, Think , Et si tu n'existais pas, Dolly suite

 Festival de Cannes 2021 (Il sol dell’avvenire). Avec : Nanni Moretti (Giovanni), Margherita Buy (Paola), Silvio Orlando (Ennio), Barbora Bobulova (Vera), Mathieu Amalric (Pierre), Zsolt Anger (Directeur du cirque), Jerzy Stuhr (L’ambassadeur de Pologne), Arianna Pozzoli (L’assistante réalisateur), Teco Celio (Le psychanaliste), Giuseppe Scoditti (Le jeune réalisateur). 1h35.

Des militants communistes peignent un slogan sur un mur de Rome bordant le Tibre : Vers un avenir radieux. Devant le bureau de la cellule du Parti communiste de Quarticciolo, dans la banlieue romaine, Ennio, rédacteur en chef de L’Unita, et Vera, sa femme, couturière, attendent une grande nouvelle : l'installation de l'éclairage nocturne urbain dans le quartier. C’est la joie quand elle arrive. Ainsi Giovanni raconte-t-il à ses acteurs et son équipe technique le début de son film. L'un des plus jeunes ignore l’importance du communisme en Italie à la fin des années 50 et Giovanni doit lui expliquer. Giovanni est aussi perturbé car son actrice principale porte des mules, ce qu'il ne supporte pas. Il décide que dans son film, il n'y aura pas de portrait de Staline. Il déchire ainsi l'affiche classique des cellules communistes en deux pour ne garder que Lénine. Il reprend le cours de son film : l'arrivée d'une troupe de cirque hongroise, Budavari, invitée par le parti au moment où l’insurrection populaire éclate en Hongrie contre le régime communiste en cette année 1956.

Paola rend visite à un psychanalyste auquel elle demande de l'aider à quitter Giovanni. Chez lui, celui-ci est perturbé dans son rituel qui précède le premier jour de tournage. Sa fille Emma préférerait regarder La poursuite impitoyable plutôt que Lola. Sa femme, Paola, doit répondre au téléphone car pour la première fois elle produit un autre film que le sien avec des producteurs coréens. Emma s'éclipse bientôt pour un rendez-vous amoureux. Giovanni ,dépité, éteint la télé et s'en va manger sa glace cannelle-gingembre aux pistaches de Bronte dans sa chambre

Le film se poursuit avec la présentation des numéros du cirque : trapèzes, dresseurs, clowns et cracheurs de feu. Pierre, le producteur français, vient fêter l'événement. Mais Giovanni veut tourner une vingtaine de prises parfaites et le tournage continu avec le soir de la première représentation où parvient la rumeur de l’entrée des chars soviétiques à Budapest . Tout le monde se précipite dans un immeuble voisin chez l'unique locataire qui possède la télévision. Vera est bouleversée par cette attaque, l’écrasement de la révolution, alors qu’Ennio refuse de prendre parti.

Pierre et Giovanni font un tour de trottinette électrique autour de la Piazza Mazzini. Ils assistent, stupéfaits, à une scène du film produit par Paola avec un acteur qui détruit des ballons à la mitraillette. Giovanni se plaint qu'après treize films produits pour lui depuis trente ans, Paola travaille pour les Coréens. Pierre les félicite pour cette fidélité, lui qui a enchaîné quatre familles et trois divorces.

Paola consulte à nouveau son psychanalyste qui perd un peu la mémoire et tente d'aider son petit-fils qui l'appelle pendant un examen de Grec ancien. Paola ne trouve jamais le bon moment pour annoncer la rupture à Giovanni. Giovanni a des difficultés à trouver les quatre éléphants qu'il lui faut pour son film. En voiture avec son assistante, il lui dit sa volonté de faire un film plein de belles chansons romantiques italiennes sur la vie d'un couple qui s'aime depuis quarante ans. Ils entament la chanson Sono solo parole (Fabrizio Moro, 2012) que l'équipe du tournage reprend en cœur. Vera prend les mesures pour un costume d'Ennio mais l'actrice, au jeu trop amoureux, se fait réprimander par Giovanni. Giovanni reproche à Ugo, l'accessoiriste, la présence d'objets qui n'ont rien à faire là en 1956.

Dans une autre scène du film, Ennio, tel un prêtre laïque, interroge différents postulants sur leur motivation à entrer au parti communiste. On vient lui annoncer que le cirque est en grève. Il voit Vera prendre ouvertement parti pour les hongrois révoltés et promettre son aide; Ennio fuit, gêné. Vera poursuit sa diatribe quand elle est interrompue par Giovanni. Elle doit être moins romantique, cesser d’improviser et s'en tenir au texte. L'actrice proteste : le cinéma de Cassavetes est bouleversant parce que plein d'improvisation. Giovanni lui rétorque que le sien est à l'extrême opposé.

Le soir, en voiture, Giovanni interroge Paola sur le choix de son actrice dont les pantoufles et le jeu l'indispose et ils écoutent Think (The Blues Brothers et Aretha Franklin, 1980) puis arrivent au rendez-vous chez le fiancé d'Emma. Ils sont stupéfaits de constater qu'il s’agit du rondouillard ambassadeur de Pologne, plus âgé que Giovanni. leur entente s'expriment pourtant parfaitement en jouant la Dolly suite op. 56 pour piano à 4 mains (Gabriel Fauré, 1897). Sur le chemin du retour, Giovanni accompagne Paola sur la dernière scène de son film. Il l'interrompt, reprouvant qu'elle soit une exécution sommaire. Il tente de démontrer au réalisateur en quoi son style agressif "heurte le cinéma". Il demande son avis à Renzo Piano qui la trouve effectivement trop banale sans sublimation par le cinéma; à un historien d'art qui lui explique L'amour sacré et l'amour profane et à une mathématicienne qui explique la position sans intérêt du spectateur entre le bourreau et sa victime. Giovanni tente même d'appeler Martin Scorsese pour expliquer comment il a changé sa représentation de la violence depuis Taxi driver.

Au matin, Paolo lui annonce qu'elle souhaite le quitter et qu'elle consulte pour cela depuis cinq mois un psychanalyste. Giovanni voudrait qu'elle cesse immédiatement de lui parler de cela. Il demande à sa fille s'il est aussi insupportable que cela. Elle avoue avoir toujours l'impression d'être sur la corde raide avec lui. Il avoue être sous antidépresseurs et avoir besoin de somnifères. Dans la nuit, il rêve de la fin de La dolce Vita et comment elle est vécue comme une mise en garde d'un bonheur qui pourrait s'enfuir par le couple qui s'embrasse sur la musique de Lontano, lontano... (Luigi Tenco, 1966).

Comme il s'entretient avec Paola, il découvre que Pierre dort dans le studio prétextant une fête indienne permanente dans son hôtel. Il annonce que Netflix est intéressé par le film

Giovanni prépare la scène où Vera vient demander la publication d'une lettre de soutien à la révolte populaire. Ennio refuse. C'est alors que Pierre est amené, menotté par les agents de la Guardia di Finanza. Reprise du tournage avec  la scène où Vera tente encore de convaincre Ennio de changer. Devant le refus du baiser échangé, elle déclare pourtant que c'est un film d'amour. Giovanni ne sait quoi dire, il termine la journée de tournage en jouant au ballon alors que se fait entendre Et si tu n'existais pas (Joe Dassin, 1975). 

Giovanni et Paola ont rendez-vous avec des cadres de Netflix qui sont fiers de leur distribution dans 190 pays. Ils exigent des points de changement, de basculement dans le scénario. Dans la vie on ne change pas, seulement dans les films tente de répondre Giovanni, outré du moment "What the fuck" que souhaitent les cadres robotisés de Netflix.

Après cet échec, Paola et Giovanni doivent annoncer la fin du tournage. Paola la convie ensuite dans son appartement; Les coréens relisent le scénario du film et, à la grande surprise de Giovanni, acceptent de le produire comme le film le plus désespéré sur la vie, la politique et le cinéma. Vera et Ennio lui rendent visite; ils s'embrassent et lui demandent pourquoi il a choisi une fin tragique. Il est parti de là et a inventé le film autour. Il croise le couple de jeunes qui s'embrassaient dans le cinéma et qui en voiture se disputent. Il leur invente leurs paroles ; la vie est belle pour qui sait ne pas rester seul. La canzone dell'amore perduto (Fabrizio de André, 1966)

Scène de rupture, Vera rend sa carte. Giovanni ne veut pas de cette scène. Scène de la pendaison, il n'en veut pas non plus et c'est la ronde dansante des acteurs sur Voglio vederti danzare (Franco Battiato, 1982). Lors du repas chez le diplomate, Giovanni est apaisé : tout est bien sauf la traduction d'une conversation intime.

Le cinéma pourrait se faire avec des "Si". Si Vera avait eu le soutien d'Ennio et obtenu les voix des autres cellules, ils auraient convaincu les dirigeants de changer. Avec une petite foule, ils vont au siège historique du PCI de la Via delle Botteghe Oscure sous les fenêtres de Togliatti, réussissant à obtenir le tournant souhaité: le lendemain, en effet, le titre "Union soviétique au revoir!" se détache en première page du journal l'Unità.C'est alors la fête, la parade. L'ensemble du casting du film et de certains films précédents de Moretti se retrouve à défiler joyeusement le long de la Via dei Fori Imperiali portant des drapeaux rouges et un cortège agrandi de Trotsky. Une inscription à la fin du film révèle comment, grâce à l'abandon de la ligne prosoviétique par le PCI, l'utopie communiste si chère à Marx et Engels s'est réalisée en Italie.

Dans un contexte politique où la droite dure est revenue au pouvoir en Italie et où Poutine tente d'écraser l'Ukraine sous les bombes, il semblait difficile pour Moretti de trouver du sens pour une comédie musicale politique pleine d'humour et d'espoir. Le film retrouve bien des marqueurs des quinze films précédents et affirme sa volonté de suspendre le temps face à l'entropie généralisée qui dégrade les idéaux. Pourtant l'amour s'avère in fine une force politique pour changer l'avenir pour peu que l'on soit capable de changer soi-même. C'est ainsi dans la rupture de ton, équivalant formelle de la capacité au changement, que Vers un avenir radieux trouve une légèreté qui se défait des vieux schémas.

Sur des traces bien connues

En 1990 avec La chose, documentaire autobiographique politique sur la transformation du parti communiste italien, Moretti abandonnait son personnage de Michele Apicella râleur contre tout ce qui est mal dit, mal fait ou qui se défait, soit contre presque tout. Ainsi depuis plus de trente ans, Moretti assume son identification à son personnage de Giovanni, son vrai prénom alors que Nanni n'en est que le diminutif. Parallèlement Silvio Orlando devient un autre double de lui-même... en plus modeste.

La sortie nocturne en trottinette électrique avec Pierre, le producteur, est une citation de la balade en vespa de Journal Intime (1993); alors qu’Aprile (1998) sous le film politique mettait en scène un pâtissier trotskiste chantant. Le curieux psychanalyste du film est un échos humoristique au Giovanni psychanalyste dans La chambre du fils (2001) et Habemus papam (2011); Santiago italia faisait usage d'images d'archive comme ici un premier extrait de la joie de la foule déboulonnant les statues symbole d’un pouvoir oppressant puis la ville attaquée par les chars russes.

Le sport est toujours présent avec la séquence de football et celle de la piscine comme les références à l'affectueuse mère disparue ou au plaid aux couleurs extrêmes dont il s'est couvert dans divers films. Comme dans La messe est finie, il donne des leçons au jeune couple d'abord pour s'embrasser au cinéma puis lorsqu'il les croise en voiture, il leur invente leur paroles.

Mais Giovanni a aujourd'hui 70 ans et son discours se fait moins rapide plus didactique et parfois aussi plus raide : ainsi met-il en scène un assistant qui ne connaît rien au communisme afin de pouvoir le chapitrer; ainsi peut-il aller jusqu'au bout de sa maniaquerie logique en refusant le port des mules : "si on montre le talon alors on doit montrer le bout du pied". C'est lors de son intervention lors du tournage de la dernière scène du film produit par Paola qu'il dépasse les bornes. Il réprouve qu'elle soit une exécution sommaire sans écouter le jeune réalisateur qui a l'intention, citant pèle mêle Eschyle et Shakespeare "d'aveugler le mal en l'éblouissant". Il tente de démontrer au réalisateur en quoi son style agressif "heurte le cinéma". Il demande son avis à Renzo Piano qui juge la scène de violence trop banale sans sublimation par le cinéma. L’historien d'art explique aussi comment Titien dans L'amour sacré et l'amour profane surprend son public en montrant nue l'amour sacré et habillée l'amour profane. Une mathématicienne vient expliquer la position sans intérêt du spectateur entre le bourreau et sa victime. Giovanni tente même d'appeler Martin Scorsese à la rescousse. Mais il a beau dire et beau faire, gâcher le travail de toute équipe durant une nuit, le jeune réalisateur tourne sa scène. Bouleversant est alors le trajet de Giovanni, filmé en travelling-arrière s'en allant seul alors que la scène se tourne derrière lui.

Suspendre le temps

Donner des leçons aux autres s’avère ainsi plus ou moins efficace. C'est surtout un moyen de suspendre le temps face à l'entropie généralisé qui dégrade les idéaux. C'est la même suspension du temps, un instant d'éternité, qui est possible grâce aux chansons aux citations cinéphiles.

Le film rêvé, celui d'un couple qui s'aime durant quarante ans, n'est possible qu'en étant empli de belles chansons romantiques italiennes. Ici la musique du film avec la trompette, l'accordéon et les cordes convoque le cirque. Elle suit le personnage de Giovanni dans une célébration nostalgique de l'ordre ancien tandis que des titres préexistants accompagnent des scènes de danse ou de liesse collective : Sono solo parole (Fabrizio Moro, 1974); La canzone dell'amore perduto (Fabrizio d'André, 1966) ; Lontano, lontano (Luigi Tenco, 1966) ; Voglio vederti danzare (Franco Battiato, 1982); Think (The Blues Brothers et Aretha Franklin , 1980), Et si tu n'existais pas (Joe Dassin, 1975).

Les citations cinéphiles sont également convoquées comme des instants d'éternité permettant d'idéaliser le présent. Lola (Jacques Demy, 1961) avec la dédicace à Max Ophuls et La dolce vita (Federico Fellini, 1960) bénéficient d'un extrait. Sont évoqués La poursuite impitoyable (Arthur Penn, 1965), Le plongeon (Frank Perry, 1968), The Father (Florian Zeller, 2020) pour signifier la falsification du son des mules alors qu'Aretha Franklin, munie des mêmes chaussures dans Les Blues Brothers (John Landis, 1980) est épargnée. Sont cités John Cassavetes pour l'improvisation et Charles Chaplin par le postulant communiste. Apocalypse now (Francis Ford Coppola, 1979) Tu ne tueras point de Kieslowski (Krzysztof Kieslowski, 1991) et Taxi driver (Martin Scorsese, 1976) sont cités en exemple d'une vision éthique de la violence alors San Michele avait un coq des frères Taviani est évoqué chez Netflix comme exemple d'un film avec suicide. Référence preignante aussi à 8 et 1/2 (Federico Fellini, 1963) pour le cirque qui sert de décor au film dans le film.

Cette suspension du temps, figé dans l'éternité, n'est qu'un rêve : il faut soit partir de la fin, la mort inéluctable, soit résister face à la vie qui se dégrade.

L'amour comme force politique

L'écart est grand en effet entre un final projeté, le suicide du personnage principal, et le final totalement réjouissant. Mais cela n'a lieu que dans le film dans le film, lieu de tous les travestissements de l'histoire. Loin d'être donnés comme une vérité alternative, ces travestissements sont assumés comme des mensonges plein d'humour, une façon de contourner ce que le personnage principal ressent comme la morosité de l'époque. Celle qui le laisse à l'écart du cinéma d'action sans éthique dans le traitement de la violence, celle de la radicalité d'un cinéma coréen prêt à chercher les indices d'une fin de tout : de l'amour, du cinéma ou de la politique. Les changements prennent la forme d'une affiche déchirée sans dictateur, d'une marque d'eau minérale, aqua rosa, en hommage à Rosa Luxembourg ou de titres de journaux réduits ou falsifiés. La fin de La dolce vita dans le film rêvé est plus frappante encore. La fin de La dolce vita est pessimiste : Marcello abandonne son idéal d'écrivain tel qu’il l'avait énoncé à la jeune fille de l'auberge et ne voit pas le signe qu'elle lui envoie et retourne à sa désespérante vie d'oisif. Mais dans le film rêvé, cette fin est projetée avec la chanson Lontano, lontano de Luigi Tenco ce qui en change radicalement le sens. La mise en garde d'un bonheur qui pourrait s'enfuir devrait inciter le jeune couple à s'embrasser; ce qu'il fait sur les sollicitations de Giovanni.

C'est par l'amour, sujet principal du film comme le lui fait comprendre l'actrice, que le changement est possible : Vera convainc Ennio de publier la lettre de soutien à la révolte populaire. Elle recueille l'assentiment des sections communistes de l'Italie, ce qui oblige Togliatti à changer de position. Le parti communiste italien devient marxiste léniniste et ouvre un avenir radieux à la politique tel que Pellizza da Volpedo l'avait imaginé dans Le Quart-état.

Changer soi-même ?

Ce qui est possible dans un film, l'est beaucoup moins dans la réalité. Chez les cadres de Netflix, on cherche la diffusion dans 190 pays en misant sur les changements permanents d'évolution des personnages selon des rythmes standardisés. Giovanni affirme que dans la vie réelle, il est bien rare de changer; que ce changement ne se voit que dans les films et qu'y parvenir peut être un enjeu, pas un moyen de relancer une série toutes les dix minutes. Giovanni y parvient en acceptant la musique de sa fille et sa liaison avec un homme plus âgé que lui-même et sutout en étant contraint au départ de sa femme. Si son film s'engage vers un avenir radieux, le sien reste encore à déterminer comme une ouverture vers un nouveau film. Le titre italien Il sol dell'avvenire étant un vers de la chanson de la résistance italienne Fischia il vento, on peut croire que Giovanni Moretti ne rendra pas les armes.

Jean-Luc Lacuve, le 8 juillet 2023.

Fischia il vento, urla la bufera,
scarpe rotte eppur bisogna andar,
a conquistare la rossa primavera
dove sorge il sol dell'avvenir.
A conquistare la rossa primavera
dove sorge il sol dell'avvenir.
Ogni contrada è patria del ribelle,
ogni donna a lui dona un sospir,
nella notte lo guidano le stelle,
forte il cuore e il braccio nel colpir.
Nella notte lo guidano le stelle,
forte il cuore e il braccio nel colpir.
Se ci coglie la crudele morte
dura vendetta verrà dal partigian,
ormai sicura è già la dura sorte
del fascista vile e traditor.
Ormai sicura è già la dura sorte
del fascista vile e traditor.
Cessa il vento, calma la bufera,
torna a casa il fiero partigian,
sventolando la rossa sua bandiera
vittoriosi, alfin liberi siam.
Sventolando la rossa sua bandiera
vittoriosi, alfin liberi siam.
Siffle le vent, hurle la tempête,
Souliers usés et pourtant il faut aller
Conquérir le printemps rouge
Où se lève le soleil de l'avenir
Conquérir le printemps rouge
Où se lève le soleil de l'avenir
Chaque contrée est la patrie du rebelle
Chaque femme soupire après lui
Dans la nuit les étoiles le guident
Son cœur et son bras sont forts au moment de frapper
Dans la nuit les étoiles le guident
Son cœur et son bras sont forts au moment de frapper
Si la mort cruelle nous surprend
Dure sera la vengeance du partisan
Il est déjà sûr le dur destin
Du fasciste, lâche et traître.
Il est déjà sûr le dur destin
Du fasciste, lâche et traître.
Cesse le vent, se calme la tempête
Le fier partisan rentre chez lui
En agitant son rouge drapeau
Victorieux, enfin libres nous sommes
En agitant son rouge drapeau
Victorieux, enfin libres nous sommes.