Le Douanier Rousseau. L'innocence archaïque Musée d'Orsay du 22 mars au 27 juillet 2016 |
Peintre éminemment singulier, Henri Rousseau est un cas unique dans l'histoire de l'art européen. Son oeuvre s'inscrit pourtant dans son temps, au tournant du XXe siècle. L'exposition confronte sa peinture à quelques-unes de ses sources d'inspiration, qui comptent l'académisme comme Seurat, Delaunay, Kandinsky ou Picasso, artistes d'avant-garde l'ayant intronisé comme père de la modernité, précurseur de l'expressionnsime.
En effet, les créateurs de l'avant-garde (écrivains, poètes, peintres…) ont été les premiers à s'intéresser à son oeuvre, en raison peut-être de son caractère "atemporel" : Rousseau, en s'affranchissant des contraintes de la perspective, en utilisant un langage pictural réaliste pour transcrire sur la toile une image mentale, a construit une oeuvre qui constitua pour nombre d'artistes un socle sur lequel s'appuyer pour élaborer une syntaxe nouvelle. Picasso, Delaunay, Léger, mais aussi les artistes de l'avant-garde italienne et allemande, au premier rang desquels Kandinsky, ont non seulement admiré l'oeuvre de Rousseau, source d'inspiration de leur propre travail, mais l'ont aussi collectionnée.
L'innocence archaïque se veut une mise en lumière critique de son art autour d'une réflexion sur la notion d'archaïsme. L'archaïsme est ainsi le fil conducteur entre les oeuvres de cette exposition, présentée une première fois au Palazzo Ducale de Venise en 2015, avant de rejoindre les salles du musée d'Orsay de mars à juillet 2016. Les chefs-d'oeuvre d'Henri Rousseau des collections des musées d'Orsay et de l'Orangerie (de La charmeuse de Serpents à La noce) sont confrontés aux toiles prêtées par les plus prestigieuses institutions internationales.